dimanche 16 août 2009

Bénédiction et loi de causalité

Une amie vient de nous poser quelques questions sur ces notions ô combien délicates que sont la bénédiction (provenant des Bouddhas, ou encore des Maîtres, principalement) et la loi de causalité.

Les deux ne sont-elles pas contradictoires ? me disait-elle en substance (je simplifie).

En effet, le Bouddha a clairement dit que c'est à chacun de s'assumer, et qu'en aucun cas un tiers, y compris un Bouddha, ne pouvait se substituer à nous : c'est à nous de nous prendre en mains et de parcourir les étapes de la voie menant à la libération (de la souffrance sous ses différentes formes) et à l'Eveil.

Alors, pourquoi parler de "bénédiction" ? En quoi cela pourrait-il consister ?

Comme a répondu Genlags, même si les Bouddhas ne vont pas "sauver" les êtres en faisant tout à leur place (impossible), ils les aident en leur indiquant ce qu'ils devraient faire (cf. prise de refuge qui suppose de comprendre que le Boyau du Bouddha est pour nous le Guide montrant la voie à suivre).
Il appartient ensuite aux êtres d'appliquer les conseils reçus.

En fait, a ajouté Genlags, c'est comme quand nous nous rendons compte que nous sommes malades et que nous allons chez le médecin.
Il ne suffit pas qu'il pose le diagnostic pour que nous soyons guéris. Il ne suffit pas non plus qu'il nous délivre une ordonnance, ni que nous achetions les médicaments, ni que nous lisions la posologie !
Il faut que nous prenions les médicaments prescrits et suivions les recommandations, que ce soit à propos de l'alimentation, de l'activité physique ou autre.

Pareil ici.
Si nous appliquons les Enseignements du Bouddha / du Maître, nous allons par exemple ressentir moins d'irritation et plus d'amour envers les autres êtres.
Cette qualité apparue en nous est une "bénédiction" du Bouddha / du Maître : sans lui, nous ne l'aurions pas développée.

4 commentaires:

  1. Bonjour

    J’avoue ne pas savoir très précisément ce qu’il faut entendre par « bénédiction ». Néanmoins, à la lecture de votre rubrique, la question que je me pose n’est sans doute pas totalement hors sujet - à défaut, peut-être, d’avoir un sens pour le bouddhisme ?..
    Y-a-t-il des « mystiques bouddhistes » ?

    Très cordialement (et merci par avance pour votre réponse, quand vous en aurez l'occasion, bien sûr).
    M-Pierre :-)

    PS : Pour info, c’est la lecture – troublante – d’un ouvrage consacré à Thérèse Neumann, ouvrage d’Helmut Fahsel, qui a suscité ma question.

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  2. Le Petit Robert définit le mysticisme comme étant "l'ensemble des croyances et des pratiques se donnant pour objet une union intime de l'homme et du principe de l'être (divinité) - voir contemplation, extase, oraison".

    Le bouddhisme ne se réfère pas à un être divin. Donc, ...

    J'aurais tendance à vous répondre qu'il me semble que certains méditants bouddhistes présentent pourtant des comportements fort ressemblants à certains mystiques chrétiens.
    Mais il n'y aura évidemment pas de "stigmatisé", etc.

    Pourriez-vous avoir la gentillesse de donner votre définition de "mystique", pour éviter tout malentendu.

    Qu'il y ait des méditants et des contemplatifs chez les bouddhistes, c'est notoire.
    Des mystiques ? Tout dépend de ce que l'on entend par là.

    Quant à la notion de "bénédiction", au fond, elle désigne ici l'aide apportée à quelqu'un en difficulté par quelqu'un qui s'est déjà sorti d'affaire et a développé des qualités en fait naturelles mais guère exploitées par le commun des mortels.
    Cela relève-t-il du "mysticisme" ? Je ne crois pas.

    Sans oublier l'extraordinaire pouvoir de la foi / de la confiance.

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  3. Petit détour par le Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme de Philippe Cornu pour toi, Marie-Pierre. Ainsi :
    Quote
    On distingue dans le bouddhisme indo-tibétain quatre types de bénédictions :
    1. La bénédiction de la vérité.
    2. La bénédiction de l'octroi ou du don.
    3. La bénédiction de l'apaisement complet.
    4. La bénédiction de la sagesse.
    Unquote

    Sache aussi que tout ceci est précédé d'un assez long développement quant aux diverses significations de ce terme.

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  4. Bonjour

    Tout d’abord, merci beaucoup à chacune pour toutes les précisions et explications.

    Pour ce qui est de la définition, je suis un peu ennuyée. D’une part, l’abstraction n’est pas mon fort ; d’autre part, mes connaissances sur le sujet datent essentiellement de ma très récente lecture du livre évoqué précédemment.

    Par contre, effectivement, j’aurais pu préciser que c’est à la « suppléance mystique » que je pensais. Ce que j’ai cru en comprendre, c’est que le mystique « demande/accepte » de vivre entièrement à la place d’une autre personne sa lourde charge (maladie, défaut, …), et que cette autre personne, en plus d’en être totalement débarrassée, vit cela consciemment, comme une grâce, et change notablement (dans le « bon » sens) son comportement global ultérieur.
    Ceci pour le " simple fait observable concret ".

    Mais ce qui n’est pas directement observable et qui est à la fois attirant (intellectuellement) et terriblement effrayant (émotionnellement) pour l’entendement ordinaire – cela donne même une sorte de vertige … –, c’est la « disposition intérieure » du mystique.
    Et je me demandais simplement si « une sœur de cette disposition intérieure » - je ne trouve pas une autre manière de dire la chose - existait dans le bouddhisme (qui si j’en crois ce qu’a dit récemment Frédéric Lenoir, lors d'une émission à laquelle participaient également M-Stella et Catherine Barry, est seulement "non théiste")?

    Ceci étant écrit, je serais d'accord avec vous si vous me disiez que ce n'est peut-être que du bavardage et qu'il faut penser de temps en temps aux " travaux pratiques " ... :-)

    Très cordialement et merci encore.
    MPierre :-)

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