Il y a 70 ans, le 10 décembre 1948,
la Déclaration universelle des droits de l'homme était adoptée à Paris, par les 48 membres constituant à l'époque l'assemblée générale des Nations Unies.
Ce fut une bonne chose, certes, et une grande avancée sur le plan de la pensée. Je formule des vœux sincères et ardents pour que ce texte soit un jour partout appliqué sur le terrain, puisque telle est sa vocation.
Car le titre commence bien, n'est-ce pas, par ces mots très puissants : "LA" déclaration "UNIVERSELLE".
Cette affirmation catégorique d'universalité m'amène à réfléchir aux liens que je pourrais, ou non, discerner entre ladite déclaration et le bouddhisme, ou plus exactement ce que je connais du bouddhisme, c'est-à-dire pas grand chose : une goutte d'eau tirée d'un océan infini.
Bien évidemment, dans les traités bouddhistes, quand un mot susceptible d'être traduit par "droit" est employé, c'est avec le sens de "autorisation / permission". Pas celui de "prérogative" (par naissance ou par statut). Mais au-delà des mots, qu'en est-il du sens, et de la pensée ?
Le Bouddha recommande d'affaiblir l'ego, voire de l'oublier. En parallèle, il ne cesse d'inciter ses disciples à assumer leur
responsabilité et à se prendre en mains.
Quid de la notion de "droit" ? Pourquoi pas, s'il s'agit des
droits d'autrui, ou de manière générale de tout être vivant.
Un axiome de base du bouddhisme est en effet que
tout être (pas seulement humain)
est digne de respect.
Et au fond, observer l'éthique revient à respecter les droits légitimes d'autrui - même si on n'utilise pas ce terme de "droit".
Notons que respecter autrui implique entre autres de respecter son cadre de vie, à savoir la nature. Dans plusieurs soutras, le Bouddha souligne donc qu'il faut éviter de polluer le sol, l'eau, etc. Ah ! Que ne l'avons-nous écouté !
Un autre axiome est que tout être recèle un
potentiel quasiment infini, en métalangage "nature de Bouddha" : tout être finira par atteindre la libération et l'Eveil.
Mais ce n'est pas un "droit" ; c'est une faculté. :-)