mercredi 21 avril 2021

Rip Jacques Giès

 

11 avril 2021 — Jacques Giès, ancien président du Musée Guimet, est mort. Spécialiste des arts bouddhiques et de la peinture chinoise, il avait pris la direction ...
 

samedi 17 avril 2021

Vaccination, pleine conscience et voie du milieu

 Supplique aux vacciné-e-s

Tout d'abord, bravo et merci pour votre démarche citoyenne et altruiste.

Merci également de la prolonger en continuant à consciencieusement respecter les gestes barrières et autres précautions utiles. Avec vigilance, mais sans excès non plus.

Il est avéré que les vaccins actuels contre la Covid19, y compris le  Graal (Pfizer) limitent les risques d'aggravation, mais n'empêchent ni d'être contaminé, ni d'être contagieux.

Selon le site de l'Unicef, à ce jour la seule maladie totalement éradiquée par les vaccins est la variole. Six autres maladies sont maîtrisées : la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la coqueluche, la poliomyélite et la rougeole, avec l'espoir pour les deux dernières citées d'aboutir prochainement à une complète éradication.
Après des siècles de recherches et d'application...

Ni la Covid19 (toute jeune), ni d'ailleurs son aînée la grippe ne figurent - pour le moment - dans cette liste prometteuse.

Par conséquent, ne nous leurrons pas en nous croyant immunisés à 100 %.
Mais saisissons  cette opportunité de joindre l'utile à l'agréable, en appliquant le Dharma au quotidien :
sortir / voyager / revoir les proches (et moins proches), toujours "en pleine conscience", c'est-à-dire en restant vigilants. De manière raisonnable et raisonnée.
 
Ah ! La voie du milieu !... Qu'elle est difficile à suivre !



mardi 13 avril 2021

De l'éthique au bonheur

Quelle éthique pour un monde plus heureux
 Invité : Vénérable Dagpo Rimpoché 

Sagesses Bouddhistes consacre deux émissions à l’éthique pour un monde plus heureux. Qu’est ce que l’éthique dans la tradition bouddhiste et comment la mettre en pratique au quotidien afin de construire un monde contemporain paisible, bienveillant et altruiste.




vendredi 9 avril 2021

De l'impermanence

Une charogne

de Charles Baudelaire

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux:
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Le ventre en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l’herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s’élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l’eau courante et le vent,
Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d’un œil fâché,
épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché.

– Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés!

jeudi 8 avril 2021

De l'interdépendance

 En philosophie bouddhique, il est communément admis que tous les phénomènes composés, ou encore impermanents, sont interdépendants, et le système madhyamika prasangika, professé par de grands maîtres tels que les Indiens Candrakirti et Atisha ou le Tibétain Jé Tsongkhapa, va jusqu’à poser que tous les connaissables, incomposés comme composés, sont interdépendants.

 

Oui, mais  quel sens accorder au terme « interdépendance » ? C’est un sujet passionnant, et qui peut permettre d’approcher les notions centrales de « non soi » et de « vacuité », c'est-à-dire d'absence d'existence inhérente, mais c’est aussi un sujet vaste et complexe qu’il serait impossible d’approfondir en quelques lignes.

 

En très résumé, les phénomènes composés sont interdépendants en ce sens qu’ils sont à la fois des résultats qui procèdent de leurs causes, et des causes générant des résultats. Par exemple, une pousse naît d'une graine fournie par une plante similaire antérieure et elle produit à son tour des graines, des fleurs, des fruits, etc.

 

De manière plus générale, tous les connaissables sont interdépendants, car ils dépendent au minimum du sujet qui les perçoit et de la dénomination qui les désigne. Pour exister en tant que table, le phénomène concerné dépend de ses matériaux et de ses fabricants, mais aussi du nom qui lui est attribué ainsi que du fait d'être perçu en tant que table : ce qui pour un être humain est une table en bois, est plutôt perçu comme de la nourriture par un ver à bois..

 

Quid des connaissables incomposés, c'est-à-dire non issus de causes et de conditions.

Prenons l'exemple du "non-soi" (anatman en sanskrit ; anatta en pali).

Le non-soi est un concept philosophique. Il n'est pas une entité indépendante car il dépend de son nom et de l'esprit qui le conçoit. En outre, il est par définition relatif à un objet référent, qui peut être n'importe quel connaissable envisagé sous l'angle qu'il est dénué de nature propre. Enfin, qui dit connaissable, dit perception, sachant que toute perception comporte une interaction entre le sujet percevant (l'esprit et la personne) et l'objet perçu. Donc, le non-soi est interdépendant. CQFD

 

Attention ! Si les connaissables sont ainsi interdépendants, néanmoins tout ne dépend pas de tout et de n’importe quoi ! Tout phénomène apparaît des causes et conditions qui lui sont relatives, et en aucun cas de TOUTES les causes et conditions. Comme le dit le bon sens populaire, les chats ne font pas des chiens. Les pommiers donnent des pommes, et non des oranges. Les karmas positifs donnent de bons résultats bénéfiques, et les karmas négatifs de mauvais résultats, et jamais l'inverse.

 

Foi et sagesse

 C'est par la foi que l'on peut traverser les courants. 

Et c'est par la sagesse que l'on obtient la pureté.

Paroles prêtées au Bouddha.



mardi 6 avril 2021

L'euthanasie : une fausse "bonne" solution

Le bouddhisme considère que, pour tout être, y compris le plus petit insecte, la vie constitue le bien le plus précieux, et que de tous les supports d’existence, le plus favorable pour évoluer et progresser est la condition humaine.
Se fondant sur la loi de causalité, il pose que ce qui arrive à un individu est forcément le résultat de ses propres karma, c’est-à-dire de ce qu’il a fait, dit ou surtout pensé.
Comparant les différents types d’êtres du samsara, il observe que les souffrances endurées par les humains sont bien moindres que celles que subissent la plupart des autres êtres animés : moins intenses et moins longues.

Par conséquent, dès lors qu'on admet la réincarnation, on ne peut que formellement déconseiller l’euthanasie et le suicide assisté, notamment pour les humains mais aussi pour les animaux : loin de lui apporter le soulagement espéré, il est probable que cela ne fasse que notablement empirer la situation du patient.

A noter : Il n'est pas question de porter un jugement "moral".
Nous ne condamnons ni celui qui demande l’euthanasie ni celui qui l’effectue - s'il agit par bienveillance -, mais nous exhortons à ne pas recourir à des moyens contre-productifs.

Par ailleurs, nous attirons l'attention sur les pressions ainsi exercées tant sur le patient que sur sa famille ou encore sur l'équipe médicale, pour des raisons éventuellement financières, souvent égocentriques (incapacité à supporter la vision de la souffrance de l'autre, surtout d'un proche, et le sentiment d'impuissance), et plus rarement humanistes.

Prétendre qu'il est moralement nécessaire d'abréger la vie d'une personne pour préserver sa dignité, revient à dire que souffrir et vieillir font perdre la dignité !

Avant, il valait mieux être "jeune, beau, riche et en bonne santé".
Maintenant, il faut impérativement être "jeune, beau, riche et en bonne santé" pour avoir le droit de vivre "dignement".

Euthanasie

 La vraie raison


lundi 5 avril 2021

Toute personne a droit à la vie

Extrait de la Charte des Droits fondamentaux de l'Union européenne (Journal officiel des Communautés européennes 18 décembre 2000)

CHAPITRE I - DIGNITÉ

Article premier. Dignité humaine
La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et protégée.

Art. 2. Droit à la vie
1. Toute personne a droit à la vie.
2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté.

Art. 3. Droit à l’intégrité de la personne
1. Toute personne a droit à son intégrité physique et mentale.
2. Dans le cadre de la médecine et de la biologie, doivent notamment être respectés :
- le consentement libre et éclairé de la personne concernée, selon les modalités définies par la loi,
- l’interdiction des pratiques eugéniques, notamment celles qui ont pour but la sélection des personnes,
- l’interdiction de faire du corps humain et de ses parties, en tant que tels, une source de profit,
- l’interdiction du clonage reproductif des êtres humains.

Art. 4. Interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants
Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.

Art. 5.  Interdiction de l’esclavage et du travail forcé
1. Nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude.
2. Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou obligatoire.
3. La traite des êtres humains est interdite.


=> Quid des lois adoptées par certains pays de l'Union européenne, autorisant l'euthanasie et/ou le suicide assisté ?...

dimanche 4 avril 2021

Myanmar Communiqué UBF

 https://www.bouddhisme-france.org/la-federation/espace-presse-communiques/article/violences-au-myanmar-depuis-le-1er-fevrier-2021

 Condamnation des violences au Myanmar depuis le 1er février 2021

L’Union bouddhiste de France (UBF), fédération qui rassemble la très grande majorité des traditions bouddhistes présentes en France, condamne fermement toutes les violences commises au Myanmar depuis la prise de pouvoir par le général Min Aung Hlaing le 1er février 2021.

Le Myanmar est un pays à forte tradition bouddhiste. Il est particulièrement choquant que les chefs militaires professent leur allégeance au bouddhisme tout en tuant des gens et en violant les droits de l’homme de la population du Myanmar.

Rien ne justifie une telle brutalité de la part de ceux qui sont chargés de maintenir l’ordre public. En tant qu’organisation bouddhiste attachée aux valeurs éthiques universelles que sont la paix, la non-violence, la justice et les droits de l’homme, nous condamnons ces faits et implorons du fond du cœur ceux qui exercent actuellement l’autorité d’arrêter immédiatement ce déchainement de violence.

L’Union Bouddhiste de France, au nom des grands principes démocratiques et des valeurs bouddhistes que nous partageons avec le peuple birman, demande solennellement au pouvoir en place au Myanmar, de cesser de tuer des civils non armés, de libérer tous ceux qui ont été arbitrairement emprisonnés et de rétablir dans leurs fonctions constitutionnelles les dirigeants démocratiquement élus.

Le pôle « Présidence »

 

vendredi 2 avril 2021

La place des femmes dans le bouddhisme

Comme je l'ai déjà laissé entendre parfois, cette question m'agace un peu (et même beaucoup). 
Ce qui démontre que j'ai beaucoup de progrès à faire : irritation, car attachement à mon opinion, le tout sur fond d'ignorance.

Pour résumer mon point de vue :
La vraie question n'est pas la place de la femme dans le bouddhisme, mais la place de la femme dans le samsara.
De toute évidence, ce n'est pas brillant ! Et ce n'est pas un scoop.

Côté bouddhiste  :

le Bouddha est impartial. C'est l'une des qualités fondamentales d'un Bouddha. 
Nier l'impartialité, ou encore l'équanimité, du Bouddha est signe qu'on n'a pas confiance en le Bouddha. 
En ce cas, je ne vois pas comment on pourrait être bouddhiste. Car être bouddhiste se définit comme le fait de placer toute sa confiance en le Bouddha et en son Enseignement. :-)

Par définition, un Bouddha s'adresse à des non Bouddhas, essentiellement à des personnes qui sont encore dans le samsara.
Or, par définition, le samsara est imparfait. Il est de la nature de dukha.

Personnellement, pour moi, l'important est que le Bouddha ait dispensé ses enseignements à toute personne venant le solliciter, que cette personne soit jeune ou vieille, riche ou pauvre, laïque ou religieuse, homme ou femme.
L'important est que, grâce à l'enseignement du Bouddha, beaucoup de ses disciples femmes ont pu obtenir les plus hautes réalisations spirituelles.
Personnellement, mon but en tant que pratiquante du bouddhisme est d'atteindre l'Éveil de Bouddha. 
Pas de me battre pour des titres et autres hochets du samsara : mes ambitions sont nettement plus élevées que cela !

La place de la femme dans la société ? Oui, bien sûr, il faut essayer de l'améliorer.
Pour cela, il faut cerner les vraies causes des problèmes  : attachement, aversion,  ignorance. Et arrêter de déplacer le problème, qui n'est pas le bouddhisme (ou une autre religion), mais la nature du samsara
Il faut aussi arrêter de se bercer d'illusions (suscitées par l'ignorance) : ce qui relève du samsara n'est pas et ne sera jamais parfait.

Pour limiter les dégâts en ce bas monde (imparfait par définition), il faut prendre des mesures appropriées sur les plans politiques et économiques : salaires équivalents, mêmes chances de promotion professionnelles, même accès à l'instruction, etc. etc.
C'est certainement là un combat honorable, mais qui ne concerne pas la seule communauté bouddhiste, il me semble ?

Je crois même que la communauté bouddhiste féminine n'est pas la plus mal lotie, par comparaison aux autres communautés féminines. Par exemple, combien y a-t-il de femmes parmi les chefs de multinationales ? Combien y a-t-il de femmes parmi les chefs d'état ?