samedi 7 février 2015

De la foi

Envers qui est doté de foi,
S’accomplit l’activité des Bouddhas.
Tous les mantras, en particulier,
Ne donnent rien pour qui n’a pas la foi. 
extrait du Tantra racine de Mañjoushri   

7 commentaires:

  1. C'est là où ça coince pour les esprits scientifiques (dont je fais partie, du moins au départ) : ils ont besoin pour preuves pour croire. Ici la situation s'inverse : il faut croire avant d'avoir des résultats.

    Il est tout de même possible d'atteindre une certaine conviction et une certaine confiance en des principes qu'il est possible d'observer et analyser : l'impermanence, l'interdépendance, la voie du milieu, la vacuité de la matière, le non soi de l'esprit, la réincarnation (via des témoignages), les bienfaits de la méditation, etc.

    Il est également possible d'éprouver une "foi admiration" en des êtres aux accomplissements remarquables, par exemple Matthieu Ricard, le Dalaï Lama, etc.

    Mais d'autres éléments ne sont pas accessibles à l'observation où à la raison. Par exemple le livre des morts tibétains est intéressant, mais je n'ai aucun moyen de vérifier.

    Il y a également le fait d'avoir commis des erreurs dans le passé, d'avoir cru en des choses qui étaient des arnaques: ça rend prudent.

    Une autre façon de comprendre le tantra ci-dessus, c'est de voir la foi sous l'angle de l'intention: pour réussir quelque chose d'important et de difficile, il faut avoir une ferme intention de le faire.

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  2. Mais non, on n'est pas obligé de croire avant d'avoir des résultats ! Le Bouddha a dit qu'il fallait réfléchir, analyser et vérifier avant d'admettre.

    Livre des morts tibétains : pas la peine de chercher à vérifier - c'est de la littérature populaire, fortement imprégnée par le Bon (religion du Tibet pré-bouddhique)...
    A ne surtout pas prendre au pied de la lettre... C'est intéressant pour se faire une idée de la culture tibétaine, mais pas pour étudier le bouddhisme.

    Effectivement, quoi qu'on fasse, ça marche en général mieux si on la "foi", cad si on est vraiment déterminé. :-)

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    1. Merci, je vais donc éviter une voie de garage.

      Pour ce qui est des sujets qui sont hors de ma portée d'observation et d'analyse (actuellement) : les devas, les "pouvoirs" des bouddhas, etc.

      Le livre des morts m'a intéressé parce que je cherche à savoir ce qui m'attend après la mort. L'idée générale est qu'un homme averti s'en sort mieux, et aussi qu'avant d'entreprendre un voyage, il est d'usage de préparer des cartes.

      Si donc le livre des morts n'est pas fiable, les textes canoniques donnent-ils des indications sur ce qui se passe après la mort ?

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    2. ...après, tout dépend exactement de : pendant la mort ou vraiment après -après...?

      Sinon y'a une phrase qui dit grosso-modo :

      "pour savoir ce que l'on a été dans les autres vies, il suffit de bien regarder ce que l'on est à ce jour ; pour savoir ce que l'on sera dans les suivantes , il suffit de bien regarder nos actes posés à ce jour"

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    3. J'évoquais la période intermédiaire qui va de la mort à la renaissance. C'est tout de même là que va se jouer un événement capital, qui peut nous précipiter vers une renaissance animale ou pire. Cette période mérite donc notre attention, mais elle échappe à l'observation directe.

      Selon le bouddhisme, le type de renaissance dépend des empreintes karmiques et des facteurs perturbateurs. Il dépend notamment de l'état d'esprit au moment de la mort. Si au moment de mourir nous éprouvons de l'attachement ou de l'irritation, ça risque de mal se passer pour la suite.

      Mais cela dépend-il également de ce que nous faisons dans cette zone d'entre deux vies? Il a-t-il quelque forme d'entraînement qui puisse nous y préparer? C'est justement le sujet du livre des morts tibétains.

      Pour l'instant il y a ce qui est à notre portée dans cette vie: la pratique de l'éthique, le travail sur soi-même pour atténuer les facteurs perturbateurs, l'aide apportée aux autres, tout cela devrait nous aider à négocier ce passage. Avec l'espoir que les aptitudes acquises de notre vivant puissent continuer à nous servir lorsque notre corps est définitivement hors service.

      Pour ma part, je vais m'efforcer d'adopter l'attitude envisagée par Socrate et par Françoise Dolto: au moment de la mort, lorsque l'heure du voyage sans retour sera venue, être très curieux de ce qui se passe.

      C'est un vœu pieux évidemment, je ne sais pas s'y j'en serai capable, mais je vais au moins essayer.

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    4. Bon ben à 1ère vue, vous avez + ou - le plan de vol....
      Après en effet , quant à savoir si on sera prêt pour "Le Grand Débat"...l'histoire nous le dira..

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  3. Oui, mais alors , peut-on vraiment être déterminé , à réfléchir , analyser, avoir une ferme intention de faire ,tout en étant dénué de Foi (sous ses 3 aspects) vis à vis de certain postulat ~?~
    l'on me dira oui, mais on est d'accord que ça restera du domaine de la curiosité intellectuelle .
    Car , en ce qui me cons(t)erne, ma pratique du bouddhisme est tellement friable, bien que je fasse des efforts ( je suis allergique au mot "effort" alors vous imaginez au pluriel ...) , que j'en deviens un vraie centre de tri postale où tous les facteurs fêtent leur fin de tournée.... 8D

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