samedi 25 décembre 2021

Miktséma en 9 vers

དངོས་གྲུབ་ཀུན་འབྱུང་ཐུབ་དབང་རྡོ་རྗེ་འཆང་།།
དམིགས་མེད་བརྩེ་བའི་གཏེར་ཆེན་སྤྱན་རས་གཟིགས།།
དྲི་མེད་མཁྱེན་པའི་དབང་པོ་འཇམ་དཔལ་དབྱངས།།
བདུད་དཔུང་མ་ལུས་འཇོམས་མཛད་གསང་བའི་བདག།
གངས་ཅན་མཁས་པའི་གཙུག་རྒྱན་བློ་བཟང་གྲགས་།།
 སྐྱབས་གསུམ་ཀུན་འདུས་བླ་མ་སངས་རྒྱས་ལ།།
སྒོ་གསུམ་གུས་པའི་སྒོ་ནས་གསོལ་བ་འདེབས།།
 རང་གཞན་སྨིན་ཅིང་གྲོལ་བར་བྱིན་གྱིས་རློབས།།
མཆོག་དང་མཐུན་མོང་དངོས་གྲུབ་སྩལ་དུ་གསོལ།།


Traduction
Muni Vajradhara, source de toutes les réalisations, 
Avalokiteshvara, grand trésor de la compassion sans objet,
Manjushri, seigneur de la sagesse sans tache,
Vajrapani, vainqueur de toutes les armées de Mara,
Tsongkhapa, fleuron des sages du Pays des neiges,
Guru Bouddha, somme des trois objets de refuge.
Par les trois portes, avec respect, je vous invoque.
Afin de porter à maturité autrui et moi-même et de nous délivrer, veuillez nous bénir.
Les réalisations communes et suprêmes, veuillez nous les conférer.

Phonétique
Ngueu troup kun djoung thoup wang dordjé tchang
Mik mé tsé wé tér tchén tchèn rè sik
Tri mé khyén pè wang po djam pèl yang
Du poung ma lu djom dzè sang wè dak
Kang tchèn khè pè tsouk gyèn Losang Trak
Kyap soum kun du lama sang gyè la
Go soum ku pè go nè seul wa dép
Rang zhèn min tching treul war djin kyi lop
Tchok tang thun mong ngueu troup tsèl tou seul

Ganden Ngamchö 2021

 Cette année, le Ganden Ngamchö (dGa' ldan lnga mchod) tombe le mercredi 29 décembre.

Le Ganden Namchö commémore le passage en nirvana de Jé Tsongkhapa, fondateur du monastère de Ganden (dGa' ldan) et partant de l'école des guélougpa.
Il est célébré non seulement par les guélougpa, mais plus généralement par tous les Tibétains, toutes écoles confondues. 

Que peut-on faire ? Par exemple :
- allumer des lumières (sous n'importe quelle forme) ;
- réciter le "miktséma" - dmigs brtse ma -, en hommage à Jé Rinpoche ;
- réciter le Ganden lhagyama (dGa' ldan lha brgya ma), guruyoga invoquant Jé Rinpoche ;
- lire une biographie de Jé Rinpoche et formuler des voeux pour suivre ses traces ;
- accomplir toute action bénéfique qu'il serait possible de faire.

Que signifie Ganden Ngamchö" ? 

dGa' signifie "aimer, "joie", etc.
ldan a le sens de "avec" (être muni de...)
dGa' ldan est le nom tibétain de Tushita - la Terre Pure (= le Paradis) de Maitreya. C'est aussi le nom du monastère fondé en 1409 par Jé Rinpoche.

lNga, prononcé Ngam par attraction vocalique, est ici un chiffre contracté pour 25 : le 25ème jour du 10ème mois lunaire, date du décès de Jé Rinpoche.
mchod veut dire "honorer" et/ou "offrandes".

Il s'agit donc des "offrandes du 25ème jour (du 10ème mois) de / à Ganden". 

Jé Tsongkhapa 1357-1419

 Émission Sagesses bouddhistes 2012

Invitée : Françoise Wang Toutain, sinologue et tibétologue, chercheuse au CNRS, retrace la vie d'un grand maître tibétain du XIVème siècle :  Djé Tsongkhapa (1357 - 1419), fondateur de l'école tibétaine des gélugpa ("les vertueux").

 


Conférence donnée par Françoise Wang à l'Institut Vajra Yogini le 21 décembre 2019 


 

Voir :

Djé Tsongkhapa Rencontre avec un Maître remarquable, par Françoise Wang, Editions Détchène Eusèl Ling

vendredi 24 décembre 2021

Noël

En ces temps troublés, le message d'espérance et de rassemblement de Noël est ô combien précieux !
 
Puisse-t-il toucher les cœurs et inspirer les esprits !
 
 
Les vœux énoncés par le Vénérable Dagpo Rinpoche le 24 décembre 2020 restant d'actualité, 
 
les revoici.



jeudi 23 décembre 2021

Causes du bonheur

 Source :


Mangala Sutta Discours sur les signes propices au bonheur
Traduction française par Vipassanasangha

 
Les dieux et les hommes ont spéculé sur la signification des signes propices au bonheur pendant 12 ans, et ils n’ont pas pu se mettre d’accord sur leur réelle signification.
  
Ainsi, le discours sur les 38 signes propices au bonheur qui peuvent éliminer tous les péchés et maux, fut exposé par le Bouddha pour le bénéfice et le bien-être du monde entier. Récitons le discours sur les signes présageant le bonheur.
 
Ainsi ai-je entendu : Une fois le Saint demeurait près de Savatthi, au bosquet de Jeta dans le monastère d’Anathapindika, quand à minuit une Déité, d’une splendeur éblouissante, illuminant entièrement le bosquet de Jeta, vint voir le Saint. Après lui avoir rendu hommage, elle se tint très respectueusement à un endroit approprié et adressa au Bouddha ces vers :
 
De nombreux dieux et hommes se demandent quels sont les signes présageant le bonheur. Pouvez-vous, s’il vous plaît, leur dire quels sont ces signes.
 
Ne pas s’associer aux mauvaises personnes, mais s’associer aux sages et honorer ceux qui sont dignes d’honneur. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Vivre dans un lieu convenable, avoir fait de bonnes actions dans le passé et s’établir dans la bonne voie. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Une grande connaissance et une habileté dans le travail, une bonne discipline et de bonnes paroles. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Prendre soin de ses père et mère, de sa femme et de ses enfants, avoir des activités irréprochables. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
La générosité et une vie droite, prendre soin de sa famille et accomplir des actions sans faute. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
S’abstenir de faire du mal, de boire et de prendre des intoxicants et être diligent dans la droiture. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Respect, humilité, contentement et gratitude, écouter le Dhamma au bon moment. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Patience, obéissance, rencontrer des moines, parler du Dhamma au moment opportun. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Effectuer des pratiques ascétiques, être chaste, comprendre les nobles vérités et réaliser Nibbana. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Quand, touché par les vicissitudes de la vie, si l’esprit demeure inébranlable, sans tristesse, pur et serein. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Ceux qui accomplissent de tels actes favorables sont les vainqueurs de tous les ennemis et gagnent le bonheur partout. Ceci est un signe présageant le bonheur.
 
Ici se termine le Mangala sutta.

lundi 20 décembre 2021

Les Enseignements du Père et des Fils Kadam Pachö P'uchö


 བཀའ་གདམས་ཕ་ཆོས་བུ་ཆོས་

Traduction en anglais de précieux Enseignements des Maîtres kadampa, 

principalement Atisha et Domtönpa


The Kadam school of Tibetan Buddhism emerged in the eleventh century from the teachings of the Indian master Atisa and his principal Tibetan student, Dromtonpa. 

Although it no longer exists as an independent school, Kadam's teachings were incorporated into the four major schools of Tibetan Buddhism and are still prized today for their unique practical application of the bodhisattva's altruistic ideal in everyday life. One of the most cherished teachings stemming from Atisa and Dromtonpa is the collection of esoteric oral transmissions enshrined in The Book of Kadam

This volume includes the core texts of the Book of Kadam, notably the twenty-three-chapter dialogue between Atisa and Dromtonpa that is woven around Atisa's Bodhisattva's Jewel Garland, as well as complementary texts that illuminate the history and practices of the Kadam tradition.

dimanche 19 décembre 2021

Les dix activités du Dharma

Il est question dans certains textes de "dix activités du Dharma" - chos spyod bcu.
Un dictionnaire en donne la liste suivante (il en existe sûrement d'autres) :

écrire (des soutras, etc.) ; faire des offrandes ; faire des dons ; écouter le Dharma (l'Enseignement) ; le retenir ; le lire ; l'exposer ; le réciter ; réfléchir à son sens ; méditer sur son sens.

samedi 4 décembre 2021

RIP Monsieur Pierre Rabhi

 

L'écrivain et philosophe Pierre Rabhi, cofondateur du mouvement Colibris, est mort, samedi 4 décembre, à l'âge de 83 ans. 
 

 

mardi 23 novembre 2021

Le temps

 Poème trouvé sur Internet



Du vieillissement

 Texte trouvé sur Internet

"La vieillesse", décrite par Philippe Noiret (décédé le 23 novembre 2006)
 
Il me semble qu'ils fabriquent des escaliers plus durs qu'autrefois. Les marches sont plus hautes, il y en a davantage. En tout cas, il est plus difficile de monter deux marches à la fois. Aujourd'hui, je ne peux en prendre qu'une seule.
A noter aussi les petits caractères d'imprimerie qu'ils utilisent maintenant. Les journaux s'éloignent de plus en plus de moi quand je les lis : je dois loucher pour y parvenir. L'autre jour, il m'a presque fallu sortir de la cabine téléphonique pour lire les chiffres inscrits sur les fentes à sous.
Il est ridicule de suggérer qu'une personne de mon âge ait besoin de lunettes, mais la seule autre façon pour moi de savoir les nouvelles est de me les faire lire à haute voix - ce qui ne me satisfait guère, car de nos jours les gens parlent si bas que je ne les entends pas très bien.
Tout est plus éloigné. La distance de ma maison à la gare a doublé, et ils ont ajouté une colline que je n'avais jamais remarquée avant.
En outre, les trains partent plus tôt. J'ai perdu l'habitude de courir pour les attraper, étant donné qu'ils démarrent un peu plus tôt, quand j'arrive.
Ils ne prennent pas non plus la même étoffe pour les costumes. Tous mes costumes ont tendance à rétrécir, surtout à la taille.
Leurs lacets de chaussures aussi sont plus difficiles à atteindre.
Le temps lui-même, change. Il fait froid l'hiver, les étés sont plus chauds. Je voyagerais, si cela n'était pas aussi loin. La neige est plus lourde quand j'essaie de la déblayer. Les courants d'air sont plus forts. Cela doit venir de la façon dont ils fabriquent les fenêtres aujourd'hui.
Les gens sont plus jeunes qu'ils n'étaient quand j'avais leur âge.
Je suis allé récemment à une réunion d'anciens de mon université, et j'ai été choqué de voir quels bébés ils admettent comme étudiants. Il faut reconnaître qu'ils ont l'air plus poli que nous ne l'étions ; plusieurs d'entre eux m'ont appelé monsieur ; il y en a un qui s'est offert à m'aider pour traverser la rue.
Phénomène parallèle : les gens de mon âge sont plus vieux que moi. Je me rends bien compte que ma génération approche de ce que l'on est convenu d'appeler un certain âge, mais est-ce une raison pour que mes camarades de classe avancent en trébuchant dans un état de sénilité avancée ?
Au bar de l'université, ce soir-là, j'ai rencontré un camarade. Il avait tellement changé qu'il ne m'a pas reconnu. 
 

samedi 20 novembre 2021

Les 4 Enseignements de Gampopa


Accordez moi votre bénédiction afin que mon esprit se tourne vers le Dharma.

Accordez moi votre bénédiction afin que le Dharma me guide sur la voie.

Accordez moi votre bénédiction afin que le Dharma dissipe l’ignorance.

Accordez moi votre bénédiction afin qu’en mon  esprit, l’ignorance laisse la place à la sagesse.

samedi 6 novembre 2021

Quatre Enseignements d'Atisha

 
 
 Ouvrage bilingue (tibétain - français) offrant 
 
Quatre Instructions d'Atisha (982-1054), 
traduites par Marie-Stella Boussemart :
 
            La Lumière de la Voie vers l'Éveil
 
            La Guirlande des joyaux de bodhisattva
 
            Brève Instruction sur les conduites de bodhisattva 
 
            Cristalliser l'essence

    + 1 Louange à Atisha, composée par Dromtönpa

+ Courte biographie d'Atisha, rédigée par Françoise Cartau

 
Éditions Guépèle, 2008      Bon de commande (pdf)

mardi 2 novembre 2021

La Libération dans la paume de la main Fascicule 2

Vient de paraître

La Libération dans la paume de la main, par Kyabjé Pabongka Rinpoche (1878-1941) Traduction de Françoise Wang Toutain, Détchène Eusel Ling Publications

Fascicule 2

En 1921, Kyabjé Pabongka Rinpoche donna pendant vingt-quatre jours des explications sur les Degrés de la Voie menant à l’Eveil (Lamrim) dans un ermitage de la région de Lhasa.
À sa demande, son disciple Kyabjé Trijang Rinpoche (1901-1981), qui devint l’un des Tuteurs de Sa Sainteté le XIVe Dalaï Lama, prit des notes minutieuses de ces enseignements.

L'ouvrage de 184 pages (format A5) est disponible au prix de 15 euros. 

Pour plus d’informations ou commander un exemplaire, contacter dechen.publication@gmail.com 

 


 


La Libération dans la paume de la main Fascicule 1

La Libération dans la paume de la main

par Kyabjé Pabongka Rinpoche (1878-1941)


Traduction de Françoise Wang Toutain
Détchène Eusel Ling Publications


En 1921, Kyabjé Pabongka Rinpoche donna pendant vingt-quatre jours des explications sur les Degrés de la Voie menant à l’Eveil (Lamrim) dans un ermitage de la région de Lhasa.
À sa demande, son disciple Kyabjé Trijang Rinpoche (1901-1981), qui devint l’un des Tuteurs de Sa Sainteté le XIVe Dalai Lama, prit des notes minutieuses de ces enseignements.


Fascicule un : La traduction de l’exposé des trois premières journées est l’objet de ce premier fascicule.

Ce livre au format A5 qui comprend 180 pages est disponible au prix de 15€.
Pour plus d’informations ou commander un exemplaire, contacter dechen.publication@gmail.com 

 


 

dimanche 31 octobre 2021

De l'amour

 Belle description de l'amour authentique, par Monsieur Antoine de Saint-Exupéry, dans Le Petit Prince.

Aux antipodes de l'attachement...

" Je t’aime, dit le Petit Prince.
 
– Moi aussi je te veux, dit la rose.
 
– Ce n’est pas pareil…, répondit le Petit Prince.
 
… vouloir, c’est prendre possession de quelque chose, de quelqu’un. C’est chercher chez les autres ce qui peut remplir nos besoins personnels d’affection, de compagnie… Vouloir, c’est chercher à faire nôtre ce qui ne nous appartient pas, c’est s’approprier ou désirer quelque chose pour nous combler, parce qu’à un moment donné, quelque chose nous manque.
 
Aimer, c’est désirer le meilleur pour l’autre, même s’il a des aspirations différentes des nôtres.
 
Aimer, c’est permettre à l’autre d’être heureux, même si son chemin est différent du mien. C’est un sentiment désintéressé qui naît d’un don de soi, c’est se donner entièrement à partir de notre cœur.
 
Quand on aime, on donne sans rien demander en échange, pour le simple et pur plaisir de donner. Mais il est aussi certain que ce don, ce don de soi, complètement désintéressé, ne se fait que quand on connaît. Nous ne pouvons aimer que ce que nous connaissons, parce qu’aimer veut dire se jeter dans le vide, faire confiance à la vie et à l’âme. L’âme ne s’achète, ni se vend. Et connaître, c’est justement tout savoir de toi, de tes joies, de ta paix, mais aussi de tes contrariétés, de tes luttes, de tes erreurs. Parce que l’amour transcende les disputes, la lutte et les erreurs, l’amour, ce n’est pas uniquement pour les moments de joie.
 
Aimer, c’est la confiance absolue que, quoi qu’il se passe, tu seras toujours là. Non parce que tu me dois quelque chose, non par possession égoïste, mais juste être là, en compagnie silencieuse.
 
Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien, ni les tempêtes, ni mes hivers.
 
Aimer, c’est donner à l’autre une place dans mon cœur pour qu’il y reste comme un père, une mère, un fils, un ami, et savoir que dans son cœur à lui, il y a une place pour moi.
 
Donner de l’amour ne vide pas l’amour, au contraire, il l’augmente. La manière de donner autant d’amour, c’est d’ouvrir son cœur et de se laisser aimer.
 
– J’ai compris, dit la rose.
 
– Ne cherche pas à comprendre l’amour, vis-le, dit le Petit Prince."
 

Ici et maintenant

 Cf. Le Point 30 octobre 2021

Père Guy Gilbert : « Quand on veut être ...

J'adore (entre autres) la "profession de foi" du Père Guy Gilbert, 86 ans, l'infatigable prêtre des loubards, en conclusion de l'article :

Je m’en fous d’hier, je me tape de demain, je mets toutes mes forces dans les 24 heures du moment présent pour respirer l’amour, donner l’amour et le recevoir.

 

Alors la Paix viendra

Un lodjong (méthode d'entraînement de l'esprit à l'altruisme) incognito ?
Alors la Paix viendra

Auteur : Pierre Guilbert (prêtre catholique)

Si tu crois qu'un sourire est plus fort qu'une arme,
Si tu crois à la puissance d'une main offerte,
Si tu crois que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui divise,
Si tu crois qu'être différent est une richesse et non pas un danger,
Si tu sais regarder l'autre avec un brin d'amour,
Si tu préfères l'espérance au soupçon,
Si tu estimes que c'est à toi de faire le premier pas, plutôt qu'à l'autre,
Si le regard d'un enfant parvient encore à désarmer ton coeur,

Si tu peux te réjouir de la joie de ton voisin,
Si l'injustice qui frappe les autres te révolte autant que celle que tu subis,
Si pour toi l'étranger est un frère qui t'est proposé,
Si tu sais donner gratuitement un peu de ton temps par amour,
Si tu acceptes qu'un autre te rende service,
Si tu partages ton pain
et que tu saches y joindre un morceau de ton coeur,
Si tu crois qu'un pardon va plus loin qu'une vengeance,
Si tu sais chanter le bonheur des autres et danser leur allégresse,
Si tu peux écouter le malheureux qui te fait perdre ton temps et lui garder ton sourire,
Si tu sais accepter la critique et en faire ton profit, sans la renvoyer et te justifier,
Si tu sais accueillir et adopter un avis différent du tien,

Si pour toi l'autre est d'abord un frère,
Si la colère est pour toi une faiblesse, non une preuve de force,
Si tu préfères être lésé que faire tort à quelqu'un,
Si tu refuses qu'après toi ce soit le déluge,
Si tu te ranges du côté du pauvre et de l'opprimé sans te prendre pour un héros,
Si tu crois que l'Amour est la seule force de dissuasion,

Si tu crois que la Paix est possible, ........... Alors la Paix viendra.

Sources : de Prier.be

vendredi 22 octobre 2021

Lha babs dus chen

 


 
La fête de Lha bab dus chen  ལྷ་བབ་དུས་ཆེན་  tombe cette année le mercredi 27 octobre. 
Selon la tradition, ce jour là, toutes les vertus effectuées sont multipliées par 10 millions. 

Après avoir obtenu l'Éveil suprême à Bodhgaya, le Bouddha se rendit dans un monde de
deva connu sous le nom de Trente-Trois, pour y dispenser des Enseignements à sa mère qui avait repris naissance là.

La fête Lha bab dus chen, le 22ème jour du 9ème mois lunaire, commémore son retour dans notre monde.

dimanche 17 octobre 2021

Gomang Khensour Rinpoche Ngawang Nyima


Par rapport aux amis qui nous rejoignent maintenant à l'Institut, les "vieux" comme moi ont eu la chance de rencontrer plusieurs Maîtres de Rinpoche. En ce qui me concerne, c'est en Suisse que j'ai eu l'honneur de faire la connaissance de "Genlags" : Geshe Ngawang Nyima-lags, devenu plus tard Gomang Khensur Rinpoche (abbé, puis abbé retiré du collège de Drepung Gomang). Comme chaque été, nous étions tout un groupe des Langues'O à avoir suivi Rinpoche à Rikon (non loin de Winterthur), pour la célébration de l'anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama, le 6 juillet – par souci d'exactitude, je précise que ce n'est pas la vraie date de naissance de Sa Sainteté, mais cela n'a au fond aucune importance.

C'était en 1974. J'étais venue passer trois ou quatre semaines dans ce petit village" tibétanisé" de Suisse "allemande". Grâce à Geshelags, je logeais dans le grenier d'une sympathique famille très accueillante et très traditionnelle, qui pratiquait sereinement la polyandrie à la mode tibétaine – la dame avait épousé des frères et si les enfants appelaient "Papa" l'aîné des frères, cela ne correspondaient pas forcément à la réalité biologique. La question n'est pas là. Pour en revenir à notre sujet, c'est François et Marie-Thérèse qui m'ont parlé du "Maître mongol de Rinpoche", comme nous disions, et d'ailleurs disons encore. Et ils m'ont proposé d'aller le rencontrer chez lui, à Zelle, une fois les festivités achevées. Pour être franche, je n'ai pas de souvenir très net de cette première rencontre, car j'étais beaucoup trop intimidée. Tout ce dont je suis sûre est que nous avons été très bien reçus, avec force thé et petits gâteaux, par un très vieux moine tout ridé et très souriant. On m'a raconté par la suite que ce Maître sévère n'avait pas toujours été d'un abord aussi facile…

 Né en 1906 en Bouriatie, du côté du lac Baïkal, Genlags ("Professeur") avait tout de suite stupéfié son monde en naissant tout enveloppé dans la poche placentaire demeurée intacte. C'est considéré comme très bon présage chez les bouddhistes (pas seulement d'après ma propre mère), et à en croire les biographies de maîtres du passé, c'est un phénomène relativement fréquent chez les lamas de haut rang. Tout enfant, le futur abbé de Gomang entre au monastère où il entame avec ardeur ses études religieuses. Las ! La révolution bolchevique frappe la Bouriatie, et les persécutions se multiplient. Il en est témoin mais aussi victime. C'est donc instruit par l'expérience que dès le début de l’occupation du Tibet par les communistes chinois, il alertera ses disciples, à commencer par Rinpoché, et les pressera de fuir avant qu’il ne soit trop tard. Les bolcheviques contraignent les moines à quitter leurs établissements et à suivre les cours de l’école communiste. Mais le père de Genlags lui enjoint de partir : tant qu’à risquer sa vie, autant que ce soit pour une cause utile. Et voilà le jeune homme de seize ans sur des routes ô combien périlleuses. Il est même emprisonné à Oulan bator et affronte maints dangers. 

Un an plus tard, il arrive enfin au Tibet. Sans hésiter, il gagne directement le collège de Gomang Datsang à Drepung qui accueille traditionnellement beaucoup de Mongols. C’est le début d’une carrière brillante. L’abbé du collège remarque vite ses capacités hors du commun et lui propose la fonction de « récitant » - karam kyorpön -, qui inclut les obligations de chef de classe et mène aux examens de geshe lharampa, en quelque sorte docteur d’état en philosophie bouddhiste. Genlags accepte, mais l’un de ses Maîtres, Kangsar Dorjechang, lui conseille expressément de n’en rien faire. Sans doute a-t-il perçu que cela entraînerait des obstacles pour son pupille. Celui-ci ne manque pas de suivre les recommandations de son Maître et ne passera en conséquence qu’un diplôme plus ordinaire de geshe. Quand le frère aîné de Sa Sainteté le 14ème Dalaï-lama, Tagtse Rinpoche (réincarnation d'un grand méditant de Tagtse), arrive de Kumbum – lieu de naissance de Je Tsongkhapa – pour étudier à Gomang, c’est néanmoins Genlags qui est choisi comme tuteur. Il devient ainsi un proche de la famille de Sa Sainteté, et en particulier noue des liens privilégiés avec "Amalags", mère attentive qui dirige sa maison avec douceur et fermeté. Et en 1957, Genlags devient aussi tuteur de Ngari Rinpoche (réincarnation de Dulzin Takpa Gyaltsen), le frère cadet du groupe. En parallèle, il continue à enseigner la philosophie aux nombreux autres élèves que sa réputation lui attire. Pourtant il est sévère, très sévère, et terriblement exigeant. Et il faut aux Tibétains quelques jours pour s’habituer à son accent, qui devient plus prononcé quand il s’emporte – ce qui arrive moins souvent au fil des années, mais quand même.

Rinpoche nous a souvent décrit les premiers cours, quand il ne comprenait strictement rien des explications de ce Maître à l’accent rocailleux, ce Maître qui jamais ne souriait ni ne plaisantait. Rinpoche raconte qu’il l’a vu pour la première fois détendu et affable … en 1967 ou 1968, après son arrivée en Hollande ! Car en fait Genlags cache sous un aspect bourru un cœur d’or et un sens de l’humour percutant comme sa vive intelligence alliée à une mémoire infaillible. Mais en 1958, l’heure n’est pas à la plaisanterie. Le territoire tibétain est désormais totalement envahi par les troupes communistes chinoises. Genlags connaît trop bien et de trop près la situation pour s’y résigner et après avoir averti ses élèves des probables exactions à venir, il décide de fuir à nouveau et gagne l’Inde. Il connaît bien la route qu’il a déjà parcourue plusieurs fois. Comme il ne supportait guère les glacials hivers tibétains, il a effectué les pèlerinages conseillés jadis par le Bouddha lui-même. En 1960, l’université de Varanasi lui offre un poste aux côtés du tibétologue Herbert Guenther. Il y enseigne jusqu’en 1967, année lors de laquelle il est invité à l’université de Leyden, aux Pays-Bas, par le professeur Ruegg. Tout en participant aux travaux de recherche, il compose plusieurs commentaires.  

Ses œuvres complètes, en cinq gros volumes, portent essentiellement sur des sujets philosophiques. N’allez pas y chercher des éclaircissements pour simplifier votre compréhension. Non ! Dans ses traités comme lors de ses cours, Genlags va au-delà de l’éventuelle facilité apparente des thèmes abordés et met en évidence les points délicats ou litigieux, tout en se refusant à trancher. Loin de mâcher le travail, il invite à la réflexion et à l’approfondissement. N’étant pas Tibétain d’origine, il est d’autant plus curieux de cette langue et de cette culture qu’il a si bien adoptées, et dans son encyclopédie, il se livre à un véritable travail ethnographique, admirable trésor pour les nouvelles générations tibétaines chahutées par l'histoire comme pour les curieux ou sympathisants d’autres origines. En revanche, dans son autobiographie, il se montre peu prolixe et ne cite que les faits. 

En 1972, ayant atteint l’âge de la retraite fixé par les Hollandais, Genlags se fixe en Suisse avec son fidèle assistant, Chöjelags, ancien moine de tradition kagyupa – quand à Varanasi, son choix s’était porté sur un défroqué appartenant à une autre école, d’aucuns lui avaient manifesté un certain étonnement, ce à quoi il avait rétorqué de sa manière abrupte que ce n’était pas un méditant qu’il cherchait, mais un compagnon dévoué qui le déchargerait de tout souci matériel, ce qui se vérifia. 

En 1978, à 72 ans, Genlags est élu abbé du collège de Gomang reconstitué à Mundgod, en Inde. Il assume cette lourde charge jusqu’en 1982 et s’implique dans tous les secteurs de la vie de la communauté, de l’école aux cuisines. Si cela n'avait tenu qu'à lui, d'ailleurs, il n'y aurait pas eu d'"école" créée au sein des collèges monastiques. Il aurait préféré que la formation d'antan soit maintenue, avec la précieuse relation entre le maître et le disciple, relation qui n'existe pas dans un cadre scolaire ordinaire. Toujours est-il qu'à Mundgod, il dispense certes énormément d’enseignements mais reçoit aussi nombre de laïcs qui viennent l’entretenir de leurs problèmes ou tout simplement de leur quotidien. Désormais, il se montre accessible, réservant à chacun un accueil chaleureux, quasiment paternel, au grand étonnement des aînés parmi ses disciples, dont Gomang Khensur Rinpoché Tenpa Tenzin (décédé en 2007), qui se rappelait de cuisantes corrections...

De retour en Occident où le bouddhisme commence à être un peu mieux connu, Khensour Rinpoche est invité en France comme en Italie, et prodigue ses précieuses instructions sans jamais faire montre de la moindre lassitude. En septembre 1986, il s’installe définitivement en Inde et ne cessera pas de dispenser des enseignements jusqu’à sa disparition en février 1990. Khensour Rimpoché suivit de nombreux Maîtres, dont Kyabjé Kangsar Dorjechang, Mochog Rinpoche, Kyabje Ling Dorjechang et surtout Kyabje Trijang Dorjechang. Genlags était un véritable maître kadampa. Il vivait on ne peut plus simplement et dans la plus grande discrétion, n’étalant ni ses connaissances, ni sa pratique. Parfaite était sa façon de suivre le Maître, nous a bien souvent dit Rinpoche. Que ce soit lors de sessions d’enseignement ou lors de conversations – apparemment – anodines, il instruisait avec peu de mots mais des mots qui faisaient mouche. Il était particulièrement strict en ce qui concerne la règle monastique et, plus généralement, l’éthique. 

 En résumé, pour reprendre les mots mêmes de son disciple - Rinpoche -, c'était un Maître du lamrim.

vendredi 10 septembre 2021

JPO Veneux 2 octobre


Pour information, en supposant ce que cela puisse avoir lieu

 

NB Pas de repas sur place cette année

(mesures sanitaires)

 


...

jeudi 9 septembre 2021

Paroles d'Atisha

Si les racines sont toxiques, les branches et les feuilles sont toxiques. 

Si les racines sont médicinales, les branches et les feuilles sont médicinales. 

De même, toutes actions motivées par les racines de l'attachement, l’aversion ou

l'ignorance sont en tout et pour tout non-vertueuses. 

 Atisha

Renoncement et compassion


Celui qui n’a pas les poils qui se hérissent lorsqu’il songe à ses propres errances dans le saṃsāra où il est privé de bonheur et soumis à la souffrance, n'est pas en capacité de ressentir comme insupportable qu’autrui soit privé de bonheur et soumis à la souffrance. 

 Djé Tsongkhapa, Grand Lamrim

Dharmapedia

 Rappel en cette période de rentrée : 

un outil fort pratique pour trouver 
les définitions, classifications et autres informations fort utile 
à qui s'intéresse au Dharma
 
Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme indo-tibétain, 
intitulé Fins rayons du soleil du Pays des neiges 
 
Site internet  dharmapedia.fr
 
E-book téléchargeable sur le site
Applications pour tablettes et téléphones portables

La Précieuse Guirlande des systèmes philosophiques

Aux Éditions Guépèle : La Précieuse Guirlande des systèmes philosophiques

Version bilingue - tibétain / français - de l'ouvrage fondamental du maître tibétain Könchok Jikmé Wangpo à propos des différents systèmes philosophiques issus de l'Enseignement du Bouddha Shakyamouni.


Traduction en français par Pierre Lafforgue

Commande par mail à l'adresse suivante : guepele.projets@gmail.com  
Prix unitaire :  13€ 

Frais d’envoi France : 6,40€ (1 ex) 8,64€ (à partir de 2) - sous réserve de changement de tarifs de La Poste

Paiement de préférence par virement ou par chèque d’un montant à l'ordre de : Institut Ganden Ling

Voir site de l'Institut Ganden Ling

 


 

 

 


mercredi 18 août 2021

Ambassadeurs en herbe 2021

En cette période troublée, il est réconfortant d'écouter des jeunes gens qui illustrent à nouveau que la valeur n'attend pas le nombre des années.

Voici les prestations de deux lycéens du Lycée Pasteur, São Paulo (Brésil).

Verena Silberger nous parle de l'égalité (ou plus exactement du manque d'égalité) 
entre hommes et femmes - sujet ô combien d'actualité...
Mon cœur se serre quand je pense à mes sœurs d'Afghanistan et d'ailleurs.


 

Aimé Teyssier d'Orfeuil, 15 ans, aborde déjà en mai la délicate question de
la stratégie vaccinale à l'échelle mondiale (et de l'égoïsme des nantis).





vendredi 30 juillet 2021

La tendresse

 Très jolie chanson dédiée 

à toutes les victimes directes et indirectes

de la pandémie




mardi 27 juillet 2021

Chat dépend du point de vue

Une opinion - même scientifique, même médicale - dépend de tant de paramètres...

Comment la prendre pour "la Vérité absolue" ? Et pourquoi ?

Exemple 



Question de point de vue

À quoi bon s'injurier ou pire, s'entretuer, alors que les opinions sont "absolument" relatives !...


Exemple :


Prières pour

 Charles-Henri Dewisme, alias Henri Vernes (créateur de Bob Morance), qui est décédé le 25 juillet, dans sa 103ème année.

Auteur d'environ 230 romans d'aventure, souvent teintés de science-fiction, il eut une vie presque aussi animée que celle de ses personnages : voyage en Chine, services secrets, résistance, etc., etc.

Perceptions et apparences

Quand je songe que ce que je perçois n'est jamais que ce qui m'apparaît à l'esprit, 

et que cela tient plus aux karmas que j'ai accumulés qu'à une quelconque réalité extérieure, 

... 

eh bien, il y a urgence à (ré)agir, 

à purifier les voiles et obstacles,

et accumuler - enfin ! - des karmas vertueux !

À cœur vaillant rien d'impossible

 Le bouddhisme (comme d'autres traditions) évoque des périodes troublées qualifiés de temps de dégénérescence.

Les signes ? Eh bien, il y en aurait de cinq sortes :

1) Déclin de l'espérance de vie. 

2) Déclin des facteurs mentaux bénéfiques (amour, compassion, patience, sagesse, etc.), 
en parallèle du renforcement des facteurs perturbateurs, à commencer par l'irritation, l'attachement et l'ignorance.

3) Décadence des êtres, par exemple de leur état de santé, de leur charisme, etc.

4) Décadence de l'époque, avec multiplication des épidémies, des famines, des catastrophes (plus ou moins) naturelles, des guerres et autres conflits.

5) Décadence des vues et opinions valides, en parallèle du renforcement des vues extrêmes (et extrémistes).

Néanmoins, du point de vue d'un pratiquant du Dharma, il est possible de tirer son épingle du jeu (si j'ose dire), en transformant les conditions a priori défavorables en atouts pour une pratique plus puissante et plus rapide.

Certes, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais le jeu en vaut la chandelle, et au point où le monde en est, ... autant essayer de faire quelque chose de constructif.


samedi 17 juillet 2021

Respect dans le dialogue

Le franciscain français Guillaume de Rubrouck (1215-1295), né à Rubrouck en Flandre, fut l'émissaire de Saint Louis à la cour mongole en 1253-1254. Dans son récit Voyage dans l'empire Mongol, l'ambassadeur décrit la controverse organisée durant son séjour à Karakorum par le khan Mongku,  entre "musulmans, idolâtres, bouddhistes, nestoriens, et catholiques", à la veille de la Pentecôte.
 Il note que les participants doivent promettre au Khan de ne pas se servir de « paroles désagréables ou injurieuses pour leurs contradicteurs, ni provoquer un tumulte qui puisse empêcher cette conférence, sous peine de mort. »


A l'exception de l'argument choc usé par le Khan, voilà des critères qui pourraient être repris dans des chartes de bonne conduite à faire signer avant toute discussion. :-)

Proverbe tibétain dans l'air du temps

"Rapprochons nos cœurs, éloignons nos tentes !"
 
 

Et essayons de respecter autrui,

même s'il ne partage pas notre opinion.

jeudi 15 juillet 2021

Et si on revenait au simple bon sens ?

Dans le système philosophique madhyamika prasangika, pour établir ce qui est et ce qui n'est pas, on recourt notamment au ... bon sens.
  

Descartes aussi disait dans le Discours de la méthode (publié en 1637) :
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. 



mercredi 14 juillet 2021

Le bonheur de la pratique

Dans ses Cent mille Chants (traduction de Marie-José Lamothe - tome 2),
Jétsun Milarépa célèbre avec lyrisme les 12 bonheurs du  yogi.

Le yogi qui renonce à sa terre est heureux
Comme un condamné réchappé de son trou.

Le yogi qui perd le réflexe de saisir et juger est heureux
Comme un cheval libéré des entraves.

Le yogi qui habite la solitude est paisible
Comme une bête blessée tapie en son repaire.

Le yogi assuré de sa philosophie est heureux
Comme l’oiseau royal à l’assaut de l’azur.

Le yogi qui tout pénètre est heureux
Comme le vent vagabond dans les cieux.

Le yogi qui protège le vide radieux de son inspiration est heureux
Comme le pâtre dévoué au soin de ses brebis.

Le yogi que rien n’ébranle est heureux
A l’image du Mont Sumeru au centre du monde.

Le yogi qui n’interrompt pas son expérience est heureux
A l’image du flot continu des grands fleuves.

Le yogi qui refuse les devoirs est tranquille
A l’égal du cadavre dans un cimetière.

Le yogi qui ne régresse plus est beau
Comme la pierre métamorphosée par l’océan.

Le yogi qui tout embrase de ses reflets est beau
Comme le soleil à l’horizon.

Le yogi qui ne crée rien pour l’avenir est léger
Comme le palmier fraîchement taillé.

Bienfaiteurs, cette mélodie des douze bonheurs du yogi
Est un enseignement qui répond à vos questions.

Méditer utile

Nous devons reconnaître nos propres défauts, nos souffrances, et à partir du jour où nous aurons vraiment bien compris que notre corps est de la nature de la souffrance, qu'il est porteur et générateur de souffrance, nous aurons obtenu une réalisation de la voie.
Si nous avons quelques prétentions à la méditation, nous pourrions avec bénéfice réfléchir de la sorte. Si nous réfléchissons ainsi sur la nature de souffrance du samsara, que nous soyons en train de marcher, debout assis, nous serons toujours en train de méditer.
Pour méditer, il n'est nullement nécessaire de s'installer les jambes croisées sur un coussin !...


Extrait d'un Enseignement de Gen Tati - 1984

Amour et bienveillance

 Karaniya Metta Sutta - Hymne de l’amour universel

Traduit par Jeanne Schut http://www.dhammadelaforet.org/
 
1. Voici comment devrait se comporter
Celui qui a développé des qualités de bonté
Et qui connaît la voie de la paix :
Qu'il soit appliqué, honnête et droit, direct et doux dans ses paroles.

2. Humble et sans prétention,
Satisfait et aisément contenté.
Qu'il ne se laisse pas submerger par les obligations
Et demeure frugal.

3. Qu’il soit paisible, maître de ses sens, naturellement discret, sans exigences.
Et qu'il ne fasse rien que les sages, plus tard, pourraient désapprouver.
Qu’il médite ainsi : « Prenant moi-même refuge dans le bonheur et dans la paix,
Je souhaite que tous les êtres soient heureux et en paix.

4. Que tous les êtres vivants, quels qu’ils soient -
Les faibles comme les forts, tous sans exception,
Les grands et les puissants,
Les moyens et les petits,

5. Visibles et invisibles,
Proches et lointains,
Nés et à naître -
Que tous les êtres soient heureux et en paix !

6. Que nul ne trompe autrui,
Ni ne méprise aucun être, quel qu’il soit.
Que nul, par colère ou aversion,
Ne souhaite de mal à autrui.

7. Comme une mère,
Au péril de sa vie,
Protège son enfant,
Son unique enfant,

8. Ainsi doit-on ouvrir son cœur à l’infini à tous les êtres vivants,
 Rayonner la bienveillance envers le monde entier :
Ouvrir son cœur dans toutes les directions -
En haut, en bas et tout autour, sans limites -
Libre de toute haine et de toute aversion.

9. Que l’on soit assis, debout, en marche ou couché,
Tant que l’on est éveillé, on doit toujours être fidèle à ce souhait.
C’est ce que l’on appelle
« Demeurer dans un état divin, ici et maintenant ».

10. Sans se laisser piéger par des croyances erronées
Celui qui a le cœur pur, qui voit la vérité ultime des choses
Et qui s’est libéré de tous les désirs sensoriels,
Ne reprendra plus jamais naissance dans ce monde.

Source: http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/metta/karanya_metta_sutta.html





Khunu Lama Rinpoche Tenzin Gyaltsen


 

Khunu Lama Rinpoche Tenzin Gyaltsen (1894-1977) est l'un des Maîtres de mes Maîtres, 
Rinpoche et Genlags.

Grand philosophe et grand grammairien, ce grand siddha né à la frontière côté indien, eut des disciples dans toutes les traditions et dans toutes les strates de la société. Il n'était pas moine, mais qu'importe ?

Il était aussi un poète insigne, et son Eloge de l'esprit d'Eveil est un bijou 
tant pour le fond que pour la forme.
 
Il disait, nous a raconté Rinpoche, qu'il existe deux voies pour comprendre la vacuité
et ainsi atteindre la libération : 
le raisonnement certes, mais aussi la grammaire, sanskrite ou tibétaine.


Nul doute qu'il parlait en connaissance de cause.


 

mardi 13 juillet 2021

Dharamsala inondée

 12 juillet 2021


Les pluies torrentielles de mousson ont déclenché des crues éclair dans l'Etat de Himachal Pradesh, à Dharamsala, lundi matin. 

Dharamsala a enregistré une précipitation de 119 mm.

Au moins deux morts et dix disparus.

Chökhor Duchen

ཆོས་འཁོར་དུས་ཆེན་ cette année le 14 juillet

 C'est à Sarnath, au Parc des gazelles, que jadis le Bouddha Shakyamouni mit en mouvement, pour la première fois, la Roue du Dharma,  en enseignant Le Soutra des Quatre Vérités des "nobles", socle et quintessence de l'Enseignement qu'il dispensa jusqu'à sa mort 45 ans plus tard.

"Ceci est la vérité de la souffrance des aryas (cad telle que vue par les arya - les "nobles")."
"Ceci" désigne ici nos agrégats constitutifs, à nous êtres imparfaits, à savoir notre corps et notre esprit conditionnés par nos facteurs perturbateurs (ignorance en tête) et les karma que nous accumulons sous leur emprise.
-> un corps et un esprit encore et toujours affectés par les facteurs perturbateurs ne peuvent qu'être "de la nature de la souffrance", cad soumis à la souffrance, sous ses différentes formes.
C'est la "vérité", ou encore la "réalité", que voient les arya, les êtres qui ne sont plus "ordinaires" car ils ont désormais la compréhension directe du non soi (absence de nature propre des choses).

"Ceci est la vérité de l'origine" de la souffrance des arya."
"Ceci" désigne cette fois nos facteurs perturbateurs (alias klesha : ignorance, attachement, aversion, et leurs cohortes) + les karma accumulés sous leur coupe

"Ceci est la vérité de la cessation" de la souffrance des arya."
 Si telle est la situation présente, ce n'est pas irrémédiable. On peut s'en sortir.

"Ceci est la vérité du chemin" menant à la cessation de la souffrance des arya."
 Comment s'en sortir ?
Grâce aux trois instructions (ou encore entraînements) supérieures - de l'éthique, de la concentration, de la sagesse.
Les trois s'entraident et se confortent mutuellement. Cependant, la base nécessaire consiste en l'éthique.

mardi 6 juillet 2021

De l'interdépendance entre la nature et les êtres

Merci au centre Kalachakra de Paris pour ce beau poème.

L’arbre protecteur de l’interdépendance.
SS le Dalaï-Lama
 
Vous qui êtes sans pareil, ô Seigneur Tathagata, né de la branche d’lksvakus ; 
Vous qui percevez la nature omniprésente de l'interdépendance 
Entre l'environnement et les êtres, entre le samsara et le nirvana, entre le mouvement et l’immobile, 
Mû par votre compassion, vous enseignez au monde et lui accordez votre bienveillance.
 
Ô vous le sauveur, le bien nommé Avalokiteshvara, 
Personnification du Corps de compassion de tous les Bouddhas, 
Nous vous supplions de faire mûrir et fructifier nos esprits 
Afin que nous parvenions à observer la réalité dépourvue d'illusion.
 
Notre égocentrisme obstiné, enraciné dans nos esprits depuis des temps sans commencement, contamine, souille et pollue l'environnement, cet environnement créé par les karmas similaires de tous les êtres.
 
Les lacs et les étangs ont perdu leur clarté, leur fraîcheur.
 
L'atmosphère est empoisonnée.
 
La canopée céleste dans le ciel brûlant se décompose.
 
Et les êtres souffrent de maladies inconnues auparavant.
 
Les montagnes resplendissantes de neige éternelle, dans leur gloire, s’inclinent et s’anéantissent en eau. 
 
Les océans majestueux perdent leur équilibre éternel et submergent les îles.
 
Les dangers du feu, de l'eau et du vent défient le comptage.
 
Une chaleur étouffante assèche nos forêts luxuriantes, frappant le monde avec des tempêtes sans précédent.
 
Les océans cèdent leur sel aux éléments.
 
Les gens sont riches, mais ils ne peuvent acheter l’air pur.
 
Les pluies et les ruisseaux ne nettoient plus, ils stagnent, liquides inertes et impuissants.
 
Les êtres humains, les êtres innombrables qui peuplent l’eau et la terre, tous ploient sous le joug de la douleur physique, causée par des maladies nocives.
 
Les esprits sont émoussés, pleins de torpeur, de stupeur et d'ignorance, quand les joies du corps et de l’esprit, elles, sont loin, très loin.
 
Nous polluons inutilement le sein juste de notre terre mère.
 
Nous lui arrachons ses arbres pour nourrir notre cupidité étriquée.
 
Et son humus fertile, nous le transformons en un désert mort.
 
La nature interdépendante de notre environnement extérieur ainsi que la nature intérieure des personnes, telles que décrites dans les traités des tantras sur la médecine et l'astronomie, sont totalement confirmées par notre expérience présente.
 
Prenant la terre pour témoin, le Bouddha dit ceci, parole véridique : la terre abrite des êtres vivants ; « égalité et impartialité pour ce qui se meut comme pour ce qui est figé ! »
 
Un être noble est reconnaissant de la bonté maternelle et il fait montre de gratitude. Notre terre, mère universelle et nourricière, devrait recevoir la même considération, le même soin.
 
Abandonnez le gaspillage, ne polluez pas la nature propre et claire, constituée de quatre éléments. Ne détruisez pas le bien-être des gens. Mais absorbez-vous dans des actions qui sont bénéfiques pour tous.
 
Sous un arbre médita le grand Bouddha Saga. Sous un arbre il naquit, vainquit l’avidité et atteignit l'Éveil. Sous deux arbres, il passa en nirvana. En vérité, le Bouddha tenait l’arbre en grande estime.
 
Là où le corps de Lama Tsongkhapa – émanation de Manjoushri – s'épanouit, s'élève un arbre de santal aux feuilles marquées de cent mille images du Bouddha.
 
N’est-il pas connu que certaines divinités suprêmes, des divinités locales éminentes et des esprits indigènes font leur demeure dans les arbres ?
 
Les arbres florissants purifient le vent, nous assistent en maintenant l’air de la vie. Ils sont agréables à l’œil, leur ombre dispense un repos bienvenu.
 
Dans le Vinaya (Règle monastique), le Bouddha recommande aux religieux de prendre soin des arbres tendres.
 
De ceci, nous apprenons les bienfaits de planter et d'entretenir les arbres.
 
Aux religieux, le Bouddha interdit de couper ou d’inciter à couper des plantes en vie, de détruire des graines ou de souiller la fraîche herbe verte. Cela ne devrait-il pas nous inciter à aimer et protéger notre environnement ?
 
Ils disent, dans les royaumes célestes, que les arbres véhiculent la bénédiction du Bouddha et sont l’écho des notions bouddhistes fondamentales telle l'impermanence.
 
C'est l'arbre qui apporte la pluie.
 
L’arbre, encore, qui retient le substrat du sol.
 
C’est Kalpa-taru, l'arbre qui exauce tous les souhaits, qui existe virtuellement sur terre pour réaliser tous les buts.
 
Autrefois, nos ancêtres mangeaient les fruits des arbres, s’habillaient de leurs feuilles. Ils découvraient le feu par la friction du bois, se réfugiaient entre les feuillages quand ils rencontraient le danger.
 
Même à l’âge de la science et de la technologie, les arbres nous fournissent des abris, des chaises sur lesquelles nous nous asseyons, des lits sur lesquels nous nous couchons.
 
Quand notre cœur brûle de colère attisée par des disputes, une fraîcheur bienfaisante nous est apportée au contact des arbres.
 
Dans les arbres se trouve le rugissement de toute vie sur terre. S’ils disparaissent, notre terre qui porte le nom du Jambolan (Sysygium cumini) ne sera plus qu’un désert morne et désolé.
 
Rien n’est plus cher aux vivants que la vie. En reconnaissant cela, dans les règles du Vinaya, le Bouddha  prononça des interdictions comme l'usage de toute eau susceptible de contenir des animalcules.
 
Dans les confins de l'Himalaya, autrefois, le Tibet maintenait l’interdiction de la chasse, de la pêche et, pendant des périodes particulières, interdisait même la construction. Ces traditions sont précieuses, car elles préservent et chérissent la vie des êtres simples, impuissantes et sans défense.
 
Jouer avec la vie d'autres êtres, sans pitié ni hésitation, comme dans la chasse ou la pêche sportive, est un acte de violence désinvolte et inutile, une violation des droits légitimes de tous les êtres vivants.
 
Attentifs à la nature de l'interdépendance des êtres animées et des choses inanimées, nous ne devrions jamais relâcher nos efforts pour préserver et conserver l'énergie de la nature.
 
Un jour, un mois ou une année donné, nous devrions accomplir le rite de plantation d'arbres. Nous remplirions ainsi nos responsabilités à servir nos semblables.
 
Cela n’apporte pas seulement du bonheur, cela profite à tous.
 
Puisse la force d'observer ce qui est juste et de se détourner de ce qui ne l’est pas nourrir et accroître la prospérité du monde. Puisse cette force revigorer les êtres et les aider à s'épanouir ! Puisse la joie sylvestre et le bonheur immaculé augmenter sans fin, partout se répandre et englober tout ce qui est !
 
(Dialogue avec le bouddhisme. Le 2 octobre 1993 à New Delhi.)

 

lundi 5 juillet 2021

Le bouddhisme selon des théologiens catholiques

En 1937, le Père  Romano Guardini (1885-1968) écrivit dans Le Seigneur I (Paris, 1945, p. 346 et 347) :
"Il y a un personnage qui pourrait donner l’idée de le rapprocher de Jésus, c’est le bouddha. Cet homme constitue un grand mystère. Il vit dans une liberté effrayante, presque surhumaine, cependant qu’il est dans une bonté puissante comme une force cosmique. Peut-être le bouddha est-il le dernier génie religieux avec lequel le christianisme aura à s’expliquer….
Le bouddha n’a pas seulement voulu devenir meilleur ni trouver la paix à partir du monde : il a entrepris cette chose inouïe de mettre hors de ses gonds l’existence humaine tout en y demeurant ; ce qu’il entend par nirvana, par éveil suprême, par l’anéantissement de l’être illusoire, n’a encore été compris et apprécié chrétiennement par personne."
 
Quelques années plus tard, le Père jésuite Henri de Lubac (1896-1991) écrivit en 1951 :
      "Mis à part le Fait unique où nous adorons la trace et la Présence même de Dieu, 
      le bouddhisme est sans doute le plus grand fait spirituel de l’histoire."