Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
mercredi 30 décembre 2009
Le non attachement
Selon vous, envers quoi un bodhisattva va-t-il prioritairement cultiver le non attachement ?
Les trois racines vertueuses
- le non attachement ('dod chags med pa)
- la non irritation (zhe sdang med pa)
- la non ignorance (gti mug med pa).
Précisons que le "renoncement" constitue un aspect du non attachement, et l'amour une facette de la non irritation.
De même que la compassion relève du facteur vertueux dénommé "la non méchanceté" (ou si vous préférez, "la non malveillance).
Quant à la non ignorance, elle ne doit pas être confondue avec la sagesse.
Bien qu'elles partagent les mêmes objets, elles diffèrent quant à leur aspect et leur fonction.
° Tandis que la sagesse, facteur dynamique, distingue son objet des autres, la non ignorance consiste en la simple absence d'obscurité à propos de lui.
° La sagesse dissipe les doutes ; la non ignorance évite de s'engager dans des conduites regrettables.
Tout ce vocabulaire vous surprend un peu ?
C'est que le bouddhisme emploie souvent l'approche par la négative : certains phénomènes sont bien plus facile à cerner en procédant par élimination (de ce qu'ils ne sont pas) qu'en s'escrimant à les décrire. C'est le cas de la vacuité.
Mais déjà en ce qui concerne, disons, "le non attachement", essayons de voir la nuance apportée par l'expression négative. Les implications pratiques seraient des plus utiles, au quotidien.
Tout cela pour dire que, parmi les bonnes résolutions du Jour de l'An, il ne serait pas si mal de faire figurer, et en place d'honneur, ces trois racines vertueuses...
La mémoire
- Eviter l'oubli, dites-vous ?
Non, car ça, c'est la définition même : non oubli (brjed med pa) = mémoire.
Selon Asanga*, la fonction de la mémoire est d'empêcher la distraction.
Eh bien, c'est pas au point.
Surtout en ces périodes dites de "fêtes".
* Cf. Abhidharmasamuccaya
lundi 28 décembre 2009
Dépression
Et le danger est sans doute aggravé en ces périodes de "fêtes", où l'isolement est d'autant plus douloureux.
C'est peut-être le moment adéquat pour regarder ce film que m'avait indiqué Ariane (merci beaucoup) :
Emission de France 2 « Guérir autrement de la dépression » mai 2009
samedi 26 décembre 2009
Châlet des chats
L'association "le châlet des chats" a besoin d'aide. Notamment, elle va devoir couvrir les frais entraînés par un déménagement début février.
jeudi 24 décembre 2009
Noël
Puissent les valeurs véhiculées par Noël se diffuser en tous lieux et imprégner tous nos us et coutumes.
Puissent l'amour et le respect de l'autre régner en maîtres.
Puisse la paix intérieure naître en le coeur de chacun pour fonder la paix extérieure.
mardi 22 décembre 2009
Lha Gyalo
http://www.fabrice-hoffmann.com/faho/lhagyalo_hd.html
Un grand merci à Hélène de m'avoir envoyé ce lien.
La Vie du Bouddha
Sur un site qui propose plusieurs livres à télécharger gratuitement , on trouve une Vie du Bouddha et de ses principaux disciples, qui a l'air d'être agréable à lire :
http://www.dhammadana.org/book/vbpd.pdf
Bonne lecture !
mercredi 16 décembre 2009
Frugalité
On raconte qu'autrefois, le Bouddha fut un jour invité, avec sa communauté, à déjeuner par deux personnes très riches.
A la fin du repas, le Bouddha se tourna vers les bhikshu et leur demanda : "A qui vaut-il mieux aujourd'hui dédier les mérites accumulés ?" Les moines répondirent : "Aux plus pauvres d'entre tous.", et le Bouddha dédia les mérites aux ... riches donateurs, en fait très misérables en raison de leur incapacité à se sentir jamais contents et satisfaits.
Une chose à la fois
bya mang byur gyi sna 'dren yin
"Abondance d'activités attire maints ennuis."
A afficher sans modération.
Deux qualités fondamentales
Ces qualités sont fondamentale, pour ne pas dire sine qua non, pour qui aspire au calme mental.
Cap ou pas cap ?
Cartes de voeux
MAIS attention aux cartes représentant des Bouddhas, ou plus généralement les Trois Joyaux !
Parce qu'en envoyer à des personnes qui, n'étant pas au courant, risquent de les manier sans aucune précaution pour finalement les jeter à la poubelle, ce n'est pas forcément très judicieux.
Même en tant que bouddhiste, on finit par être débordé et ne plus savoir où mettre photos et cartes postales représentant Bouddhas et Maîtres, comme par exemple Sa Sainteté le Dalaï Lama mis à toutes les sauces.
Bref, soyez gentils et ne nous amenez pas à accumuler de mauvais karma supplémentaires.
Cantonnez-vous aux cartes ordinaires, avec sapins et bonshommes de neige.
Pas à vendre
Et ce qui les symbolise.
C'est au point qu'en langue tibétaine, à propos des objets religieux tels que des statues ou thangka, il est inconvenant d'utiliser des termes vils. On n'achète pas une statue ; on l'invite !
D'ailleurs, autrefois, les artistes dignes de ce nom ne "vendaient" pas leurs oeuvres, au sens qu'ils ne fixaient pas de prix. Le bénéficiaire faisait un don, et si cela ne couvrait pas les frais engagés par l'artiste, c'était tant pis pour lui.
Quant à vendre des textes religieux pour faire du profit, c'était un véritable sacrilège.
Las, chez les Tibétains aussi, les traditions se perdent.
On voit même ici et là en vente des ouvrages sur lesquels figure pourtant la mention : "Non destiné à la vente" ("This book is strictly for free distribution, it is not to be sold").
Une excellente pratique consiste en effet à subventionner l'édition de livres destinés à être distribués gratuitement, en tant que don du Dharma. Malheureusement, certains n'hésitent pas à les commercialiser.
L'autel
Quand on en a la possibilité, il est bien d'avoir un autel, qui peut être très dépouillé : par exemple, une photo d'une statue du Bouddha Shakyamouni (ou une carte postale), devant laquelle on dispose une fleur, ou un fruit, ou une bougie, ou des biscuits, etc.
Si on a de la place et plein d'objets, et qu'on ne risque pas de choquer l'entourage, on peut bien sûr opter pour un autel plus élaboré.
Dans tous les cas, c'est la représentation du Bouddha qui doit être au centre, car il est la source de l'Enseignement dont nous bénéficions actuellement encore.
A mettre également en place d'honneur : les photos que nous aurions de nos propres Maîtres : ce sont eux qui nous apportent l'Enseignement.
Un texte, tel que le Soutra de la Sagesse, symbolisera le Joyau du Dharma, et un stupa le Joyau du Sangha.
Il va sans dire que le plus important, c'est l'état d'esprit.
Par exemple, se procurer une statue en or par foi et respect est sans doute excellent, mais si c'est pour jeter de la poudre aux yeux et faire des envieux, mieux vaut s'en tenir à des objets en matières plus ordinaires.
Le bon côté
J'apprends que x ou y me critique ou me calomnie ?
Eh bien, tant mieux. C'est tout bénéfice.
D'après Genlags, il n'y a pas meilleur rituel de longévité (zhabs brtan) que ça. Gratis et efficace. L'idéal, quoi.
mercredi 9 décembre 2009
Internet = danger
La jouissance des libertés individuelles est décidément un trésor précieux, et très rare. Quel dommage de ne pas savoir l'apprécier quand on a la chance d'en disposer.
Encore un Maître qui part
Il laisse de nombreux ouvrages dont un Dictionnaire bibliographique du Tibet et du bouddhisme tibétain en 13 volumes, que j'ai souvent consulté lorsque je préparais mémoires et thèse aux Langues' O. Il était le plus grand historien nyingmapa contemporain, je crois, et il a également rédigé de profonds traités sur la doctrine des "Anciens".
samedi 5 décembre 2009
Pratiquer à chaque instant
Et la manière de faire consiste à transformer chaque activité en pratique.
Vraiment chaque activité.
Voici ce qu'en disait Roland Rech (Zen Soto) lors d'une émissions des Voix bouddhistes ("Le monastère intérieur") :
C. Barry : « Alors dans le temple, au monastère, chaque instant est dédié à la pratique, et en préparant cette émission, vous m’avez dit : c’est la même chose à l’extérieur, y compris lorsque l’on mange, lorsqu’on va aux toilettes, lorsqu’on se lave, etc ».
Roland Rech : « Oui, par exemple, lorsque l’on rentre dans les toilettes, d’abord on change de chaussures, c’est vraiment respecter les lieux dans lesquels on marche, on ne rentre pas avec les mêmes chaussures dans les toilettes. On rentre, on fait gassho (gassho étant le salut) et on allume un bâton d’encens. Ça veut dire vraiment être un avec soi-même, un avec le lieu et un avec ce que l’on fait, et ensuite faire ses besoins comme une activité de pratique c’est à dire de concentration, on dit souvent ne pas faire à côté du trou pour les hommes, et faire attention à ce que l’on fait, laisser lieux extrêmement propres et être vraiment dans une bonne posture à ce moment là, c’est comme si on était sur un zafu (coussin de méditation) ».
vendredi 4 décembre 2009
Interludes
Ils mettent en scène des "maîtres" un tantinet charlatans, ou encore des oracles ou médiums qui énoncent doctement des prédictions du genre : "En été, le temps sera chaud. En hiver, de la neige tombera."
Humour ô combien salutaire !
Soupapes de sécurité
Mais des soupapes de sécurité (si vous me permettez l'expression) ont été prévues, en tout cas dans les monastères tibétains.
Ainsi, deux fois par an, au Nouvel An et à la fin de la retraite d'été, les moines lambda ont la licence de brocarder les éventuels "menus travers" des supérieurs et autres responsables - Abbé, maître de discipline, intendants, etc.
Il est permis de faire éclater de rire toute la communauté à la condition de n'accuser personne directement et de façon blessante.
jeudi 3 décembre 2009
Mantra de Je Tsongkhapa
En fait, pour invoquer son propre Maître, il est possible de créer un mantra en traduisant son nom en sanskrit et en l'encadrant des syllabes germes adéquates.
Dans le cas de Je Rinpoche, cela donne :
OM AH GURU VAJRADHARA SUMATI KIRTI SIDDHI HUNG
En général, les Tibétains prononcent de la manière suivante :
OM AH GURU BENZA DHARA SUMATI KIRTI SIDDHI HUNG
Ganden Namchö 2009
Pour rappel : le Ganden Namchö est la commémoration du passage en nirvana de Je Rinpoche, c'est à dire Je Tsongkhapa, fondateur du monastère de Ganden (dGa' ldan) et partant de l'école des dGa' ldan pa, également connus sous les noms de dGe lugs pa (prononcé guélougpa : "Vertueux"), ou encore de bKa' gdams gsar ma ba (c'est à dire "Nouveaux Kadampa"), et ce donc depuis le début du XVème siècle, le monastère de Ganden ayant été fondé en 1409.
Pourquoi "Nouveaux Kadampa" ? Par rapport aux "Anciens", depuis Atisha et Dromtönpa jusqu'à Je Rinpoche, lequel s'inscrit fidèlement dans la tradition issue d'Atisha tout en lui adjoignant des lignées de transmissions reçues des écoles (Sa skya, bKa' brgyud, Bu lugs, etc.)
Que faire ? Par exemple :
- allumer des lumières (sous n'importe quelle forme) ;
- réciter le "miktséma" - dmigs brtse ma -, en hommage à Je Rinpoche ;
- réciter le Ganden lhagyama (dGa' ldan lha brgya ma), guruyoga invoquant Je Rinpoche ;
- lire une biographie de Je Rinpoche et formuler des voeux pour suivre ses traces.
+ souhaiter la Bonne Année aux amis mongols bouddhistes - qui depuis des siècles célèbrent à cette occasion la nouvelle année.
L'interdépendance
Les philosophes madhyamika prasangika élargissent le champ aux existants non-composés également. Ainsi la vacuité dépend-elle - du sujet qui l'appréhende, - de la dénomination qui lui est attribuée, - et surtout de sa base de référence.
Car il n'est point de "vacuité absolue" (et indépendante). Toute vacuité est relative à une base, constituée par un quelconque existant (par ex, moi, la table, ou pourquoi pas la vacuité).
* Attention :Si l'interdépendance signifie que tout existant dépend d'autres existants, cela n'entraîne aucun cas que tout existant dépendrait de tous les autres existants.
Que faire ?
C'est facile à comprendre.
C'est moins facile à appliquer.
Parce que, sur le terrain, on est rarement confronté à un choix entre "blanc" et "noir". On est plutôt devant une riche palette de tons gris...
Un "truc" :
dans la mesure du possible, il faut privilégier le long terme par rapport au court terme.
C'est à dire, qu'il vaut mieux parfois faire mal sur le moment si c'est pour un mieux ensuite, plutôt que d'être doux (et laxiste) aujourd'hui, même si ça risque d'entraîner des catastrophes demain, ou après-demain.
Tous les éducateurs et médecins pratiquent ça au quotidien, ou devraient le pratiquer.