En fait, en toute représentation d'un Bouddha, un bouddhiste devrait voir le Bouddha lui-même,
et non un objet inanimé et inerte. Et se comporter vis-à-vis d'elle
comme il le ferait en présence du Bouddha "en chair et en os". Au fil
des siècles, des pratiquants sincères ont ainsi pu répéter des
expériences qui ne semblent "miraculeuses" qu'aux yeux des incroyants,
depuis des suintements de nectar à de véritables conversations !
En or ou en argile, une statue de Bouddha mérite donc une égale
déférence, et peut véhiculer une égale bénédiction. Comme le soulignait
Geshe Potowa, l'ampleur et la puissance de la bénédiction reçue
dépendent de celui qui la reçoit, et non de celui qui l'octroie : par
définition, un Bouddha est impartial.
Les écrits - qui représentent le refuge véritable, à savoir le Dharma - sont encore plus respectables que les statues.
Ainsi faudrait-il ne rien poser sur un texte, pas même une statue du
Bouddha. Bien évidemment, il est formellement déconseillé de les poser
par terre, ou de s'asseoir dessus...
Il est à noter que cela concerne tous les écrits, y compris les journaux, et pas seulement les "textes sacrés" !
Pourquoi ?
Parce que la Parole du Bouddha (comme celle des autres Maîtres religieux
et spirituels, toutes religions confondues) est son, que le son est
transcrit par les lettres, et que tout texte est composé de lettres.
Cela peut paraître désuet à un Occidental laïc du XXIème siècle, mais il y
a peu, en Europe aussi, les livres étaient rares. Ils étaient tantôt
respectés, tantôt victimes d'autodafés, en fait pour les mêmes raisons :
le livre est vecteur de connaissance et de sagesse.
Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
mercredi 1 juin 2022
Respect envers les "supports de foi"
Pour qui a décidé de prendre refuge en les Trois Joyaux, c'est-à-dire
d'accorder sa pleine confiance en le Bouddha - le Guide -, le Dharma -
le refuge véritable - et les Sangha - les modèles et compagnons sur la
voie spirituelle -, bref d'être bouddhiste, tous les objets ou symboles
qui représentent, ou plutôt matérialisent les Trois Joyaux, constituent
des "supports de foi", comme on dit en tibétain དད་པའི་རྟེན་.
Ils sont des objets précieux, dignes du plus grand respect.
Les préceptes consécutifs à la prise de refuge recommandent de les
traiter avec soin, et de les placer en hauteur et dans des endroits
propres.
Cela devrait aller de soi, sans qu'il soit nécessaire d'en faire en règle imposée de l'extérieur, mais si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant...
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