Dans ses Cent mille Chants (traduction de Marie-José Lamothe - tome 2),
Jétsun Milarépa célèbre avec lyrisme les 12 bonheurs du yogi.
Le yogi qui renonce à sa terre est heureux
Comme un condamné réchappé de son trou.
Le yogi qui perd le réflexe de saisir et juger est heureux
Comme un cheval libéré des entraves.
Le yogi qui habite la solitude est paisible
Comme une bête blessée tapie en son repaire.
Le yogi assuré de sa philosophie est heureux
Comme l’oiseau royal à l’assaut de l’azur.
Le yogi qui tout pénètre est heureux
Comme le vent vagabond dans les cieux.
Le yogi qui protège le vide radieux de son inspiration est heureux
Comme le pâtre dévoué au soin de ses brebis.
Le yogi que rien n’ébranle est heureux
A l’image du Mont Sumeru au centre du monde.
Le yogi qui n’interrompt pas son expérience est heureux
A l’image du flot continu des grands fleuves.
Le yogi qui refuse les devoirs est tranquille
A l’égal du cadavre dans un cimetière.
Le yogi qui ne régresse plus est beau
Comme la pierre métamorphosée par l’océan.
Le yogi qui tout embrase de ses reflets est beau
Comme le soleil à l’horizon.
Le yogi qui ne crée rien pour l’avenir est léger
Comme le palmier fraîchement taillé.
Bienfaiteurs, cette mélodie des douze bonheurs du yogi
Est un enseignement qui répond à vos questions.
Bonjour,
RépondreSupprimerest-il possible d'avoir qques infos ou commentaires supplémentaires sur :
"Le yogi qui protège le vide radieux de son inspiration est heureux"
"Le yogi qui refuse les devoirs est tranquille"
pour cette dernière : "Le yogi qui ne crée rien pour l’avenir est léger"
je présume que ça rejoint l'idée de ne pas projeter compte tenu de l’impermanence,mais ça pourrait aussi concerner "la chasse aux mérites " ?
Merci pour d'éventuels éclaircissements
Cordialement
Mieux vaudrait poser ces questions à un maître ayant reçu la lignée de ce texte.
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu l'occasion de recevoir d'explications sur ce chant. Je préfère donc ne pas me hasarder à proposer des commentaires qui risqueraient fort d'être erronés.
Bonjour,
SupprimerDans ce cas j'éviterai donc, moi aussi de réfléchir dessus de manière à éviter des conclusions erronées ...
D'une manière générale, ça s'adresse quand même à des pratiquants de "haut-vol" si j'ose dire...?
Cordialement
Les chants de Jétsun Milarepa, grand pratiquant du Mahamudra, sont indéniablement du plus haut niveau qui soit, et présentent plusieurs niveaux de compréhension.
RépondreSupprimerCertains points sont directement intelligibles, mais d'autres exigent non seulement de solides connaissances mais aussi des instructions orales de la part d'un maître qualifié.
Pour les non Tibétains comme nous, s'ajoute le problème de la langue.
Par exemple, que comprendre par "devoirs" ? Je n'en ai pas la moindre idée. :-)
Ou encore, le terme "inspiration" évoque-t-il ici la respiration ou l'inspiration mystique ?