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jeudi 26 mai 2022

Les 4 Dharma de Gampopa

 

དྭགས་པོ་ཆོས་བཞི།

 

Les 4 Dharma de Gampopa (1079-1153)

 


1. བློ་ཆོས་སུ་འགྲོ་བར་བྱིན་གྱིས་བརླབས་ཏུ་གསོལ།

 

Afin que mon esprit s’oriente vers le Dharma, veuillez m’accorder votre bénédiction.   

 

2. ཆོས་ལམ་དུ་འགྲོ་བར་བྱིན་གྱིས་བརླབས་ཏུ་གསོལ།

 

Afin que ma pratique du Dharma devienne Voie (d’éveil), veuillez m’accorder votre bénédiction.   

 

3. ལམ་འཁྲུལ་པ་སེལ་བར་བྱིན་གྱིས་བརླབས་ཏུ་གསོལ།

 

Afin que la Voie dissipe toute perturbation (erreur) en mon esprit, veuillez m’accorder votre bénédiction.   

4. འཁྲུལ་པ་ཡེ་ཤེས་སུ་འཆར་བར་བྱིན་གྱིས་བརླབས་ཏུ་གསོལ།

 

Afin que mes perturbations mentales se transmuent en sagesse, veuillez m’accorder votre bénédiction.   

 

 

 

 

samedi 20 novembre 2021

Les 4 Enseignements de Gampopa


Accordez moi votre bénédiction afin que mon esprit se tourne vers le Dharma.

Accordez moi votre bénédiction afin que le Dharma me guide sur la voie.

Accordez moi votre bénédiction afin que le Dharma dissipe l’ignorance.

Accordez moi votre bénédiction afin qu’en mon  esprit, l’ignorance laisse la place à la sagesse.

mercredi 14 juillet 2021

Le bonheur de la pratique

Dans ses Cent mille Chants (traduction de Marie-José Lamothe - tome 2),
Jétsun Milarépa célèbre avec lyrisme les 12 bonheurs du  yogi.

Le yogi qui renonce à sa terre est heureux
Comme un condamné réchappé de son trou.

Le yogi qui perd le réflexe de saisir et juger est heureux
Comme un cheval libéré des entraves.

Le yogi qui habite la solitude est paisible
Comme une bête blessée tapie en son repaire.

Le yogi assuré de sa philosophie est heureux
Comme l’oiseau royal à l’assaut de l’azur.

Le yogi qui tout pénètre est heureux
Comme le vent vagabond dans les cieux.

Le yogi qui protège le vide radieux de son inspiration est heureux
Comme le pâtre dévoué au soin de ses brebis.

Le yogi que rien n’ébranle est heureux
A l’image du Mont Sumeru au centre du monde.

Le yogi qui n’interrompt pas son expérience est heureux
A l’image du flot continu des grands fleuves.

Le yogi qui refuse les devoirs est tranquille
A l’égal du cadavre dans un cimetière.

Le yogi qui ne régresse plus est beau
Comme la pierre métamorphosée par l’océan.

Le yogi qui tout embrase de ses reflets est beau
Comme le soleil à l’horizon.

Le yogi qui ne crée rien pour l’avenir est léger
Comme le palmier fraîchement taillé.

Bienfaiteurs, cette mélodie des douze bonheurs du yogi
Est un enseignement qui répond à vos questions.

dimanche 24 novembre 2019

Ecole des kagyüpa བཀའ་བརྒྱུད་པ་




Ecole des kagyüpa


Sens littéral
“Lignée orale”

Datation

Seconde diffusion – Xème siècle

Fondateurs

Dhagpo Kagyu
- Marpa (1012 – 1097) 
- Milarépa (1040)1123) 
- Dhagpo Lhaje Gampopa (1079–1153)
Shangpa Kagyu
Khyungpo Neljor (978-1127)

Particularités
·      École “nouvelle” – sarmapa
·      Union du Lamrim de l’école kadampa et du Mahamudra transmis par Milarépa
·      Enseignement principal : Mahamudra
·      L’école Kagyüpa a détenu le pouvoir politique de 1356 à 1642

Branches

 et leurs
chefs respectifs

Shangpa Kagyu
Chef désigné au “mérite” à chaque génération

Dhagpo Kagyu

Quatre sous-écoles, dont l’une resubdivisée en huit, dont trois présentes en France =>

Drikung Kagyü :      système par réincarnation                         
 - Drikung Rinpoche
Drukpa Kagyü :       système par réincarnation                         
 - Drukchen Rinpoche
Karma Kagyü :       système par réincarnation                            
 - Karmapa Rinpoche (NB la coutume de rechercher les “tülku”, “réincarnations” de maîtres antérieurs, a été initiée par le 1er Karmapa, Düsum Kyenpa (1110-1193) pour reconnaître son successeur)
+ 4 “régents” : Shamar Rinpoche, Taï Situ Rinpoche, Gyeltsab Rinpoche, Jamgön Kongtrül Rinpoche), hauts dignitaires chargés entre autres d’identifier le nouveau Karmapa après la mort du précédent

Grands personnages
Pagmodrupa (1110-1170) ; Pawo Tsuglag Trengwa, Gö Lotsawa

Présence en France
Nombreux centres, de tailles très diverses, affiliés à des maîtres des différents courants  : Karmapa Rinpoche, Kalu Rinpoche, Drikung Rinpoche, Drukchen Rinpoche, etc.

Divers

·      La plupart des congrégations de France sont actuellement d’affiliation kagyü.

·       Plusieurs centres de longues retraites (Auvergne, Dordogne)

·       Situation inédite : deux Karmapa au lieu d’un : situation provoquée par un  désaccord entre deux des quatre régents karma kagyüpa : Shamar Rinpoche et Taï Situ Rinpoche, lequel demanda au 14ème Dalaï Lama de procéder à une désignation.




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mardi 13 novembre 2018

Lama / tülku ou non

On entend parfois ce genre d'expression : C'est un grand Lama. Ce qui laisse à entendre que d'autres lama ne seraient pas si grands... Ce qui, je dois dire, me gêne un peu. Car sur quels critères se base-t-on pour de tels jugements ?

Prenons acte que cette expression existe et essayons de la comprendre.

Un grand Lama, c'est sans doute d'abord un pratiquant et un maître dont les qualités sont tellement évidentes qu'elles éblouissent les êtres ordinaires alentours, pourtant fortement aveuglés par leur ignorance et leurs voiles karmiques (n'oublions pas que, selon le bouddhisme, la perception de chaque être dépend somme toute plus de ses karma que des objets "extérieurs", au point que les cittamatrin nient jusqu'à l'existence des objets extérieurs à l'esprit).
Un grand Lama n'est donc pas obligatoirement un personnage riche ou d'un haut rang social. Souvent, d'ailleurs, il fuit les hochets de la notoriété profane. Pour prendre quelques exemples, citons Dromtönpa, Milarepa ou encore Ensapa.

Un grand Lama est-il toujours un haut dignitaire religieux, supérieur de moult communautés ?
Cela peut arriver, quand il le juge nécessaire. Mais c'est loin d'être systématique.
Bien des grands Lamas sont des anachorètes "asociaux". Rien de plus normal : ils prennent le contre-pied des conventions de ce bas-monde (ambitions, compétitions, pouvoir politique, richesses matérielles et autres vanités fondées sur l'intérêt personnel).
Notons au passage que tous les grands Lamas ne sont pas des moines - beaucoup sont laïcs. Et il se trouve même des femmes en leur sein (Cf. Machik Labdrön, qui n'est pas une exception unique) !

Quand même, ne peut-on concevoir une hiérarchie, avec par exemple en un le Dalaï lama, en deux le Panchen Lama, etc. ?
Ce genre de hiérarchie existe bien sûr, mais elle n'a de valeur que politique. Rien ne la justifie sur le plan spirituel : qu'est-ce qui permettrait d'affirmer qu'un Bouddha l'emporterait sur l'autre ? Idem pour leurs émanations. Car des émanations d'Avalokiteshvara, c'est qu'il y en a beaucoup, outre les Dalaï lama et les Karmapa.

De toute façon, pour le pratiquant, le Lama le plus important est son propre Maître, et personne d'autre.

Toute société éprouvant le besoin de règles et d'un cadre structuré, il était cependant inévitable que les Tibétains établissent une hiérarchie parmi les lama, en mettant au sommet ceux qui sont le plus en vue, c'est-à-dire ceux qui, au cours de l'histoire, ont eu le plus de contacts avec les gouvernants chinois ou mongols.
Chacun sait que le titre "dalaï lama" est d'origine mongole et a été décerné au 3ème du nom par le grand Khan de l'époque, lequel avec largesse a englobé les deux prédécesseurs immédiats.

Lors d'une cérémonie dans un temple tibétain, comment sont placés les lama (sauf quand exceptionnellement un Maître de caractère du genre de Dagpo Lama Rinpoche ou Tag-ri Rinpoche imposent l'application scrupuleuse des règles du Vinaya).
Les lama sont classés enfonction de cinq catégories :
1. Les rgyal sprul : incarnations de rois du Tibet.
2. Les ho thog thu : incarnations d'empereurs mandchous, de Dalaï lama et de Panchen Lama.
3. Les tshogs chen sprul sku
(les tulkou de la grande assemblée, c'est-à-dire du monastère entier tous collèges confondus) : lama réincarnés qui ont obtenu du gouvernement (contre le versement d'offrandes matérielles aux membres dudit gouvernement) le privilège d'être intronisés dans le temple principal du monastère, et non pas dans le temple d'un des collèges (comme c'est le cas des grva tshang sprul sku). Dans certains collèges comme Drepung Loseling, la hiérarchie interne parmi les tshogs chen sprul sku est basée sur le montant des dons effectués par le lama lors de son intronisation.
4. Les Khri sprul : incarnations de Ganden Tripa (le rang qui leur est concédé démontre assez clairement que les critères retenus ne sont guère d'ordre spirituel).
5. Les mkhan sprul : incarnations d'abbés, notamment d'abbés des trois "piliers" : Sera, Drepung et Ganden (même remarque que ci-dessus).

dimanche 20 mai 2018

Le burn-out n'épargne pas les moines

Ne serait-on pas en période de dégénérescence, entre les bouddhistes occidentaux accusés de pervertir le vrai bouddhisme par ... des non-bouddhistes occidentaux - plus royalistes que le roi -, et des moines japonais en burn-out qui portent plainte pour harcèlement contre leurs "employeurs", cad, je suppose, les supérieurs du monastère ?

Ah ! si Jétsun Milarepa était notre contemporain, voilà qui lui aurait sans doute inspiré de percutants chants mystiques !

Au Japon, un moine en burn-out porte plainte contre ses employeurs ...

lundi 10 octobre 2016

Démons, compassion, sagesse et prise de refuge

 Le célèbre yogi Jétsun Milarépa (1052-1135) ne s'est jamais laissé impressionner par les "démons", simples projections d'un esprit encore voilé par les facteurs perturbateurs.

Le Bouddha énumère quatre catégories de démons (mara), dont trois intérieurs :
* démons des agrégats souillés (par les klesha)
* démons des klesha eux-mêmes
* démon de la mort (subie sous le pouvoir des karmas et des klesha) - il faut et il suffit de vaincre les démons des klesha. 
* démons en tant que "fils des dieux", victimes de leurs klesha, et tout particulièrement de la distraction, qui sont des objets de compassion et d'amour, en suivant l'exemple du Bouddha Shakyamouni quand il a repoussé les armes des démons en méditant l'amour envers eux.

Dans plusieurs chants mystiques, Jétsun Milarépa relate où et comment, avec compassion, il a pacifié des esprits qui effrayaient les gens du cru, et il les a souvent assignés à des missions de déités protectrices (srung ma), chargées d'aider et protéger les pratiquants sincères.

Prendre les démons pour des démons, voilà le danger.
Savoir qu’ils n’existent pas, voilà le chemin.
Les comprendre « tels qu’ils sont », voilà la délivrance.
Les reconnaître comme père et mère, voilà leur fin.
Les admettre comme création de l’esprit
Et ils se changent en ornement.

(Extrait de La vie, les cent mille chants, Dans les pas de Milarépa ; Marie-José Lamothe)

Qui a réalisé la vacuité, ne saisit plus aucun objet comme réel.
Qui a réalisé la vue pure, perçoit tout objet sous l'aspect de la déité tutélaire (yidam) et de son environnement.

En deçà, qui prend sincèrement refuge en les trois Joyaux n'a plus rien à craindre des esprits ou autres êtres sinon hostiles.
Cf. bienfaits de la prise de refuge

Voilà qui (re)donne une lueur d'espoir en ces temps pré-électoraux, où l'un cherche à diaboliser l'autre, et réciproquement.

samedi 20 février 2016

Les douze significations de l’esprit, selon Milarépa

Je me prosterne aux pieds du Lama sacré.
Bienfaiteurs qui désirez réaliser la nature de l’esprit,
Si vous pratiquez, agissez ainsi :

La foi, l’érudition, la noblesse
Sont l’arbre de vie de l’esprit.
Une fois planté, il est facile à consolider.
Si vous le soignez, vous réussirez.


Le détachement, le renoncement, la clairvoyance
Sont l’armure de l’esprit.
Une fois revêtue, elle est légère et résistante.
Si vous la portez, vous réussirez.

La méditation, l’enthousiasme, la patience,
Sont l’étalon de l’esprit.
Une fois lancé, il s’échappe rapidement.
Si vous l’enfourchez, vous réussirez.

La connaissance de soi, la lucidité, le ravissement
Sont le fruit de l’esprit.
Une fois cultivé, il mûrit et revigore.
Si vous le semez, vous réussirez.

Inspiré par son cœur, le yogi a chanté
Ces douze significations de l’esprit.
Bienfaiteurs, ne manquez pas d’exercer votre foi !

Extrait du chapitre 6 du premier Tome des Cent mille Chants de Milarépa
Traduit du tibétain par Marie-José Lamothe
Editions Fayard.

samedi 23 janvier 2016

Chant des quatre abandons - Milarepa

O excellente Peldarboum !
Vous qui êtes riche de foi, écoutez
La route sera plus longue dans la vie future,
Avez-vous entamé les apprêts du voyage ?
Si vous n'avez pas commencé les provisions,
Je vous prie de donner, avec générosité
L'adversaire joue le rôle d'un dogue nommé avarice.
On l'attache à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi avarice ?
Si oui, laissez-le tomber !

O excellente Peldarboum
Les ténèbres seront plus noires dans la vie future,
Avez-vous entamé les préparatifs d'éclairage ?
Si vous n'avez pas prévu de lampe,
Je vous prie de méditer car là est la lumière.
L'adversaire est ce sommeil des morts que l’on nomme ignorance.
On l'utilise à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ignorance ennemie ?
Si oui, débarrassez-vous-en !

O excellente Peldarboum !
La frayeur sera plus grande dans la vie future.
Avez-vous entamé l’appareil d'une escorte ?
Si vous n'avez pas organisé de convoi,
Je vous prie d'agir selon la Doctrine divine.
L'adversaire qui pose les objections a pour nom famille.
Il s'attache à être utile mais apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi famille ?
Si oui, abandonnez-le !

O excellente Peldarboum !
Le chemin sera étroit et hasardeux dans la vie future.
Avez-vous commencé d'épargner pour une monture ?
Si vous n'avez pas prévu de coursier,
Je vous prie de montrer hardiesse et énergie.
L'adversaire est cet imposteur que l'on nomme paresse.
On l'attache à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi indolence ?
Si oui, bannissez-le ! 

Extrait  des Cent Mille Chants de Milarépa
Traduit du tibétain par Marie-José Lamothe
Editions Fayard

vendredi 13 mars 2015

Le chant des douze significations de l’esprit - Milarepa

Je me prosterne aux pieds du Lama sacré.
Bienfaiteurs qui désirez réaliser la nature de l’esprit,
Si vous pratiquez, agissez ainsi :

La foi, l’érudition, la noblesse
Sont l’arbre de vie de l’esprit.
Une fois planté, il est facile à consolider.
Si vous le soignez, vous réussirez.

Le détachement, le renoncement, la clairvoyance
Sont l’armure de l’esprit.
Une fois revêtue, elle est légère et résistante.
Si vous la portez, vous réussirez.

La méditation, l’enthousiasme, la patience,
Sont l’étalon de l’esprit.
Une fois lancé, il s’échappe rapidement.
Si vous l’enfourchez, vous réussirez.

La connaissance de soi, la lucidité, le ravissement
Sont le fruit de l’esprit.
Une fois cultivé, il mûrit et revigore.
Si vous le semez, vous réussirez.

Inspiré par son cœur, le yogi a chanté
Ces douze significations de l’esprit.
Bienfaiteurs, ne manquez pas d’exercer votre foi !

Extrait du Chapitre 6 du premier Tome des Cent Mille Chants de Milarépa
Traduit du tibétain par Marie-José Lamothe
Editions Fayard.

mardi 10 mars 2015

Chant des quatre abandons - Milarepa


O excellente Peldarboum !
Vous qui êtes riche de foi, écoutez
La route sera plus longue dans la vie future,
Avez-vous entamé les apprêts du voyage ?
Si vous n'avez pas commencé les provisions,
Je vous prie de donner, avec générosité
L'adversaire joue le rôle d'un dogue nommé avarice.
On l'attache à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi avarice ?
Si oui, laissez-le tomber !

O excellente Peldarboum
Les ténèbres seront plus noires dans la vie future,
Avez-vous entamé les préparatifs d'éclairage ?
Si vous n'avez pas prévu de lampe,
Je vous prie de méditer car là est la lumière.
L'adversaire est ce sommeil des morts que l’on nomme ignorance.
On l'utilise à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ignorance ennemie ?
Si oui, débarrassez-vous-en !

O excellente Peldarboum !
La frayeur sera plus grande dans la vie future.
Avez-vous entamé l’appareil d'une escorte ?
Si vous n'avez pas organisé de convoi,
Je vous prie d'agir selon la Doctrine divine.
L'adversaire qui pose les objections a pour nom famille.
Il s'attache à être utile mais apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi famille ?
Si oui, abandonnez-le !

O excellente Peldarboum !
Le chemin sera étroit et hasardeux dans la vie future.
Avez-vous commencé d'épargner pour une monture ?
Si vous n'avez pas prévu de coursier,
Je vous prie de montrer hardiesse et énergie.
L'adversaire est cet imposteur que l'on nomme paresse.
On l'attache à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi indolence ?
Si oui, bannissez-le !

vendredi 23 janvier 2015

Milarepa (film)



Vidéo postée le 2 février 2014 par Sangay Dorjee

lundi 11 janvier 2010

Milarepa

La vie de Milarepa mise en scène par Sa Sainteté Karmapa, après le Mönlam 2009 à Bodhgaya

(cliquer deux fois sur le lien ci-dessous)* :

http://picasaweb.google.com/monlam.picture/MilarepaPerformance#slideshow/5423932511797304802

* Merci à JP d'avoir envoyé ce lien

mercredi 4 novembre 2009

Milarépa : Projection-débat


Présentation du film Milarépa de Neten Chokling,

en présence du Vénérable Dagpo Rinpoché

Projection-débat samedi 7 novembre 2009 à 11 heures 15



au cinéma l'Arlequin, 76 rue de Rennes, Paris VIème, métro Saint Sulpice.

mercredi 24 décembre 2008

Foi et attachement

Foi et attachement sont des facteurs mentaux radicalement distincts. Rien de plus évident.
Encore que ... Parfois, on se pose des questions. Car les symptômes extérieurs peuvent étrangement se ressembler.

Quelques petits "trucs" pour s'y retrouver (merci, ô Asanga, pour vos définitions dans l'Abhidharmasamuccaya) :
- La foi est toujours vertueuse ; l'attachement jamais.
- L'attachement porte exclusivement sur des phénomènes "souillés", c'est-à-dire en lien avec les facteurs pertubateurs.
- L'attachement a tendance à décliner ; la foi a vocation à croître.
- L'attachement est cause de souffrance ; la foi est source de bonheur.

Peut-on éprouver de l'attachement pour un Bouddha ?
Eh bien non, car par définition un Bouddha ne relève pas de la catégorie des "phénomènes souillés" !

Peut-on éprouver de l'attachement pour un Maître ?
Pas davantage, et ce, pour les mêmes raisons. S'il s'agit d'un Maître authentique, bien évidemment.

Dans ma jeunesse chaque jour plus lointaine (mais si), je choisis de faire porter mon mémoire de maîtrise de tibétain sur Dromtönpa - sa vie, son oeuvre. Car j'aime infiniment Dromtönpa, je l'avoue. En tout bien tout honneur, et toute foi !
Le jour de la soutenance, l'un des membres du jury (une vénérable orientaliste, viscéralement communiste par ailleurs) me lança donc : "On sent que vous êtes amoureuse de votre personnage."

Cela me choqua sur le coup. Aujourd'hui, je lui trouve des circonstances plus qu'atténuantes.
Car quand on est empli de foi pour le Maître, aux yeux des profanes, cela peut effectivement ressembler à un coup de foudre.

Quand Jetsun Milarepa entendit pour la première fois prononcer le nom de Marpa Lotsawa, les larmes lui montèrent aux yeux, tous ses poils se hérissèrent sur son corps et il fut pris de tremblements.
Quelques années auparavant, quand Dromtönpa avait pour la première fois entendu prononcer le nom d'Atisha, il avait réagi exactement de la même manière.

En résumé, honni soit qui mal y pense.

mardi 4 mars 2008

Pha Dampa Sangye

Un des Chants mystiques de Jetsun Milarepa relate sa rencontre avec le grang yogi indien, Pha Dampa Sangyè, maître notamment de Machik Labdrön.

Pha Dampa Sangyé séjourna plusieurs fois au Tibet, notamment dans la région de Ding-ri, à l'ouest, et c'est à l'adresse des habitants de Ding-ri qu'il énonça les précieux conseils connus sous le nom de "testament spirituel".

Pour vous donner un ou deux exemples :
Pha yul rigs drug sems can spyi mthun la / Nga dang bdag tu ma 'dzin ding ri ba
La terre natale est propriété commune à tous les être des six classes (du samsara) ;
Ne vous l'appropriez pas comme étant "vôtre", gens de Ding-ri !

Nor rdzas sgyu ma lta bu'i g.yar po la / ser sna'i mdud pas ma bcings ding ri ba
Biens et richesses sont juste comme des emprunts illusoires ;
Ne vous laissez pas lier par le noeud de l'avarice, gens de Ding-ri !

lundi 14 janvier 2008

Les grands Lama

On entend souvent ce genre d'expression : C'est un grand Lama. Ce qui laisse à entendre que d'autres lama ne seraient pas si grands... Ce qui, je dois dire, me gêne quelque peu. Car sur quels critères se base-t-on pour de tels jugements ?

Comme on ne va refaire le monde à nous seuls (même les Bouddhas ne peuvent accomplir le bien de celui qui n'y met pas du sien), prenons acte que cette expression existe et essayons de la comprendre.

Un grand Lama, c'est sans doute d'abord un pratiquant et un maître dont les qualités sont tellement évidentes qu'elles éblouissent les êtres ordinaires alentours, pourtant fortement aveuglés par leur ignorance et leurs voiles karmiques (n'oublions pas que, selon le bouddhisme, la perception de chaque être dépend somme toute plus de ses karma que des objets "extérieurs", au point que les cittamatrin nient jusqu'à l'existence des objets extérieurs à l'esprit).
Un grand Lama n'est donc pas obligatoirement un personnage riche ou d'un haut rang social. Souvent, d'ailleurs, il fuit les hochets de la notoriété profane. Pour prendre quelques exemples, citons Dromtönpa, Milarepa ou encore Ensapa.

Un grand Lama est-il toujours un haut dignitaire religieux, supérieur de moult communautés ? Cela peut arriver, quand il le juge nécessaire. Mais c'est loin d'être systématique. Bien des grands Lamas sont des anachorètes "asociaux". Rien de plus normal : ils prennent le contre-pied des conventions de ce bas-monde (ambitions, compétitions, pouvoir politique, richesses matérielles et autres vanités fondées sur l'intérêt personnel).
Notons au passage que tous les grands Lamas ne sont pas des moines - beaucoup sont laïcs. Et il se trouve même des femmes en leur sein (Cf. Machik Labdrön, qui n'est pas une exception unique) !

Quand même, ne peut-on concevoir une hiérarchie, avec par exemple en un le Dalaï lama, en deux le Panchen Lama, etc. ?
Ce genre de hiérarchie existe ô combien, mais elle n'a de valeur que politique. Rien ne la justifie sur le plan spirituel : qu'est-ce qui permettrait d'affirmer qu'un Bouddha l'emporterait sur l'autre ? Idem pour leurs émanations. Car des émanations d'Avalokiteshvara, c'est qu'il y en a beaucoup, outre les Dalaï lama et les Karmapa.

De toute façon, pour le pratiquant, le Lama le plus important est son propre Maître, et personne d'autre.

Toute société éprouvant le besoin de règles et d'un cadre structuré, il était cependant inévitable que les Tibétains établissent une hiérarchie parmi les lama, en mettant au sommet ceux qui sont le plus en vue, c'est-à-dire ceux qui, au cours de l'histoire, ont eu le plus de contacts avec les gouvernants chinois ou mongols.
Chacun sait que le titre "dalaï lama" est d'origine mongole et a été décerné au 3ème du nom par le grand Khan de l'époque, lequel avec largesse a englobé les deux prédécesseurs immédiats.

Lors d'une cérémonie dans un temple tibétain, comment sont placés les lama (sauf quand exceptionnellement un Maître de caractère du genre de Dagpo Lama Rinpoche ou Tag-ri Rinpoche imposent l'application scrupuleuse des règles du Vinaya).
Les lama sont classés enfonction de cinq catégories :
1. Les rgyal sprul : incarnations de rois du Tibet.
2. Les ho thog thu : incarnations d'empereurs mandchous, de Dalaï lama et de Panchen Lama.
3. Les tshogs chen sprul sku
(les tulkou de la grande assemblée, c'est-à-dire du monastère entier tous collèges confondus) : lama réincarnés qui ont obtenu du gouvernement (contre le versement d'offrandes matérielles aux membres dudit gouvernement) le privilège d'être intronisés dans le temple principal du monastère, et non pas dans le temple d'un des collèges (comme c'est le cas des grva tshang sprul sku). Dans certains collèges comme Drepung Loseling, la hiérarchie interne parmi les tshogs chen sprul sku est basée sur le montant des dons effectués par le lama lors de son intronisation.
4. Les Khri sprul : incarnations de Ganden Tripa (le rang qui leur est concédé démontre assez clairement que les critères retenus ne sont guère d'ordre spirituel).
5. Les mkhan sprul : incarnations d'abbés, notamment d'abbés des trois "piliers" : Sera, Drepung et Ganden (même remarque que ci-dessus).

vendredi 4 janvier 2008

Méditation sur l'impermanence

"Point ne t'apitoie sur toi
Regarde ton cadavre de visage
Les stèles de tes dents de temple enfui
Tes yeux grenouilles privés de mare
Au vent blanchi des chevaux - cheveux
rebelles comme le Destin
Le piège des nuages inonde ton âme
Le clapotis des passions tressaute comme un squelette
Dans la lande de poussière
La lune n'est qu'un appât
Etre le chat
Qui marche sur la muraille de neige
Entre le Vide et le Plus Vide encore"


Poème composé par André FABRE dans le TGV vers Perpignan, le 16.12.04
* * *
S'il est une notion importante dans le bouddhisme, c'est bien celle d'impermanence , comme vous le savez.
Quand j'ai lu ce poème rédigé par l'un de mes chers professeurs des Langues'O, le Professeur émérite André Fabre, me sont aussitôt revenus en mémoire des bribes de chants entonnés par Jetsun Milarepa, quand il raconte que c'est par peur de la mort qu'il s'est enfui dans la montagne pour méditer, mais que désormais la mort peut venir : il ne la craint plus. Ou encore quand Milarepa souligne le fait quelque peu désagréable que notre cadavre n'est jamais bien loin de nous : il n'est autre que notre corps, privé du souffle vital.

Je profite de l'occasion pour rendre hommage à mes maîtres et professeurs, depuis l'école maternelle à aujourd'hui, et je suppose, jusqu'à ma mort.
Quand j'entends parler beaucoup d'autres personnes, de tous âges, qui se plaignent amèrement du corps enseignant, j'ose en général à peine prendre la parole, car en ce qui me concerne, je n'ai pour ainsi dire que des bons souvenirs... J'ai eu, je le confesse, d'excellents professeurs, dévoués et compétents.
Déjà, la directrice de l'école maternelle ! Nous l'aimions tant que les grands du C.P. que nous étions devenus se précipaient souvent dès la cloche de midi pour traverser un parc et quelques rues, et avoir le temps de la saluer à la sortie de la Maternelle quelques minutes plus tard (les Mamans n'ayant pas forcément le don d'ubiquité, les décideurs avaient aménagé intelligemment les horaires).

Quant aux Langues'O, qu'en dire, sinon que c'est là que j'ai rencontré Rinpoche ? D'où mon attachement éperdu à cette noble institution.
En section de japonais également, nous avons eu des enseignants remarquables, Asiatiques ou Occidentaux : Messieurs Mori, Origas, Fujimori ou Ninomiya pour ne citer que quelques noms. Et Monsieur Fabre.
Ce dernier enseignait principalement la langue et la culture coréennes - ses spécialités- , mais aussi la linguistique et la littérature japonaise classique. Et à ses moments perdus, l'informatique. Je l'ai donc retrouvé plusieurs fois dans des registres assez variés. D'aspect réservé, voire timide, il ne pouvait dissimuler longtemps son profond sens de l'humour, qui transparut pour nous dès le premier trimestre dans ses choix de textes pour nous entraîner à l'austère phonétique.
A la retraite depuis quelques années, il est retourné dans sa région natale, mais reste extrêment actif : si j'ai bien compris, il enchaîne conférences et publications, sans pour autant omettre l'essentiel : poésie et spiritualité.

mercredi 5 décembre 2007

Prières et mélodies

Dans le bouddhisme, comme dans les autres religions, les textes et "prières" sont psalmodiés ou même chantés.

Chaque monastère tibétain a ainsi des mélodies qui lui sont propres. Elles ne sont pas des "créations artificielles" mais sont l'oeuvre d'un maître, d'un méditant, qui a entonné un chant lors d'une intense expérience spirituelles. Si le célèbre yogi Jetsun Milarepa a laissé des dizaines et des dizaines de chants mystiques qui sont très connus (des initiés), il est loin d'être le seul à avoir témoigné ou enseigné de cette manière.

Voilà pourquoi les maîtres insistent tant sur la nécessité de conserver et de transmettre les mélodies avec une scrupuleuse fidélité : si elles demeurent pures et authentiques, elles véhiculent la bénédiction de leur auteur, et au fond de tous les Bouddhas.

Pour prendre un exemple, les mélodies de Dagpo Datsang (tant appréciées de Sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama) viennent du 2ème Dalaï Lama, Gedun Gyatso, auquel on doit aussi les mélodies de deux autres monastères des environs : Chökhor Gyäl et Ngari Datsang. Gedun Gyatso fut en effet successivement abbé des trois communautés.

Dagpo Rinpoche nous expliquait encore l'autre jour qu'en fonction de l'âge du 2ème Dalaï Lama quand il dirigea les collèges, les tonalités varient notablement. Cela va de lignes très graves et très allongées à Chökhor Gyäl, où Gedun Gyatso résida dans sa jeunesse, à des lignes très aigües et même écourtées (la fin des vers n'est pas prononcée, faute de souffle) à Ngari Datsang où il termina sa vie. Son séjour à Datsang Datsang se situant entre ces deux époques, les mélodies du collège sont également intermédiaires. Le juste milieu, en quelque sorte...

lundi 15 octobre 2007

Fortuné, mais pas riche

Si vous vous intéressez au bouddhisme tel que pratiqué au tibet, vous connaissez probablement le nom du grand yogi Milarepa. Peut-être même avez-vous lu le récit de sa vie. En ce cas, vous aurez retenu que si Jetsun Milarepa fut riche en dons divers (dont celui de faire tomber la grêle sur les importuns...) puis en réalisations spirituelles, sur le plan matériel, il vécut dans un dénuement qui aurait été insupportable pour n'importe qui d'autre.

Mais fut-il un exemple unique dans l'histoire du boudhisme ?
Oh que non.

En Inde, les siddha (personnages d'un très haut niveau spirituel) vivaient en général de rien, et passaient pour des vagabonds inquiétants aux yeux des "gens bien".

Au Tibet, eh bien, on pourrait citer Ensapa, dépositaire de la lignée orale des gelugpa, dont on dit qu'il atteignit l'état de Bouddha en une vie.

A date plus récente, les deux Tuteurs de Sa Sainteté le Dalaï Lama ne roulaient pas sur l'or dans leur jeunesse, c'est le moins qu'on puisse dire. Au collège de Loseling, Ling Rinpoche était le plus mal attifé de tous les lama, et peut-être de tous les moines, relate sa biographie. Quant à la pitance, c'était pour le moins frugal. Quand Ling Rinpoche devait assurer son rang lors d'un événement officiel, son intendant faisait la tournée des autres lamas pour emprunter le nécessaire.

De son côté, Kyabje Trijang Rinpoche rivalisait avec Jetsun Milarepa en ce qui concerne les déboires familiaux et la captation d'héritage après la mort du chef de famille. Mais lui n'utilisa jamais les sortilèges... A ce propos, bien des années plus tard, lorsque des siens disciples le mirent en garde contre des ennemis susceptibles de chercher à faire usage de sorts contre lui, il répondit paisiblement : "'Si ces gens sont à un niveau inférieur au mien, ils ne pourront pas m'atteindre. S'ils sont à un niveau égal ou supérieur au mien, ils ne feront jamais rien qui puisse nuire à qui que ce soit. Ne vous faites donc pas de souci."
Il n'empêche que les années de vache maigre avaient parfois été pénibles, comme il le racontait au cours de ses enseignements : "Depuis que j'assume des fonctions de professeur auprès de Kundun, les invitations à déjeuner affluent, et je suis obligé d'en refuser la plupart, sinon je passerai mes journées à manger. Autrefois, quand mon estomac criait famine et que j'aurais tant voulu être convié à faire des prière chez quelqu'un pour profiter au moins d'un en-cas, personne, absolument personne ne faisait appel à moi. Comme quoi le samsara est bel et bien de la nature de la souffrance..."