jeudi 20 octobre 2016

Ethique, sagesse et courage

Sur le plan social, nous avons besoin de règles et de lois. 

Nous avons surtout besoin d'éthique.

Le Bouddha dit de l'éthique qu'elle constitue la qualité fondamentale et il la compare au sol, à la terre, à partir de laquelle les autres qualités peuvent naître. Inversement, en l'absence d'éthique, ce qui va pousser, ce ne seront pas des qualités...

L'éthique, qu'est-ce que c'est ?
Ce n'est pas un carcan de règles arbitraires et contraignantes, mais une prise en compte de la situation pour y répondre en évitant de nuire.

L'éthique, pour être valable, a donc besoin de la sagesse. La sagesse au sens de discernement.

La sagesse permet en outre de faire preuve d'esprit critique, de bon sens et de privilégier le long terme par rapport au court et au moyen terme.
L'esprit critique est nécessaire pour ne pas se laisser influencer par de beaux parleurs.

Quant au bon sens, c'est une qualité hautement prônée par les philosophes bouddhistes prasangika qui estimaient que, devant la preuve de l'évidence, il est oiseux de couper les cheveux en quatre.

Par ex, quand on ajoute des antibiotiques dans les aliments pour animaux, ou quand on arrose les champs de pesticides, ces substances se retrouvent forcément dans la viande et dans les laitages
L'agriculture intensive ne peut qu'épuiser les sols, et que la pêche à l'explosif et la pêche en eaux profondes (chalutage) détruire les fonds marins ?
Pas difficile à comprendre, mais implique de regarder en face les réalités autres que comptables. 
 Avec courage et générosité.

lundi 17 octobre 2016

Loi de causalité et interdépendance


Deux notions clefs du bouddhisme sont la loi de causalité et l'interdépendance, qui impliquent la responsabilité personnelle.
Nous sommes les artisans de ce qui nous arrive, avec les deux côtés de la médaille : nous ne pouvons pas faire porter la faute à autrui, mais aussi nous avons la capacité de progresser. 
Tout nous est possible, ou presque. Alors, cessons de nous sous-estimer, car le découragement n'est jamais qu'un aspect, très pernicieux, de la paresse...

En 1973, Edward Lorenz a révolutionné la pensée occidentale en demandant : Le battement des ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer un ouragan au Texas ?.
Si le moindre papillon peut avoir une influence sur le déroulement global du monde, alors que dire de l'impact que nous, nous avons !

SS le Dalaï Lama aurait dit à date plus récente : Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir.

jeudi 13 octobre 2016

SS le Dalaï Lama en Suisse mi-octobre

 Webcast


12 octobre / Berne - Maison des religions

13 octobre / Berne - Conférence « Pourquoi avons-nous besoin de dialogue et de solidarité dans la crise mondiale? »
Kursaal  Arena 9h30-11h30

14 octobre / Zurich - Hallenstadion 
Cérémonie de longue vie puis Enseignements, à l'invitation de la communauté tibétaine de Suisse et du Liechtenstein.

Poisons et contre-poisons


Selon le Bouddha, la cause première de tous les maux est l'ignorance, flanquée de l'attachement et l'aversion.

Ces trois poisons de l'esprit, et leurs effets dérivés, sont curables. 

Le remède est la sagesse (au sens de discernement), qui a le pouvoir d'éradiquer les trois poisons de l'esprit et leurs fruits, à condition de se fonder sur une concentration elle-même basée sur l'éthique

Et qui dit éthique, dit respect - respect d'autrui, mais aussi de soi, et de l'environnement.
 

mercredi 12 octobre 2016

Intelligence n'est pas forcément sagesse


La sagesse implique de l'intelligence, mais l'intelligence ordinaire n'implique pas de la sagesse. Hélas...

L'intelligence ordinaire ne voit souvent qu'à très court terme. En ce cas, elle ne tient pas compte des implications telles que la pollution, la disparition de la biodiversité, etc. Quand elle est associée à la cupidité et à la haine, elle est extrêmement dangereuse.

La sagesse, qui privilégie le long terme, est incompatible avec l'attachement, la haine ou autres perversités.
Au contraire, quand elle s'associe aux qualités du coeur telles que l'amour et la compassion, elle se décuple et vient à bout de tous les mauvais plis, y compris l'égocentrisme pourtant profondément enraciné.

lundi 10 octobre 2016

Démons, compassion, sagesse et prise de refuge

 Le célèbre yogi Jétsun Milarépa (1052-1135) ne s'est jamais laissé impressionner par les "démons", simples projections d'un esprit encore voilé par les facteurs perturbateurs.

Le Bouddha énumère quatre catégories de démons (mara), dont trois intérieurs :
* démons des agrégats souillés (par les klesha)
* démons des klesha eux-mêmes
* démon de la mort (subie sous le pouvoir des karmas et des klesha) - il faut et il suffit de vaincre les démons des klesha. 
* démons en tant que "fils des dieux", victimes de leurs klesha, et tout particulièrement de la distraction, qui sont des objets de compassion et d'amour, en suivant l'exemple du Bouddha Shakyamouni quand il a repoussé les armes des démons en méditant l'amour envers eux.

Dans plusieurs chants mystiques, Jétsun Milarépa relate où et comment, avec compassion, il a pacifié des esprits qui effrayaient les gens du cru, et il les a souvent assignés à des missions de déités protectrices (srung ma), chargées d'aider et protéger les pratiquants sincères.

Prendre les démons pour des démons, voilà le danger.
Savoir qu’ils n’existent pas, voilà le chemin.
Les comprendre « tels qu’ils sont », voilà la délivrance.
Les reconnaître comme père et mère, voilà leur fin.
Les admettre comme création de l’esprit
Et ils se changent en ornement.

(Extrait de La vie, les cent mille chants, Dans les pas de Milarépa ; Marie-José Lamothe)

Qui a réalisé la vacuité, ne saisit plus aucun objet comme réel.
Qui a réalisé la vue pure, perçoit tout objet sous l'aspect de la déité tutélaire (yidam) et de son environnement.

En deçà, qui prend sincèrement refuge en les trois Joyaux n'a plus rien à craindre des esprits ou autres êtres sinon hostiles.
Cf. bienfaits de la prise de refuge

Voilà qui (re)donne une lueur d'espoir en ces temps pré-électoraux, où l'un cherche à diaboliser l'autre, et réciproquement.

Le Bouddha guide et médecin


Le socle commun du bouddhisme est constitué par le premier discours, connu sous le nom de Soutra des 4 Nobles Vérités :
la nature de souffrance, ses causes, sa cessation, le chemin y conduisant. 

Le Bouddha y joue le rôle et de Guide et de Médecin - un médecin conseil qui nous alerte sur le fait que nous sommes  souffrons de maladies chroniques. 

En un, Il nous invite à prendre conscience de notre pénible état actuel, car tant que nous nous croyons en bonne santé, nous n'avons évidemment aucune raison de nous soigner. 

En deux, il montre que ces maladies, pour terribles qu'elles soient, ne sont jamais que des résultats qui procèdent de causes précises. 

En trois, il établit que ces causes, il est possible de les éradiquer, ce qui stoppe du même coup leurs effets. 

En quatre, il indique le traitement menant à la guérison, la voie menant à la libération et l'Eveil : libération de la souffrance ; Eveil du sommeil de l'ignorance.

Comme tout médecin, il peut établir le diagnostic, prescrire le traitement, mais ... il ne peut pas le prendre à la place du patient.

A noter : L'adjectif "noble" fait référence à ceux qui perçoivent les vérités/réalités en question : les arya, cad les êtres qui ont réalisé la compréhension du non-soi, de l'absence de soi inhérent.

vendredi 7 octobre 2016

Les bases du bouddhisme


Le bouddhisme est une tradition  vieille de 2500 ou 2600 ans.

Il n'est pas une religion révélée et il ne parle pas de création. 

Un Bouddha n'est pas un dieu, ni Dieu. Il n'est ni Créateur, ni Sauveur. 

Le Bouddha Shakyamouni est un homme qui s'est détourné du pouvoir politique pour se consacrer à une recherche spirituelle et qui, parvenu à l'Eveil, a ensuite accepté de partager avec d'autres la méthode, ou encore le traitement, qu'il avait ainsi expérimentés avec succès. `

Pour donner accès à la voie à ceux qui le souhaitent et en font la requête, durant 45 ans, le Bouddha a dispensé un Enseignement qui est vaste et diversifié. 

Le Bouddha est un Guide. Cela signifie qu'il explique à chacun que faire pour aller mieux, mais il ne peut pas faire le travail à la place d'autrui. Pas plus que cela ne nous rend service, quand nous avons faim, que quelqu'un mange à notre place...

mardi 4 octobre 2016

Le Bouddha disait...


Ô moines et érudits, de même que l'orfèvre éprouve l'or
En le chauffant, le coupant et le frottant, 
N'acceptez pas ma parole  
Par simple respect, mais après l'avoir examinée.

Paroles à méditer, sans doute à appliquer.
Pourquoi pas en tous domaines : religieux, philosophique, économique, bien sûr politique, et les autres.

lundi 3 octobre 2016

Plutôt que produire plus, et si on utilisait mieux ?


A en croire des chiffres de 2015, 1 % de la population possèdent plus que le reste du monde, et 62 personnes possèdent autant que la moitié de la population mondiale... 

Le bon sens en déduit que, si les ressources étaient réparties un tout petit mieux plus équitablement, ou encore plus simplement, s'il y avait moins de gaspillage, les besoins des 7 milliards d'humains seraient largement couverts.

Si nous les nantis faisions preuve d'un peu plus de sobriété et si nous gaspillions moins les ressources communes, à commencer par l'eau, humains et animaux devraient tous avoir de quoi vivre correctement.

La challenge serait non pas de produire plus, mais d'utiliser mieux, et de partager mieux... 

La science et la technique, c'est utile. L'éthique aussi...


Bouddhisme : sagesse et respect


Si je devais qualifier la voie bouddhiste en un mot, j'hésiterais entre sagesse et respect.

A la réflexion, je garderais sagesse, car la sagesse ouvre le champ au respect (qui lui-même implique l'éthique) et plus généralement à toutes les vertus, prises de conscience et compréhensions.

En plus détaillé, je dirais que, fondée sur l'éthique, le bon sens et la bienveillance, la voie bouddhiste, qui se veut voie du milieu, est 
d'un côté assez simple car pragmatique, 
mais de l'autre très exigeante car elle renvoie chacun à ses responsabilités, du fait de la loi de causalité, tout en admettant l'interdépendance.

Avancer sur cette voie requiert de l'enthousiasme - sinon on n'ira pas bien loin !