dimanche 12 septembre 2010

Karma épouvantable

En écho au billet de Fred à propos de Stephen Hawskins :

Les karma souillés des êtres du samsara ne sont-ils pas épouvantables d'une manière générale ?

Il y a bien sûr des nuances, et de tous les handicaps, de très loin, les pires sont ceux qui affectent l'esprit.
Déficience mentale comme vues fausses (parfois mariées à une intelligence apparemment aigüe) empêchent la pratique du Dharma - au sens large, de "vertu", toutes déclinaisons confondues.
Une différence est que les vues fausses peuvent être surmontées dans la même vie si on a assez de mérites pour cela, alors que la déficience mentale bloque tout progrès durant la vie en cours.

8 commentaires:

  1. Avis partagé Marie-Stella et merci pour ces précisions empreintes de sagesse.
    Il est évidemment impossible ou très difficile pour un déficient mental de tourner son esprit vers le Dharma, d'en comprendre le sens, de prier, de faire une pratique spirituelle, et donc d'une certaine manière d'accumuler des mérites et de purifier son karma pour finalement se donner les chances de mettre un terme à cette situation des plus difficiles ou tout au moins d'accélérer le processus de purification.
    En revanche, tout n'est effectivement pas "perdu" pour la personne dont le karma du corps peut nous paraître extrêmement difficile puisqu'il lui est possible de cultiver des états d'esprits vertueux et donc d'accumuler des mérites, les facultés intellectuelles n'étant pas affectées.
    Il n'en demeure pas moins que lorsque l'image de ce cher Stephen m'apparaît, mes piètres perceptions focalisent (sans doute à tort) de prime abord sur son handicap physique pour susciter en moi quelque chose d'assez insupportable.

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  2. Des fois, par hasard.
    Ce quelque chose d'insupportable, ce ne serait pas ce que d'aucuns dénomment la ... compassion ?

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  3. Oui, de la compassion… pour la souffrance que nous vivons lorsque nous nous projetons à sa place ! Mais...en quoi le handicap serait-il incompatible avec l'état d'arya ?...

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  4. Je confirme, j'ai été accompagnateur cet été auprès de personnes handicapées moteurs et je peux vous dire que dans l'ensemble, elles sont dans un état mental plutôt pas mal.
    De plus, pour ma part, je suis plutôt voire même beaucoup handicapé mentale et j'avoue que cela est à mon avis aussi, ce qu'il y a de pire.
    Si je comprend bien, c'est le seul cas de figure où l'existence en temps que être humain, n'a pas de valeur? Comment purifier son karma lorsque l'on est obligé de prendre un traitement psychoactif lourd et que l'on échoue dans tout ce que l'on entreprend y compris d'essayer d'aider les autres ou soi-même?.

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  5. Ne soyons pas extrêmistes :
    seul un handicap mental très lourd (quand la personne est de ce fait incapable de penser, de réfléchir) empêche de pratiquer le Dharma.

    Dans les autres cas, sauf les jours de crise (et ça, c'est vrai pour tout un chacun, car les klesha sont des afflictions mentales), en tant qu'êtres humains, on peut faire quelque chose.

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  6. Merci pour ta réponse, elle me fait beaucoup de bien. Je me rend compte que j'étais fatigué lorsque j'ai écris ça et je l'ai pris trop à cœur pour moi personnellement et aussi pour les autistes ou trisomiques dont je projet éventuellement de m'occuper, car je pense qu'en leurs offrant l'opportunité de gouter les joies du progrès sur soi-même à leur échelle, ils sont à même de se purifier sans le vouloir mais juste par état d'esprit vertueux, par amour de bien faire, de réussir quelque chose.
    Pour ce qui es du handicap physique, je conseil fortement de tenter l'expérience d'être accompagnateur ne serait-ce que le temps d'un séjour auprès de personnes handicapés physiques car effectivement ce qui au fond m'a le plus surpris est que la souffrance que je pensais devoir leurs attribuer n'était en réalité que pur projection de mon esprit.
    Au fond, est-ce que la notion de karma épouvantable, ne serait-elle pas elle aussi une pure projection, et qu'il n'y est que le karma point. Mais qu'est ce que le karma? Ni plus ni moins que ce que l'on doit vivre? Et vertueux? d'essayer de le vivre du mieux qu'on le peux?

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  7. Bonsoir Taoman,
    Hé bien, je vais vous dire, ce qu’est à mon sens, une existence humaine qui a vraiment de la valeur !
    C’est un individu qui, alors qu’il aurait «un handicap mental» serait «accompagnateur de personnes handicapés physiques».
    Et qui, malgré un «traitement psychoactif lourd», réalise des actions méritantes qui permettent certainement des purification, pour peu qu’il motive ses actions en ce sens.
    C’est un individu qui croit «avoir échoué» parce qu’il n’a pas immédiatement abouti, alors même qu’une aide et son résultat ne se définissent pas uniquement par ce que l’on voudrait.
    C’est un être qui souhaiterait faire gouter les joies du progrès sur soi même, à d’autres êtres.
    Hé bien moi, cet individu, je lui tire mon chapeau
    Et s’il n’a pas de valeur, alors…qui en a ?

    Le samsara (mode de perception avec la souffrance) est un mode d’existence, une façon de percevoir les choses …de nous percevoir.

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  8. Merci pour ce commentaire, il m'aide beaucoup, et j'y perçois une grande lucidité.
    Je suis content d'avoir trouvé ce blog.
    Bien à vous tous.

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