jeudi 22 juillet 2010

Cause et résultat

Bien que tout phénomène composé soit également cause et résultat, il va sans dire - mais disons-le quand même - qu'en aucun cas, un phénomène composé x ne pourrait être à la fois la cause et le résultat du phénomène composé y ! De même que le phénomène composé y ne pourrait pas être à la fois la cause et le résultat du phénomène composé x.

Comment une graine x pourrait-elle être à la fois la cause et le résultat d'une plante y ?
Comment une plante y pourrait-elle être à la fois la cause et le résultat d'une graine x ?
En revanche, la graine x peut être cause de la plante y, et le résultat de la plante w.

Cela va se vérifier pour nos qualités et défauts, pour nos expériences, agréables et désagréables, etc : chacun sera sans doute et cause et résultat, mais pas d'une seule et même chose.
Par exemple, un mal de tête : c'est un phénomène composé, issu de causes et conditions.
C'est aussi un phénomène impermanent (ouf !).
Il est par ailleurs à la fois cause et résultat.
Oui, mais cause de quoi ? Eh bien , par exemple, cause complétive de colère... Et donc cause d'un mauvais karma. Et donc de ses éventuels conséquences. Cause consubstantielle de douleurs ultérieures. Cause directe de ceci ; cause indirecte de cela.
Ainsi, il pourrait aussi être cause de compassion - envers les autres malheureux en proie à la souffrance. Ou cause de générosité. Cause de patience. Cause de retard. Cause d'économie (trop mal à la tête pour manger, ou pour boire). Cause d'échec à un examen (pas pu réfléchir au sujet).

Ce mal de tête est aussi résultat.
De quoi ? Par ex, d'un mauvais karma antérieur. Et pourquoi pas, de la purification de karma mauvais, atténués grâce à la bénédiction des Maîtres et des Bouddhas. Ou encore résultat d'une exposition exagérée au soleil d'été. Ou de la consommation de trop de nourriture, de trop d'alcool. De l'ingestion d'un somnifère. Ou le résultat de l'indigeste lecture de cet article...

En tout cas, par définition, un mal de tête est un phénomène présent, et non passé, ni futur, hélas ! Quand il se produit, il n'a rien d'abstrait ni de virtuel.
Car ce qui est passé ('das pa) n'est plus ; ce qui est futur (ma 'on pa) n'est pas encore : il s'agit d'existants "négatifs" : med dgag, pas susceptibles de directement "faire mal".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire