mercredi 25 août 2010

Sa Sainteté à Dagpo Datsang 2

Merci beaucoup, Cher Olivier, d'avoir indiqué ce lien.
Je le remets ici "en clair" car je sais que certaines personnes ne regardent pas les commentaires postés par les autres visiteurs du blog :

Quelques photos "officielles" sur le site de Sa Sainteté

Visit to Manali: August 16-17th, 2010

Sur deux photos, on voit Rinpoche avec Sa Sainteté.

mardi 17 août 2010

Vestiges bouddhistes en Afghanistan

Vu sur Reuters 17 août 2010

Découverte d'importants vestiges bouddhistes en Afghanistan

Des vestiges de plusieurs bâtiments de l'ère bouddhiste ont été découverts au sud de la capitale afghane, …

Sa Sainteté à Dagpo Datsang


H.H the Dalai Lama's Teaching Tour in HP Starts Today

-
16 Aug 2010 ... His Holiness also urged the monks of Dhakpo monastery to strive on Buddhist studies and ...

vendredi 13 août 2010

Une pensée pour les victimes de l'été

Le dimanche 15 août à 15 h 30 Pagode du Bois de Vincennes, l'Union Bouddhiste de France propose une

Cérémonie de recueillement en soutien aux victimes de l’été 2010

jeudi 12 août 2010

Les 20 ans de l’Institut Tibétain Kadam Tcheuling de Bordeaux

L’Institut Tibétain Kadam Tcheuling de Bordeaux, placé sous l'égide du Vénérable Dagpo Rinpoché et fondé par Françoise Cartau et quelques amis, a célébré dignement ses 20 ans avec un Enseignement du Lamrim dispensé par Rinpoche.

Bénédicte Niogret était présente pour réaliser un documentaire qui sera diffusé par les Sagesses Boudhistes sur F2 le 29 août. Dont une interview où Rinpoche s'exprime directement en français, les interprètes tant en anglais qu'en français n'étant pas sur place pour cette fois (elles traduisaient l'Enseignement par webcast interposé).

mercredi 11 août 2010

Vue sur le monastère de Kais

Naggar village site seeing places at Kullu district Himachal ...

The monastery look is very majestic and associated with Lamrin. Dhakpo Shedroop Ling has been dedicated to His Holiness Dalai Lama. Nishala: ...
www.go2india.in/himachal/naggar.php -

Prières pour les victimes de Leh

Tibetan monks in Himachal pray for Leh victims

10 Aug 2010 ... Tibetan monks at Dharamsala and other monasteries such as Dagpo Shedrupling Monastery at ... President of the Dhakpo Shedrupling Monastery. ...
news.webindia123.com/news/Articles/India/20100810/1562482.html

5 ans déjà

Cétait en mai 2005 :

His Holiness Inaugurates Dhakpo Shedrup Ling Monastery - www ...

13 May 2005 ... His Holiness the Dalai Lama was speaking at the inaugural function of the Dhakpo Shedrup Ling monastery yesterday. His Holiness blessed the ...
www.phayul.com/news/article.aspx?id=9787&t=1&c...


Sa Sainteté arrivera au monastère pour une nouvelle, très courte, visite ce dimanche 15 août 2010.
Longue vie à nos Précieux Maîtres bienveillants !

Kaïs

Ce matin, pas de connexion internet avec le monastère de Kaïs - suite à un problème technique survenu à Simla.

Une occasion pour une petite visite par toile interposée ?
(sur ce site que je viens de découvrir sur Google : "voyages nomades", je trouve que les photos sont plus claires que celles qui figurent sur le site du monastère)

monastere DHAKPO SHEDRUPLING

Le MONASTERE DHAKPO SHEDRUPLING à KAIS entre Manali et Kulu (inde du nord). DHAKPO SHEDRUP LING MONASTRY ... et au TIBET DHAKPO SHEDRUPLING MONASTERY ...
www.voyagesnomades.com/photosmonastere.html

mardi 10 août 2010

Le pire - suite

J'ai reçu ce matin un message de Bouddhachannel, m'informant qu'ils avaient posté sur leur forum mon billet du 9 août, intitulé "le pire"*, d'où cette réponse de la part de TZ :

"Non, le pire c’est l’ignorance, car c’est elle qui nous pousse à renaître."

Je ne puis qu'être totalement d'accord sur le fait que, au sein des différentes causes du samsara, la plus grave, car "initiale", est l'ignorance (cf 12 liens interdépendants).

Histoire de deviser entre amis, l'ignorance nous "pousse"-t-elle à renaître, ou nous "amène"-t-elle à renaître ?
Ne serait-ce pas l'attachement qui nous pousserait à renaître, étant entendu que l'attachement ne peut sévir que parce que l'on reste sous la coupe de l'ignorance ?
Et que dire alors du, ou des, karma qui, parvenus alors à maturité, provoquent la nouvelle naissance ? (Vous savez, ces fameux, ou fichus, karma accumulés sous l'emprise de l'ignorance puis renforcés par l'attachement sous forme de soif et d'avidité.)

Il serait intéressant ici de répartir les rôles, et responsabilités, entre les causes directes et les causes indirectes.
Par exemple, nos parents sont pour nous des causes directes, et nos aïeuls des causes indirectes, mais n'en sont pas moins nécessaires.

Dans la terminologie bouddhique traduite tant bien que mal en français, le terme "naissance" recouvre un champ sémantique fort large, puisque "naître" signifie "prendre de nouveaux agrégats souillés" (cf un autre billet de ces jours derniers).
Parmi les agrégats, il y a l'agrégat des formations, qui inclut tout ce qui, de l'individu concerné, ne relève pas des quatre agrégats tout en étant quand même de nature impermanente. Dont l'ignorance. Et l'attachement. Et les karma.

Merci, Ami (e) TZ, de votre contribution à notre réflexion commune. Avec mes meilleurs voeux.




lundi 9 août 2010

La libération

Si, dans le bouddhisme, la voie est voie de libération, comment cette libération (thar pa) se présente -t-elle ?

Alors que tout ce qui est "voie" relève des phénomènes composés de la catégorie esprit, ce qui est dénommé "libération" relève des phénomènes permanents, non composés, car ce sont des phénomènes "négatifs", et non pas "affirmatifs".
Cf. vérité de la cessation : cessation (définitive) des facteurs perturbateurs - causes de souffrances ; cessation des souffrances - résultats des klesha (mais attention : pas cessation de l'individu, ou de son continuum mental - eux perdurent, et c'est bien pour cela que l'on peut parler de ce dont ils ne sont plus encombrés).

Nous libérer du samsara consisterait à nous affranchir des entraves que sont pour nous nos karma (souillés) et nos facteurs perturbateurs.

La voie

Continuons un peu avec les joies des mots apparemment faciles, mais justement tellement simple qu'ils en sont trompeurs.

Prenons aujourd'hui l'exemple de ce terme continuellement utilisé dans le contexte du bouddhisme : voie, ou encore chemin, ou encore sentier.
Oui, j'ai laissé "terme" au singulier, délibérément, car les trois traductions française rendent le même mot : lam (tib.) ; mârga (skt).
Cf. Vérité du chemin.
Faisant fi des arguties oiseuses, laissons de côté les emplois profanes de ce(s) mot(s) - sans pour autant les oublier lors des débats et réflexions.

Dans les traités sur les terres et les chemins, nous retrouvons nos listes d'équivalents bien pratiques pour cerner les diverses facettes de ce dont on parle.
Sont synonymes de "voie" (lam) : terre (sa) ; voie de libération (thar lam) ; sagesse supérieure (ye shes) ; connaissance supérieure (mkhyen pa) ; réalisation (mngon rtogs) ; Mère (yum) ; véhicule (theg pa).

Dans tous les cas, "voie" et ses équivalents désignent des phénomènes de nature mentale concourant à l'Eveil résultant d'eux.
Et comme souvent dans le bouddhisme, le même terme s'applique aussi bien à l'ensemble qu'à la partie :
Selon les contextes, "voie" peut donc évoquer l'ensemble des qualités qui culminent en l'Eveil de Bouddha, inclus, mais aussi n'importe laquelle de ces qualités, qu'elles relèvent de la méthode ou de la sagesse. Toutes appartenant bien évidemment à la catégorie "esprit", en tant que "perceptions" (vous vous souvenez que, de par chez nous, les perceptions ne sont pas que cognitives. L'amour comme la compassion, mais aussi la torpeur ou encore l'ignorance, sont autant de perceptions, en tant que "sujets" appréhendant un objet - bien ou mal, ceci étant une autre question).

samedi 7 août 2010

Causalité

A creuser : une cause unique (ou encore isolée) ne peut pas donner de résultats
(selon le bouddhisme, cela va sans dire ; d'ailleurs, le titre du blog donne la couleur).

Naître

Naître dans le samsara = prendre des agrégats souillés d'un certain genre : humains, animaux ou autres.

Naître en tant qu'humain, ça consiste donc en le fait que, poussé par un (ou des) karma introducteur(s) à une telle naissance parvenu à maturité, le continuum mental de l'individu concerné 1. pénètre en un support de corps humain constitué par les cellules de ses heureux nouveaux parents, 2. y demeure et l'utilise.
La fin de la cohabitation est provoquée soit par l'épuisement du (ou des) karma introducteur(s) à cette renaissance, soit par épuisement des mérites corrélés à elle, soit du fait d'évènements fortuits (mais quand même provoqués par des karma, autres) : accidents, etc.

Naissance

Les mots, encore les mots, toujours les mots, avec leurs cohortes de maux.

Pour arriver à se comprendre, il faudrait vraiment y mettre de la bonne volonté, et avant tout avoir / prendre le temps de définir chaque terme employé.
Parce que le fait d'utiliser de mêmes mots n'implique en rien qu'on parle de la même chose.

Tenez, prenons l'exemple du mot "naissance" tel qu'employé pour traduire le terme tibétain "skye ba".
Ce n'est pas un abus de langage, pour une fois, et dans une conversation courante, ça tient - presque - la route.
Mais quand on aborde des sujets plus métaphysique, ça se gâte, les champs sémantiques n'étant pas franchement équivalents.

Notons déjà que, dans un certain emploi, skye ba désigne la conception, et non la sortie de la matrice, ou de l'oeuf.
MAIS dans un autre emploi, et c'est sans doute le plus fréquent dans les traités, skye ba englobe une vie entière, de la conception à la mort.
Quand il est dit que tels karma entraînent telles "naissances", c'est dans cette acceptation large.

C'est pour cela qu'il est dit qu'une naissance dans le samsara inclut toutes les souffrances qui se produisent pendant la durée de cette vie, et non pas qu'elle en serait la "cause".
Entre autres implications, la* mort est donc incluse dans la naissance dont elle est l'achèvement.

* Et nous, en langue française, on est bien embêté avec nos incontournables articles, définis ou indéfinis, qui induisent des connotations souvent fort gênantes.
SVP, en dépit de l'article défini ici utilisé pour limiter la casse, car l'article indéfini aurait été pire, "la" mort dont il est ici question n'a pas de caractère un et absolu. C'est juste le terme ultime, naturel et inévitable, d'une vie x ou y.

Mort et naissance

Les 12 liens interdépendants (loi de production conditionnée - Skt. pratîtyasamutpada), points ô combien fondamentaux dans le bouddhisme, décryptent entre autres les relations, parfois surprenantes, entre les karma et leurs résultats.

Vous connaissez, je suppose, les douze liens.
Toute série de 12 liens commence avec l'ignorance, qui pousse dans une vie x à accumuler un karma d - souillé par elle, et éventuellement par d'autres facteurs perturbateurs. Cela aboutit, dans une vie y ou z - car une série de 12 liens ne peut en aucun cas se dérouler en une seule et unique vie - à une nouvelle naissance déterminée par ce karma d, à la condition sine qua non que ledit karma ait été porté à maturité par la soif * et l'avidité** (encore et toujours l'attachement).

L'enchaînement vaut le coup d'oeil.
Par exemple, selon cette vision typiquement bouddhiste des choses, quand un karma introducteur à une nouvelle naissance dans le samsara est venu à maturité, il ne peut plus ne pas donner son résultat : cette nouvelle renaissance, ce qui entraîne la fin de la naissance en cours - la mort, pour parler clairement.
Ainsi, ce n'est pas parce qu'on meurt qu'on renaît. C'est parce qu'on a à renaître qu'on meurt (il y a bien sûr d'autres facteurs qui interviennent, tels que l'éventuel épuisement du karma b qui avait déclenché cette naissance x).
"Amusant", non ?
Les effets de l'attachement seraient passionnants s'ils n'étaient pas aussi dramatiques.

Toujours est-il que c'est pour des raisons de ce genre que le Bouddha a enseigné que, au sein des innombrables maux du samsara, le pire est la naissance, car elle est porteuse du reste.
On retrouve par conséquent cette présentation des choses dans les traités bouddhistes, y compris les lamrim.

* Par convention, on appelle "soif" (tib. sred pa) l'attachement qui porte sur les sensations (souillées, bien sûr), agréables, désagréables ou neutres.
** Par convention, on appelle "avidité" (
tib. len pa) l'attachement consécutif à la soif et qui qui porte sur d'autres objets que les sensations.

vendredi 6 août 2010

Test

Bon, d'accord, pour se targuer de pratiquer le Dharma, il faut et il suffit de surmonter (d'abord ponctuellement puis continument : Paris ne s'est pas construit en un jour) l'attachement aux choses de cette vie.

Oui, mais notre esprit, ou plus exactement nos facteurs perturbateurs ont plus d'un tour dans son sac. Et comme ils nous mènent par le bout du nez depuis des temps sans commencement, ils ne vont pas s'avouer vaincus si vite.
Une parade, efficace, à nos efforts de pratiquants novices, sera de nous faire croire, que oui, ça y est, nous sommes devenus de bons petits pratiquants, au-dessus des contingences et autres hochets de ce bas monde.

Il nous faut donc des trucs pour tester notre toute nouvelle remarquable élévation spirituelle.
Une possibilité, ici, est de nous confronter au miroir des huit "principes mondains".

- Restons-nous de marbre quand on nous annonce un gain, ou une perte ?
Pour quelques centimes, nous allons sans doute tenir le coup, mais pour de grosses sommes ?
- Accueillons-nous d'un front impavide bonheurs comme malheurs ?
Si nous sautons au plafond de joie à une bonne nouvelle, pour nous effondrer à une mauvaise, c'est que ce n'est pas encore au point.
- Conservons-nous notre belle sérénité à l'ouïe de tous propos, désagréables comme agréables ?
- Louanges et critiques ne suscitent-elle plus en nous la moindre réaction ?
(NB Le test n'est significatif que si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, bien sûr, et c'est plus compliqué qu'il n'y paraît).

Précisons qu'il ne s'agit nullement de devenir insensible et indifférent.
Le challenge est d'expulser manu militari l'attachement et ses acolytes, pour faire place nette à l'amour, la compassion et autres vertus.

La pratique du Dharma

Voyons, que faire pour pratiquer ?
S'adonner à de longues méditations ? Multiplier les prosternations et circumambulations ?
Faire force dons et offrandes ?
Mouais, pourquoi pas, mais de telles activités ne sont pas forcément des pratiques du Dharma. Pas si simple.

La frontière entre "pratique" et "non pratique" n'a rien, mais rien à voir avec les activités en tant que telles.
Comme d'habitude, c'est en tout et pour tout une question d'état d'esprit.
Tant que persistent "les apparences et l'attrait de cette vie" (tshe 'di'i snang zhen), en termes plus simples l'attachement aux choses de cette vie, notamment aux joies et privilèges, il n'est point encore de pratique.
La pratique débute à l'instant où l'attachement aux seuls plaisirs de cette vie est enfin mis en veilleuse.

Comme il faut bien commencer par quelque chose, en tant que débutant complet, comme on n'a pas encore réalisé ce premier aspect du renoncement, que faire en vue de générer une répulsion totale et entière à l'égard de ces leurres dangereux et pernicieux que constituent les bonheurs de la vie présente ?
Il faudrait s'astreindre à observer l'inanité desdits bonheurs.
Plus facile à dire qu'à faire - surtout en période de vacances.

NB Pas de malentendu, surtout. Le bonheur n'est nullement incriminé.
C'est l'attachement qui est mis en cause.

Peur de la mort

Dans les traités bouddhistes, il est recommandé - instamment - de penser et repenser à l'impermamence, en premier lieu sous son aspect létal, faute de quoi, pétri de la conviction que la vie (actuelle) est belle (bof) et pérenne, on s'y installe et on ne prépare pas la suite.

Pas bien gai comme cogitations estivales, certes. Mais réaliste.
Faut d'ailleurs y penser jusqu'à avoir la trouille, pour parler crûment.
Mais attention, paniquer à l'idée de tout perdre : richesses et famille, n'est pas le signe d'un pratiquant du Dharma. C'est le lot commun de n'importe qui (de censé).

Non, la peur salutaire, celle qui incite à laisser tomber le superflu pour se consacrer à l'essentiel : la pratique du Dharma (attention, au sens réel), c'est la peur de ne pas trouver / prendre le temps, avant de mourir, d'assez pratiquer pour se mettre à l'abri au minimum du risque de renaître dans les "royaumes inférieurs", bref dans les états infortunés.

Le pire

C'est quoi, le pire ?
La maladie ? La vieillesse ? La mort ?

Non, non.
C'est la naissance.
Car elle est cause de tout le reste.
(Voir dans Grand Lamrim, ou autres exposés de la Voie, pour plus amples explications).

mardi 3 août 2010

Bonne foi

D'avoir fait allusion à la bonne foi dans l'article précédent a fait émerger en ma mémoire défaillante le souvenir gênant de perceptions totalement fausses que j'eus naguère, mais (cette fois là) en toute bonne foi.

Cétait à l'époque où un charmant jeune voisin âgé d'environ 14 ans étudiait avec une ardeur admirable ... la batterie, dans un hangar au fond du jardin familial. Je m'exhortais à la patience en me répétant que l'inévitable impermanence a aussi de bons côtés. Ca devrait prendre fin un jour (mouais, mais il est passé à d'autres instruments pas toujours beaucoup plus mélodieux).

N'empêche qu'à un certain moment, je me rappelle avoir pesté contre lui parce que, quand même, jouer comme ça, encore plus bruyamment, et cette fois depuis l'intérieur de la maison (nos humbles chaumières étant mitoyennes), franchement il exagérait, estimais-je.

Ce, jusqu'au jour (au bout d'une semaine, ou deux) où je me suis aperçue que cette nouvelle source de nuisance sonore particulièrement pénible n'était autre que ... ma vétuste machine à laver, dont le tambour bien nommé déraillait à qui mieux mieux.

Après ça, même une fois toute honte bue, allez donc faire confiance aux perceptions qui vous viennent, pour convaincantes qu'elles semblent être.

Débats dialectiques

Je suis moi quant à moi inexpérimentée dans cet art subtil, qui requiert d'avoir auparavant pris le temps d'étudier les systèmes dont on fait état (sinon, on risque de leur prêter des opinions peu "orthodoxes", si j'ose dire).

J'ai juste retenu quelques conseils prodigués au fil des Enseignements par mes Maîtres (qui s'adressaient, il est vrai, à des novices tels que moi) :

- prendre soin de systématiquement préciser à quel système on fait référence ;

- lors de l'étude d'un système, dans un premier temps, faire en sorte de le comprendre "de l'intérieur", en vue de discerner sa cohérence interne.
Cela n'oblige en rien à y adhérer, et il sera temps, une fois qu'on aura compris ses rouages, de le réfuter si on le souhaite. De connaître ses méandres facilitera alors grandement la tâche car on pourra anticiper les pièges ou contre-attaques.
(Ceci dit, croyez-moi, il est bien difficile de mettre en veilleuse la bonne (hum) vieille habitude de tout de suite discutailler, sport national oblige.)

Autrefois, en Inde, à Nalanda ou à Vikramashila, c'étaient les pandits les plus érudits qui se tenaient aux portes du monastère pour soutenir les défis lancés par leurs confrères hindouistes. Les enjeux étaient de taille : le vaincu était tenu de "se convertir" à la tradition du vainqueur. Et pas seulement lui, avec toute sa communauté !

La raison d'une telle obligation à allure tyrannique était ... la bonne foi : si lors d'un débat logique entre x et y, y démontre à x qu'il s'est fourvoyé, à la condition que x soit honnête avec lui-même, il ne pourra que se rendre aux arguments de y.
D'un autre côté, il y a là de quoi inciter et x et y à bien étudier et réfléchir avant de se lancer dans des joutes sinon par trop hasardeuses.

Au fond, les équipes de football qui passent au crible les techniques de leurs honorables adversaires s'inscrivent dans ce genre de démarche. Et il n'est pas impossible qu'en politique, certains fassent de même.
Avec une parfaite bonne foi, de bien entendu.

lundi 2 août 2010

Dénominations

"Quelle incidence pourrait bien avoir la dénomination d'un existant permanent ? " demandez-vous, Cher Patrick.

A question, question(s) et demie.
Mais pour ne pas partir dans tous les sens*, je propose que nous nous cantonnions ici au système madhyamika prasangika. Vous savez, celui qui pose que "les existants ne sont que de simples dénominations" (ming gis btags pa tsam).
Dans une telle perspective, existerait-il des existants qui ne soient point dénommés**?
Ou encore, un objet non dénommé serait-il existant ou inexistant ?
Quelque chose d'inexistant, comme par ex un "je indépendant", est-ce dénommé ou pas ?
Ce qui n'est pas dénommé peut-il être objet d'une quelconque perception ?

* Selon la tradition de la logique bouddhiste, il faut tout d'abord préciser dans quel système de pensée on s'inscrit, ou encore sur quel système on fonde son argumentation. Car quand on s'amuse à mélanger toutes les traditions sans prévenir, on peut sans aucun doute prouver tout et son contraire, mais ce n'est satisfaisant que sur le plan strictement intellectuel.

Exemple tiré du bouddhisme : "exister ou pas de son côté".
Sans entrer dans les détails, selon les Vaibhashika, tous les existants existent de leur propre côté. Selon les Cittamatrin, certains existants oui, d'autres non. Selon les Prasangika, aucun existant n'existe de son propre côté, par définition.
Si on omet de stipuler que les arguments que l'on avance relève de tel ou tel système, on risque de
sombrer dans l'absurde.
En revanche, du moment que l'on soit clair et précis, l'on peut jongler tant que l'on veut avec des opinions
multiples et variées. Un intérêt est de découvrir de nouvelles facettes à ce qui pouvait sembler simpliste au départ, et donc - qui sait - de se remettre en question, soi et ses certitudes.


** Dans les raisonnements de ce genre, il est sous-entendu : ... pas dénommés par personne - y compris les Bouddhas. Sinon, il est évident que certains objets ne sont pas dénommés pour/par tout le monde (animaux, nouveaux nés, etc.), mais ça ne prouve rien, ou pas grand chose.