vendredi 15 mai 2020

Tharlo, le berger tibétain

Tharlo est un berger tibétain qui mène une existence paisible dans la montagne, éloigné des réalités du monde. A l’aune de ses quarante ans, il est convoqué par les autorités locales. Les nouvelles directives du gouvernement imposent la possession d’une carte d’identité pour tous les citoyens de la République Populaire de Chine. Pour la première fois, Tharlo descend en ville. Sa découverte du monde urbain, et sa rencontre avec une jeune coiffeuse, vont bouleverser son existence…

Disponible en VOD : https://vimeo.com/ondemand/tharlolebergertibetain



 

jeudi 14 mai 2020

Les voeux ultimes de Geshe Potowa

Geshe Potowa (Po to ba rin chen gsal ; 1031-1105), qui fut l'un des trois disciples principaux de Dromtönpa, prononça ces voeux juste avant de mourir :

   Puissé-je être le refuge des êtres sans refuge !
   Puissé-je être le protecteur des êtres sans protecteur !
   Puissé-je être la demeure des êtres sans demeure !
   Puissé-je être le pays des êtres sans pays !
   Puissé-je être l'ami des êtres sans ami !
   Puissé-je être le soutien des êtres sans soutien !

dimanche 10 mai 2020

Kukaï, fondateur de l'école shingon

Kukaï  (774-835), le moine au cinq pinceaux

Par Bénédicte Niogret et Annie Douel. 
Émission diffusée sur France Culture le 02.07.2006. 
Documentaire consacré au poète, peintre, sculpteur et calligraphe bouddhiste japonais Kukaï (783-835). 

Le documentaire fait alterner un commentaire, des extraits musicaux et les nombreuses interviews de spécialistes du bouddhisme, de la littérature et de la musique japonais. 

 Intervenants : 
- Robert Jean Noël (spécialiste du bouddhisme japonais) 
- Girard Frédéric (spécialiste du bouddhisme japonais) 
- Yukaï (médecin français devenu pratiquant Shingon et fondateur du seul temple Shingon) 
- Rambach Pierre (auteur de Le bouddha secret : du tantrisme japonais. Edition Skira) -
 Regnier Pierre (auteur d'un DEA sur la philosophie du bouddhisme ésotérique) 
- Boussemart Antony (pratiquant du bouddhisme tibétain, auteur d'un DEA sur le pèlerinage du Shikoku) 
- Tamba Akira (auteur de La musique japonaise. Actes Sud) 
- Verne Didier Leo (musicothérapeute)

vendredi 8 mai 2020

Vesak 2020 Message du Saint-Siège

Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié son Message aux bouddhistes pour la fête de Vesakh 2020, sur le thème « Chrétiens et bouddhistes : construire une culture de compassion et de fraternité ». Cette journée sainte bouddhiste souligne la naissance, l'édification et le décès de Gautama Buddha qui, selon la tradition, est né, a atteint l'édification, et est décédé pendant la pleine lune du mois de mai. La fête de Vesakh (aussi épelé Vesak ou Wesak en anglais) est normalement célébrée le jour de la pleine lune pendant le mois de mai, lequel tombe le 7 mai cette année 


Le 2 avril 2020, le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, s’est adressé aux bouddhistes, à l’occasion de la fête de Vesakh/Hanamatsuri qui sera célébrée en mai. Dans son message, le cardinal rappelle les vertus partagées par les bouddhistes et les chrétiens : «… la grande valeur que nos traditions religieuses respectives accordent à la compassion et à la fraternité dans notre quête spirituelle, dans notre témoignage et notre service à une humanité et à une terre, toutes deux blessées ». Il convie bouddhistes et chrétiens à s’unir : «… pour faire de notre interconnexion une source de bénédiction pour tout être sensible et pour la planète, notre maison commune ». Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot évoque ensuite la rencontre mondiale qui aura lieu à Rome, le 15 octobre 2020, sur le thème « Reconstruire le pacte éducatif mondial » et invite les bouddhistes à s’unir aux chrétiens afin de «… promouvoir cette initiative […] pour contribuer à un nouvel humanisme ». Enfin, le Conseil pontifical se tournant vers les victimes et soignants du coronavirus, incite : « …les croyants respectifs à vivre ce moment difficile avec espérance, compassion et charité ».

PONTIFICAL COUNCIL FOR INTERRELIGIOUS DIALOGUE

Buddhists and Christians : Constructing a Culture of Compassion and Fraternity

MESSAGE FOR THE FEAST OF VESAKH/HANAMATSURI 2020
Vatican City

Dear Buddhists Friends,
1. On behalf of the Pontifical Council for Interreligious Dialogue, we extend our heartfelt greetings and good wishes to you and to all Buddhist communities around the world as you celebrate the feast of Vesakh/Hanamatsuri. For the last twenty-four years, the Pontifical Council for Interreligious Dialogue has sent greetings to you on this happy occasion. Since this year marks the twenty-fifth anniversary of this traditional message, we would like to renew our bond of friendship and collaboration with the various traditions you represent.

2. This year, we would like to reflect with you on the theme “Buddhists and Christians: Constructing a Culture of Compassion and Fraternity”. We are mindful of the high value our respective religious traditions give to compassion and fraternity in our spiritual quest and in our witness and service to a wounded humanity and a wounded earth.

3. The Document on Human Fraternity for World Peace and Living Together states: “Authentic teachings of religions invite us to remain rooted in the values of peace; to defend the values of mutual understanding, human fraternity and harmonious coexistence”. Meeting the Supreme Buddhist Patriarch in Thailand last November, His Holiness Pope Francis expressed that “we can grow and live together as good “neighbors” and thus be able to promote among the followers of our religions the development of new charitable projects, capable of generating and multiplying practical initiatives on the path of fraternity, especially with regard to the poor and our much-abused common home. In this way, we will contribute to the formation of a culture of compassion, fraternity and encounter, both here and in other parts of the world” (cf. Visiting the Supreme Buddhist Patriarch, Bangkok, 21 November 2019).

4. The Feast of Vesakh/ Hanamatsuri prompts us to recall that Prince Siddhartha set out in search of wisdom by shaving his head and renouncing his princely status. He traded his garments of Benares silk for the simple robe of a monk. His noble gesture reminds us of Saint Francis of Assisi: he cut his hair and traded his fine clothes for the simple robe of a mendicant because he wanted to follow Jesus, who “emptied himself, taking the form of a slave” (Philippians 2:7) and had “nowhere to lay his head” (Matthew 8:20). Their example and that of their followers inspire us to a life of detachment in view of what is most important. Thus, in consequence, we may more freely devote ourselves to fostering a culture of compassion and fraternity for the alleviation of human and ecological suffering.

5. Everything is related. Interdependence brings us back to the theme of compassion and fraternity. In a spirit of gratitude for your friendship, we humbly ask you to accompany and support your Christian friends in fostering loving kindness and fraternity in the world today. As we, Buddhists and Christians, learn from one another how to become ever more mindful and compassionate, may we continue to look for ways to work together to make our interconnectedness a source of blessing for all sentient beings and for the planet, our common home.

6. We believe that to guarantee the continuity of our universal solidarity, our shared journey requires educational process. To this end, a global event will take place on 15 October 2020 on the theme “Reinventing the Global Compact on Education”. “This meeting will rekindle our dedication for and with young people, renewing our passion for a more open and inclusive education, including patient listening, constructive dialogue and better mutual understanding” (Pope Francis, Message for the Launch of the Global Compact on Education, 12 September 2019). We invite you to work together with all to promote this initiative, individually and within your communities, to nurture a new humanism. We are also happy to see that Buddhists and Christians are drawing on deeply held values and working together to uproot the causes of social ills in various parts of the world.

7. Let us pray for all those who are affected by the coronavirus pandemic and for those who are caregivers. Let us encourage our faithful to live this difficult moment with hope, compassion, and charity.
8. Dear Buddhist friends, in this spirit of friendship and collaboration, we wish you once again a peaceful and joyful feast of Vesakh/Hanamatsuri. 
Miguel Ángel Card. Ayuso Guixot, MCCJ
President

Msgr. Kodithuwakku K. Indunil J.
Secretary

Vesak 2020 Message de l'ONU

Message du Secrétaire général de l'ONU, 7 mai 2020

Je présente mes meilleurs vœux à toutes celles et à tous ceux qui célèbrent le Vesak, jour sacré pour des millions de bouddhistes à travers le monde.

Les enseignements du Bouddha, dont nous commémorons aujourd’hui la naissance, l’illumination et l’extinction, peuvent être une source d’inspiration pour tout le monde.

La pandémie du COVID-19 inflige à la grande famille humaine des souffrances qui ramènent à l’esprit ce sutra : « Parce que tous les êtres vivants sont sujets à la maladie, je suis malade aussi ».

Jamais cet appel intemporel à l’unité et à la sollicitude n’a-t-il été plus pertinent. Ce n’est qu’en travaillant tous ensemble que nous pouvons enrayer la propagation du coronavirus.
En cette journée du Vesak, rendons donc hommage à la sagesse du Bouddha en rendant service aux autres, avec compassion et solidarité, et en renouvelant notre engagement en faveur d’un monde pacifique.

António Guterres

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En mai 1986, l'ancien Secrétaire général de l'ONU, Javier Pérez de Cuéllar (1920-2020), avait adressé aux bouddhistes le message suivant à l’occasion de la Journée du Vesak :

« La célébration de la naissance, de l’état d’illumination et du décès de Gautama Bouddha remplit de joie les bouddhistes, où qu’ils se trouvent, car elle est pour eux l’occasion de glorifier son message de compassion et de dévouement au service de l’humanité.
Aujourd’hui, ce message est peut-être plus important qu’il ne l’a jamais été.
La paix, la compréhension et une conception de l’humanité qui transcende les différences nationales et les autres différences internationales sont indispensables si nous voulons faire face aux complexités de l’époque nucléaire.
Cette philosophie est au coeur de la Charte des Nations Unies et devrait occuper une place de premier plan dans notre réflexion, en particulier en cette Année internationale de la paix ».

Vesak selon le calendrier tibétain

Si on compare le calendrier lunaire tibétain 
(dans d'autres pays d'Asie, les calculs sont différents) 
et le calendrier solaire officiel, 

 la 4ème lunaison, dénommée "Sagadawa" en tibétain, et Vesak en sanskrit et en pali, coïncide en 2020 à la période qui va   

du 23 mai au 21 juin
avec pour point culminant

le 15ème jour de la 4ème lunaison, soit le 5 juin 2020.

Le mois de Vesak est le mois le plus important du calendrier bouddhiste, car Vesak est le temps où la plupart des bouddhistes commémorent à la fois la naissance,  l'Éveil et le parinirvana du Bouddha Shakyamouni.



La première moitié du mois de Vesak est considéré comme particulièrement bénéfique. Comme il est notoire que toutes les actions alors accomplies sont d'une extrême puissance, nombreuses sont les personnes qui multiplient les pratiques verteuses, comme de racheter et libérer des animaux sinon voués à une mort imminente (tshe thar), s'abstenir de viande, font des retraites, etc., etc. 


Vesak des Nations Unies

RÉSOLUTION ADOPTÉE PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES
Célébration internationale de la Journée du Vesak au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies

L’Assemblée générale,

Considérant que la Conférence bouddhiste internationale tenue à Sri Lanka en novembre 1998 a exprimé l’espoir que la Journée du Vesak, jour de la pleine lune du mois de mai chaque année, serait célébrée sur le plan international, en particulier au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies,
Sachant que le jour de la pleine lune du mois de mai chaque année est le jour sacré le plus important pour les bouddhistes, qui marquent ce jour-là la naissance du Bouddha, son illumination et son décès,

Considérant que, en célébrant cette journée sur le plan international au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies, l’Organisation saluerait la contribution que le
bouddhisme, l’une des plus vieilles religions du monde, apporte depuis plus de 2 500 ans et continue d’apporter à la spiritualité de l’humanité,

Décide que, sans qu’il en coûte quoi que ce soit à l’Organisation des Nations Unies, des dispositions appropriées seront prises pour que la Journée du Vesak soit célébrée sur le plan international au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies, en consultation avec les bureaux pertinents des Nations Unies et avec les missions permanentes qui souhaiteraient également être consultées.

79e séance plénière
15 décembre 1999

NB Information à l'attention des bouddhistes français  :
Le Vesak célébré le jour de la pleine lune de mai étant une fête reconnue officiellement, les salariés bouddhistes peuvent demander ce jour de congé à leur employeur.

Les 4 critères de fiabilité

Eprouver de la foi, oui. Croire n'importe qui ou n'importe quoi, non.

Le Bouddha n'incite pas à la crédulité, loin de là, lui qui répétait à ses disciple :
 " Ô Moines lettrés, ô disciples d'aujourd'hui et de demain ! Examinez toujours mes paroles avec soin et ne les retenez que si, à l'analyse, elles vous paraissent fondées. Mais n'acceptez jamais aucun enseignement par simple respect pour moi !"

D'accord, mais alors comment faire la part des choses ?

La philosophie bouddhiste propose quatre instruments de mesure, quatre principes de fiabilité (rton pa bzhi) :
1 Gang zag la mi rton / chos la rton
2 Tshig la mi rton / don la rton
3 Drang don la mi rton / nges don la rton
4 Rnam shes la mi rton / ye shes la rton

En français, ça donne quelque chose du genre :
1 Ne pas se fier à l'individu ; se fier au dharma (à ce qu'il énonce).
2 Ne pas se fier aux mots (au style) ; se fier au sens.
3 Ne pas se fier au sens littéral ; se fier au sens réel.
4 Ne pas se fier aux consciences (ordinaires) ; se fier à la sagesse supérieure.

En d'autres termes, selon le bouddhisme, affirmer péremptoirement : "C'est vrai parce que c'est Untel qui l'a dit !" est quelque peu sommaire. Il serait plus judicieux de s'intéresser au contenu de son discours et de vérifier s'il est ou non exact et pertinent. Des paroles magnifiques s'avèrent parfois creuses.

En particulier, ce n'est pas parce quelqu'un est connu, très sympathique ou qu'il est d'une haute lignée qu'il faut forcément gober la moindre de ses paroles. Y compris s'il s'agit d'un lama renommé! Après tout, il nous met peut-être à l'épreuve. Et n'oublions pas que Bouddha a exhorté ses auditeurs à l'esprit critique même envers lui. Le suivre au moins sur ce point protégerait du fanatisme, du sectarisme, et plus simplement encore de la crédulité.

jeudi 7 mai 2020

Louange à Atisha, composée par Dromtönpa


(Traduit par Marie-Stella Boussemart
Sous la direction de Gyudmed Khensur Rinpoche Sonam Gyaltsen)

En le sublime pays du Bengale (vous êtes né) dans le noble lignage de la famille royale de Sahor, celui-là même dont était issu le bodhisattva Shantarakshita ; ô Dimpakara, je vous invoque.

Avec art vous avez honoré vos père et mère, et vous les respectiez ; doté de la beauté, du charme, de la sagesse et de la compassion, vous étiez pondéré, bienveillant, plein de tact et courageux ; ô Dimpakara, je vous invoque.


Qu’il s’agisse des traités profanes ou des diverses sciences, médicales, techniques ou artistiques, ou encore des Veda, de l’ensemble vous aviez la connaissance et l’intelligence complètes ; ô Dimpakara, je vous invoque.

Dénué d’attachement envers les objets de désir, vous avez abandonné le pouvoir, les richesses et les autres biens et vous vous êtes fait moine [bhikshu] mahasamghika ; ô glorieux Atisha, je vous invoque.  

Les préceptes et les règles énoncés par le Tathagata, tels qu’ils sont exposés dans les quatre sections du Vinaya, vous les avez gardés dans toute leur pureté, sans les entacher de la moindre faute ; ô glorieux Atisha, je vous invoque.

Vous avez suivi de nombreux maîtres érudits, et qu’il s’agisse des Trois Corbeilles, de la langue, de la logique, ou bien encore des Instructions, de l’ensemble vous aviez la connaissance et l’intelligence complètes ; ô glorieux Atisha, je vous invoque. 

 De votre Maître, le Roi souverain de Serling, vous avez obtenu le nectar salvateur de l’esprit d’Eveil, et vous avez œuvré pour le bien de tous les êtres ; ô glorieux Atisha, je vous invoque.

Empli de compassion pour les si nombreux êtres misérables et ô combien souffrants, vous êtes leur protecteur, qu’ils fussent des déités du monde, des titans ou des hommes ; ô Père unique, je vous invoque.

A des maîtres qui en avaient obtenu les plus hautes qualités, vous avez demandé les transmissions permettant de réaliser les déités tutélaires, puis vous vous êtes appliqué à les accomplir ; ô Vous qui aviez fait l’objet de prophéties (de la part du Bouddha), je vous invoque.

Sachant que vous aviez des disciples au Tibet, vous êtes venu au Pays des neiges, et vous êtes devenu le Maître des dirigeants et notables ; Vous qui êtes digne des honneurs et des hommages, je vous invoque.

Si un éminent sage tel que vous n’était pas venu au Tibet, bien que l’Enseignement du Bouddha y eût cependant existé, on y serait sans doute demeuré dans l’ignorance du sens profond ; ô Vous qui l’avez excellemment exposé, je vous invoque.

En effectuant et en révisant des traductions de traités, en les expliquant et en composant des ouvrages, vous avez excellemment guidé sur la Voie parfaite ; ô Vous qui avez épanoui l’Enseignement, je vous invoque.

Les démons et les penseurs fourvoyés - hérétiques et zélateurs d’Ishvara -, qui professaient des vues funestes et s’égaraient sur des chemins pernicieux, vous les avez réduits par le raisonnement et les avez introduits dans la Voie libératrice : ô Guide de ceux qui aspirent à la libération je vous invoque.


La générosité, l’éthique, la patience, l’enthousiasme, la concentration et la sagesse, bref, les six perfections, vous les avez constamment méditées au fil de nombreuses vies ; ô Vous qui avez parachevé les deux accumulations, je vous invoque.

Fournir le nécessaire et tenir des propos plaisants, accomplir le bien des êtres (en les incitant à pratiquer) et agir soi-même en accord (avec ce que l’on enseigne) : ô Vous qui, (grâce aux ressources des quatre moyens rassembleurs), avez accompli avec flamme le bien d’autrui, je vous invoque.

La foi, l’éthique, l’écoute, le don, le respect de soi-même et d’autrui, la sagesse, de ces sept joyaux vous êtes riche ; ô vous qui êtes le trésor dont procèdent les qualités, je vous invoque.

Quand Gyälwè Jung-nè, l’excellent disciple qui avait jadis formulé des vœux, est arrivé de contrées lointaines, vous avez annoncé : « L’upasaka arrivera aujourd’hui. » ; ô Vous qui possédez la faculté de la vision divine, je vous invoque.
 

Lorsqu’au Magadha l’un de vos disciples, avec déférence, a fait résonner des cymbales et vous a adressé des invocations, vous l’avez entendu au Tibet et en avez fait part à Drom ; ô Vous qui possédez la faculté de l’ouïe divine, je vous invoque.

Lorsqu’à Lhasa vous avez entendu la musique des dieux, vous vous êtes précipité et, après avoir présenté des offrandes aux déités dans le déambulatoire, vous avez effectué des circumambulations dans l’espace ; ô Vous qui possédiez la faculté des pouvoirs supranormaux, je vous invoque.

(Du pilier) où le testament du Roi était caché, la dakini l’a sorti et vous l’a montré ; grande est votre bienveillance, vous qui représentez Shakyamuni ; ô bienveillant Atisha, je vous invoque.

Les personnes touchées par les maladies des nagas (lèpre, etc.), toujours vous les avez maintenues en vie ; de vous procèdent les cycles de protection, vous qui guérissiez les maladies des êtres ; ô Vous qui êtes connu comme un second Nagarjuna, je vous invoque.

Alors qu’à Nyethang vous étiez assis sur le sable à ’Or, dans l’espace Indra et les assemblées de dieux ont déversé des pluies de fleurs en les cinq gemmes ; ô Maître, Dieu des dieux, je vous invoque.

A Yorpo de Ching-ru, une jeune fille vous a offert ses bijoux ; lorsque vous avez appris sa mort, vous avez purifié ses voiles et vous avez annoncé qu’elle avait repris naissance en tant que déité ; ô Guide des êtres, je vous invoque.


« D’ici, j’irai à Tushita et ceux qui témoignent de foi et de respect envers moi, m’y rencontreront. », avez-vous prédit ; ô Vous qui voyiez à l’avance l’avenir, je vous invoque.


A Tushita, vous êtes Namkha Drima Med ; au pays des Arya, vous étiez Dipamkara, et ici, au Tibet, vous étiez le glorieux Atisha ; ô Vous dont la renommée couvre la terre, je vous invoque.

Quand moi, Dromtön, j’ai fondé le temple de Rating, lorsque je vous ai prié de guider les êtres, de Tushita vous avez jeté les fleurs de la consécration ; ô Vous qui avez ainsi directement accordé votre bénédiction, je vous invoque.

Lorsqu’en voyant et en entendant vos qualités, je vous invoque haut et clair l’esprit plein de ferveur, de Tushita, veuillez me regarder avec compassion et, comme je vous en implore, veuillez m’accorder votre bénédiction.

Comme au Tibet il est encore tant de disciples qui n’ont foi qu’en vous et suivent (votre lignée), veuillez le prendre en considération, et avec l’amour d’une mère pour son fils, veuillez nous servir de Maître spirituel.

En les temps de dégénérescence, tels des aveugles, les êtres suivent de prétendus maîtres imparfaits ; ceux qui sont ainsi dépourvus de guide dans les abysses du samsara, veuillez vite les en extraire avec le crochet de votre compassion.

En tous temps et toutes circonstances, ô vous le Parfait, vous êtes mon Protecteur ; pour qu’au plus vite je devienne un bouddha pleinement accompli, veuillez m’accorder (les sagesses de) étude, réflexion et méditation.

* * *

A cette louange composée par Dromtönpa, ses disciples ont ajouté une vibrante stance à sa gloire :
De tous vous êtes le Guide spirituel ; de tous vous êtes le Protecteur. Substitut des Victorieux, fils des Victorieux, pour tous, vous êtes l’inestimable source du bonheur. Ô Maître Tönpa, je vous invoque.

mercredi 6 mai 2020

Les méandres karmiques

Comment savoir si ce qui advient est nous favorable ou défavorable ? Agréable ou désagréable, ça oui, nous le sentons tout de suite (NB nos sensations sont déterminées, non par les évènements présents, mais par ceux de nos karmas qui parviennent alors à maturité.)

 Voici un conte tamoul narré par Clémentine Fouquet sur le site Buddhachannel.

Tout est pour le mieux

Un jour que Vikkram et son ministre étaient allés à la chasse, le roi se blessa au doigt en coupant une branche qui barrait le chemin. Voyant cela, Anirouttar ne put s’empêcher de dire : "Tout est pour le mieux, ô mon roi". Fou de colère, le roi l’emmena près d’un puits en ruine et à sec.
"Je m’en vais te jeter dans ce puits, hurla-t-il, qu’en penses-tu ? - Tout est pour le mieux" répondit le ministre, imperturbable. Le roi le jeta alors dans le puits et repartit chasser.
Soudain, alors qu’il poursuivait une bête, il se retrouva cerné par un groupe de sauvages, adorateurs de la déesse Kâli à laquelle ils avaient coutume d’offrir en sacrifice des humains exempts de toute impureté. Le beau Vikkram fut donc saisi, garrotté et traîné jusqu’au temple de Kâli pour y être sacrifié. Le prêtre du temple lui fit prendre un bain, car toute offrande faite à la déesse, fût-elle un homme, devait être pure. Pendant le bain, le prêtre aperçut la blessure au doigt de Vikkram. Il déclara alors que Vikkram, ayant une blessure, était souillé et ne pouvait être sacrifié.
Ravi d’être encore vivant, le roi se souvint des paroles de son ministre et, ayant été remis en liberté par les adorateurs de Kâli, rebroussa chemin pour aider l’infortuné à sortir du puits où il l’avait jeté. Lorsque Anirouttar fut tiré d’affaire, il lui conta son aventure. Il approuva son "tout est pour le mieux", car, sans son doigt blessé, il serait déjà au paradis.
Il eut toutefois un doute.
"Anirouttar, dit-il alors à son ministre, ton "tout est pour le mieux" s’est révélé juste pour moi. Mais comment le justifies-tu pour toi ?"
Anirouttar s’empressa de lui répondre : "Seigneur, si vous ne m’aviez pas poussé dans le puits, j’aurais été capturé par ces sauvages et sacrifié à la déesse Kâli. Voilà pourquoi, pour moi aussi, tout est pour le mieux".

mardi 5 mai 2020

Vesak 2020

Quand l'ONU a décidé d'ajouter le Vesak au calendrier international des fêtes religieuses, une question épineuse s'est présentée car chaque pays d'Asie établit son propre calendrier lunaire (parfois plusieurs) chaque année.
Pour simplifier, il a été décidé que le jour "officiel" du vesak serait la pleine lune du mois de mai, c'est-à-dire le 7 mai en 2020.

Selon le calendrier lunaire tibétain le plus répandu, 
le Vesak dure tout le 4ème mois (du 23 mai au 21 juin)
avec pour point culminant le 15ème jour de ce 4ème mois, soit le 5 juin 2020.