mercredi 13 février 2008

Offrandes

La pratique des offrandes est l'une des sept pratiques fondamentales qui concourent à la purification et et à l'acquisition de "mérites" (de karma positifs, si vous préférez).

Le terme "offrande" est simple et semble ne présenter aucune ambiguïté. Et pourtant...
Si on remonte au mot sanskrit puja, rendu en tibétain par mchod pa (prononcez "tchöpa"), il s'agit de réjouir le destinataire - par un don mais aussi par une attitude, un comportement, un progrès. En clair, ce que nous traduisons en français par "faire offrande" a surtout de sens de "faire plaisir". Voilà qui mériterait réflexion, non ?

A qui fait-on offrande dans le bouddhisme ?
A priori, au Maître et aux Trois Joyaux (Bouddha, Dharma, Sangha).

Qu'est-ce qui pourrait leur faire plaisir ? De jolies fleurs ou de savoureux gâteaux ? Ou un état d'esprit empreint de foi, de bienveillance ou de toute autre qualité ?
Le croirez-vous ? Les destinataires de nos offrandes (en principe) journalières préfèreraient ... de bonnes pensées de notre part à de jolis objets disposés machinalement, voire avec des pensées peu avouables, allant de l'attachement à la haine en passant par la jalousie et l'avarice (liste non exhaustive).

De toutes les "offrandes", les suprêmes sont donc celles qui consisteraient en la mise en oeuvre des instructions délivrées par le Maître : le développement puis la réalisation de toute qualité - bonté, amour, compassion, sagesse, patience, générosité, éthique, enthousiasme, esprit d'Eveil, etc.
Les offrandes matérielles ne sont pas négligeables pour autant. Elles permettent de s'entraîner et sont sources de vastes mérites, proportionnels non tant aux objets offerts qu'à la largeur d'esprit. Pour plus d'efficacité, il est recommandé de les démultiplier mentalement, à l'infini de préférence.

Au fond, tout serait occasion pour faire offrande ; il suffirait d'y penser.
Par exemple, voyons-nous de magnifiques articles sur les rayons d'un grand magasin ? Au lieu de nous abandonner (inutilement) à la convoitise, avec quelques karma négatifs supplémentaires à la clef, prenons de les dédier mentalement aux Trois Joyaux : ce sera tout bénéfice pour tout le monde, sans léser qui que ce soit (le propriétaire n'a rien à craindre ; ses marchandises ne vont pas se volatiser pour cela).
Ou encore, quand nous décelons en nous de l'attachement pour un proche ou de l'aversion envers un rival, n'hésitons pas à transmuer l'un et l'autre en substances d'offrandes. Cela ne leur fera aucun tort, bien au contraire, et en sus des mérites ainsi engrangés (ou grâce à eux), notre regard sur les intéressés se modifiera peu à peu, dans le bon sens.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire