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Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
Source : ktclmalaysia
Traduction de l'anglais en français (par Yondöl lags - merci à elle)
I : Bonjour Rinpoché,
Merci infiniment d’accepter de répondre à quelques questions aujourd’hui.
Rinpoché, quel est le but de la pratique du bouddhisme ?
Rinpoché : Le but de la pratique du bouddhisme est de parachever le bonheur de tous les êtres, humains et autres. Mais ce qui est spécifique au bouddhisme c’est que les moyens essentiels pour obtenir le bonheur et de se libérer des souffrances sont la recherche d’une voie qui permette de changer nos manières de penser et de percevoir les choses. Ceci pour la simple raison que, bien qu’existent en général de multiples sources de bonheur et de souffrance, les principales se trouvent en nous-même, dans notre esprit, qu’il est nécessaire de ce fait de les transformer. C’est ce que le Bouddha a enseigné.
I : Alors, que signifie pratiquer le bouddhisme ?
Rinpoché : Comme je viens juste de l’expliquer, étant donné qu’à l’origine ce sont nos propres manières de penser qui créent les problèmes que nous rencontrons, la principale méthode pour pratiquer le bouddhisme est de travailler en vue d’améliorer nos modes penser.
Nous avons d’innombrables sortes de pensées qui peuvent être classées en trois principales catégories :
- Dans la première catégorie, nous trouvons les pensées qui ont un effet négatif sur nous
- Dans le seconde, il y a celles qui nous sont toujours favorables quand elles se manifestent,
- Dans la troisième, celles qui vont avoir pour nous un effet ni particulièrement bon ni particulièrement mauvais.
Pour améliorer nos pensées, par conséquent nous devons les reconnaître et ainsi, quoi que nous fassions, en activité ou au repos, nous devrions observer nos pensées. Quand nous découvrons qu’elles sont bonnes, nous devons les entretenir.
Quand nous au contraire nous identifions des pensées erronées, nous devons décider de nous y opposer, sachant qu’elles nous sont nuisibles.
C’est ainsi que nous devons procéder.
Mais qu’entend-on par mode de pensée bon ou mauvais ? Les « bonnes » pensées sont celles qui sont utiles pour nous et les autres comme vouloir le bonheur des autres, les aider, éprouver de l’amour, de l’affection, du respect envers eux.
Les « mauvaises » pensées et sentiments qui nuisent à nous-même et aux autres, ce sont par exemple la colère, l’obscurité mentale qui nous empêche de comprendre les phénomènes, la jalousie, le désir de critiquer les autres et ainsi de suite.
Ceux qui s’efforcent d’améliorer leur mode de pensée et qui parviennent à maintenir la plupart de pensées bénéfiques en leur esprit, verront leur qualité de vie s’améliorer de manière vaste. Ils en seront plus heureux et seront capables de rendre autour d’eux les autres plus heureux également – que ce soit les parents, le conjoint, les enfants, etc. - et ceci parce qu’ils ont continuellement des pensées de bonté envers les autres et le désir de ne pas leur nuire.
A titre d’exemple, les méthodes pour obtenir ce résultat sont la méditation, l’étude, la récitation de prières, faire des offrandes, pratiquer la générosité, aider les autres et beaucoup d’autres activités bénéfiques. Ce sont les moyens qui, comme je l’ai dit, consistent tout d’abord transformer son esprit.
I : Qu’est-ce que le Lamrim ?
Rinpoché : Pour comprendre ce qu’est le Lamrim, il est nécessaire de comprendre que tous les êtres souhaitent le bonheur et ne veulent pas de la souffrance. Toutefois, ils aspirent à différents niveaux de bonheur. Le but de certains est d’obtenir le bonheur et d’échapper à la souffrance exclusivement dans cette vie-même. D’autres visent le bonheur maintenant et dans leurs vies futures. Et enfin, voyant que même le bonheur dans les vies futures ne dure pas, les derniers aspirent à un bonheur durable qui, selon le bouddhisme, est un objectif réalisable.
Ainsi il y a trois niveaux, trois objectifs. En poursuivant le premier, le bonheur uniquement dans cette vie, n’est pas considéré comme valable car ce genre de bonheur est de trop courte durée – au grand maximum il peut durer 100 ans. Le rechercher seul est donc considéré comme une perte de temps et de potentiel humain, car nous avons besoin d'être heureux dans notre prochaine vie également.
En conséquence, le niveau minimum de bonheur qui vaille la peine d’être recherché est celui de notre vie future.
Toutefois, étant donné que le bonheur est aussi impermanent et qu’il alterne avec des périodes de malheur, il peut être considéré comme insatisfaisant, auquel cas, nous pouvons rechercher le bonheur de la libération qui, lui, jamais ne s’arrête.
De plus, nous pouvons ne pas nous contenter de notre bonheur personnel et, au contraire, souhaiter le bonheur pour tous les êtres et tout faire pour l’accomplir, ce qui est l’objectif le plus élevé possible.
Nous avons vu trois niveaux.
Pratiquer le Lamrim ou les étapes de la voie consiste par conséquent à étudier progressivement et travailler à appliquer les méthodes permettant d’atteindre ces trois objectifs.
I : Rinpoché, comment voyez-vous la mission du centre du Dharma Kadam Tashi Choeling ?
Rinpoché : Le Bouddha a enseigné d’innombrables méthodes pour que les êtres puissent obtenir le bonheur et se libérer des souffrances. Le rôle de Kadam Tashi Choeling est de donner l’opportunité à ceux qui s’y intéressent de se réunir pour tout d’abord apprendre ce qu’ils sont. Une fois qu’ils l’auront bien compris, l’idée est de ne pas se contenter de cette connaissance mais de la mettre en pratique, constamment, tout au long de leur vie.
Cela vous permettra d’améliorer progressivement vos comportements, de réduire vos défauts et erreurs et d’épanouir et accroître vos bonnes qualités.
Une fois parvenu à ce stade, l’objectif est de faire tout votre possible pour aider les amis, humains et autres êtres, à résoudre leurs difficultés et surmonter leurs souffrances, qui plus est, servir tous les êtres existant, spécialement l’humanité dans le monde où nous nous trouvons actuellement.
La principale fonction du centre est de faire de son mieux pour rendre cela possible.
I : Dans le bouddhisme il y a beaucoup d’écoles différentes. Alors, à quelle école bouddhiste Kadam Tashi Choeling appartient-il ?
Rinpoché : Bien qu’il y ait beaucoup d’écoles différentes dans le bouddhisme, qu’elles soient d’obédience theravada ou mahayana, elles partagent les mêmes fondamentaux.
De plus, à l’intérieur de chaque école, il y a de légères différences concernant les vues et les modes d’action. Ces nuances permettent de répondre aux besoins des auditeurs qui ont des facultés, des capacités variables.
A l’intérieur de la branche du bouddhisme mahayana, il y a le bouddhisme tibétain. Au Tibet, il y a quatre principales branches du bouddhisme. Kadam Tashi Choeling, ainsi que le suggère son nom, suit l’école kadampa fondée par les disciples tibétains du grand Maître indien, Dimpamkara Shri Jnana (Atisha). Il avait un grand nombre de disciples au Tibet.
Parmi eux, on observe les traditions spécifiques au monastère de Dagpo Shedrup Ling concernant la manière d’étudier etc.
I : Rinpoché, il y a de nombreuses religions différentes dans le monde. Quelle est la place du bouddhisme ?
Rinpoché : Ainsi que vous le soulignez, il y a en effet beaucoup de religions dans le monde et je pense que c’est très important que cela soit ainsi.
Elles sont inestimables car, compte tenu d’une population très nombreuse dans le monde et le fait que tous les gens ont des points de vue différents, il est inconcevable qu’une seule et unique religion puis être bénéfique à chacun d’eux.
Chacun a besoin d’une méthode pour obtenir le bonheur qui corresponde à ses propres capacités et aspirations. Quand existe une variété de religions, les gens peuvent choisir celle qui est la meilleure pour eux. Quand quelqu’un a trouvé une religion qui lui convient et qu’il l’a choisie, il est important de la comprendre profondément et de bien la pratiquer.
De plus, sachant que chaque religion permet à un nombre incalculable de personnes de surmonter leurs problèmes et d’obtenir plus de bonheur, en tant que bouddhistes nous accordons une profonde importance et respectons d’autres religions que la nôtre.
Nous pratiquons la religion qui nous correspond le mieux et par rapport aux autres religions nous admettons que si, à ce stade, elles ne sont pas faites pour nous, elles sont cependant très bénéfiques à de nombreuses autres personnes et de ce fait, elles ont une importance vitale. Par conséquent, nous les chérissons toutes comme nous chérissons notre propre religion.
I : Rinpoché, je me considère comme une bouddhiste. Mais pourriez-vous, s’il vous plaît expliquer ce qu’est être bouddhiste ?
Rinpoché : Un bouddhiste est quelqu’un qui a foi en les activités du Bouddha, qui y prend plaisir et croit en ce qu’il enseigne. Sur cette base, il prend refuge en le Bouddha ou, en d’autres mots, il place sa confiance en lui.
Il y a plusieurs façons de placer sa confiance en le Bouddha, mais la première est de chercher sa protection contre vos problèmes et pour trouver un bonheur plus grand.
Mais le plus important est de faire ce que le Bouddha a enseigné de faire. Ceci signifie étudier ce qu’il a enseigné, réfléchir à ses paroles et, ensuite, méditer. Cela va permettre de progressivement s’améliorer, progresser. Il est important d’espérer et de prier pour devenir Bouddha, car, si on peut parvenir à devenir Bouddha, alors on peut à notre tour aider un nombre incalculable d’autres êtres.
Obtenir l’état de Bouddha est donc l’objectif principal.
I : Merci beaucoup d’avoir bien voulu partager votre temps, Rinpoché. Merci