jeudi 12 décembre 2019

Méditation bouddhiste


La méditation est un terme très à la mode actuellement. C'est sans doute un outil (et non une fin en soi) qui peut s'avérer utile et efficace, mais ce n'est donc pas un exercice anodin, et il vaut mieux se montrer circonspect.
Bien évidemment, la méditation n'est pas une spécificité bouddhiste. Elle présente de multiples formes, car un peu partout dans le monde, il existe des techniques qui s'apparentent à la méditation, sous des vocables divers. Il s'ensuit que celui qui commence à s'intéresser au sujet peut se sentir effaré en se voyant proposer tout et son contraire.
Pour parler uniquement de la méditation telle qu'elle est envisagée dans le bouddhisme, et plus précisément le socle commun, et donc sous l'angle de ce qu'on appelle la voie progressive, la "méditation" est un entraînement de l'esprit, pour "l'habituer à". 
Dans cette perspective, tout exercice de méditation concourt à prendre de nouvelles bonnes habitudes mentales, en remplacement des anciennes mauvaises habitudes. Le constat initial est qu'au fil des temps, on a contracté de nombreuses habitudes, souvent pas très bonnes. La méditation a pour finalité d'en prendre de meilleures. Pour rappel, les notions de "bon" et "mauvais" se définissent en fonction des effets, expérimentés sous forme de bonheur ou de souffrance.
Avant de faire des efforts pour délibérément contracter de nouvelles habitudes, il semblerait sage d'étudier la question et de réfléchir à ce qu'il vaudrait mieux faire ou ne pas faire. Telle est la progression indiquée par le Bouddha : étude, puis réflexion, puis méditation. Autrement dit, simplement s'asseoir et essayer de ne penser à rien, pourquoi pas ? Dans certaines cultures, ou dans certaines traditions, c'est ainsi qu'on conçoit la méditation, mais pas ici.
On distingue deux types de méditation :
- la méditation analytique (concourant à vipassyana, vision supérieure) qui s'apparente à la réflexion : il s'agit d'essayer de scruter l'objet (mental, et jamais extérieur) qu'on a choisi, de l'examiner sous tous les angles en vue d'en acquérir une meilleure connaissance.
- la concentration (concourant à shamatha, calme mental) : cela consiste à essayer de concentrer son esprit, ses facultés mentales, sur l'objet choisi, à nouveau un objet mental, et non extérieur.
La concentration concourt à améliorer la stabilité et la clarté de la perception.
La méditation analytique concourt à améliorer l'intensité de la perception.

Comme déjà souligné, ce qu'on appelle "méditation" n'est pas spécifique au bouddhisme !
Une méditation pourra être qualifiée de bouddhiste
1) si elle est menée sur la base du Dharma issu du Bouddha Shakyamuni
2) si elle est présidée par la prise de refuge en les Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) et conclue par une dédicace, en vue d'une bonne renaissance, ou de la libération, ou de l'éveil de Bouddha.
L'objet de la méditation peut être n'importe quel phénomène. On peut méditer sur la nature de son esprit, ou une lumière, ou une représentation d'un Bouddha, ou une qualité telle que l'amour, la compassion, etc., ou une notion telle que le non soi, l'impermanence, etc..
Mais ce sur quoi on médite, c'est sur la représentation mentale qu'on a de l'objet.
Dans la tradition du Bouddha, il est exclu de méditer directement sur un objet extérieur. L'éventuel objet extérieur, on peut l'utiliser comme support, mais la phase où on l'observe est préalable à la méditation à proprement parler.

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