vendredi 5 octobre 2007

Patience, encore et toujours

Quand j'ai écouté pour la première fois un enseignement un peu détaillé à propos des "terres et des "chemins, c'est-à-dire des étapes de la voie spirituelle qui mène à la libération et à l'Eveil de Boudha, j'ai entendu une précision qui s'est littéralement incrustée dans ma mémoire, ce qui est chez moi exceptionnel. Hélas.

Le Maître qui dispensait l'Enseignement nous exposait le parallèle entre les dix perfections (les paramita : les six habituelles + quatre) et les dix terres de bodhisattva qui débutent avec la réalisation de la compréhension directe de la vacuité. Chaque terre, ou disons chacun des dix stades est marqué par le parachèvement d'une qualité. Lors de la première terre, c'est la générosité qui est portée à la plénitude, puis successivement l'éthique, la patience, l'enthousiasme, etc.

C'est donc à la troisième terre que la patience connaît son plein épanouissement. Sauf pour l'un de ses aspects, ajouta-t-il.

Lequel ? La patience à l'égard de l'ingratitude et des méconduites des disciples... Pour celui qui se démène littéralement pour faire évoluer ses élèves et les amener à s'adonner au bien, les voir s'enliser en toute inconscience dans leurs errements s'avère particulièrement difficile à supporter ! Au point que cette forme de patience n'atteint son point culminant qu'à la cinquième terre, de concert avec la concentration et après l'enthousiasme.

D'ailleurs, même nous qui ne sommes pas des maîtres spirituels et qui n'assumons pas la lourde responsabilité de guider des ouailles obstinées et récalcitrantes (je parle de moi, pas de vous), nous pouvons faire des expériences approchantes dès que nous nous mêlons de vouloir aider d'autres êtres, surtout d'autres personnes. Les parents et les professeurs ne me contrediront pas, je pense. Pas plus les médecins. ni les éducateurs. Ni... La liste risque d'être longue.

La morale de l'histoire ?

C'est que le Bouddha avait bien raison (d'ailleurs, je n'en doutais pas) quand il disait qu'avant de pouvoir se mettre au service d'autrui, il faut se renforcer soi-même.

D'accord, l'objectif ultime est d'accomplir le bien de tous les êtres ; encore faut-il en développer les capacités. Et apprendre à conjuguer "méthode et sagesse". Pour les non-initiés, je précise que dans le vocabulaire bouddhiste, la "méthode" englobe les qualités autres que la sagesse et ses dérivés. Ses facettes principales sont l'amour, la compassion et l'altruisme magnifié en l'esprit d'Eveil (bodhicitta) : l'aspiration à devenir Bouddha pour accomplir le bien de tous les êtres. La méthode inclut également la patience, vous l'avez compris. Laquelle patience doit donc être alliée à la sagesse, au discernement si vous préférez ce terme.

Le bon côté, si on peut dire, c'est que pour qui voudrait s'exercer à la patience, les opportunités ne manquent pas. Dans la famille. Au travail. Ou dans les associations auxquelles on adhère imprudemment.

1 commentaire:

  1. Merci Marie-Stella, c'est la réponse que j'attendais. Les commentaires sont toujours clairs et précis. Encore un grand Merci.

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