Xuanzang / Hiuan-tsang / T'ang Seng Lama
Moine bouddhiste chinois de l'époque Tang (602-664).
En 629, il entreprit un long voyage vers les pays d'Occident. Traversant
l'Asie centrale, il gagna l'Inde et ne revint dans son pays qu'en 645,
rapportant de nombreux textes, qu'il traduisit ensuite en chinois. Le récit de
son voyage est conservé dans les Mémoires sur les pays d'Occident (Xiyouji).
Sur les traces du Bouddha de René Grousset
Hiuan-tsang ... nous le suivons pas à pas à travers l'Asie centrale et l'Inde. Au mépris des interdits impériaux, l'indomptable pèlerin, animé par sa foi, quitte secrètement la Chine en 629. Quand il rentre en 645, après avoir affronté les déserts, les montagnes, les brigands, les bêtes fauves, les maladies, l'empereur T'ai-tsong non seulement lui pardonne, mais lui offre un poste de ministre qu'il refuse pour se consacrer à ses immenses travaux de traduction. (Extrait de la 4° de couverture)
La rencontre de Hiun-tsang avec l'abbé de Nalanda (extrait)
À ces mots, Çîlabhadra ne put retenir ses larmes. Et il
fit raconter à Hiuan-tsang l’extraordinaire pressentiment qu’il avait eu
de son arrivée : Quelque temps auparavant, souffrant d’une cruelle
maladie, il avait désiré mourir. Une nuit, il vit en songe trois
divinités. Leur taille était belle et leur figure pleine de dignité, ils
étaient vêtus d’habits de cérémonie aussi légers que brillants. Le
premier était couleur d’or, le second de lapis-lazuli, le troisième
d’argent blanc. C’étaient les bodhisattva Mañjuçrî, Avalokiteçvara et
Maitreya. Ils lui étaient apparus, lui ordonnant de vivre pour répandre
au loin la Loi sainte avec la doctrine idéaliste, et d’attendre pour
cela l’arrivée d’un religieux venu de Chine auquel il enseignerait la
science. « Puisque mon arrivée, répondit Hiuan-tsang, est d’accord avec
votre ancien songe, veuillez m’instruire et m’éclairer ; mettez le
comble à ma joie en me permettant de vous montrer les sentiments d’un
disciple docile et dévoué ! »
Le pèlerin chinois avait enfin trouvé
le maître omniscient, le métaphysicien incomparable qui allait lui
révéler les derniers secrets des systèmes idéalistes. Car, avec lui,
Hiuan-tsang atteignait la pure tradition de l’École, transmise de maître
à élève par une lignée de métaphysiciens de génie. Les fondateurs de
l’idéalisme mahâyâniste, Asanga et Vasubandhu, dont la production,
d’après MM. Sylvain Lévi et Takakusu, se place au Ve siècle de notre
ère11, avaient eu pour disciple le logicien Dignaga ; Dignaga avait
formé Dharmapâla, chef de l’École de Nâlandâ, mort vers 560, et
Dharmapâla, à son tour, avait été le maître de Çîlabhadra.
C’était
donc bien tout l’héritage de l’idéalisme bouddhique que Çîlabhadra
allait assurer au monde sino-japonais, et la Siddhi, le grand traité
philosophique de Hiuan-tsang dont nous parlerons tout à l’heure, n’est
pas autre chose que la Somme de cette doctrine, l’aboutissement de sept
siècles de pensée indienne.
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