Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
mardi 15 décembre 2020
Ananda, un novice, vraiment ?
Le nom d'Ananda vous est dans doute familier : apparenté au Bouddha Shakyamouni, il l'a servi fidèlement des années durant.
Saviez-vous qu'Ananda est resté shramanera (getshul) jusqu'au passage en nirvana du Maître ?
Ce n'est qu'après la disparition de celui-ci qu'il est devenu bhikshu (gelong), soit des dizaines d'années après être entré en religieux.
Alors, traduire "shramanera" par novice ...
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Merci Marie Stella pour cette évocation d'Ananda.
RépondreSupprimerPouvez vous m'aider à clarifer "maitri" et "apramada" ?
Oui, l'histoire dit qu'Ananda ne pratiquait pas beaucoup même s'il pouvait réciter les enseignements de son cousin, le Bouddha, au mot près. C'était le plus dévoué dans l'entourage proche du Bouddha mais qui n'était pas enclin à la pratique.
RépondreSupprimerC'est après avoir été renvoyé par son compagnon Mahakashyapa qu'il atteignit l'Eveil (en fait ce renvoi était une méthode habile de la part de Mahakashyapa pour obliger son ami à pratiquer ce qu'il avait appris). L'atteinte de l'Eveil lui fut même facilitée par l'un de ses disciples qui avait vu, par sa clairvoyance, qu'Ananda n'était pas un être illuminé et qui lui en fit la remarque. Désespéré parce que ses disciples étaient plus avancés que lui, il se mit à pratiquaertout ce qu'il avait entendu et atteignit finalement l'Eveil. Il retrouva ensuite son ancien compagnon Mahakashyapa qui célébra son éveil.
Une histoire très inspirante qui nous dit que le savoir intellectuel ne peut nous permettre d'atteindre l'Eveil. Seule la pratique nous le permettra.
Cher Fred, le fait de servir le Maître n'est-il pas une excellente pratique, voire la meilleure ?
RépondreSupprimerCf. Gönpawa le méditant, Ame le cuisinier et Dromtönpa l'homme de confiance, les trois grands disciples d'Atisha. Ce n'est pas le méditant qui montra les plus grandes réalisations.
Et puis, Ananda, qui passait son temps à travailler avec dévouement pour son Maître et la communauté, était-il si "intellectuel" que ça ?
L'histoire d'Ananda semble nous dire que l'écoute des enseignements ne suffit pas pour atteindre l'Eveil, si leur mise en pratique ne suit pas derrière.
RépondreSupprimerElle semble également vouloir nous dire que c'est en atteignant l'Eveil que nous pouvons être le plus utile pour autrui.
Bien sûr, Ananda demeure un modèle d'inspiration pour ce qui concerne le dévouement au Maître.
Tout cela me fait penser, comme tu le dis Fred,
RépondreSupprimerque la meilleure façon de progresser est de se mettre véritablement à la pratique en suivant les instructions du Maître...
... instructions qui peuvent justement nous demander de travailler avec dévouement pour le Maître (tâches ménagères, cuisine, courses, travaux manuels...).
C'est vrai que pour certaines personnes, cela peut plutôt les arranger. Mais pour d'autres qui préfèrent l'étude et la méditation plus assise...
C'est vrai que cette fausse compréhension qui fait penser que recevoir l'ordination de "shramanera" (ou guetsul) c'est devenir un novice, semble bien avoir la peau dure.
RépondreSupprimerOn est pourtant bel et bien moine (ou nonne) à ce moment là, pas "novice" !
Peut-être que cela est du au fait de voir l'ordination de shramanera comme étant une préparation aux voeux de guélong ? Ce qui peut à la rigueur se concevoir.
Mais en tout cas il ne s'agit pas du tout d'une préparation à être moine, puisse qu'avec les voeux de shramanera on est d'ores et déjà moine.
Qu'en penses tu Marie-Stella ?
On est moine, ou moniale, bouddhiste, dès l'entrée en religion, cad même avant l'ordination mineure de shramanera (getshul) ou shramanerika (getshulma) !
RépondreSupprimerJe crois que cela vient des choix de vocabulaire effectués par les premiers traducteurs occidentaux, qui étaient bien sûr des chrétiens fervents :
pour traduire les termes désignant les religieux bouddhistes, ils ont puisé dans le vocabulaire chrétien, alors que les réalités sont radicalement différentes.
Mais c'est très dangereux, car ces faux amis faussent complètement la compréhension des gens, même des bouddhistes.
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