Le socle commun avec les autres monastères est composé par l'apprentissage de la lecture et désormais de l'écriture (dans le Tibet d'autrefois, il était fréquent de savoir lire, mais pas écrire, le papier étant très rare), puis de la mémorisation des prières et rituels quotidiens.
Le programme de philosophie couvre 5 domaines, connus sous la dénomination trompeuse de les cinq Grands Traités :
– La logique, parfois appelée en français « la connaissance valide » - pramana. Texte racine : Pramanavarttika de Dharmakirti ; etc.. ;
– La perfection de la sagesse – paramita. Texte racine : Abhisamayalamkara transmis par Maitreya et Asanga et ses commentaires ;
– La voie du milieu – madhyamika. Texte racine : Madhyamakavatara de Candrakirti, etc. ;
– La phénoménologie – abhidharma. Texte racine : Abhidharmakoska » Vasoubandhu, etc. ;
– La règle monastique – vinaya. Texte racine : Vinayasoutra Gunaprabha, etc.
– La logique, parfois appelée en français « la connaissance valide » - pramana. Texte racine : Pramanavarttika de Dharmakirti ; etc.. ;
– La perfection de la sagesse – paramita. Texte racine : Abhisamayalamkara transmis par Maitreya et Asanga et ses commentaires ;
– La voie du milieu – madhyamika. Texte racine : Madhyamakavatara de Candrakirti, etc. ;
– La phénoménologie – abhidharma. Texte racine : Abhidharmakoska » Vasoubandhu, etc. ;
– La règle monastique – vinaya. Texte racine : Vinayasoutra Gunaprabha, etc.
Bien que tous les collèges philosophiques étudient pareillement les cinq Grands Traités, ils ne les répartissent pas exactement de la même manière et peuvent avoir un sujet de prédilection. Ainsi, Ganden Jangtsé brille-t-il particulièrement dans le domaine du madhyamika, tandis que Gomang est réputé pour son étude des paramita, etc.
Ganden Jangtsé comporte treize classes :
trois pour la logique élémentaire, bsdus grva (sur une durée de trois ans) ;
six pour les paramita (six ans) ;
deux pour le madhyamika (un an dans la première classe ;
de trois à dix ans dans la seconde) ;
une pour l’Abhidharma (au moins trois ans) ;
une classe pour le Vinaya (environ 5 ans).
Il est dit que le parcours le plus rapide pour un moine qui n’est pas un tülku (lequel bénéficie en général de privilèges - mais guère à Dagpo Datsang) est de dix-sept ans, mais il est extrêmement rare d’aller aussi vite du fait des quotas annuels instaurés : une fois dans l’ultime classe, il faut attendre son tour, et si les promotions précédentes étaient nombreuses, l’attente peut être très longue, mais c’est considéré comme bénéfique pour bien assimiler.
Par comparaison, à Séra Jé, il y a trois classes de logique élémentaire (trois ans), cinq de paramita (cinq ans) ; deux de madhyamika (deux ans chaque, soit quatre ans) ; deux d’Abhidharma (quatre ans) ; une de Vinaya (durée variable).
À Séra Med, une classe de logique, six de paramita, deux de madhyamika, deux de vinaya et deux d’Abhidharma.
À Gomang, il y a cinq classes de logique élémentaire, quatre de paramita, deux de madhyamika, deux de vinaya et deux d’Abhidharma.
Les moines qui accomplissent le cursus complet se voient décerner un titre : Géshé au Tibet central ; Kachèn à Tashi Lhunpo ; Rabchampa à Dagpo Datsang.
La tradition date de bien avant Djé Rimpotché. Elle remonte au 12ème siècle et a été instaurée par le sixième abbé de Sangpu, Chapa Chökyi Sanggé (1109-1161). Fin du 14ème siècle, trois titres étaient décernés à ceux qui accomplissaient un véritable circuit dialectique, soutenant des débats dans les monastères réputés de l’époque, d’obédience sakyapa ou kadampa. S’ils n’avaient discuté que des paramitas, ils devenaient Rabchampa ; s’ils avaient abordé quatre domaines hormis pramana, ils étaient appelés "Ka zhipa", et s’ils avaient débattu des cinq au complet, "Ka chupa". L’expression de Ka chupa date apparemment de l’époque de Gyèltsap Djé.
Les géshé du Tibet central comportent en fait toutes sortes de niveaux, dont les plus connus sont les suivants : géshé lharampa ; géshé tsok-rampa ; géshé lingsé ; géshé rik-rampa et géshé dorampa, par ordre décroissant.
« Lharampa » est la contraction de « Lhadèn rabchampa », « docteur de Lhasa ». La tradition remonte au 1er Panchen lama, Losang Chökyi Gyèltsèn (1570-1662), réincarnation du fameux Énsapa Losang Döndrup et tuteur du 5ème Dalaï-lama qu’il reconnut en 1622. Lors d’une période de conflit entre le Tsang et le Tibet central, de 1613 à 1618, le 1er Panchen lama remplaça le Ganden Tripa et dirigea donc la Grande Prière. A cette occasion, en vue d’inciter à l’étude des cinq domaines, il fit soutenir des débats par les candidats les plus brillants des grands monastères.
Jusqu’en 1959, pour présenter les ultimes examens au Jokhang au milieu des milliers et milliers de moines rassemblés, seize candidats étaient chaque année sélectionnés par les abbés des sept collèges philosophiques : les deux de Ganden, les deux de Séra, les trois de Drépung ainsi que Ratö, à raison d’un candidat pour Ratö, deux pour chacun des autres, le dernier par l’un des six collèges des trois piliers, à tout de rôle. Prévenus au moins un an à l’avance, ils étaient astreints à une préparation intense avec obligation de présence et de participation active à tous les débats internes et externes douze mois durant. L’enjeu n’était plus le titre de géshé lharampa, d’ores et déjà acquis, mais le rang décerné, de premier à septième, qui n’était pas un classement des candidats de l’année entre eux, mais avait une portée plus générale, tant et si bien qu’il pouvait y avoir plusieurs ex æquo ou au contraire des rangs non pourvus : aucune premier mais trois deuxième, ou le contraire, etc.
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