Le Bouddha n'incite pas à la crédulité, loin de là, lui qui répétait à ses disciple :
" Ô Moines lettrés, ô disciples d'aujourd'hui et de demain ! Examinez
toujours mes paroles avec soin et ne les retenez que si, à l'analyse,
elles vous paraissent fondées. Mais n'acceptez jamais aucun enseignement
par simple respect pour moi !"
Comment faire la part des choses ?
La philosophie bouddhiste propose quatre instruments de mesure, quatre principes de fiabilité (rton pa bzhi) :
1 Gang zag la mi rton / chos la rton
2 Tshig la mi rton / don la rton
3 Drang don la mi rton / nges don la rton
4 Rnam shes la mi rton / ye shes la rton
En français, ça donne quelque chose du genre :
1 Ne pas se fier à l'individu ; se fier au dharma (à ce qu'il énonce).
2 Ne pas se fier aux mots (au style) ; se fier au sens.
3 Ne pas se fier au sens littéral ; se fier au sens réel.
4 Ne pas se fier aux consciences (ordinaires) ; se fier à la sagesse supérieure.
Ainsi, selon le bouddhisme, affirmer péremptoirement :
"C'est vrai parce que c'est Untel qui l'a dit !" n'est pas pertinent. Il est plus judicieux de s'intéresser au contenu de son
discours et de vérifier s'il est ou non exact et utile. Des paroles
magnifiques s'avèrent parfois creuses.
En particulier, ce n'est pas parce quelqu'un est connu, très sympathique
ou qu'il est d'une haute lignée qu'il faut forcément gober la moindre
de ses paroles. Y compris s'il s'agit d'un lama renommé !
N'oublions pas que Bouddha a exhorté
ses auditeurs à l'esprit critique même envers lui :
Ô
moines et érudits, de même que l'orfèvre éprouve l'or
En
le chauffant, le coupant et le frottant,
N'acceptez
pas ma parole
Par simple
respect, mais après l'avoir examinée.
Le suivre au moins
sur ce point protégerait du fanatisme, du sectarisme, et plus simplement
encore de la crédulité.