mercredi 7 septembre 2022

Les 4 critères de fiabilité

Le Bouddha n'incite pas à la crédulité, loin de là, lui qui répétait à ses disciple :
 " Ô Moines lettrés, ô disciples d'aujourd'hui et de demain ! Examinez toujours mes paroles avec soin et ne les retenez que si, à l'analyse, elles vous paraissent fondées. Mais n'acceptez jamais aucun enseignement par simple respect pour moi !"

Comment faire la part des choses ?

La philosophie bouddhiste propose quatre instruments de mesure, quatre principes de fiabilité (rton pa bzhi) :
1 Gang zag la mi rton / chos la rton
2 Tshig la mi rton / don la rton
3 Drang don la mi rton / nges don la rton
4 Rnam shes la mi rton / ye shes la rton

En français, ça donne quelque chose du genre :
1 Ne pas se fier à l'individu ; se fier au dharma (à ce qu'il énonce).
2 Ne pas se fier aux mots (au style) ; se fier au sens.
3 Ne pas se fier au sens littéral ; se fier au sens réel.
4 Ne pas se fier aux consciences (ordinaires) ; se fier à la sagesse supérieure.

Ainsi, selon le bouddhisme, affirmer péremptoirement : "C'est vrai parce que c'est Untel qui l'a dit !" n'est pas pertinent. Il est plus judicieux de s'intéresser au contenu de son discours et de vérifier s'il est ou non exact et utile. Des paroles magnifiques s'avèrent parfois creuses.

En particulier, ce n'est pas parce quelqu'un est connu, très sympathique ou qu'il est d'une haute lignée qu'il faut forcément gober la moindre de ses paroles. Y compris s'il s'agit d'un lama renommé !

N'oublions pas que Bouddha a exhorté ses auditeurs à l'esprit critique même envers lui :

Ô moines et érudits, de même que l'orfèvre éprouve l'or
En le chauffant, le coupant et le frottant, 
N'acceptez pas ma parole  
Par simple respect, mais après l'avoir examinée.

Le suivre au moins sur ce point protégerait du fanatisme, du sectarisme, et plus simplement encore de la crédulité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire