dimanche 19 décembre 2010

Patience - résignation

Histoire de s'occuper pendant les fêtes, voici un autre thème de réflexion, ou ... de travaux pratiques en cette période propice aux rencontres :

1° Au sein des 52 facteurs mentaux, où se niche la patience ?

2° Quand on se résigne à une situation, fait-on alors forcément preuve de "patience" ?

4 commentaires:

  1. Non, car on peut très bien être résigné et resté irrité. Dans ce cas, il y a une forme de colère, subtile certes, mais une forme de colère quand même qui subsiste et qui n'a rien à voir avec la patience.
    La patience est un esprit joyeux capable d'accepter pleinement tout ce qui se produit. Cela n'a rien à voir avec serrer les dents, supporter tant bien que mal ce qui nous arrive.
    Être patient c'est parvenir à se réjouir du fond du coeur de tout ce qui nous arrive en abandonnant l'idée que les choses n'auraient pas du être ce qu'elles sont.
    Quelqu'un de véritablement patient n'a pas l'esprit perturbé par la situation, il garde l'esprit paisible en toutes circonstances. La patience est la plus grande des vertus.

    RépondreSupprimer
  2. "Être patient c'est parvenir à se réjouir du fond du coeur de tout ce qui nous arrive" :
    Wahou ! Fred met la barre haute.
    Je suis admirative.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne suis pas très "abhidharmique", j'avoue, mais vous allez finir par me convertir !
    Je me réfère à l'article sur les facteurs mentaux dans le dico du bouddhisme de P.Cornu.
    La patience reposerait dans les facteurs vertueux et je dirais principalement dans l'absence de haine (apparentée à la non-violence). A cette vertu j'associerai l'énergie ou effort (virya-est ce équivalent à l'enthousiasme ?) et la souplesse (prasrabdhi) pour le bon accomplissement de la patience et pour sa perfection l'absence d'illusion ou d'ignorance (amoha) ainsi que le discernement (prajna) de la catégorie des facteurs déterminants.

    Non, la résignation n'est pas synonyme de la patience. Résignation sous- entend une soumission, l'abandon volontaire d'un droit (voir la déf. du P Robert) le renoncement à sa liberté, à ses valeurs...
    Il y a , il me semble, un défaitisme dans la résignation que n'implique pas la patience.
    Si l'exercice de la patience selon le bouddhisme est pragmatique :

    Si il y a un remède
    A quoi bon être mécontent ?
    Et si il n'y en a pas
    A quoi bon s'irriter? Bodhicaryavattara VI 10

    ( et le remède est parfois long à trouver) la personne qui fait preuve de patience ne renonce en rien aux vertus (les facteurs vertueux entres autres) dans lesquelles elle place sa Liberté.
    En se sens quoi quelle soit amenée à supporter elle est héroïque ! :

    Ceux qui, au mépris de toute souffrance,
    Ecrasent des ennemis comme la haine
    Sont d' héroïques vainqueurs;
    Les autres sont des tueurs de cadavres B. VI 20

    Ani Chöying Drolma dont l'article évoque les grandes souffrances est un édifiant exemple de la force de cette patience qui a pu vaincre et transformer (?) la haine, la violence, l'injustice en énergie créatrice bienfaisante.
    (cependant elle témoigne de sa rage pas de sa réjouissance dans un cas si extrême, mais je n'ai pas lu le livre).
    Ainsi, elle hisse haut la bannière de la victoire !

    Le dernier verset du chapitre sur la patience du Bodhicaryavattara conclu sur une déclaration fort dérangeante pour nos habitudes mentales ( je ne le citerai même pas hors de son contexte) qui poussent est peu plus loin votre réflexion Marie-Stella (en com sur un billet précédent) sur le controleur/bodhisattva , pas du tout tiré par les cheveux à mon avis,mais très décoiffant...pour nos mises en plis !

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour,
    panne internet oblige, une participation un peu tardive :

    toujours une vision de ce que j'ai compris, aussi ne pouvant répondre sur sa place au sein des facteurs mentaux mais pleinement d'accord avec ce qui a tout ce qui été dit plus haut.

    Il me semble que la Patience , est aussi une des 6 paramitas, elle m'évoque aussi Le proverbe disant que "ne pouvant aplanir le monde, il vaut mieux porter des chaussures" , s'armer de patience étant la meilleure "protection" contre les aléas rencontrés, mais sans résignation.
    Plutôt avec l'entrainement de l'esprit qui consiste à se remémorer que tout ce qui arrive est le résultat de nos kharmas , actions passées et prendre la résolution de ne poser - du mieux possible- que des actions positives pour le bien de tous les êtres (la générosité, l'éthique), la concentration, l'énergie enthousiaste et la sagesse pouvant nous y aider.
    Quel programme!

    La résignation (comme bien expliqué par vos autres commentaires) étant plutôt de l'ordre d'un "facteur mental perturbateur" , enfin il me semble ?

    RépondreSupprimer