Au Japon, ce sont trois nonnes (dont Zenshin-ni) qui ont établi la première communauté bouddhiste (sangha) en 590, ont ordonné le premier moine (Tokusai) et ont instauré le posadha : la confession bi-mensuelle des transgressions.
En 624, d'après le Nihonshoki, il y aurait eu au Japon 816 moines, 569 moniales et 416 monastères (545 en 692).
Jusqu'à
la fin de Heian, il n'y avait pas d'inégalité entre les moines et les nonnes et
de nombreuses femmes japonaises avaient un haut niveau d’instruction, puis la situation s'est considérablement dégradée avec la montée en
puissance des guerriers (un peu comme en Europe au passage du Moyen Âge à la
Renaissance).
=> Les deux temples-refuges (kakekomidera ou enrikidera)
Tôkei-ji
A Kamakura, le temple du Tôkei-ji (Zen Rinzai), fondé en 1285 par Kakuzan, veuve du shogun Hôjô Takimune, est l'un des deux temples-refuges du Japon d'avant l'ère Meiji.
C’était un temple indépendant qui jouissait de
privilèges spéciaux par décret impérial et dont l'enceinte était interdite aux
hommes.
Auparavant, les hommes japonais avaient le droit unilatéral de divorcer.
Kakusan-ni obtint pour son temple un statut très particulier : si une femme
demeure trois ans au Tôkei-ji, au terme de cette période, le divorce est
considéré comme effectif.
Il est dit qu'entre 1603 et 1868, environ 2000 femmes se seraient réfugiées au
Tôkei-ji.
Mantoku-ji
L'autre
grand temple refuge, le Mantoku-ji, affilié quant à lui à l'école Zen Soto, est
situé à Serada dans la province de Kôzuke (Gunnma).
Son origine est moins claire que celle du Tôkei-ji. Il semblerait que ce temple
aurait été fondé soit par un descendant du shogun Minamoto, soit par Jônen-ni et
Jô.on-ni, de la famille des Tokugawa. Ce qui est sûr, c'est qu'il eut des
liens très étroits avec la famille Tokugawa, c'est à dire avec les dirigeants
de l'époque, au travers de nombreuses abbesses.
Le Mantoku-ji est moins connu que le Tôkei-ji. À cause de sa situation géographique défavorable, il est plus difficile à atteindre, si bien que ses effectifs seront toujours réduits : quatre moniales y résidaient en 1809, sept en 1861 et cinq en 1870.
Le
Mantoku-ji a été presque entièrement détruit en 1872 lors des mouvements
anti-bouddhistes ; il n'en reste aujourd'hui que des ruines.
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