jeudi 5 mai 2016

Lorepa (1187-1250) et la lignée des Lochen Rinpoche


La lignée de Lamas dont Lochen Rinpoche est l'actuel représentant remonte au célèbre Gyälwa Lorepa (rGyal ba lo ras pa) Wangchuk Tsöndrü qui a vécu de 1187-1250.

Parmi les principaux disciples de Tsangpa Gyare Yeshe Dorje, il est considéré comme le fondateur d'une branche de l'école Drukpa Kagyu : Meddruk (sMad 'brug).

Ses œuvres complètes représentent cinq volumes, malheureusement difficiles à se procurer :
 Smad 'brug bstan pa'i mnga' bdag rgyal ba Lo ras pa Grags pa dbang phyug mchog gi gsung 'bum rin po che (Khenpo Shedup Tenzin & Lama Thinley Namgyal, Shri Gautam Buddha Vihar, Manjushri Bazar, Kathmandu, Nepal, 2002).

Selon l'encyclopédie de Dungkar Rinpoche, Lo ras pa dBang phyug bTson 'grus (prononcez : Lorèpa Wangtchouk Tsöndru) naît en 1189, l'année de mouton de feu du 3ème cycle. Son père s'appelle rNal 'byor (Nèltchor), sa mère Me bza sKyid (Messa Kyi).

Dès l'âge de 5 ans, il maîtrise la lecture et l'écriture (pas si fréquent à l'époque, et d'ailleurs même de nos jours).
A 15 ans, il rencontre le Maître Chos rje gTsang pa et se met à son service, mais à 17 ans, c'est par le Maître sBal ti (Bèlti) qu'il est ordonné moine au monastère de sKyor mo lung. Il reçoit de lui son nom religieux - Wangchuk Tsöndru.

Bientôt il doit s'en retourner chez lui à la pressante demande paternelle. Arrivé à la maison, il découvre que son père a arrangé pour lui un mariage... Il refuse net et s'enfuit. Il se réfugie auprès de son Maître Chos rje gTsang pa , qu'il accompagne au Bhoutan.

Commence pour lui une période d'étude intense, tant sur le Vinaya que sur les tantra.

Quand il apprend le décès de son père, il vient effectuer à son intention prières et rituels de la manière la plus développée qui soit. Dédiant tout le patrimoine familial au Dharma, il ne conserve strictement rien pour lui.

De retour au Bhoutan, déterminé à se consacrer pleinement à la pratique, il prononce sept serments : - ne pas retourner au pays ; - ne pas quitter les montagnes ; - demeurer continûment assis en méditation ; - se garder de tout contact social ; - se contenter d'un habit de coton; - conserver le silence ; offrir chaque jour les cent torma.

Son Maître, Chos rje gTsang pa, lui dit qu'il ne devra pas à respecter de tels engagements à jamais : à l'image du Bouddha qui s'adonna aux ascèses six années durant, il suffira qu'il observe ses promesses pendant six ans.

Les six années écoulées, Lorepa revient dans le centre du Tibet avec son Maître, et reçoit à nouveau de nombreux Enseignements de lui.
Las ! Il n'a que 24 ans quand Chos rje gTsang pa quitte ce corps.

Des années durant, Lorepa se livre avec ardeur la méditation dans les montagnes, faisant fi du froid et de la faim – car il ne possède rien, et ne veut d'ailleurs rien posséder. Tout obstacle qu'il rencontre, il le transforme en condition favorable qui intensifie encore sa pratique.

Ainsi obtient-il une sagesse d'une grande puissance, alliée aux pouvoirs supranormaux (clairvoyances, etc.), effets secondaire de sa réalisation du calme mental.

Ayant atteint les qualités nécessaires, Lorepa peut désormais se consacrer à accomplir le bien d'autrui. Sans ménager sa peine , il dispense enseignements et initiations - notamment de Samvara.

Au fil des années, il va établir dans différentes régions du Tibet de très nombreux monastères, dont certains vont beaucoup se développer.
Ainsi, la communauté de dBu ri (proncez Ouri), où il demeure sept ans, compte bientôt plus de mille membres.
On raconte que le monastère dKar po chos lung (Karpo Chöloung, fondé l'année du buffle) accueille plusieurs dizaines de milliers de religieux lors des grands événements. Lorepa y installe comme support de foi de nombreux livres écrits en lettres d'or.

Toute sa vie durant, Lorepa présente une générosité portée au plus au point ; une absence totale d'attachement ; un courage et une persévérance sans faille ; une vaste érudition ; une vive compassion qui le pousse à accomplir le bien d'autrui.
En résumé, il témoigne de toutes les qualités d'un bodhisattva, jusqu'à sa mort en 1250, le 21ème jour du 9ème mois de l'année du chien de fer.

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