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vendredi 14 février 2025

Départ du 101e Ganden Tripa

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel, disciple proche de Kyabjé Trijang Dorjéchang, est décédé en France le 14 février 2025. Il était dans sa 99e année.

Originaire du Kham, il a d'abord étudié dans sa région. À son arrivée dans le Centre du Tibet, il est entré au monastère philosophique de Ganden, fondé par Je Tsongkhapa en 1409, et s'y est affilié au collège de Shartsé. 

Après l'exil en Inde en 1959, il est devenu geshe lharampa en 1971, puis a joint le collège tantrique de Gyutö dont il est devenu abbé en 1983. C'est en 2003 qu'il est devenu le 101e Ganden Tripa, chef de l'école gelugpa.

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel parlait très bien français, ce qui lui avait permis d'acquérir la nationalité française. Invité en France en 1978, il a fondé l’association bouddhiste Thar Deu Ling dès 1979. Après l'avoir dirigé plusieurs années, en 2002, il l'a confié à son disciple Geshe Losang Yeshe pour assumer les hautes fonctions auxquelles il était appelé en Inde, puis pour enseigner dans de nombreux pays d'Asie, mais il revenait régulièrement, puis définitivement dans son pays d'adoption, où il a rendu son dernier souffle au terme d'une longue vie consacrée à l'étude, la pratique et l'enseignement.



 

 

mardi 7 mai 2024

Kyabjé Ling Dorjéchang et son mouton

 Non, ce n'est pas une fable que je m'apprête à vous narrer. Juste un épisode de la vie de l'un des plus grands Maîtres tibétains du XXème siècle : Kyabjé Ling Dorjéchang, qui fut le Tuteur Senior de S.S. le 14ème Dalaï Lama et aussi Ganden Tripa - chef suprême de l'école des gélugpa, les "vertueux", très à cheval sur l'observance des règles du vinaya.

À propos de cheval, aujourd'hui, ce n'est pas de la monture du hiérarque dont je souhaite vous entretenir - il y aurait pourtant bien des anecdotes à vous narrer, car Kyabjé Dorjéchang avait un lien très fort avec sa jument également.
Je viens vous parler de Tsering, "Longue Vie", le mouton apprivoisé du Maître qui le suivait dans les ruelles de Lhasa comme un chien fidèle.

A l'époque, le jeune Lama dirige d'une poigne de fer le collège tantrique de Gyutö. Un jour qu'il se trouve sur le toit du temple - du fait du climat, les toitures tibétaines sont traditionnellement plates et servent de terrasses -, il jette un coup d'œil au spectacle des rues en contre-bas, et horreur ! il aperçoit près de l'étal d'un boucher un malheureux mouton déjà tout ficelé, prêt à être égorgé. Sans perdre de temps, il expédie un de ses assistants pour racheter l'animal, avant immolation bien sûr. C'est une pratique courante en société bouddhiste que de sauver des bêtes de boucherie : en protégeant ainsi la vie d'autrui, on acquiert d'excellents karma, gages de longévité et de santé pour l'avenir.

In extremis, le mouton échappe au couteau et se retrouve au monastère pour quelques jours, puis Kyabjé Dorjéchang l'emmène chez lui, dans son ermitage, où il a déjà tout un cheptel sous sa protection diligente, et affectueuse. Il noue une relation de confiance avec Tsering, qui bientôt le suit partout comme un toutou. Les jours de congé et de beau temps, le Maître attache un petit ballot sur le dos de son compagnon, et les voilà partis tous les deux au bord de la rivière. Tandis que l'un lit ou écrit installé sur le petit tapis porté par Tsering, l'autre paisse tranquillement sans jamais s'éloigner.

Kyabjé Dorjéchang, qui connaissait bien ses compatriotes, n'avait de cesse de les inciter à bien traiter les animaux. Tous les animaux. Et il donnait l'exemple.

Ainsi, devenu professeur du tout jeune Dalaï Lama, quand il se rend pour la leçon quotidienne au Norbu Lingka, il a toujours, dans les plis de ses vêtements, des friandises destinées à la population animale du Palais d'été. Les singes le savent bien , et ils se précipitent vers lui, fouillant ses poches sans aucune considération pour son rang, mais avec une confiance touchante.

dimanche 5 juin 2022

L'art de l'enseignement

L'art de dire leurs quatre vérités aux interlocuteurs, sans en avoir l'air : Kyabjé Rato Khyongla Rinpoche était, je crois, un expert en la matière.

Il parlait très souvent de sa chatte, qu'il adorait visiblement (elle est morte très vieille en 2006 ou 2007).
Nous avons tous ri le jour où il nous a raconté qu'il lui faisait continuellement écouter les cassettes des Enseignements de Sa Sainteté. En effet, a-t-il précisé, il n'avait vraiment trouvé qu'elle qui acceptât d'écouter le Dharma... 

Et vlan ! Comprendra qui pourra.


mercredi 1 juin 2022

Crémation de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché

Les obsèques de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché Ngawang Losang Shedrup Tenpai Dronme (1923-24 mai 2022) ont eu lieu le 30 mai 2022 à 7 heures du matin, à Dharamasala, dans l’enceinte du monastère tantrique de Gyuto où Kyabje Rato Kyongla Rinpoché étudia  les tantras dans les années 40 et dont il assuma la fonction de maître de discipline.

La cérémonie était présidée par l’abbé et le vice-abbé (bla ma dbu mzad) du monastère de Gyuto qui ont effectué le rituel des treize divinités Vajrabhairava. Les moines ont également récité le Tantra racine de Guhyasamaja et d’autres prières.

De nombreux hauts Lamas, certains disciples de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché, ont participé à la cérémonie, notamment Ling Chogtrul Rinpoché, Zong Chogtrul Rinpoché, Serkong Tsenzhab Chogtrul Rinpoché, Tromthok Rinpoché (abbé du monastère de Namgyal), et bien sûr l'abbé du monastère Taktsang Rawa Tod-pa, Khen Thupten Lhundup (plus connu sous le nom de Nicholas Vreeland), proche disciple de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché.

 


 

 

Vidéo éditée par Tenzin Gyamtso

Monastère tantrique de Gyuto

Sidhbari, Dharamsala

Distt Kangra

Himachal Pradesh

  30-5-2022

mardi 24 mai 2022

RIP Kyabjé Rato Khyongla Rinpoche


Kyabjé Rato Khyongla Rinpoche, affectueusement surnommé Blue jean Rinpoche par ses disciples américains, a dispensé ce matin un enseignement sur l'impermanence en cessant de respirer à Dharamsala (Inde). Il avait près de 100 ans.

Que faire quand un grand Maître décide de quitter un support physique ?

Il est recommandé de formuler des prières pour que les vœux et souhaits du Maître s'accomplisse, pour qu'il revienne vite sous une forme que nous puissions à nouveau rencontrer et qu'il poursuive son activité d'enseignement.

Outre les prières, afin d'établir les causes et conditions leur permettant de se réaliser, il importe de mettre en pratique du mieux possible les instructions dispensées par le Maître, à savoir pratiquer les étapes de la voie menant à l'Éveil suprême de Bouddha, pour le bien de tous les êtres. 

Devenir Bouddha suppose d'unir "la méthode et la sagesse", en d'autres termes de réaliser les trois principes du chemin : le renoncement, l'esprit d'Éveil et la compréhension du non-soi.


Blue-jean Rinpoche

Blue-jean Rinpoche, ou plus simplement Jean Rinpoche, est le surnom accordé par ses amis new-yorkais à Khyongla Rato Rinpoche, un fier Khampa né en 1922 ou 23.

Son autobiographie, My Life and lives, est tout simplement passionnante. Rédigée avec l'humour qui caractérise ce grand lama tibétain, elle fourmille de renseignements sur la culture et l'histoire de son pays.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, et il a prêté sa plume à son Maître, Sa Sainteté le XIVème Dalaï lama, pour écrire la biographie de leur Maître commun : Kyabjé Ling Dorjéchang, Tuteur senior (biographie en langue tibétaine dont en 2006 j'ai extrait quelques passages qui me touchaient tout particulièrement - d'où une courte biographie en français, que vous pouvez télécharger).

Naguère, il venait assez souvent en Europe et a été invité plusieurs fois en France par son ami, Dagpo Rinpoche. C'est comme cela que nous avons pu faire sa connaissance et bénéficier de ses Enseignements.

Je me rappelle quand il nous exposait le Bodhicaryavatara dans l'appartement de notre dévouée secrétaire de l'époque, Colette M., Porte de Versailles.

Khyongla Rinpoche avait bien sûr refusé de revêtir la robe tibétaine que lui avait proposé Rinpoche, et il est indiscutable que pour sauter d'un bond sur le "trône" que nous lui avions bricolé avec une table un peu solide, une couverture et deux coussins, il était plus à l'aise dans ses sempiternels jeans - qui lui ont valu le surnom qu'il nous a expliqué lui-même en introduction.

Et les anecdotes ont fusé, et les conseils pratiques, pour mieux nous faire comprendre la teneur et la portée des vers de Shantideva, qu'il connaît par coeur.

La patience ?
"Eh bien, oui, ce n'est pas toujours facile d'en faire montre, a-t-il admis.
Ainsi, moi, à mon arrivée aux Etats-Unis, il a bien fallu que je me cherche un job pour ne pas mourir de faim. Le premier me plaisait beaucoup : j'ai été liftier dans un grand immeuble d'affaires, et je n'avais qu'à appuyer sur le bon bouton, celui qui correspondait à l'étage qu'on me demandait. Voilà qui était dans mes cordes.
Mais le second ! L'horreur. J'avais été engagé pour regarnir les rayons dans un magasin - jusque là, ça allait. Mais le chef de service était quelqu'un d'épouvantable. Une vraie terreur pour les malheureux employés, dont moi. mais j'avais besoin de travailler. Alors, pendant des mois, chaque matin, avant de partir, je suis monté sur la terrasse de l'immeuble où j'habitais dans une minuscule pièce, et j'ai prié, prié de tout mon coeur les Bouddhas des dix directions, et surtout Tara la Libératrice, de m'accorder toute leur bénédiction pour que je ne perde pas patience.
C'esrt que je suis d'un tempérament assez vif, vous savez. Mais si je me laissais aller à répliquer à ce Monsieur, j'étais viré sur le champ. Je ne pouvais pas me le permettre.
Grâce à l'aide des Trois Joyaux, et en développant chaque matin une motivation puissante, puis en restant vigilant, j'ai réussi à tenir. Comme quoi on peut y arriver, croyez-en mon expérience."

samedi 3 décembre 2016

Le 103e Ganden Tripa, chef de l'école gélugpa


Depuis le 5 novembre 2016, l'école gélugpa a un nouveau chef, le 103e, en la personne de S.S. Tri Rinpoche Lobsang Tenzin, naguère connu sous le nom de Kousho Sérsha ("chapeau jaune"), qui remplace Trizur Rinpoche Rizong Sey Thubten Nyima Lungtok Tenzin Norbu.

Depuis le XVIe siècle, ce sont en alternance les plus anciens des abbés retirés des collèges tantriques de Gyumed et Gyutö qui tous les six à sept ans se relaient sur le trône de Ganden, à la suite de Jé Tsongkhapa.

S.S. Tri Rinpoche Lobsang Tenzin, né en 1937 dans le Khams, est un géshé érudit de Drepung Loseling, disciple de Khensur Pema Gyaltsen, Shakor Khen Rinpoche Nyima Gyaltsen, Kyabje Denma Lochoe Rinpoche, Tehor Gen Lobsang Dhondup, et bien sûr Kyabjé Ling Dorjechang, Kyabje Trijang Dorje chang et SS le XIVe Dalaï Lama.

Alors qu'il était abbé de Gyutö, fin 1995, S.E. Tri Rinpoche Lobsang Tenzin est venu en France à la tête d'un groupe de moines invités pour une série de prestations, les voix diphoniques des collèges tantriques étant fort célèbres. A cette occasion, l'Institut Guépèle a eu la joie et l'honneur de les accueillir à Veneux-les-Sablons lors d'une grande fête bouddhiste. Ce n'était pas officiellement prévu, mais le "hasard" est parfois étonnant...
Il s'est trouvé que cette année là, le séjour des moines de Gyutö a coïncidé avec de grandes grèves des transports publics. Faute de métros et de bus et par un temps glacial, les salles de spectacles parisiennes étaient tristement vides...
La foi soulevant les montagnes, avec la bénédiction de Dagpo Rinpoche et le concours de partenaires altruistes, en l'espace de deux ou trois jours, quelques bénévoles de l'Institut Guépèle (dont notamment Jenny F., Antony B. et moi qui avons bien pataugé dans la neige) ont réussi à organiser trois événements qui ont fait salle comble, respectivement au gymnase de Bois-le-Roi (merci V. B.), en l'église de Samois (merci, Monsieur le Curé) et bien sûr à l'Institut, à Veneux-Les Sablons.
De beaux souvenirs de moments rares et privilégiés.

samedi 7 mai 2016

Le monastère tantrique de Gyutö

Vidéo postée le 24 mai 2012 par TheAwakeSoul


dimanche 14 décembre 2014

Chant diphonique des moines de Gyutö




 


Le chant diphonique est une technique vocale permettant à une personne de produire un timbre vocal caractérisé par deux notes de fréquences différentes.