mardi 20 avril 2010

Tibet dévasté suite

Déclaration de Sa Sainteté le Dalaï Lama

le 17 avril 2010 -

Comme je l’ai mentionné brièvement peu de temps après que j’ai entendu les nouvelles, j’ai été profondément attristé par les conséquences du tremblement de terre dévastateur dans le Yushu de la préfecture autonome tibétaine (Tibetan : Kyigudo) de la province de Qinghai qui a abouti à la perte tragique de vies, un grand nombre de blessés graves et des biens anéantis. En raison de la distance physique entre nous, à l’heure actuelle je suis incapable de consoler ceux directement concernés, mais je voudrais qu’ils sachent que je suis en prière pour eux. Je félicite la communauté monastique, les jeunes et de nombreuses autres personnes provenant de zones proches pour leur soutien de bon voisinage et l’assistance aux familles de ceux qui ont tout perdu. Que votre compassion exemplaire continue à croître. Ce genre de travail bénévole au service d’autrui met vraiment l’aspiration de bodhisattva en pratique. Je salue également les autorités chinoises pour visiter les domaines touchés, en particulier le Premier ministre Wen Jiabao, qui a non seulement personnellement, offert le confort aux communautés touchées, mais a également supervisé le travail de secours. Je suis très reconnaissant aussi que les médias ont été libres de faire un rapport sur la tragédie et ses conséquences. En 2008, quand un tremblement de terre a frappé le Sichuan, le gouvernement central chinois, les dirigeants locaux et les autorités auxiliaires ont pris une grande peine de fournir des secours, permettre le libre accès aux médias, ainsi que ouvrant la voie à des organismes de secours internationaux à fournir l’aide au besoin. J’ai applaudi ces mesures positives et j’appelle à une facilité d’accès similaire à cette occasion aussi. La communauté tibétaine en exil tient à offrir tout le soutien et l’aide qu’il peut vers le travail de secours. Nous espérons être en mesure de le faire par les voies appropriées et dans les plus brefs possible. Lorsque le Sichuan a été secoué par un tremblement de terre il ya deux ans, j’ai voulu visiter les zones affectées et prier à consoler les gens là-bas, mais il ne m’a pas été accordé de le faire. Toutefois, lorsque Taiwan a été frappée par un typhon l’année dernière, j’ai pu visiter les familles touchées et prier avec eux pour ceux qui avaient péri dans cette catastrophe. En fournissant des réconforts aux personnes concernées, j’ai été heureux d’être en mesure de faire quelque chose d’utile. Cette fois, l’emplacement du tremblement de terre, Kyigudo (en chinois : Yushu), réside dans la province de Qinghai, qui se trouve être l’endroit ou le dernier Panchen-lama et moi sommes nés. Pour répondre aux désirs de la plupart des gens là-bas, je suis impatient d’y aller moi-même de leur offrir le réconfort. En conclusion, je lance un appel aux gouvernements, à l’aide internationale et autres organismes de mettre en place toute l’aide qu’il est possible pour permettre aux familles de ceux bouleversés par cette tragédie de reconstruire leur vie. Dans le même temps, j’invite les survivants de cette catastrophe à transformer cette adversité en quelque chose de positif, à garder espoir dans leur lutte pour recouvrer ce qu’ils ont perdu. Encore une fois, je prie pour ceux qui ont perdu leur vie ainsi que pour le bien-être des ceux qui ont survécu.

lundi 19 avril 2010

Le Tibet oriental dévasté

Comme vous savez, c'est le Khams qui a été touché par le séisme du 14 avril.

Le bilan s'alourdit de jour en jour. Plusieurs monastères ont été détruits, certains entièrement.
De nombreux liens circulent sur la toile pour récolter des fonds ; ici, je me contenterai donc d'appeler en plus à des prières et dédicaces pour les victimes de tous bords.


Kalou Rinpoche

Quand j'ai débuté dans "la carrière", en 1974, j'ai rencontré le précédent Kalou Rinpoche rue Philippe Hecht.

C'était "la belle époque" - à certains points de vue au moins :
Comme les Maîtres étaient rares sous nos cieux, et les centres quasiment inexistants, on ne chipotait pas sur les écoles, et on se retrouvait à chaque occasion, toutes écoles tibétaines confondues.

Les années se sont écoulées, vite.
Une preuve : le nouveau Kalou Rinpoche a déjà 20 ans ! Il est actuellement en France, et sera à Paris à la mi-mai.

dimanche 18 avril 2010

Privilégiés

Bien que n'arrêtant pas de râler et de me plaindre - sport national oblige-, quand je prends une seconde pour (tenter de) réfléchir, point timidement l'idée que les "pratiquants" sont les véritables privilégiés ici bas...

La nature reste la plus forte

Le volcan islandais en éruption vient nous rappeler que nous, les humains, ne sommes pas tout-puissants. Pourtant nous sommes manifestement plus solides et moins vulnérables que les avions !

Les journaliste nous expliquent en effet que "Le nuage de cendres propulsé dans le ciel constitue une menace pour les avions, dont les réacteurs peuvent être bloqués par les particules rejetées par le volcan.", mais que notre santé n'est en revanche nullement menacée - "pour le moment", ajoutent certains (plus prudents, ou plus honnêtes ?)

De toute façon, comment pourrions nous être omnipotents quand même les Bouddha ne le sont pas. Ils nous avertissent qu'ils ont certes parachevé tous les pouvoirs atteignables, mais qu'ils ne peuvent pas façonner et modifier à leur gré certains phénomènes, régis par leurs propres lois.

Cela concerne quatre domaines, dont les karma des êtres (qui doivent se prendre eux-mêmes en mains : les Bouddhas peuvent les aider, les guider, mais pas faire le boulot à leur place), ainsi que ... les éléments physiques.
Eh oui.

samedi 17 avril 2010

Moi, cette "illusion"

Dans le bouddhisme, à ce que j'ai cru comprendre, le terme "illusion" suggère non pas que le phénomène concerné n'existe pas du tout, mais qu'il n'existe pas comme nous le croyons, ou le voyons.
Par ex, l'eau du mirage n'est pas de "l'eau", mais il existe bel et bien des facteurs dont la combinaison suscite la perception de ce mirage.

Ou encore, le "je" illusoire est un "je" que nous concevons à tort comme ceci ou cela.
Cela n'implique pas que l'individu ne serait en tout et pour tout qu'une "illusion". D'un certain point, il a une existence, mais relative et dépendante.

Pour prendre un exemple, en tant qu'êtres ordinaires du samsara, nous avons tendance à nous croire parfaits ! Or, ce "je" parfait n'existe pas (hélas). En revanche, un "je" dépendant qui souffre, mange, parle, etc., existe manifestement.

Pour approfondir la question, il convient de l'aborder successivement selon les quatre systèmes philosophiques bouddhistes et leurs sous-écoles :
vaibhashika (18 sous-écoles !) ; sautrantika (2 branches principales) ; cittamatra (2 branches principales) ; madhyamika (2 branches principales).

Par exemple, l'explication proposée par un philosophe cittamatra, qui est "idéaliste" (au sens philosophique du terme) sera assez différente de celle d'un vaibhashika, qui est (relativement) "matérialiste", etc.

jeudi 15 avril 2010

mercredi 14 avril 2010

L'Ode aux réalisations


Je Rinpoche (13557-1409) a composé plusieurs lamrim, descriptions des étapes de la voie qui culmine en l'Eveil de Bouddha, dont ce poème qui condense à merveille les points clefs.

Cet ouvrage édité naguère aux Editions Arkhana Vox, propose le texte racine (en tibétain et en français - traduction par ... Marie-Stella Boussemart), ainsi qu'un magistral commentaire dispensé par Kyabje Ling Dorjechang à Paris.

Quand les Editions Arkhana Vox ont cessé leur activité, les Editions Guépèle ont pris le relais. On peut donc se procurer ce précieux manuel à l'Institut Guépèle.

Séisme au Tibet

Encore un effroyable résultat de karma déterminant l'environnement :
ce jour (mercredi 14 avril 10), un séisme a fait au moins 400 morts sur le plateau tibétain.

mardi 13 avril 2010

Lati Rinpoche


Triste nouvelle, pour ceux qui ont eu la chance de le rencontrer bien sûr, mais en fait pour tous : Lati Ripoche a décidé hier matin de résorber le support physique pris naguère, en 1922, à l'intention des êtres.

D'après les dépêches que j'ai pu lire ici et là, Lati Rinpoche est décédé lundi 12 avril 2010, à 5 h 45, en sa résidence de Dharamsala, sans avoir auparavant montré d'autre signe
qu'un léger malaise stomacal.






Pour en savoir plus :

His Eminence Kensur Kyabje Lati Rinpoche passes away

Kyabje Lati Ripoche's passing




samedi 10 avril 2010

Gönpawa

Gönpawa (dGon pa ba) - l’« anachorète » - (1016-1081 ou 1082), est originaire du Kham, du Dènma (lDan ma).

Quand il rencontre Atisha, il se dirige en fait vers le Népal où il souhaite étudier avec le maître Phamthingpa. Dans son esprit, il fait juste une courte halte pour demander sa bénédiction au Pandit mais celui-ci le met en garde et lui fait une proposition inespérée :
« Je discerne des obstacles. Il vaut mieux que tu n'ailles pas au Népal. Reste. Je m’occuperai de toi. »

Gönpawa n’hésite pas une seconde. Présentant en offrande les cent pièces de soie qu’il avait dans son bagage, il prie Atisha de lui conférer des instructions de méditation.
Atisha lui réplique :
« Soit, mais il te faudra partager ma nourriture.
- Mais j’ai mes provisions personnelles.
- Si tu manges sur mes provisions, je t’apprendrai à méditer. Si tu ne le fais pas, je ne te
donnerai aucune instruction ! »

De ce jour, Gönpawa est pris en charge, matériellement et spirituellement, par Atisha qui a immédiatement décelé en lui les empreintes d'un grand méditant.

Après Domtönpa puis Ame Jangchub, il sera abbé de Rating de 1078 à sa mort.

Paroles d'Atisha

Lorsqu'on lui demandait une technique pour devenir Bouddha sans faire aucun effort, et cela arrivait apparemment souvent (eh oui, nous n'avons rien inventé, même pas ça), Atisha répondait avec indulgence :
« Ah ! Si ce moyen existait, j’aimerais bien, moi aussi, le posséder. Mais je ne connais point de Bouddha qui n’ait réuni les deux accumulations, de mérites et de sagesse. »

A l'un de ses disciples qui rechignait à s'éloigner de lui, craignant de ne plus le revoir en cette vie, Atisha intima :
« L’important est d’accomplir la parole de son maître, et non de rester à côté de lui. »

Atisha à Samyè

C'est en 1047 qu'Atisha arrive à Samyè, le premier monastère du Tibet, établi par Shantarakshita , avec l'aide de Padmasambhava appelé à la rescousse pour dompter les démons locaux qui détruisaient chaque nuit ce qui avait été édifié le jour.

Bien qu'à l'époque le monastère, quasiment déserté, ait souffert des persécutions, Atisha
tombe en admiration devant la qualité des statues et surtout des livres.
C'est que Samyè recèle des trésors ignorés dans l’Inde du 11ème siècle. Atisha est stupéfait d'y découvrir des tantras qu’il n’avait jamais vus, et dont il n’avait même jamais entendu parler.

Le Vinaya introduit au Tibet

C'est sous le grand Roi Thrisong Detsen que le moine indien Shantarakshita fut invité au Tibet pour y établir l'Enseignement en fondant Samyè (bSam yas) le premier monastère du pays des Neiges et en ordonnant les premiers moines tibétains.

La lignée de l'Abbé étant celle du Mulasarvastivada-vinaya, le Roi décréta :

"Désormais, au Tibet, on observera uniquement le Mulasarvastivada-vinaya, selon la lignée du grand Abbé bodhisattva, et nul n'aura jamais le droit d'introduire une autre tradition. En ce qui concerne les vues, l'on maintiendra celles de Nagarjuna, et aucune autre".

Voilà pourquoi Domtönpa s'opposa à ce qu'Atisha ordonnât des moines au Tibet ! En effet, Atisha relevait d'une autre école de Vinaya, celle des Mahasamghika.

Les 18 écoles de Vinaya

Après la disparition du Bouddha, l’usage de quatre langues différentes a entraîné l’apparition de quatre écoles - des sarvastivadin, des mahasamghika, des sammitiya et des sthavira -, qui se redivisèrent en respectivement 7, 5, 3 et 3 branches, présentant des différences doctrinales. Chacune prétendait bien sûr détenir à elle seule l’authentique doctrine du Bouddha. D’où le 3ème concile bouddhique qui se tint 160 ans après le parinirvana, à Pataliputra, sous le patronage du roi Ashoka.

Après examen, les sages conciliaires décrétèrent que les 18 sous-écoles étaient toutes conformes à la voie qui mène à a libération, et qu’elles étaient donc toutes des expressions valides de la Parole du Bouddha.
Mais elles n’en conservaient pas moins leurs spécificités, notamment en ce qui concerne leur vision du vinaya, c’est-à-dire des règles monastiques conçues de manière plus ou moins stricte, et conciliables ou non avec les tantras.

Dromtönpa et son Maître

Dès le premier soir de leur rencontre en cette vie (vers 1044 ?), chaque soir Domtönpa disposa une chandelle au chevet de son Maître. Après son décès, il fera continuellement brûler des lampes à beurre devant son stoupa (monument funéraire), à Rating.

jeudi 8 avril 2010

Vie du Bouddha pour anglophones

Le lien http://www.youtube.com/user/TheBuddhaPBS#p/u mène vers une vidéo de 9'12'' sur la vie du Bouddha - en américain.

Pour voir d'autres vidéos sur le même sujet, n'hésitez pas à cliquer ici sur ce lien-ci.

Le bouddhisme, ou la quête du bonheur 5

L'observance de l'éthique en tant qu'abstention des dix vertus et autres conduites mauvaises permet sans doute de se mettre – momentanément – à l’abri de renaissances défavorables, mais les renaissances fortunées ainsi obtenues relèvent encore et toujours du samsara. On demeure exposé à la souffrance, et le risque est grand de rechuter.

Voyant que le samsara est pure vanité, on ne va plus avoir que dégoût pour lui. Décidé à se sortir du cycle des existences conditionnées, on va s’adonner avec ardeur à l’éthique, la concentration et la sagesse, jusqu’à en obtenir la libération.

Oui, mais on ne peut pas se désintéresser du sort des autres êtres du samsara, d’autant qu’à bien y réfléchir on leur doit beaucoup, et même tout.
Après avoir établi les avantages de l’esprit d’Eveil, on va recourir aux deux méthodes qui permettent de le développer. Une fois qu’on l’aura réalisé, il restera à faire mûrir son propre esprit grâce aux six perfections, et à faire mûrir l’esprit d’autrui par les quatre moyens de réunion, le tout aboutissant à
l’obtention de l’Eveil de Bouddha.
CQFD

Le bouddhisme, ou la quête du bonheur 4

La première chose à faire est de se chercher un Guide de toute confiance. A ce stade, il importe d'être extrêmement prudent, et il faut prendre le temps de se renseigner.

Il faut ensuite vérifier si l’entreprise envisagée est réaliste ou au contraire pure utopie. Pour ce faire, il convient de méditer sur ce qu’on appelle « la précieuse existence humaine », dotée de 18 conditions des plus favorables.

Une fois convaincu qu’on est capable de progresser, il faut prendre conscience du caractère impermanent de notre vie, pour cesser de prendre son temps en activités futiles et se consacrer à l’essentiel.

La mort s’avérant inéluctable, il est prudent de réfléchir à ce qui va se passer après. Or, si du fait de mauvais karmas, on chute dans des renaissances infortunées,on s’expose par là même à de longs et terribles tourments.

Pour parer de toute urgence à une telle éventualité, on se tourne vers les Trois Joyaux, objets de refuge des bouddhistes : Bouddha, Dharma et Sangha.

Oui, mais les invoquer ne suffit certainement pas. Du reste, le Bouddha est le Guide qui montre la route, le Sangha est le modèle et le soutien, mais le refuge véritable est bel et bien le Dharma. Non pas la Doctrine extérieure à soi, mais les qualités qu’on développe en soi grâce à elle. Ainsi, le remède à l’aversion est l’amour, à la condition de le ressentir, car tant qu’on se contente d’en parler, ou d’y penser, ça ne sert pas à grand chose, avouons-le.

En fait, prendre refuge en les Trois Joyaux implique de mettre en application les recommandations du Bouddha, et de tenir compte de la loi de causalité.
C’est pure logique : si on persiste à agir mal, comment peut-on espérer progresser et obtenir de bons résultats. Il faut donc adopter une éthique minimale, et faire l’effort de s’abstenir des 10 non vertus (tuer, voler, commettre des inconduites sexuelles ; énoncer des mensonges, des calomnies, propos blessants, des bavardages futiles ; se livrer à la convoitise, à la malveillance, à des vues fausses).

Le bouddhisme, ou la quête du bonheur 3

La pratique dépend non pas de la teneur de l’activité accomplie, mais de l’état d’esprit dans lequel on l’effectue. On peut très bien pratiquer en passant la serpillère ou en faisant la cuisine, tout comme on risque fort de ne pas être en train de pratiquer alors même qu’on passe des heures assis en posture en posture de méditation. C’est « juste » une question d’état d’esprit.

En tibétain, on appelle lamrim, littéralement "étapes de la voie qui mène à l'Eveil de Bouddha", les instructions qui explicitent le thème caché du Sutra de la sagesse : leur teneur, leur nombre et leur ordre.

Le bouddhisme, ou la quête du bonheur 2

La voie que le Bouddha propose est donc graduelle. Ses fruits vont des plaisirs des renaissances favorables au bonheur suprême de l’état de Bouddha, en passant par le bonheur déjà stable de la libération individuelle du samsara. Les instruments sont les qualités de l’esprit, qui existent en tout être et n’attendent que d’être épanouies.
La triade « éthique, concentration, sagesse » mène droit à la libération.
Alliée à l’amour et la compassion, elle conduit à l’état de Bouddha.

Concrètement, comment s’y prendre ?
Le pratiquant est censé s’adonner à « l'étude, la réflexion et la méditation » sur la base des instructions reçues d’un Maître qualifié – il faut être très vigilant et ne pas s’en remettre à n’importe qui, sous peine de se fourvoyer.

En clair, il s’agit de transformer chaque fait et geste de la vie en pratique spirituelle, au travers de la motivation appropriée. C’est en effet dans notre esprit que résident les causes de nos maux mais aussi les facteurs de notre évolution. Le samsara comme le nirvana ne sont pas des lieux extérieurs à l’individu ; ils lui sont intérieurs.

Le bouddhisme, ou la quête du bonheur 1

Eh oui, la pratique du bouddhisme concourt au bonheur. A la sagesse aussi, bien sûr - en tant qu’instrument du bonheur. De ce point de vue là, le bouddhisme est beaucoup plus une méthode pragmatique qu’une philosophie abstraite.

Remontons aux origines : si le futur Bouddha Shakyamouni a quitté Palais, femmes et enfant, c’est parce qu’il venait d’opérer une prise de conscience aigüe. Il était épouvanté par l’état de souffrance dans lequel nous nous trouvons dans ce monde imparfait dénommé en sanscrit « samsara », ronde incessante de naissances, vieillissements, maladies et morts, encore et encore.

Le prince a donc quitté les bonheurs ordinaires et transitoires de la vie profane pour se mettre en quête d’un bonheur véritable, d’un bonheur désormais inaltérable, pas seulement pour lui, mais pour tous les êtres. Il a atteint son but en obtenant l’Eveil.

Ce que le Bouddha a enseigné, c’est la voie, c’est à dire la méthode, qu’il avait lui-même expérimentée.
Son but est à la fois simple et ambitieux : il ne s’agit pas de révéler une Vérité absolue et transcendante, mais de libérer les êtres de la souffrance et de le mener au bonheur, et ce, à leur rythme.

mercredi 7 avril 2010

Zen Soto : Un nouvel Abbé

Pour le deuxième fois dans l'histoire du Zen Soto en Europe, un Abbé de souche française vient d'être intronisé , et ce en France :


Un reportage de France 3 Alsace
http://www.dailymotion.com/video/xcukzs_zen-monastery-ryumon-ji-tv-france-3_lifestyle

dimanche 4 avril 2010

UOLM

UOLM, c'est l'Université orientale Linhson mondiale qui a ouvert ses portes hier à Vitry sur Seine, avec une séance inaugurale ma fois intéressante, sur la pensée chinoise "ancienne", c'est à dire depuis les origines (22 siècles avant JC) jusqu'à la rencontre avec l'Occident, avec le débarquement des premiers missionnaires chrétiens au XVIIIème siècle, nous a expliqué la charmante conférencière, Madame Jin Siyan, de l'Université d'Artois.

Je ne vais pas vous résumer l'ensemble de son exposé, à la fois clair et précis.
Je vais m'en tenir à deux points qui me touchent de plus près car ils ont trait au bouddhisme :

1) Madame Jin Siyan explique le fait qu'au tout début, le bouddhisme a été plutôt bien accueilli en Chine
* d'une part parce que la pensée chinoise y était en quelque sorte sorte préparée par le confucianisme fondé sur la bienveillance et la moralité, ainsi que par le taoïsme, qui prône un certain renoncement ;
* d'autre part, parce que les premiers traducteurs de soutras ont utilisé beaucoup de termes taoïstes, tant et si bien que beaucoup de Chinois ont pris le bouddhisme pour une branche du taoïsme.

Madame Jin Siyan a précisé avoir pris conscience de ce fait lorsqu'elle-même a entrepris de traduire ces soutras du chinois classique en français : elle s'est rendu compte qu'il fallait vraiment remonter à l'origine étymologique de l'idéogramme, faute de quoi on ne pouvait que commettre de graves erreurs d'interprétation.
Cela l'a amenée à évoquer certaines traductions peu idoines en français, malheureusement passées dans les moeurs, mais qui suscitent des idées fausses, en particulier le "non agir, qui (selon elle) signifie plutôt le "non-être".

2) Madame Jin Siyan a évoqué les trois grandes traditions du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme en partant de leurs mots clefs respectifs.
En ce qui concerne le Bouddha, wu est représenté par un idéogramme composé de trois signes :
1- à gauche, "coeur levé", c'est à dire "éveillé"
2- à droite, en haut : le chiffre "5" mais en fait le premier sens de ce caractère désigne le contact entre la terre et le ciel
3- à droite en bas : "la bouche", c'est à dire "un personnage important"
D'où le sens composé suivant : "personnage important qui, ayant réalisé la rencontre entre la terre et le ciel, est éveillé".

Ma conclusion personnelle :
Nous en sommes aux balbutiements des traductions de traités bouddhistes à partir des langues d'Asie vers les langues d'Occident.
Si nous ne faisons pas très attention au vocabulaire choisi, nous allons induire énormément d'idées fausses, fondées sur de pseudo ressemblances avec les traditions implantées de par chez nous depuis des siècles.

Religion et science

J'ai rencontré hier un scientifique asiatique, de confession bouddhiste, qui m'a confié estimer que la science l'emporte sur la philosophie (métaphysique ?).

Et vous, quand pensez-vous ?

A propos de la chizophrénie

http://www.dailymotion.com/video/x8agq2_jill-bolte-taylor-soustitre-