Les notions "deux vérités" (ou "réalités") semblent complexes, d'autant plus qu'elles sont l'objet de définitions sensiblement différentes de la part de chaque système philosophique bouddhiste - ce qui démontre déjà qu'il ne faudrait surtout pas les ériger en "Vérité absolue".
(NB Il ne faudrait pas non plus les réduire aux deux niveaux de concrétude et abstraction.)
Du point de vue madhymika prasangika, tout objet présente deux plans, ou encore deux modes d'existence, qui correspondent respectivement à l'apparence et à l'essence.
Quand on parle de "vérité (réalité ) conventionnelle", cela qualifie l'objet pris en compte sous l'angle relatif (dépendant de causes et
conditions, ou encore de sa dénomination, etc.).
"Vérité ultime" (non-soi, vacuité) qualifie l'objet (quel qu'il soit,
vacuité y compris) sous l'angle qu'il est
dénué d’existence réelle, ou encore d’existence en soi. C’est le même
champ sémantique que l’interdépendance, mais envisagé sous l’angle
négatif, non de ce
qu'est l'objet est, mais de ce qu’il n’est pas.
Les madhyamika prasangika disent donc que, par rapport à
un quelconque objet (qu'il soit impermanent ou permanent), les deux vérités sont de
"même nature", mais de "pôles négatifs" (approches par élimination, un peu comme -(-a) => a)
distincts.
Or, comprendre la vérité ultime permet l'obtenir la libération du samsara.
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