M.F. me demande : Selon le bouddhisme, qu'est-ce que la peur ? Quelle est sa nature ? Quels sont ses aspects ?
C'est une question qui revient souvent, car beaucoup de personnes sont étonnées que la peur ne soit pas dans la liste des facteurs mentaux perturbateurs (klesha).
Une raison en est qu'il existe pas mal de type de peurs, tant et si bien que ce que nous, en français, nous appelons "peur" est réparti dans plusieurs rubriques des classifications bouddhistes.
Il y a des peurs utiles, voire salutaires, et d'autres dangereuses. Les unes sont de nature vertueuse, d'autres de nature non vertueuse.
Pour rappel :
On qualifie de "vertueux" ce qui est apte à susciter des résultats heureux, et de "non vertueux" ce qui ne peut provoquer que de mauvais résultats, expérimentés sous forme de souffrance.
Ainsi, la peur des souffrances des renaissances infortunées constitue la première cause de la prise de refuge en les Trois Joyaux. Elle est bénéfique.
La peur des maux du samsara est nécessaire pour développer le renoncement, mais aussi la compassion.
Pensons aussi à des facteurs mentaux vertueux tels que "la honte" et "la gêne", qui retiennent d'agir mal, au fond de peur de choquer ou blesser les autres, et de perdre leur considération.
A nouveau, ce genre de peur est des plus utiles.
Le respect comporte des aspects de crainte, c'est à dire de peur.
Avoir peur de mal faire, ou d'oublier, ou de se tromper, etc. : c'est sans doute en lien avec l'ignorance, mais ce n'est pas forcément non vertueux, loin de là.
A l'inverse, il y a les peurs inspirées par l'attachement, ou par l'aversion, bien sûr par l'ignorance, ou encore par "l'autochérissement" (égocentrisme). Inutile de préciser que cette fois, on est dans le registre négatif.
Mais j'ai bien ... peur de ne pas être capable de faire le tour de la question. Toutes mes excuses.
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