mercredi 24 juin 2020

Politique et éthique



 Quand je songe à la vie des grands fondateurs de religion, j'ai l'impression qu'ils ont pour dénominateur commun d'être des sages non conformistes. Parce qu'ils délivrent un message par définition inédit, ils sont souvent qualifiés de "révolutionnaires". N'osent-ils pas remettre en question les dogmes et l'ordre établi ? Ainsi, le Bouddha, lui-même issu de la caste des guerriers, ignore superbement le système des castes et l’origine sociale de ses fidèles. En conséquence, il organise la communauté monastique de manière surprenante, pour ne pas dire scandaleuse aux yeux de ses contemporains. Par exemple, il applique  le critère d'ancienneté, pas par âge civil mais par date d'ordination. Les  décisions sont prises de préférence à l’unanimité, sinon à la majorité. Et, à peine six ans après la fondation de la communauté, et à peu près en même temps que le jaïnisme, le Bouddha ouvre les portes aux moniales. Ce qui est une grande première mondiale, toutes religions confondues ! Le Bouddha a également de nombreux disciples laïques, dont des rois et des ministres auxquels il adresse tout naturellement des conseils adaptés à leurs fonctions.  Il enseigne notamment que la pensée prévaut sur l’acte, qui est a priori neutre, et que  c’est elle qui lui donne une connotation bonne ou mauvaise. Ce qui signifie qu’une même activité, y compris politique, peut être positive, négative ou neutre, en fonction de la motivation qui la sous-tend.

C’est ainsi que le  Dasa-raja-dhamma, l’un des textes majeurs des Jataka[1],  énonce les dix devoirs d’un roi - mais je suppose que cela pourrait concerner tout aussi bien un président :
1. La générosité, qui suppose d’utiliser les biens et richesses au profit de la population, et non pour lui-même
2. Une éthique élevée 
3. L’abnégation, qui consiste à accorder la priorité à l’intérêt de la population 
4. L'honnêteté et l'intégrité
5. L’amabilité et la douceur
6. Un train de vie simple, sans luxe ni ostentation
7. L'absence de haine et de rancune
8. La non-violence
9. La patience, dont la capacité à supporter les critiques et insultes
10. Le souci de l’harmonie, en respectant la volonté populaire.

Un autre point important souligné par le Bouddha est la stabilité économique. Pour l’atteindre,  le Bouddha estime que la politique d'un état doit concourir à quatre objectifs :
1. La sécurité économique
2. La prospérité économique
3. L’absence de dettes
4. La moralité des mœurs et coutumes

Par ailleurs, le Bouddha lie la criminalité à la pauvreté, et conseille d’améliorer le sort de la population plutôt que de la réprimer. Dans un soutra intitulé Digha-Nikaya, il explique : … Du fait de l'absence de fourniture de biens pour les défavorisés, la pauvreté s'accroît ; l'accroissement de la pauvreté entraîne vol, violence, meurtre, mensonge, mauvaise conduite sexuelle, fausse opinion sur la vie, manque de respect à l'égard des autorités.
Dans Le Soutra de l’empereur universel, il décrit en détail comment le comportement inadéquat d'un roi conduit à une désintégration progressive de la société. Inlassablement, il préconise la voie du milieu, évitant les extrêmes de laxisme et de rigorisme.

Bien que remontant à plus de 2500 ans, les recommandations du Bouddha restent toujours d'actualité. Dans le même esprit mais au IIème siècle, dans un texte intitulé la Guirlande des avis au roi, le pandit Nagarjouna  propose également toute une série de conseils basés sur le bon sens et bien sûr la compassion. Miser sur l’instruction, en valorisant les enseignants et en leur fournissant les moyens matériels nécessaires. Mettre en place une justice qui vise à protéger la société, avec un système de peines modérées[2], excluant la peine de mort, la torture et la prison à perpétuité, car acculer quelqu’un au désespoir le rend potentiellement dangereux. Fournir aux prisonniers des conditions de vie décente, avec une nourriture correcte et l’accès aux soins. Prendre soin des voyageurs en aménageant de grands carrefours, des aires de repos où ils trouveraient à manger et à boire, et pourraient se faire masser. Réduire (Par ailleurs) les taxes au minimum.

Eh oui ! En ce début du XXIème siècle, que ce soit sur les plans philosophique, politique, économique ou social, les Enseignements du Bouddha ou de Nagarjouna conservent toute leur force et leur dimension avant-gardiste.
Puissent-ils un jour prochain se réaliser concrètement !




[1] Les Jataka sont des récits des vies antérieures du Bouddha Shakyamouni.
[2] De même que les fils indignes sont châtiés
Avec l’intention de les amender,
De même châtie avec compassion,
Sans aversion ni désir de richesses.

lundi 22 juin 2020

Interdépendance et non-soi


En philosophie bouddhique, il est communément admis que tous les phénomènes composés, ou encore impermanents, sont interdépendants, et le système madhyamika prasangika, professé par de grands maîtres tels que les Indiens Candrakirti et Atisha ou le Tibétain Jé Tsongkhapa, va jusqu’à poser que tous les connaissables, incomposés comme composés, sont interdépendants.

Oui, mais  quel sens accorder au terme « interdépendance » ? C’est un sujet passionnant, et qui peut permettre d’approcher les notions centrales de « non soi » et de « vacuité », c'est-à-dire d'absence d'existence inhérente, mais c’est aussi un sujet vaste et complexe qu’il serait impossible d’approfondir en quelques lignes.

En très résumé, les phénomènes composés sont interdépendants en ce sens qu’ils sont à la fois des résultats qui procèdent de leurs causes, et des causes générant des résultats. Par exemple, une pousse naît d'une graine fournie par une plante similaire antérieure et elle produit à son tour des graines, des fleurs, des fruits, etc.

De manière plus générale, tous les connaissables sont interdépendants, car ils dépendent au minimum du sujet qui les perçoit et de la dénomination qui les désigne. Pour exister en tant que table, le phénomène concerné dépend de ses matériaux et de ses fabricants, mais aussi du nom qui lui est attribué ainsi que du fait d'être perçu en tant que table : ce qui pour un être humain est une table en bois, est plutôt perçu comme de la nourriture par un ver à bois..

Quid des connaissables incomposés, c'est-à-dire non issus de causes et de conditions.
Prenons l'exemple du "non-soi" (anatman en sanskrit ; anatta en pali).
Le non-soi est un concept philosophique. Il n'est pas une entité indépendante car il dépend de son nom et de l'esprit qui le conçoit. En outre, il est par définition relatif à un objet référent, qui peut être n'importe quel connaissable envisagé sous l'angle qu'il est dénué de nature propre. Enfin, qui dit connaissable, dit perception, sachant que toute perception comporte une interaction entre le sujet percevant (l'esprit et la personne) et l'objet perçu. Donc, le non-soi est interdépendant. CQFD

Attention ! Si les connaissables sont ainsi interdépendants, néanmoins tout ne dépend pas de tout et de n’importe quoi ! Tout phénomène apparaît des causes et conditions qui lui sont relatives, et en aucun cas de TOUTES les causes et conditions. Comme le dit le bon sens populaire, les chats ne font pas des chiens. Les pommiers donnent des pommes, et non des oranges. Les karmas positifs donnent de bons résultats bénéfiques, et les karmas négatifs de mauvais résultats, et jamais l'inverse.

samedi 20 juin 2020

Les 37 pratiques de bodhisattva


Les geshe kadampa sont réputés entre autres pour leurs enseignements limpides, fondés sur l'expérience. Parmi eux, Gyälsè Thogmé Zangpo (1295-1369) a composé une instruction à propos des 37 pratiques de bodhisattva. Comme dans tout lamrim, cela commence par une exhortation
 
Namo Lokeshvara

Tout en voyant que les existants sont tous dénués d'apparition et disparition,
Avec ardeur, vous vous consacrez au bien des êtres ;
Maîtres suprêmes et Protecteur Avalokiteshvara,
Avec respect je vous rends continument hommage par les trois portes.

Les parfaits Bouddhas, sources de bienfait et bonheur,
Naissent de l'accomplissement du sublime Dharma.
Comme cela suppose de savoir le mettre en pratique,
J'exposerai ici les pratiques des bodhisattvas.

1. En cette occasion où tu as un précieux corps humain, vaisseau si difficile à obtenir, écouter, réfléchir et méditer jour et nuit sans distraction en vue de libérer toi-même et autrui de l’océan du samsara, est agir en bodhisattva.

2. Quand envers les proches, les flots d'attachement t'emportent, qu'envers les ennemis, le feu de l'aversion t'embrase, que les ténèbres de l'ignorance font sombrer dans l'oubli ce qui est à rejeter et à effectuer, quitter la patrie est agir en bodhisattva.

3. Tout objet délétère mis au ban, les facteurs perturbateurs s'étiolent peu à peu. Hors distraction, la pratique vertueuse s'épanouit naturellement. D'un esprit limpide naît la certitude en le Dharma. Cultiver la solitude est agir en bodhisattva.

4. Les amis de longue date sont séparés. Les biens acquis avec acharnement sont laissés derrière soi. L’auberge du corps est abandonnée par la conscience, son hôte. Bannir tout souci envers cette vie est agir en bodhisattva.

5. Quiconque au contact de qui les trois poisons s'amplifient, l’écoute, la réflexion et la méditation s'altèrent et l'amour et la compassion s'évaporent, est un mauvais ami et le rejeter est agir en bodhisattva.

6. Quiconque grâce aux conseils de qui les défauts s'atténuent en soi et les qualités augmentent comme la lune croissante, est un parfait ami spirituel, et le chérir plus encore que son propre corps est agir en bodhisattva.

7. Enchaînées qu'elles sont elles aussi dans les geôles du samsara, les déités mondaines ne peuvent protéger quiconque. C'est pourquoi, prendre refuge en les Trois Joyaux qui jamais ne déçoivent quiconque s'adresse à eux, est agir en bodhisattva.

8. Les insoutenables souffrances des états infortunés sont les fruits des karma négatifs, a expliqué le Mouni. C'est pourquoi, fût-ce au prix de la vie, ne jamais commettre de mauvais karma est agir en bodhisattva.

9. Les bonheurs des trois mondes, tels la rosée à la pointe d'un brin d’herbe, sont dans l'instant périssables. La suprême libération étant immuable, diriger son intérêt vers elle est agir en bodhisattva.

10. Quand ces mères qui depuis la nuit des temps t'ont prodigué leur affection, sont dans la souffrance, que faire d'un bonheur limité à toi ? C'est pourquoi engendrer l'esprit d'Éveil en vue de libérer les infinités d'êtres est agir en bodhisattva.

11. Les souffrances émanent toutes du désir de son propre bonheur. Le parfait Bouddha naît de l'intérêt du bien d'autrui. C’est pourquoi échanger son bonheur personnel contre les souffrances d’autrui est agir en bodhisattva.

12. Même si, sous l’emprise d’un fort attachement, d'aucuns s’emparent de tous tes biens ou les font dérober, leur dédier ton corps, tes possessions et tes vertus des trois temps est agir en bodhisattva.

13. Même si quelqu'un te coupe la tête alors que tu n'as pas le moindre tort, mû par la compassion, prendre sur soi toutes ses fautes est agir en bodhisattva.

14. Même si quelqu’un répand maintes calomnies sur toi partout dans les trois mille mondes, avec amour, faire en retour l'éloge de ses qualités est agir en bodhisattva.

15. Même si au sein d'une vaste assemblée, quelqu’un passe tes fautes au crible et t'insulte, t’incliner avec déférence devant lui en le regardant comme un maître est agir en bodhisattva.

16. Même si une personne que tu as choyée comme ton fils, te regarde comme un ennemi, telle la mère envers son fils frappé par la maladie, le chérir tout particulièrement est agir en bodhisattva.

17. Même si quelqu’un d’égal ou d’inférieur à toi te dénigre sous l'emprise de l’orgueil, le placer respectueusement au sommet de ta tête tel un Maître, est agir en bodhisattva.

18. Même tombé dans le dénuement et constamment en butte au mépris des gens, foudroyé par une maladie grave ou par un démon, prendre sur toi les fautes et les souffrances de tous les êtres et ne pas céder au découragement est agir en bodhisattva.

19. Même célèbre et porté aux nues par les foules, entré en possession de richesses semblables à celles de Vaishravana, voir que les biens de ce monde sont dénués d'essence et n'avoir aucune arrogance est agir en bodhisattva.

20. Faute d'avoir pu soumettre l'ennemi qu'est sa propre aversion, on combat les ennemis extérieurs, lesquels se multiplient. C’est pourquoi, avec les armées de l’amour et de la compassion, maîtriser son propre courant de conscience est agir en bodhisattva.

 21. Les plaisirs des sens sont semblables à de l’eau salée : plus on en jouit et plus la soif augmente. Abandonner immédiatement tout objet qui suscite l'attachement est agir en bodhisattva.

22. Toute apparence est (forgée par) l'esprit, mais l'essence dudit esprit est depuis toujours libre de l’extrême des fabrications. L'ayant compris, ne plus concevoir de caractéristiques objet / sujet est agir en bodhisattva.

23. À toute rencontre avec un objet attrayant, comme pour un arc-en-ciel en été, ne pas lui accorder de réalité en dépit de sa beauté apparente et rejeter l'attachement est agir en bodhisattva.

24. Les diverses souffrances sont semblables à la mort de son fils en rêve. Parce qu'on saisit comme vraies les apparences fausses, on en est accablé. C'est pourquoi, quand on rencontre des circonstances défavorables, les regarder comme fallacieuses est agir en bodhisattva.

25. Si, lorsqu’on aspire à l’Éveil, on doit donner jusqu’à son propre corps, concernant les objets extérieurs, cela va sans dire. C'est pourquoi pratiquer une générosité qui n’attend ni retour ni résultat est agir en bodhisattva.

26. Alors que, dénué d'éthique, on ne peut accomplir son propre bien, vouloir œuvrer à celui d'autrui est risible. C’est pourquoi, sans plus d'intérêt pour ce bas monde, observer l'éthique est agir en bodhisattva.

27. Pour le fils de Victorieux qui aspire à des moissons de vertus, toute malveillance est semblable à un précieux trésor. C’est pourquoi, sans plus la moindre aversion, cultiver la patience est agir en bodhisattva.

28. Quand les auditeurs et les bouddhas solitaires, qui travaillent seulement à leur propre bien, se démènent comme pour éteindre un feu qui aurait pris sur leur tête, pour le bien de tous les êtres, cultiver l'enthousiasme, source des qualités, est agir en bodhisattva.

29. Ayant compris que la vue profonde dotée du calme mental annihile les facteurs perturbateurs, méditer la concentration (dhyâna) qui transcende les quatre absorptions (du monde) sans forme est agir en bodhisattva.

30. En l'absence de la sagesse, les cinq autres perfections ne permettant pas de réaliser l'Éveil, méditer une sagesse munie de la méthode et libre des notions des trois sphères est agir en bodhisattva.

31. Faute d'observer soi-même ses erreurs, bien qu'ayant l'allure d'un pratiquant, il peut arriver de contrevenir au Dharma. C'est pourquoi continuellement scruter ses erreurs et les rejeter est agir en bodhisattva.

32. Sous l’emprise des facteurs perturbateurs, divulguer les fautes d’autres bodhisattvas faisant régresser, ne pas évoquer les fautes de quiconque engagé dans le grand véhicule est agir en bodhisattva.

33. Comme, sous l’influence des richesses et des honneurs, des querelles divisent et les activités d’écoute, de réflexion et de méditation se dégradent, rejeter tout attachement envers les maisonnées des proches et des bienfaiteurs est agir en bodhisattva.

34. Suite à des mots blessants, l’esprit d'autrui étant agité et les conduites de fils des Victorieux altérées, bannir tout propos dur désagréable à autrui est agir en bodhisattva.

35. L'accoutumance aux klesha rendant difficile de les contrer avec les antidotes, doté de la mémoire et de vigilance, s'armer des remèdes et faucher l'attachement ou autre facteur perturbateur dès qu'il point est agir en bodhisattva.

36. En résumé, en tout lieu et toutes circonstances, en vérifiant dans quel état d'esprit l'on est, avec l'aide constante de la mémoire et de la vigilance, se consacrer au bien d’autrui est agir en bodhisattva.

37. Grâce aux efforts ainsi déployés, sont accomplies force vertus. En vue de dissiper les souffrances des innombrables êtres, les dédier à l'Éveil au travers de la sagesse pure des trois sphères est agir en bodhisattva.

Le sens énoncé dans les soutras, les tantras et les commentaires,
En me conformant aux explications des Maîtres excellents,
Je l'ai condensé en ces trente-sept pratiques de fils de Victorieux,
A l'intention de ceux qui souhaitent parcourir la voie des bodhisattvas.

Mon intelligence étant médiocre et mes connaissances faibles,
Je ne puis composer de manière à réjouir les lettrés,
Mais comme je me suis fondé sur les soutras et les écrits des Maîtres,
Je pense que ce sont là les authentiques pratiques de fils de Victorieux.

Cependant, comme les vastes conduites des fils de Victorieux
Sont difficiles à pénétrer pour un esprit inférieur tel que moi,
Envers les contradictions, incohérences et autres erreurs de mon fait,
J'implore des Maîtres leur mansuétude.

Par les vertus issues de la (rédaction de ce texte), puissent tous les êtres
Devenir semblables au Protecteur Avalokiteshavra,
Au-delà des extrêmes du samsara et du nirvana
Grâce aux excellents esprits d'Éveil ultime et conventionnel.

Composé en la précieuse Grotte du vif-argent par le moine Thogmed, docteur en écritures et en dialectique, pour le bien d'autrui et lui-même.

Traduction de Marie-Stella Boussemart - août 2018



Les religions à l’épreuve de la crise Conférence débat le 23 juin

L'INSTITUT DES HAUTES ETUDES DU MONDE RELIGIEUX ET 

LE COLLEGE DES BERNARDINS VOUS INVITENT :



LES RELIGIONS PENDANT ET APRÈS L'ÉPREUVE :
QUELS CONSTATS ? QUELS REGARDS SUR L'AVENIR ?


Soirée débat exceptionnelle Mardi 23 juin 18h - 20h



Soirée débat exceptionnelle Mardi 23 juin 18h - 20h. 
Avec :
- Mgr Emmanuel Adamakis, Président de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France

- François Clavairoly, Président de la Fédération Protestante de France

- Haïm Korsia, Grand Rabbin de France

- Mgr Eric de Moulin Beaufort, Président de la Conférence des Évêques de France

- Mohamed Moussaoui, Président du Conseil Français du Culte Musulman

- Minh Tri Vô, Présidente déléguée de l'Union Bouddhiste de France

Comment suivre la conférence ?

La soirée sera retransmise en direct à partir de 18 heures le 23 juin 2020 
sur le site internet du Collège des Bernardins, sur leur page Facebook et leur chaîne Youtube (il n’est pas nécessaire d’avoir un compte pour y avoir accès).

samedi 13 juin 2020

SS Le Dalaï Lama CD

À l’initiative d’une bouddhiste néo-zélandaise, le dalaï-lama sortira son premier album le 6 juillet prochain, jour de ses 85 ans. Intitulé Inner World, cet opus mêle musique et mantras.
Cet album a été coproduit par la musicienne bouddhiste Junelle Kunin. Stressée par son travail dans une banque, cette Néo-Zélandaise s’est mise à chercher, sans succès, de la musique pour accompagner des enseignements du dalaï-lama afin d’être plus calme et concentrée.

5 ans d'efforts

Junelle Kunin a alors proposé au Bureau de Sa Sainteté le dalaï-lama de réaliser un album de chants et de mantras du chef spirituel tibétain.
Elle a essuyé un refus poli, mais en 2015, lors d’un voyage en Inde, elle a réitéré sa proposition dans une lettre donnée à l’un des assistants du dalaï-lama.
Cinq ans plus tard, Inner World voyait le jour. Sur cet album composé de 11 titres, on peut entendre le dalaï-lama réciter des mantras et évoquer des sujets comme la sagesse et le courage.
L’extrait Compassion, qui est le nom de l’une des prières bouddhistes les plus connues, a été dévoilé mardi sur YouTube.



La musique pour transcender les différences

Junelle Kunin a eu l’occasion de parler de musique avec le dalaï-lama. Je ne l’avais jamais entendu parler comme cela. [...] Il s’est penché vers moi, ses yeux pétillaient, a-t-elle raconté à l'Associated Press.
[Le dalaï-lama] m’a expliqué comment la musique peut aider les gens d’une manière dont il ne peut pas, la musique peut transcender les différences et nous ramener à notre vraie nature ainsi qu’à notre bonté.

Junelle Kunin
À son retour de l’Inde, Junelle Kunin a travaillé avec son mari, Abraham Kunin, qui est musicien et producteur, à créer de la musique et des sons pouvant mettre en valeur les mots du dalaï-lama.

Cet album ne vise qu’à essayer d’aider les gens, ce n’est pas un album bouddhiste, dit-elle. Les messages [de cet opus] ne pourraient pas être plus poignants étant donné le climat social actuel et les besoins de notre humanité, a-t-elle ajouté.
Les profits de la vente de cet album iront à l’organisme à but non lucratif Mind & Life Institute, qui explore la relation entre la science et le bouddhisme, et au programme éducatif Social, Emotional and Ethical Learning, développé par l’Université Emory et le dalaï-lama.
La joueuse de sitar Anoushka Shankar a été invitée à participer à l'enregistrement d'Ama La, l’un des titres de l’album.

Une chanson inspirée par des circonstances tragiques

En plus de coproduire l’album, Junelle Kunin y chante trois chansons. L’une d’entre elles est Purification, dont elle a aussi composé la musique au piano, alors que sa mère était hospitalisée en pleine crise de la COVID-19.
J’ai vraiment pensé que nous allions la perdre. Alors, j’ai écrit la musique que je voulais qu’elle ressente et entende au moment de mourir, a-t-elle expliqué.
Sa mère a survécu, mais quelques semaines plus tard, le neveu de Junelle Kunin est mort. En raison des restrictions imposées lors de la pandémie, sa famille et elle n’ont pas pu dormir près de son corps, comme le veut la tradition maorie.
[Mon mari] était en pleurs à la maison, et c’est là que l’inspiration est venue pour terminer Purification, a déclaré Junelle Kunin, ajoutant que ce morceau est dédié à la mémoire de son neveu Izyah Micah Toli.

vendredi 12 juin 2020

Chaque instant est important

Le Bouddha souligne l'importance de la vie humaine, y compris de chaque court instant.

A ce propos, je viens de lire ce petit texte sur Facebook, et comme il me semble "parlant", je viens le partager avec vous.

Pour comprendre la valeur d'une année, demande à l' étudiant qui vient de rater un examen. 
Pour comprendre la valeur d'un mois, demande à la mère qui a mis un enfant au monde trop tôt. 
Pour comprendre la valeur d'une semaine, demande à l'éditeur d'un journal hebdomadaire. 
Pour comprendre la valeur d'une heure, demande aux fiancés qui attendent de se revoir. 
Pour comprendre la valeur d'une minute demande à celui qui a raté son train ou son avion. 
Pour comprendre la valeur d'une seconde, demande à celui qui qui a perdu un proche dans un accident. 
Pour comprendre la valeur d'une milliseconde, demande à un athlète médaillé d'argent aux jeux olympiques. 
Le temps qu'il te reste est d'une grande valeur.