Continuons un peu avec les joies des mots apparemment faciles, mais justement tellement simple qu'ils en sont trompeurs.
Prenons aujourd'hui l'exemple de ce terme continuellement utilisé dans le contexte du bouddhisme : voie, ou encore chemin, ou encore sentier.
Oui, j'ai laissé "terme" au singulier, délibérément, car les trois traductions française rendent le même mot : lam (tib.) ; mârga (skt).
Cf. Vérité du chemin.
Faisant fi des arguties oiseuses, laissons de côté les emplois profanes de ce(s) mot(s) - sans pour autant les oublier lors des débats et réflexions.
Dans les traités sur les terres et les chemins, nous retrouvons nos listes d'équivalents bien pratiques pour cerner les diverses facettes de ce dont on parle.
Sont synonymes de "voie" (lam) : terre (sa) ; voie de libération (thar lam) ; sagesse supérieure (ye shes) ; connaissance supérieure (mkhyen pa) ; réalisation (mngon rtogs) ; Mère (yum) ; véhicule (theg pa).
Dans tous les cas, "voie" et ses équivalents désignent des phénomènes de nature mentale concourant à l'Eveil résultant d'eux.
Et comme souvent dans le bouddhisme, le même terme s'applique aussi bien à l'ensemble qu'à la partie :
Selon les contextes, "voie" peut donc évoquer l'ensemble des qualités qui culminent en l'Eveil de Bouddha, inclus, mais aussi n'importe laquelle de ces qualités, qu'elles relèvent de la méthode ou de la sagesse. Toutes appartenant bien évidemment à la catégorie "esprit", en tant que "perceptions" (vous vous souvenez que, de par chez nous, les perceptions ne sont pas que cognitives. L'amour comme la compassion, mais aussi la torpeur ou encore l'ignorance, sont autant de perceptions, en tant que "sujets" appréhendant un objet - bien ou mal, ceci étant une autre question).
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