Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
jeudi 16 mai 2024
lundi 13 mai 2024
S S le Dalaï lama et les animaux
30 millions d'amis
Une jolie vidéo
https://dai.ly/x4y3uuhttps://dai.ly/x4y3uu
vendredi 10 mai 2024
Vesak 2024 selon le calendrier tibétain
Selon le calendrier lunaire tibétain
(N.B. dans d'autres pays d'Asie, les calculs sont différents)
En 2024, la 4ème lunaison, dénommée "Sagadawa" en tibétain, et Vesak en sanskrit et en pali,
coïncide à la période qui va
du 9 mai au 6 juin inclus,
avec pour point culminant
le 15ème jour de la 4ème lunaison,
soit le 23 mai 2024.
Le mois de Vesak est le mois le plus important du calendrier bouddhiste, car
Vesak est le temps où la plupart des bouddhistes commémorent à la fois la
naissance, l'Éveil et le parinirvana du Bouddha Shakyamouni.
La première
moitié du mois de Vesak est considéré comme particulièrement bénéfique. Comme
il est notoire que toutes les actions alors accomplies sont d'une extrême
puissance, nombreuses sont les personnes qui multiplient les pratiques
vertueuses, comme de racheter et libérer des animaux sinon voués à une mort
imminente (tshe thar), prendre soin de personnes (animaux compris) âgées et/ou malades, s'abstenir de viande, font des retraites, etc.,
etc.
En société tibétaine, pendant cette période, les bouddhistes organisent des processions de prières, des cérémonies de chant, de danse, de méditation et de dons. Les fidèles se rassemblent dans les temples et les sanctuaires pour prier et allumer des lampes à beurre. Des drapeaux de prière colorés sont suspendus dans les temples, les villages et les collines, symbolisant les prières pour la paix et le bien-être.
jeudi 9 mai 2024
Vesak 2024 UBF
mercredi 8 mai 2024
Le pigeon devenu pandit
Kyabjé Dorjéchang, l'ami des animaux, un exemple unique parmi les dignitaires bouddhistes ?
Certes non.
Rappelons-nous Atisha qui, après son arrivée au Tibet en 1042, se fait -
mais oui - morigéner par son disciple Kutön. L'altier seigneur lui
reproche de caresser les animaux qu'il a, lui aussi, sauvés du boucher.
Franchement, ce ne sont pas des choses qui se font chez les nobles
Tibétains.
Atisha n'en a cure et rétorque qu'il n'est pas un noble tibétain...
Pire ! Atisha leur parle, et leur dit des mots doux. Il les appelle
tendrement "ses vieilles mères" et leur demande : "Mais qu'as-tu donc
fait pour te retrouver dans un état pareil ?" Puis il leur murmure des
prières à l'oreille. Pour que leur prochaine naissance soit meilleure.
Et ça peut marcher ! Le Pandit Sthiramati en a fait la preuve.
Sthiramati, disciple de Vasubandhu, est réputé pour avoir surpassé les
connaissances de son Maître dans le domaine de l'Abhidharma. Ce qui
n'est pas peu dire. Mais comment en est-il arrivé à un tel niveau ?
Selon les chroniques, dans sa vie précédente, il était un pigeon, lequel
avait élu domicile dans la frondaison d'un arbre. Rien d'étonnant, me
direz-vous. Oui, sauf que c'était l'arbre à l'abri sous lequel
Vasubandhu avait coutume de s'installer - dans une baignoire pleine
d'huile, pour éviter les tensions nerveuses ! - quand il récitait les
innombrables textes qu'il avait mémorisés.
Un jour, le pigeon meurt et renaît dans une famille à l'autre bout de
l'Inde. Sitôt né, le bébé lance à son père : "Où est mon Maître ? - Qui
est ce Maître ?, demande en retour Cudra, pas plus étonné que cela (mais
c'est un Indien, pour qui la réincarnation est une évidence). -
Vasubandhu."
En père attentionné, Cudra se renseigne auprès de commerçants et finit
par découvrir que Vasubandhu réside dans le Centre du pays. Et dès que
son fils est assez grand pour entreprendre le long voyage, il l'amène à
son Maître ! Exemple d'amour paternel, totalement désintéressé...
mardi 7 mai 2024
Kyabjé Ling Dorjéchang et son mouton
Non, ce n'est pas une fable que je m'apprête à vous narrer. Juste un
épisode de la vie de l'un des plus grands Maîtres tibétains du XXème
siècle : Kyabjé Ling Dorjéchang, qui fut le Tuteur Senior de S.S. le
14ème Dalaï Lama et aussi Ganden Tripa - chef suprême de l'école des
gélugpa, les "vertueux", très à cheval sur l'observance des règles du
vinaya.
À propos de cheval, aujourd'hui, ce n'est pas de la monture du hiérarque
dont je souhaite vous entretenir - il y aurait pourtant bien des
anecdotes à vous narrer, car Kyabjé Dorjéchang avait un lien très fort
avec sa jument également.
Je viens vous parler de Tsering, "Longue Vie", le mouton apprivoisé du
Maître qui le suivait dans les ruelles de Lhasa comme un chien fidèle.
A l'époque, le jeune Lama dirige d'une poigne de fer le collège
tantrique de Gyutö. Un jour qu'il se trouve sur le toit du temple - du
fait du climat, les toitures tibétaines sont traditionnellement plates
et servent de terrasses -, il jette un coup d'œil au spectacle des rues
en contre-bas, et horreur ! il aperçoit près de l'étal d'un boucher un
malheureux mouton déjà tout ficelé, prêt à être égorgé. Sans perdre de
temps, il expédie un de ses assistants pour racheter l'animal, avant
immolation bien sûr. C'est une pratique courante en société bouddhiste
que de sauver des bêtes de boucherie : en protégeant ainsi la vie
d'autrui, on acquiert d'excellents karma, gages de longévité et de santé
pour l'avenir.
In extremis, le mouton échappe au couteau et se retrouve au monastère
pour quelques jours, puis Kyabjé Dorjéchang l'emmène chez lui, dans son
ermitage, où il a déjà tout un cheptel sous sa protection diligente, et
affectueuse. Il noue une relation de confiance avec Tsering, qui bientôt
le suit partout comme un toutou. Les jours de congé et de beau temps,
le Maître attache un petit ballot sur le dos de son compagnon, et les
voilà partis tous les deux au bord de la rivière. Tandis que l'un lit ou
écrit installé sur le petit tapis porté par Tsering, l'autre paisse
tranquillement sans jamais s'éloigner.
Kyabjé Dorjéchang, qui connaissait bien ses compatriotes, n'avait de
cesse de les inciter à bien traiter les animaux. Tous les animaux. Et il
donnait l'exemple.
Ainsi, devenu professeur du tout jeune Dalaï Lama, quand il se rend pour
la leçon quotidienne au Norbu Lingka, il a toujours, dans les plis de
ses vêtements, des friandises destinées à la population animale du
Palais d'été. Les singes le savent bien , et ils se précipitent vers
lui, fouillant ses poches sans aucune considération pour son rang, mais
avec une confiance touchante.
Les Maîtres et les animaux
Dans les traces d'Atisha, Lochen Rinpoche, qui caresse sur cette photo un chien de garde d'origine "tibétaine", recueille souvent des animaux errants.
Actuellement, Lochen Rinpoche séjourne en France pour quelques semaines et le gros chien qu'il a récemment adopté l'attend avec impatience au monastère de Dagpo Datsang, à Kaïs.
Lochen Rinpoche m'a un jour raconté que, lorsqu'il
était astreint au travail obligatoire au Tibet, plutôt que de passer la
nuit dans la promiscuité du baraquement, il avait obtenu la permission
des gardes de se construire dehors un petit abri, ouvert à tous les
vents - trois planches pour les murs et un bout de tôle ondulée en guise
de toit. Trois chats lui tenaient compagnie à l'époque.
En Inde, je ne l'ai jamais vu sans au moins un chien, et souvent plusieurs. Sans oublier les oiseaux nourris régulièrement.
Atisha et les animaux
Dans les années 1045, le Pandit
indien Atisha étonnait, et même choquait certains de ses disciples
tibétains, de rudes nomades, en se
montrant doux et affectueux avec les animaux. Il les caressait tout en
leur parlant : tantôt il leur disait à l'oreille des soutras ou des
mantras, de manière à déposer en eux des empreintes positives pour leur
avenir, tantôt il leur demandait avec amour et compassion : "Mais
qu'as-tu donc fait pour te retrouver dans cet état, ma vieille mère ?"
Atisha sauva des centaines et des centaines d'animaux auxquels il permit de mourir de "leur belle mort", comme l'on dit.