mardi 27 juillet 2010

Lamrim, partout

Quelle est la nature de l''Enseignement du Bouddha ?

Du point de vue philosophique, la première réponse est que l'Enseignement, en tant que la méthode énoncée il y a dans les 2600 ans en arrière, relève des phénomènes composés, plus particulièrement de la forme, et en fait du son (objet de perceptions auditives).

En tant que le sens exprimé par les mots (vous savez, en linguistique, on parle de "signifié" et de "signifiant"), on peut le décrypter dans les Soutras (issus du Bouddha) ou dans les shastra - traités et commentaires ultérieurs.

Plus généralement, du moment qu'on ait des clefs à disposition, tout devient éloquent ; tout (en ce bas monde) expose, décrit, confirme, illustre l'Enseignement.

Tenez, ces quelques citations :

« Qu’est-ce que la vie ? Une halte dans l’antichambre de la mort. »
« Les amis d’aujourd’hui sont les ennemis de demain. »
« Il n'y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d'un état à un autre, voilà tout .»

De quel lamrim sont-elles tirées ?

Euh ! Eh bien, ... d'un roman d'Alexandre Dumas.

Pour s'amuser :
A quelles sections du lamrim peut-on rattacher les trois citations ci-dessus ?

3 commentaires:

  1. Allez, je tente une classification...

    La première est de l'ordre de la reconnaissance de la brièveté de la vie et de l'imminence de la mort, je la rattacherais à la section concernant l'entraînement de l'esprit commun aux individus inférieurs.

    La deuxième ferait partie de la phase d'entraînement commune aux individus de niveau intermédiaire, en ce qu'il fait référence à l'impermanence, à la causalité, aux changements, les amis deviennent ennemis...

    La troisième ferait clairement référence à la vacuité, à l'interdépendance, à l'absence d'existence en soi "ceci n'existe qu'en dépendance de cela", bonheur et malheurs n'existent que l'un par rapport à l'autre... Donc à l'entraînement des êtres de niveau supérieur.

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  2. C'est bien ce que j'aurais dis aussi:
    La classification des 3 sortes de pratiquants selon Atisha:
    La première citation concernerait le pratiquant de motivation inferieure, avec comme référence l'impermanence et la mort, la seconde fait également référence l'impermanence mais aussi au fait que tous les bonheurs du samsara ne sont en réalité que des souffrances car souillés et nullement fiables donc en référence au pratiquants de motivation moyenne et enfin la troisième citation concernerait à priori le pratiquant de motivation supérieure, en référence au non-soi des phénomènes.

    Pardon pour cette formuation des plus débutante!!

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  3. "Qu’est-ce que la vie ? Une halte dans l’antichambre de la mort."
    Simple expression de l'impermanence.
    Ici, on ne parle pas de brièveté ni de ce qui se passe "après", on exprime juste le fait que la mort est l'inéluctable prolongement de la vie sans même parler de causalité.
    "Réfléchir au fait que la mort est inéluctable" et "Méditer sur la mort pour faire naitre l'intérêt pour les vies prochaines" sont des pratiques de la voie commune avec les pratiquants de motivation inférieure.

    "Les amis d’aujourd’hui sont les ennemis de demain."
    Cela fait partie des "inconvénients" du Samsara, étudiés dans la Noble Vérité de la Souffrance, base de méditation de la voie commune aux pratiquants de motivation moyenne.

    "Il n'y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d'un état à un autre, voilà tout."
    Méditer le côté illusoire des phénomènes fait partie de l'entrainement à la vue supérieure, essence de la sagesse (6 paramita).

    Pour s'amuser...
    Amicalement.

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