La méditation est un terme très à la mode actuellement.
C'est sans doute un outil (et non une fin en soi) qui peut s'avérer utile et
efficace, mais ce n'est donc pas un exercice anodin, et il vaut mieux se
montrer circonspect.
Bien évidemment, la méditation n'est pas une
spécificité bouddhiste. Elle présente de multiples formes, car un peu partout
dans le monde, il existe des techniques qui s'apparentent à la méditation, sous
des vocables divers. Il s'ensuit que celui qui commence à s'intéresser au sujet
peut se sentir effaré en se voyant proposer tout et son contraire.
Pour parler uniquement de la méditation
telle qu'elle est envisagée dans le bouddhisme, et plus précisément le
socle commun, et donc sous l'angle de ce qu'on appelle la voie progressive, la "méditation" est un
entraînement de l'esprit, pour "l'habituer à".
Dans cette perspective, tout exercice de
méditation concourt à prendre de nouvelles bonnes habitudes mentales, en
remplacement des anciennes mauvaises habitudes. Le constat initial est qu'au
fil des temps, on a contracté de nombreuses habitudes, souvent pas très bonnes.
La méditation a pour finalité d'en prendre de meilleures. Pour rappel, les
notions de "bon" et "mauvais" se définissent en fonction
des effets, expérimentés sous forme de bonheur ou de souffrance.
Avant de faire des efforts pour délibérément
contracter de nouvelles habitudes, il semblerait sage d'étudier la question et
de réfléchir à ce qu'il vaudrait mieux faire ou ne pas faire. Telle est la progression
indiquée par le Bouddha : étude, puis réflexion, puis méditation. Autrement
dit, simplement s'asseoir et essayer de ne penser à rien, pourquoi pas ? Dans
certaines cultures, ou dans certaines traditions, c'est ainsi qu'on conçoit la
méditation, mais pas ici.
On distingue deux types de méditation :
- la méditation analytique (concourant à vipassyana,
vision supérieure) qui s'apparente à la réflexion : il s'agit d'essayer de scruter
l'objet (mental, et jamais extérieur) qu'on a choisi, de l'examiner sous tous
les angles en vue d'en acquérir une meilleure connaissance.
- la concentration (concourant à shamatha, calme
mental) : cela consiste à essayer de
concentrer son esprit, ses facultés mentales, sur l'objet choisi, à nouveau un
objet mental, et non extérieur.
La concentration concourt à améliorer la stabilité et la clarté de la
perception.
La méditation analytique concourt à améliorer l'intensité de la
perception.
Comme
déjà souligné, ce qu'on appelle "méditation" n'est pas spécifique au
bouddhisme !
Une
méditation pourra être qualifiée de bouddhiste
1) si elle est menée sur la base du Dharma issu
du Bouddha Shakyamuni
2) si elle est présidée par la prise de refuge
en les Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha)
et conclue par une dédicace, en vue d'une bonne renaissance, ou de la
libération, ou de l'éveil de Bouddha.
L'objet de la méditation peut être n'importe quel phénomène.
On peut méditer sur la nature de son esprit, ou une lumière, ou une
représentation d'un Bouddha, ou une qualité telle que l'amour, la compassion, etc.,
ou une notion telle que le non soi, l'impermanence, etc..
Mais ce sur quoi on médite, c'est sur
la représentation mentale qu'on a de l'objet.
Dans la tradition du Bouddha, il est exclu de méditer directement
sur un objet extérieur. L'éventuel objet extérieur, on peut l'utiliser comme
support, mais la phase où on l'observe est préalable à la méditation à proprement
parler.
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