jeudi 26 février 2009

Propos de discorde

Parmi les 4 non vertus de la parole, la deuxième consiste en les paroles de zizanie (phra ma) : tout propos (vrai ou faux) tendant soit à séparer deux personnes (ou deux groupes) qui s'entendaient bien , soit à empêcher leur réconciliation.

A première vue, on se dit qu'on n'est pas du genre à se comporter de la sorte.

A mieux y réfléchir, on se rend compte que, même si on ne le fait pas exprès, on laisse parfois échapper des paroles malenconteuses qui risquent d'avoir de tels effets.

Certes, il ne s'agit pas alors d'une "voie karmique" complète, c'est à dire assez puissante pour entraîner les trois types de résultats (à pleine maturité, en concordance avec la cause et déterminant l'environnement), mais ce n'est pas pour autant anodin !

C'est sans doute pour cela que la sagesse populaire met en garde contre le "rapportage".
Dans mon enfance (de plus en plus lointaine), on disait : "C'est pas beau, de rapporter !"
Et aujourd'hui ?

mercredi 25 février 2009

LOSAR

En toute originalité, permettez-moi de vous souhaiter une bonne et heureuse année, du boeuf ou du buffle - au choix.

Merci à A. qui nous envoyé de jolis maximes pour célébrer le Jour de l'An.
Par exemple, celle-ci, qui me plaît beaucoup :
Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.
(France)


ou encore :
Apprends comme si tu devais vivre pour toujours et vis comme si tu devais mourir ce soir !
(Tibet)

Et pour finir :
Vivre tous simplement, pour que tous puissent simplement vivre...
(Tibet)

dimanche 22 février 2009

Les trois "soifs"

A l'origine du samsara est l'attachement ('dod chags), disent les vaibhashika.

O.K., les autres ne sont pas trop d'accord, et l'avis général est que la cause première dudit samsara, c'est l'ignorance (ma rig pa).
Vous savez, "la saisie du soi" (bdag 'dzin) : cette perception bien ancrée que j'ai de moi-même comme d'un individu ne dépendant de rien (mais allez le priver de nouriture ou de soleil, et on en reparle) et se suffisant à lui-même (idem) ?

N'empêche que les vaibhashika n'ont pas tout à fait tort non plus. Même si la source est l'ignorance, il est admis de tous que c'est l'attachement qui maintient au samsara et y fait renaître, "inlassablement" - hélas.

Pas n'importe quel attachement. Celui qui porte sur les sensations et qui est alors appelé soif (sred pa).

Correspondant aux trois sensations, on distingue donc 3 soifs :
Italique par rapport à des sensations agréables, souhait que cela perdure ;
par rapport à des sensations désagréables, souhait que cela cesse ;
par rapport à des sensations neutres, souhait que cela ne décline pas.

Le problème, c'est que la sensation est un facteur mental omniprésent.
Nous n'arrêtons pas un seul instant d'avoir des sensations. Et comme nous (en tout cas moi) ne nous sommes pas débarrassés de l'attachement, cela entraîne que continument la soif est en action en nous.
Ce qu'elle fait ? Oh ! c'est juste qu'elle renforce des karma que nous avons accumulés, jusqu'au jour où l'un d'entre eux devient assez fort pour susciter une nouvelle naissance.
D'où mort dans cette vie ci.

Vesak 2009 à Paris : TITRE ?

Revenons au programme des festivités - pas encore finalisé :

Vendredi 15 mai, à l'Institut HUYEN-VI (86 Rue Pasteur 94400 VITRY SUR SEINE)
- Réception des Reliques
- Cérémonies religieuses

Samedi 16 mai, à l'Hôtel de Ville de Paris
- Exposition d'objets bouddhiques / 10 h - 17 h 45
- Réception officielle : spectacle - buffet / soirée (sur invitation)

Dimanche 17 mai, à la Pagode du Bois de Vincennes, à partir de 8
h 30
- Procession
- Cérémonies religieuses
- Spectacles traditionnels des pays bouddhistes

La question du jour :
Quel titre choisirez-vous pour désigner cet ensemble : Vesak + Reliques ?

Eléments fournis : 4ème lune ; générosité ; compassion ; Vesak ; cultures bouddhiques

Règle imposée (laïcité oblige) : faire ressortir l'aspect culturel de l'événement, en gommant l'aspect cultuel.

PS Prière d'être créatifs et inspirés. Merci d'avance.




samedi 21 février 2009

Vesak 2009 à Paris

Le Vesak, c'est un triple anniversaire : les bouddhistes commémorent le même jour la Naissance du Bouddha, son Eveil et son Passage en nirvana (= son décès).
La date ? Le 15ème jour du 4ème mois lunaire.

Cette année, une célébration officielle est programmée à l'Hôtel de Ville, le samedi 16 mai 2009 : exposition ouverte à tous durant la journée ; en soirée, spectacle et buffet - sur invitation.

Organisateur : l'Union Bouddhiste de France.

Sur le Vesak vient se greffer un événement historique et exceptionnel (s'il se concrétise) : offrande de Reliques du Bouddha à l'Europe, via la France, via l'UBF.
Donateur : le grand Patriarche de Thaïlande (Cf. Golden Mountain).

Honneur insigne, mais redoutable !
Car si l'UBF a des ambitions, elle manque un peu de moyens, tant humains ou financiers que matériels.


Par exemple, les locaux ...
Le siège est à la Pagode du Bois de Vincennes.
Bel endroit, mais bâtiments inadaptés et délabrés. Pas de chauffage ! Utilisation possible qu'aux "beaux" mois de l'année.
Et encore, même en été, il fait frisquet dans la Pagode. Je me rappelle certains 14 juillet...

De la colère

Ainsi parlait Shantideva :

Si je suis incapable d'endurer même les menues souffrances actuelles, alors, pourquoi ne pas me détourner de la colère, cause des supplices infernaux ?

Flatteries

Les flatteries ne nous aident ni à guérir, ni à faire fructifier notre capital, ni à prolonger la durée de notre vie.
Bien au contraire, elles sont nuisibles car nous risquons d'éprouver de l'orgueil, et au minimum elles nous font perdre notre temps.

Extrait d'un Enseignement de Rinpoche

vendredi 20 février 2009

« Tibet : le mensonge chinois »

Pour information, car il faut sûrement une invitation pour assister à cette projection.

M. Jean-François HUMBERT
Sénateur (UMP – Doubs),
Président du groupe d’information du Sénat sur le Tibet,
vous prie d’assister à la projection en avant-première du film documentaire
« Tibet : le mensonge chinois » en présence de son auteur, M. Bernard DEBORD, qui sera suivie d’un débat ouvert à la presse avec la participation de

M. Tashi WANGDI , Représentant du Dalaï-Lama pour la France
et de
Mme Sofia STRIL-REVER, indianiste, écrivain, auteur de L’autobiographie spirituelle du Dalaï-Lama
le Mercredi 4 mars 2009 à 17H00


- Salle Monnerville -
15 ter, rue de Vaugirard 75006 Paris

Le mois de mars 2009 sera l’occasion de commémorer les événements tragiques pour le Tibet du printemps 2008, le cinquantième anniversaire du soulèvement de Lhassa le 10 mars 1959, et le soixantième anniversaire de la « libération pacifique » du Tibet en 1949 par les forces armées de la République populaire de Chine.
A cette occasion, le groupe d’information internationale sur le Tibet du Sénat organise une projection en avant-première du film documentaire « Tibet : le mensonge chinois », qui sera prochainement diffusé sur France 3.
Cette projection sera suivie d’un débat auquel participeront l’auteur du film, M. Bernard Debord, le nouveau représentant du Dalaï-Lama pour la France, M. Tashi Wangdi, qui est désormais basé à Bruxelles et était précédemment en poste à New York, ainsi que Mme Sofia Stril-Rever, indianiste et écrivain, auteur de l’Autobiographie Spirituelle du Dalaï-Lama.

lundi 16 février 2009

Les Bouddhas

Au vu de certaines questions qui m'ont été adressées, j'ai envie de reprendre quelques bases, sous forme de questions réponses :

Les Bouddhas auraient-ils une essence divine ou transcendante ? NON.

Les Bouddhas ont-ils ou non un esprit ? OUI.

Les Bouddhas sont-ils ou non des êtres animés ? OUI, mais la langue française ne permet pas de rendre aisément certaines nuances, qui sont évidentes dans des langues telles que le tibétain ou le sanskrit.

Ainsi, les Bouddhas sont des gang zag : "êtres" au sens large, incluant tous les êtres justement, tant ceux qui sont libérés du samsara que ceux qui y sont encore enlisés.

En revanche, les Bouddhas ne sont plus des sems can : catégorie incluant tous les êtres hormis les Bouddhas. Parmi les sems can, il y a donc tous les non arya, plus les arya qui n'ont pas encore atteint l'Eveil suprême.
Ils sont encore moins des so so kyes bu : catégorie réunissant les êtres ordinaires, les non arya, c'est à dire les êtres n'ayant pas encore obtenu la compréhension directe de la vacuité.

La compassion

Je viens de recevoir la question suivante : "La compassion est-elle une qualité inhérente à la nature fondamentale des êtres ?"

Il me semble que, si c'était le cas, le monde serait plus calme, comme plus harmonieux...

Mantra

Dans le bouddhisme, un mantra est une formule en sanskrit.

En fait, c'est "tout simplement" une invocation adressée à un Bouddha, en l'appelant par son nom...

Gandhara, l'envol du bouddhisme

FRANCE 5 21h 30 – 22h 18 : Eurasia

De récentes découvertes permettent de mieux comprendre comment le bouddhisme, dont on trouve les origines en Inde, s'est diffusé dans toute l'Asie. C'est l'influence conjointe de l'hellénisme - importé en Inde par Alexandre le Grand - et des Kushanas, - des nomades zoroastriens - qui a contribué à répandre le bouddhisme, à travers la pensée dite Mahayana. La capitale de cette tendance philosophique était la région du Gandhara, située dans l'actuel Pakistan. Les vestiges de ce qui fut un royaume jusqu'au VIIe siècle témoignent de l'influence hellénique sur l'art bouddhique du Gandhara.

jeudi 12 février 2009

Je pense donc je suis

L'envie me vient de légèrement transposer le fameux énoncé et de poser le postulat en ces termes :
"Je ressens, donc je suis" - sous-entendu un être animé / un être "sensible" (hypersensible même).

Et dire que ce n'est que récemment que les scientifiques ont commencé à admettre qu'animaux et nouveaux nés étaient dotés de la capacité de ressentir, en particulier la douleur !

La sensation ! Elle est bel et bien le nerf de la guerre. Nous nous damnons littéralement pour elle.
En effet, c'est dans notre quête frénétique de sensations agréables que nous commettons (souvent, sans même nous en rendre compte) tant d'actes négatifs, propres à nous précipiter dans des tourments sans fin.


Les hochets du samsara

Titres et honneurs. Pouvoir et renom.
Nous vendrions notre âme (encore faudrait-il que nous en ayons une, mais c'est une autre question) pour bénéficier des privilèges de ce bas monde (vraiment très bas, ledit monde).

Le lamrim souligne que, quand on a renoncé à (presque) tout, on risque d'être encore attaché à l'image que l'on donne de soi - un éminent renonçant, par exemple.

Samsara

Maîtres et traités le disent et le redisent : le samsara est de la nature de la souffrance !
Il est vain d'y rechercher un quelconque bonheur. Vain d'essayer de "l'améliorer".

Devons-nous nous y résigner ?
Surtout pas.
Une seule solution, la libération - si vous me permettez une telle expression.

lundi 9 février 2009

Ne pas se prendre au sérieux

Etre sérieux sans se prendre au sérieux : pas si simple.
Heureusement que de Grands Maîtres ont à coeur de montrer que c'est pourtant chose possible.

Ainsi, il y a un bonne trentaine d'années à Dharamsala, Serkong Tsenshab Rinpoche remet un jour à Geshe Buka, élève de Geshe Rabten, un gros paquet - un cadeau de la part de son Maître, dit-il.
Geshe Buka, touché de cette attention, retire un papier, puis un autre, et un autre encore. Mais rien, rien du tout. Le paquet est tout ce qu'il y a de plus vide.
Geshe Buka n'a aucun doute sur l'auteur de la plaisanterie - ce ne peut être que le soi-disant messager.
Il s'abstient soigneusement de toute remarque et attend son heure.

A quelques temps de là, plusieurs Bhoutanais arrivent à Dharamsala en pèlerinage. Bien sûr, ils font le tour des grands Maîtres pour leur rendre hommage et leur faire offrande.
Geshe Buka leur emprunte un habit traditionnel qu'il revêt, et à la nuit tombante, il vient ainsi déguisé se prosterner devant Serkong Tsenshab Rinpoche. Avec toutes les marques d'une profonde dévotion (il se tient - bien sûr - plié en deux, la tête baissée), il dépose en offrande une bonne dizaine de boîtes bhoutanaises empilées (mais quasiment vides).
Sans le reconnaître, le Maître bénit le visiteur qui, à peine le dos tourné, ne peut s'empêcher de pouffer, vendant ainsi la mèche...