mardi 6 avril 2021

L'euthanasie : une fausse "bonne" solution

Le bouddhisme considère que, pour tout être, y compris le plus petit insecte, la vie constitue le bien le plus précieux, et que de tous les supports d’existence, le plus favorable pour évoluer et progresser est la condition humaine.
Se fondant sur la loi de causalité, il pose que ce qui arrive à un individu est forcément le résultat de ses propres karma, c’est-à-dire de ce qu’il a fait, dit ou surtout pensé.
Comparant les différents types d’êtres du samsara, il observe que les souffrances endurées par les humains sont bien moindres que celles que subissent la plupart des autres êtres animés : moins intenses et moins longues.

Par conséquent, dès lors qu'on admet la réincarnation, on ne peut que formellement déconseiller l’euthanasie et le suicide assisté, notamment pour les humains mais aussi pour les animaux : loin de lui apporter le soulagement espéré, il est probable que cela ne fasse que notablement empirer la situation du patient.

A noter : Il n'est pas question de porter un jugement "moral".
Nous ne condamnons ni celui qui demande l’euthanasie ni celui qui l’effectue - s'il agit par bienveillance -, mais nous exhortons à ne pas recourir à des moyens contre-productifs.

Par ailleurs, nous attirons l'attention sur les pressions ainsi exercées tant sur le patient que sur sa famille ou encore sur l'équipe médicale, pour des raisons éventuellement financières, souvent égocentriques (incapacité à supporter la vision de la souffrance de l'autre, surtout d'un proche, et le sentiment d'impuissance), et plus rarement humanistes.

Prétendre qu'il est moralement nécessaire d'abréger la vie d'une personne pour préserver sa dignité, revient à dire que souffrir et vieillir font perdre la dignité !

Avant, il valait mieux être "jeune, beau, riche et en bonne santé".
Maintenant, il faut impérativement être "jeune, beau, riche et en bonne santé" pour avoir le droit de vivre "dignement".

4 commentaires:

  1. Je travaille auprès de la fin de la vie depuis quelques années, et suis en affinité avec le point de vue bouddhiste sur l'euthanasie. Dans de nombreux cas, la demande d'euthanasie masque une peur de la solitude, peur de la souffrance, de la douleur... Si ces craintes sont entendues, prises en charge, soulagées; la demande peut cesser dans bien des cas.
    Pourtant, il existe des histoires ( Vincent Humbert par ex ) où notre capacité à accompagner est mise à mal. Il est bien difficile d'aider une personne qui a besoin de donner du sens à de telles conditions de vie. Je m'interroge, qu'en pensez-vous ?
    Sophie

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  2. Pour ce qui est des animaux, si nous avons un chien et que celui-ci est gravement malade qu'il souffre énormément ! Est-ce que le fait de l'amener chez le vétérinaire pour l'aider à partir sans souffrir est considéré comme un acte négatif. Pouvons nous laisser un animaux que l'on a aimé et que l'on a protégé souffrir sans rien faire ? Est-ce que ce n'est pas plutôt le fait de le laisser agonir pendant des heures devant soit qui est négatif ? Joelle

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  3. Réponses
    1. Entièrement d'accord avec Joëlle. Mon chien est mort dans mes bras, la tête sur mes genoux,sans souffrir alors qu'il avait l'arrière train paralysé.Pourquoi me refuserait-on de quitter la vie de la même manière ? Au nom de quel dogme religieux? Les chrétiens, les musulmans et même les bouddhistes ont-ils hésité à mener des guerres et à tuer des personnes en bonne santé qui ne souhaitaient pas mourir ? De quel droit redécouvre-t-on tout à coup la sacralisation de la vie lorsque quelqu'un est en train de partir dans la souffrance ? A moins que ce ne soit en raison de notre goût immodéré pour la "Dukkha" ? On tue ceux qui ne demandent pas à mourir mais on refuse la mort à ceux qui la demandent parce qu'ils sont dans la souffrance...
      Ou est la compassion alilleurs que dans les paroles ?
      Le Bouddha n'a-t-il pas rejeté le dogme et fait appel à la conscience réfléchie de chacun dans son sermon aux kalamas ?
      N'a-t-il pas accueilli parmi ses disciples un général en lui demandant de rester au service de son roi malgré son engagement dans le Dharma ?

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