samedi 7 juin 2008

Le dernier Ganden Tripa du Tibet

Hardong Thubten Kunga (Har-gdong Thub-bstan kun-dga') (? - 1964), qui est né dans le Tsang, étudie à Sera Jey puis à Gyudmed dont il devient le 72ème abbé.

Il devient Ganden Tripa (dGa'-ldan khri-pa) en 1954 et dirige le Mönlam quelques années durant, mais avec la prise de pouvoir par les communistes chinois, les activités traditionnelles sont bientôt suspendues, ou supprimées. Il meurt en 1964 à Lhasa.

Les Chinois ne l'ont pas trop inquiété parce qu'issu du peuple, il était parvenu à un haut rang de manière "démocratique", au mérite. Il n'a été arrêté et interrogé que quelques heures, ce qui est exceptionnel pour un dignitaire religieux.

Khensur Rinpoche Sonam Gyältsen le décrit comme un maître remarquable. Il avait été autrefois secrétaire à Sera Jey, de sorte qu'il écrivait avec aisance, ce qui était relativement peu courant au Tibet autrefois : beaucoup de personnes savaient lire, mais pas écrire (papier rare, culture avant tout orale).

Nommé Ganden Tripa en 1954, peu de temps après, il avait eu une hémiplégie. Il avait alors présenté sa démission, qui fut refusée par S.S. le 14ème Dalaï-Lama . Mécontent, il morigénait ses disciples : "Soignez-moi bien, puisque Sa Sainteté m'a interdit de mourir !"

Thubten Kunga aimait à faire la grasse matinée et recevait souvent couché ! Un jour, lors d'un Mönlam, un de ses élèves se permit de le chapitrer : "Rinpoche, il faut vous lever. Dans la pièce là-bas habite un noble, et lui est debout depuis longtemps. Il a déjà fait ses prières et offert des torma (gtor ma- offrande modelée en pâte et beurre)." Et le Ganden Tripa de répliquer : "Ferme-la. Il n'y a pas de commune mesure entre son offrande de torma et le fait que je reste couché."
Comme quoi la tradition de Shantideva perdure au fil de siècles...

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