mercredi 7 mai 2025

Vesak 2025 - UBF


 

Khen-Rinpoche Jigmey Gyatso Paris 31 mai


 

Communiqué 

Kyabje Khen-Rinpoche, Son Éminence Jigmey Gyatso, abbé du monastère de Drepung Gomang en Inde du sud, a accepté de prodiguer un enseignement sur les trois principes du chemin vers l’Éveil complet.
 
Samedi 31 mai à la Grande Pagode du bois de Vincennes. 
 
Horaires : 10h30 à 12h30 - 14h30 à 16h30 
 
Entrée libre sans inscription 

Accès en métro : ligne 8
Station: Porte Dorée


lundi 5 mai 2025

Lorepa (1187-1250) et la lignée des Lochen Rinpoche


La lignée de Lamas dont Lochen Rinpoche est l'actuel représentant remonte au célèbre Gyälwa Lorepa (rGyal ba lo ras pa) Wangchuk Tsöndrü qui a vécu de 1187-1250.

Parmi les principaux disciples de Tsangpa Gyare Yeshe Dorje, il est considéré comme le fondateur d'une branche de l'école Drukpa Kagyu : Meddruk (sMad 'brug).

Ses œuvres complètes représentent cinq volumes, malheureusement difficiles à se procurer :
 Smad 'brug bstan pa'i mnga' bdag rgyal ba Lo ras pa Grags pa dbang phyug mchog gi gsung 'bum rin po che (Khenpo Shedup Tenzin & Lama Thinley Namgyal, Shri Gautam Buddha Vihar, Manjushri Bazar, Kathmandu, Nepal, 2002).

Selon l'encyclopédie de Dungkar Rinpoche, Lo ras pa dBang phyug bTson 'grus (prononcez : Lorèpa Wangtchouk Tsöndru) naît en 1189, l'année de mouton de feu du 3ème cycle. Son père s'appelle rNal 'byor (Nèltchor), sa mère Me bza sKyid (Messa Kyi).

Dès l'âge de 5 ans, il maîtrise la lecture et l'écriture (pas si fréquent à l'époque, et d'ailleurs même de nos jours).
A 15 ans, il rencontre le Maître Chos rje gTsang pa et se met à son service, mais à 17 ans, c'est par le Maître sBal ti (Bèlti) qu'il est ordonné moine au monastère de sKyor mo lung. Il reçoit de lui son nom religieux - Wangchuk Tsöndru.

Bientôt il doit s'en retourner chez lui à la pressante demande paternelle. Arrivé à la maison, il découvre que son père a arrangé pour lui un mariage... Il refuse net et s'enfuit. Il se réfugie auprès de son Maître Chos rje gTsang pa , qu'il accompagne au Bhoutan.

Commence pour lui une période d'étude intense, tant sur le Vinaya que sur les tantra.

Quand il apprend le décès de son père, il vient effectuer à son intention prières et rituels de la manière la plus développée qui soit. Dédiant tout le patrimoine familial au Dharma, il ne conserve strictement rien pour lui.

De retour au Bhoutan, déterminé à se consacrer pleinement à la pratique, il prononce sept serments : - ne pas retourner au pays ; - ne pas quitter les montagnes ; - demeurer continûment assis en méditation ; - se garder de tout contact social ; - se contenter d'un habit de coton; - conserver le silence ; offrir chaque jour les cent torma.

Son Maître, Chos rje gTsang pa, lui dit qu'il ne devra pas à respecter de tels engagements à jamais : à l'image du Bouddha qui s'adonna aux ascèses six années durant, il suffira qu'il observe ses promesses pendant six ans.

Les six années écoulées, Lorepa revient dans le centre du Tibet avec son Maître, et reçoit à nouveau de nombreux Enseignements de lui.
Las ! Il n'a que 24 ans quand Chos rje gTsang pa quitte ce corps.

Des années durant, Lorepa se livre avec ardeur la méditation dans les montagnes, faisant fi du froid et de la faim – car il ne possède rien, et ne veut d'ailleurs rien posséder. Tout obstacle qu'il rencontre, il le transforme en condition favorable qui intensifie encore sa pratique.

Ainsi obtient-il une sagesse d'une grande puissance, alliée aux pouvoirs supranormaux (clairvoyances, etc.), effets secondaire de sa réalisation du calme mental.

Ayant atteint les qualités nécessaires, Lorepa peut désormais se consacrer à accomplir le bien d'autrui. Sans ménager sa peine , il dispense enseignements et initiations - notamment de Samvara.

Au fil des années, il va établir dans différentes régions du Tibet de très nombreux monastères, dont certains vont beaucoup se développer.
Ainsi, la communauté de dBu ri (proncez Ouri), où il demeure sept ans, compte bientôt plus de mille membres.
On raconte que le monastère dKar po chos lung (Karpo Chöloung, fondé l'année du buffle) accueille plusieurs dizaines de milliers de religieux lors des grands événements. Lorepa y installe comme support de foi de nombreux livres écrits en lettres d'or.

Toute sa vie durant, Lorepa présente une générosité portée au plus au point ; une absence totale d'attachement ; un courage et une persévérance sans faille ; une vaste érudition ; une vive compassion qui le pousse à accomplir le bien d'autrui.
En résumé, il témoigne de toutes les qualités d'un bodhisattva, jusqu'à sa mort en 1250, le 21ème jour du 9ème mois de l'année du chien de fer.

dimanche 4 mai 2025

Courte biographie de Lochen Rinpoche

 


Lochen Rinpoche Jangchub Gyaltsen est né dans la région du Dagpo officiellement en 1943, en fait en 1944. Il est le cinquième d'une famille de douze enfants - sept garçons et cinq filles.

Très jeune, il a été reconnu comme la réincarnation du grand Lorepa, anachorète du XIIème siècle détaché des vanités mondaines et qui était le digne disciple d'un disciple de Jetsun Milarepa.

De fait, il montre encore cette fois les qualités d'un ermite aguerri. L'humilité est son blason.
Comment décrire Rinpoche ? Une persévérance et une résistance hors du commun, alliées à une vive intelligence, le tout agrémenté d'une rayonnante bienveillance envers tous, animaux comme humains. Et surtout, surtout, une foi et une vénération totales envers ses Maîtres, tels Dagpo Rinpoche.

Après sept années passées dans son propre monastère – Jara Gartog -, vers 12 ans, Rinpoche entre en effet à Dagpo Datsang pour étudier la philosophie, et il prend immédiatement la tête de la classe. Pas pour longtemps : les tragiques événements de 1959 interrompent brutalement ses études.
Son statut de Lama lui vaut aussitôt d'être assigné aux travaux obligatoires.

Il n'a que 15, 16 ans et le voilà en train de construire des routes en altitude. Alors que tant de ses compagnons meurent suite à des accidents et aux mauvais traitements, sa robuste constitution (et son moral d'acier) lui permet de survivre. Quelques années plus tard, sa situation s'améliore notablement quand il est affecté à une équipe de menuisiers. Sa dextérité manuelle le fait très vite apprécier par les militaires chinois pour qui il doit fabriquer tables et armoires. Ce qui lui permet d'obtenir à l'occasion quelques permissions.

C'est ainsi que, quand Dagpo Rinpoche se rend au Tibet en 1987, ils ont l'immense joie de se revoir. Lochen Rinpoche se met au service de son Maître pendant tout son séjour dans leur commune région d'origine.

Puis le travail du bois reprend jusqu'en 1989, année où il est enfin remis en "liberté" - surveillée, bien sûr. Il parvient bientôt à gagner l'Inde.

Il s'installe dans un ermitage non loin de Dharmsala et, durant cinq ans, se consacre à la méditation du Lamrim assidûment.
Dagpo Rinpoche le sort de son ermitage en lui demandant d'aller à Mundgod pour prendre soin des jeunes moines de Dagpo Datsang qui étudient la philosophie au monastère de Drepung Gomang. Lochen Rinpoche décide alors de reprendre ses études, mais … Bientôt, il lui faut aller à Kais pour concevoir et superviser la construction du nouveau complexe monastique.
Mission accomplie avec succès, avec le couronnement de l'inauguration présidée par Sa Sainteté le Dalaï Lama en personne.

Depuis, Rinpoche vit à Kais au sein de la communauté et y assume les fonctions d'abbé, car l'officiel détenteur du titre -
Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama - est rarement sur place. :-)

mardi 22 avril 2025

RIP Pape François


 Sincères condoléances à toute la communauté catholique en deuil.

Gratitude et respect envers le Pape François qui a tant œuvré pour la paix et les êtres vulnérables, et qui a admirablement assumé ses fonctions avec courage et bienveillance jusqu'au bout. Partir un lendemain de Pâques est un ultime exemple symbolique ô combien inspirant.

Je formule des vœux pour le plein accomplissement des souhaits du Pape François et la réussite de ses activités, pour le bien des êtres.

lundi 3 mars 2025

La notion de temps

 Émission Sagesses bouddhistes du 2 mars 2025 

Passé, présent, futur, comment le bouddhisme conçoit-il le temps ?

Si la notion de temps fait réfléchir les philosophes et les scientifiques depuis des siècles, le bouddhisme apporte un regard qui peut nous aider à mieux le comprendre. Comment le définir ? Comment méditer sur le temps peut aider à percevoir la sagesse ? Au fil des nombreuses réflexions sur le temps, le bouddhisme offre une approche intéressante pour comprendre la vacuité et l’interdépendance et mieux en approfondir toutes les subtilités et compréhensions. 

Réalisation : Christophe Coutens 

Présentation : Sandrine Colombo

vendredi 28 février 2025

Bonté n'est pas faiblesse

 Émission Sagesses bouddhistes du 29 décembre 2024


La bonté n’est pas faiblesse 

Toute l’équipe de Sagesses Bouddhistes vous souhaite de belles fêtes de fin d’année dans la joie et la sérénité, et consacre sa dernière émission 2024 à la bonté. En effet, en cette fin d’année marquée d’évènements douloureux, Sagesses Bouddhistes parlera de bonté, ce bien commun à l’humanité qui fait bien souvent cruellement défaut et qui pourtant devrait être un lien puissant entre tous les êtres. Aussi quel est le sens de la bonté ? Quelle est sa portée lorsqu’elle est incarnée pour les bouddhistes par la pratique des bodhisattvas ?, ces êtres qui œuvrent pour le bien des autres. Réponses avec Marie Stella Boussemart, invitée en ce matin du 29 décembre. 

Réalisation : Christophe Coutens /

 Présentation : Sandrine Colombo

 

dimanche 23 février 2025

Mönlam 2025 - "Grande Prière"

 À partir du 3ème jour du 1er mois lunaire (2 mars), les bouddhistes tibétains et apparentés célèbrent le Mönlam སྨོན་ལམ་ཆེན་མོ་, littéralement "la Grande Prière", qui va se terminer en apothéose le 15ème jour avec la "grande fête des miracles" ཆོ་འཕྲུལ་དུས་ཆེན, le 14 mars.

Cette période commémore les joutes en pouvoirs supranormaux, qui opposèrent autrefois à Shravasti le Bouddha Shakyamouni et six grands Maîtres hindouistes, et dont le Bouddha sortit vainqueur. 

Depuis son instauration à Lhasa par Jé Tsongkhapa en 1409, le Mönlam est l'une des plus grandes fêtes tibétaines.


Traditionnellement, c'était durant le Mönlam placé sous la présidence du Ganden Tripa (le chef suprême de l'école gelugpa) que se déroulaient les examens finaux des geshe lharampa, le titre le plus prestigieux chez les érudits gelugpa. 


Par ailleurs, le Ganden Tripa exposait chaque jour des Jataka : épisodes des vies antérieures du Bouddha Shakyamouni, alors qu'il était encore bodhisattva et s'entraînait aux six paramitas, la générosité, l'éthique, la patience, l'enthousiasme, la concentration et la sagesse.

 

 
 

Losar

 Le Nouvel An tibétain coïncide cette année avec le 28 février. 

Bonne fin d'année du dragon !

vendredi 14 février 2025

Départ du 101e Ganden Tripa

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel, disciple proche de Kyabjé Trijang Dorjéchang, est décédé en France le 14 février 2025. Il était dans sa 99e année.

Originaire du Kham, il a d'abord étudié dans sa région. À son arrivée dans le Centre du Tibet, il est entré au monastère philosophique de Ganden, fondé par Je Tsongkhapa en 1409, et s'y est affilié au collège de Shartsé. 

Après l'exil en Inde en 1959, il est devenu geshe lharampa en 1971, puis a joint le collège tantrique de Gyutö dont il est devenu abbé en 1983. C'est en 2003 qu'il est devenu le 101e Ganden Tripa, chef de l'école gelugpa.

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel parlait très bien français, ce qui lui avait permis d'acquérir la nationalité française. Invité en France en 1978, il a fondé l’association bouddhiste Thar Deu Ling dès 1979. Après l'avoir dirigé plusieurs années, en 2002, il l'a confié à son disciple Geshe Losang Yeshe pour assumer les hautes fonctions auxquelles il était appelé en Inde, puis pour enseigner dans de nombreux pays d'Asie, mais il revenait régulièrement, puis définitivement dans son pays d'adoption, où il a rendu son dernier souffle au terme d'une longue vie consacrée à l'étude, la pratique et l'enseignement.



 

 

samedi 18 janvier 2025

Cours de tibétain à distance

Dans le cadre de son engagement pour la promotion des langues et cultures d'Asie et plus largement du monde, l'Inalco lance à la rentrée 2025 un programme de cours à distance de tibétain dit "commun" ou "standard", destiné à tous ceux qui souhaitent débuter l'apprentissage de cette langue. 

Cette formation d’une durée d’un an, entièrement en ligne, est conçue pour les personnes sans connaissances préalables de la langue. Elle permet d’acquérir les bases  écrites et parlées du tibétain commun. Les cours sont dispensés par des enseignants qualifiés et expérimentés, diplômés en langue et civilisation tibétaines.
 

Un programme détaillé ainsi que les modalités d’inscription sont disponibles sur le site de l'Inalco : https://www.inalco.fr/diplome-distance-en-tibetain

 Brochure en téléchargement 

jeudi 16 janvier 2025

Samsara, c'est quoi ?

"Samsara" འཁོར་བ་ est un terme récurrent dans le vocabulaire bouddhiste, mais il est souvent mal, ou pas, compris.

 Selon les grands traités, le bouddhisme admet deux définitions, qui sont équivalentes en dépit des formulations respectives sensiblement différentes  :

1) Les 5 (ou 4) agrégats souillés de la personne prise en compte. ཟག་བཅས་ཉེར་ལེན་གྱི་ཕུང་པོ་

2) Naissance prise par la personne concernée sous l'effet de ses karma et klesha, sans la moindre liberté. རང་དབང་མེད་པར་ལས་ཉིན་གྱི་དབང་གིས་སྐྱེ་བ་ལེན་པ་

Une autre expression pour désigner le samsara est "vérité de la souffrance interne".
C'est à dire que ce qu'on appelle samsara n'est pas un lieu extérieur à nous-mêmes, ni un mode d'existence au sens abstrait.
Le samsara est très concrètement le corps et l'esprit qui nous constituent, nous les êtres "ordinaires" encore affligés de facteurs perturbateurs de l'esprit, à commencer par l'ignorance.

20 vues fausses འཇིག་ལྟ་

 De manière générale, l'ignorance en tant que saisie du soi བདག་འཛིན་ constitue la racine du samsara.

Plus précisément, la source de nos misères réside en la saisie du soi qui porte sur nous-mêmes, et qui est dénommée "vue de la collection transitoire"    འཇིག་ཚོགས་ལ་ལྟ་བ་ (satkāya-dṛṣṭi), car elle porte sur les 5 (ou 4) agrégats qui constituent notre base de dénomination. 

La
vue de la collection transitoire comporte 20 aspects, à raison de 4 vues fausses par agrégat.

Par rapport à la forme, les quatre vues fausses consistent à la considérer
* comme étant le soi                    གཟུགས་བདག་ཡིན་པར་ལྟ་བ་
* comme possédant le soi           གཟུགས་བདག་དང་ལྡན་པར་ལྟ་བ་
* comme appartenant au soi      གཟུགས་བདག་གི་ཡིན་པར་ལྟ་བ་
* comme la résidence du soi      གཟུགས་ལ་བདག་གནས་པར་ལྟ་བ་

Il en va de même à propos des 4 autres agrégats, de la sensation, de l'identification, des formations et de la conscience.