Vouloir pratiquer, vouloir méditer, voilà qui est bien.
Mais là comme partout, la modération s'impose.
A trop cogiter, on deviendrait facilement sceptique voire nihiliste.
Seulement, voilà, paraît que scepticisme et nihilisme, c'est pas génial au travers du prisme de la loi de causalité.
C'est aussi pour cela entre (autres raisons multiples et diverses) qu'il est recommandé d'encadrer les méditations, y compris de type analytique, de diverses pratiques concourant à la purification et à la réunion des accumulations.
C'est aussi pour cela qu'il est instamment conseillé de se reporter à un plan qui balise la route à suivre, et préserve des chemins de traverse. Un lamrim, pour dire les choses en face.
Précision : il ne suffit pas de s'y reporter. Il s'agit de le suivre.
C'est dur, très dur, surtout pour les impatients comme moi : c'est si tentant d'aller "directement au but", en sautant allégrement les étapes "inférieures".
L'embêtant, c'est que ces étapes ne sont pas "inférieures", mais "fondamentales".
Les mépriser, c'est mépriser les fondations du palais à construire : effondrement quasiment garanti.
Pour en revenir à la pratique du Dharma, comme tout le monde n'est pas forcément prêt pour la caverne, en tout cas pour qu'un séjour dans une grotte ait un sens, un bon truc pour allier l'utile à l'agréable, est de faire ... de l'utile agréable.
Par exemple, en aidant des êtres, humains ou animaux, de manière assez concrète pour pouvoir espérer voir quelques résultats, et au moins bénéficier de quelques relations humaines.
Il y a l'embarras du choix : personnes âgées ; enfants - mal ou bien traités, selon ce qu'on se sent en état de faire / soutien scolaire, sport, arts ou autres - ; malades de tous âges ; étrangers et autres minorités (femmes, même non battues, etc.) ; animaux ; environnement - liste non exhaustive.
En fait, s'impliquer dans (presque) n'importe quoi n'importe où conviendrait, car partout il y a des personnes qui ont envie/besoin d'une oreille attentive et bienveillante.
Le tout sans trop se faire d'illusions, et sans trop d'attente : la perfection n'est pas de ce bas monde (au sens de samsara).