jeudi 19 décembre 2024

Ganden Ngamchö 2024 : le 25 décembre

 

Le 25 décembre 2024 coïncidera avec le 25ème jour du 10ème mois lunaire. 

Ce jour-là sera célébré le  Ganden Namchö དགའ་ལྡན་ལྔ་མཆོད་, la commémoration du paranirvana de Je Rinpoche, fondateur du monastère Ganden et de l'école gelugpa.

Que ce soit au Tibet ou en Mongolie, autrefois, tout le monde faisait force offrandes ce jour là, avec des lumières allumées partout. Pas seulement les gelugpa. Les autres bouddhistes, et même les non-bouddhistes. C'est au point que les Mongols avaient retenu cette date comme Jour de l'An ! Et tous de se congratuler, et de se souhaiter "Joyeux Anniversaire", car il n'était pas coutume de noter les jours de naissance des uns et des autres : tout le monde prenait une année de plus en même temps.


Que peut-on faire ? Par exemple :
- allumer des lumières (sous n'importe quelle forme) ;
- réciter le "miktséma" - dmigs brtse ma -, en hommage à Jé Rinpoche ;
- réciter le Ganden lhagyama (dGa' ldan lha brgya ma), guruyoga invoquant Jé Rinpoche ;
- lire une biographie de Jé Rinpoche et formuler des voeux pour suivre ses traces ;
- accomplir toute action bénéfique qu'il serait possible de faire.

mardi 17 décembre 2024

Miktséma en 9 vers

 

Le "miktséma" དམིགས་བརྩེ་མ་ est une invocation et une louage adressée à Jé Tsongkhapa (1357-1419), fondateur de l'école des gelugpa et du monastère de Ganden (en 1409) près de Lhasa.

Sous différentes formes (4 vers, 5 vers, 6 vers, 9 vers), le miktséma est couramment récité par les pratiquants gelugpa et tout particulièrement le jour du Ganden Namchö.

དངོས་གྲུབ་ཀུན་འབྱུང་ཐུབ་དབང་རྡོ་རྗེ་འཆང་།།
དམིགས་མེད་བརྩེ་བའི་གཏེར་ཆེན་སྤྱན་རས་གཟིགས།།
དྲི་མེད་མཁྱེན་པའི་དབང་པོ་འཇམ་དཔལ་དབྱངས།།
བདུད་དཔུང་མ་ལུས་འཇོམས་མཛད་གསང་བའི་བདག།
གངས་ཅན་མཁས་པའི་གཙུག་རྒྱན་བློ་བཟང་གྲགས་།།
 སྐྱབས་གསུམ་ཀུན་འདུས་བླ་མ་སངས་རྒྱས་ལ།།
སྒོ་གསུམ་གུས་པའི་སྒོ་ནས་གསོལ་བ་འདེབས།།
 རང་གཞན་སྨིན་ཅིང་གྲོལ་བར་བྱིན་གྱིས་རློབས།།
མཆོག་དང་མཐུན་མོང་དངོས་གྲུབ་སྩལ་དུ་གསོལ།།


Traduction
Muni Vajradhara, source de toutes les réalisations, 
Avalokiteshvara, grand trésor de la compassion sans objet,
Manjushri, seigneur de la sagesse sans tache,
Vajrapani, vainqueur de toutes les armées de Mara,
Losang Trak (Tsongkhapa), fleuron des sages du Pays des neiges,
Guru Bouddha, somme des trois objets de refuge.
Par les trois portes, avec respect, je vous invoque.
Afin de porter à maturité autrui et moi-même et de nous délivrer, veuillez nous bénir.
Les réalisations communes et suprêmes, veuillez nous les conférer.

 
Phonétique
Ngueu troup kun djoung thoup wang dordjé tchang
Mik mé tsé wé tér tchén tchèn rè sik
Tri mé khyén pè wang po djam pèl yang
Du poung ma lu djom dzè sang wè dak
Kang tchèn khè pè tsouk gyèn Losang Trak
Kyap soum kun du lama sang gyè la
Go soum ku pè go nè seul wa dép
Rang zhèn min tching treul war djin kyi lop
Tchok tang thun mong ngueu troup tsèl tou seul

Atisha (982-1054)

 Le Pandit Atisha est pour nous une référence constante ; c'est pourquoi je vais condenser quelques points essentiels de sa vie. Pas relater sa vie entière : d'une part, ce serait trop long ici ; d'autre part, d'excellentes biographies de lui sont disponibles en beaucoup de langues, y compris le français.

Son nom est Dipamkara Shrijnana, "Celui qui fait la lumière grâce à sa glorieuse sagesse suprême". Atisha est en fait un titre, extrêmement honorifique, que faute de mieux l'on rend en français par "seigneur". L'équivalent tibétain est "jowo" (ཇོ་བོ་), de sorte que les nombreux Tibétains qui, soucieux de marquer leur vénération vis-à-vis du Maître, l'appellent Jowo Atisha, disent - j'imagine sans trop s'en rendre compte - : "Seigneur Seigneur" .

Après tout, pourquoi pas ? Mais cela démontre ô combien le roi du Tibet Rälpacän (629–877) avait raison quand il interdisait de traduire les noms propres (cf. article Les Lotsawa de jadis n° 2) : non seulement on ne sait plus de qui on parle, mais tel nom magnifique dans une langue frise le ridicule dans une autre. Ainsi, moi qui savoure les consonances du nom "Ganden" n'apprécierait guère qu'on me parle du "Monastère Joyeux", ou "Monastères des Joyeux", voire "Joyeux Monastère", ou encore "Monastère des Ravis", tant qu'on y est. Vous admettrez que cela n'a pas le même écho !

Le lien avec Atisha ? C'est que la Terre pure de Ganden (en sanskrit Tushita) est, dit-on, sa résidence actuelle, en présence du Bouddha Maitreya et en compagnie de tant d'autres personnages prestigieux.

Lors de l'existence humaine qui nous intéresse, Atisha est un Bengali de souche royale qui, très jeune, renonce aux apanages de son rang pour s'adonner à la pratique spirituelle. Après avoir pratiqué les tantras en tant que yogi dans des lieux écartés et sauvages, il devient moine relativement tard, vers la trentaine. N'oublions pas que nous sommes au XIe siècle ; à l'aune de l'espérance de vie européenne de l'époque, c'aurait déjà été un vieillard. Apparemment pas en Inde, car il entame à peine une longue carrière bien remplie.

Ce grand penseur n'a rien d'un sédentaire. Lors de la périlleuse traversée de 12 mois qui le mène vers son Maître principal Serlingpa, il fait escale dans de nombreuses îles avant d'atteindre sa destination, soit Java soit Sumatra – la question reste à trancher. Ce n'était pas tout d'y aller ; encore faut-il revenir. Il y réussit. Il est désormais le dépositaire des précieuses instructions relatives à l'esprit d'Éveil, et sa réputation s'amplifie au Pays des Aryas. Il a dû retraverser toute la péninsule avec le confort que vous imaginez (encore aujourd'hui c'est long et fatigant) pour regagner les grandes universités monastiques du nord et se voit confier des fonctions élevées à Nalanda, Odantapuri et surtout Vikramashila. C'est là qu'il reçoit des visiteurs qui ont franchi l'Himalaya pour le prier de bien vouloir venir dans leur Tibet natal, afin d'y restaurer l'Enseignement du Bouddha quelque peu malmené depuis un bon demi-siècle.

Je passerai sur les péripéties et autres rebondissements qui aboutissent en 1042 à l'arrivée d'Atisha dans le Ngari. Si je calcule bien, le Pandit a donc 60 ans révolus ! Il sait que l'expédition tibétaine va écourter sa vie – Tara l'en a prévenu, et c'est de toute façon prévisible. Voyages éreintants. Chocs climatiques. Changement radical d'altitude, en passant de la plaine aux montagnes les plus hautes. Régimes alimentaires totalement différents. Quant aux mœurs et coutumes…

Pour accomplir le bien des être, Atisha accepte tout. Il supporte tout. Le prince raffiné cohabite de bonne grâce avec les rudes (rustres ?) montagnards. Il va jusqu'à apprendre leur langue. Mais il n'adopte pas toutes leurs habitudes. Il demeure doux et conciliant, toujours disponible pour tous, animaux y compris. Cela surprend. Cela choque même certains. Le fier Seigneur Kutön lui remontre que, si en Inde on condescend à parler à tout le monde avec aménité, ici ce n'est pas l'usage. Il faudrait quand même que le Maître tienne son rang. Le Maître écoute, sourit et … persiste. Il va jusqu'à caresser avec tendresse les bêtes qu'il a récupérées pour les sauver du couteau. Pire, il leur parle ! Et il s'adresse à elles en les appelant "mes vieilles mères".

C'est qu'Atisha a les plus hautes réalisations. Il sait que chaque être lui a servi de mères un nombre incalculable de fois dans le passé, sous toutes les formes, dans toutes les sphères. Il sait qu'alors et en bien d'autres circonstances chaque être a été pour lui d'une infinie bienveillance. Éperdu de gratitude, il mesure la souffrance de ses proches enlisés dans leurs passions et leurs certitudes fallacieuses. Il sait aussi qu'heureusement tous ont potentiellement la faculté d'évoluer jusqu'à obtenir la libération du samsara et même l'omniscience de Bouddha. Comment n'éprouverait-il pas le plus grand respect pour toutes les créatures ? Pourquoi ferait-il une différence entre elles, qui montrent sans doute ponctuellement des aspects divers, mais sont au fond soumises aux mêmes obstacles et porteuses des mêmes espérances ? Aujourd'hui l'un est roi, l'autre esclave ; demain ce sera le contraire. Mais un jour les deux seront enfin boudddhas.

Le sage versé tant en philosophie qu'en tantra ne cesse, au Tibet, d'enseigner … la prise de refuge et la loi de causalité, ce qui lui vaudra deux surnoms. D'être ainsi appelé (avec un certain dépit de la part de certains qui réclament des instructions "profondes") ravit Atisha : comme cela, dit-il, rien qu'en entendant parler de moi, "le lama de la prise de refuge" ou "le lama de la causalité", les gens acquerront de bonnes empreintes. Et cela leur indiquera l'essentiel." En réalité, bien comprise, toute facette de la voie inclut la totalité. Ce n'est pas une excuse pour vouloir dès le début viser les pratiques les plus élevées : elles sont alors inaccessibles et donc infructueuses, tandis que si, avec humilité, on commence par la base, on peut ensuite l'élargir jusqu'à y intégrer l'ensemble.

Voilà qui était Atisha : un authentique Seigneur, aimable et courageux ; doux et endurant ; modeste et sûr de lui ; érudit et simple, la liste de ses qualités se déroulant à l'infini : logique, quand on sait qu'il est aussi considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha.

dimanche 1 décembre 2024

Alexandra David-Néel

Pour information (je n'ai pas vu le spectacle)


 

samedi 23 novembre 2024

Ouvrages de Dagpo Rinpoche en tibétain

En plus de dispenser de nombreux Enseignements oraux dans divers pays, le Vénérable Dagpo Rinpoche, qui a maintenant 92 ans, a également composé en langue tibétaine de nombreux commentaires et autres ouvrages.

Certains ont été édités dans son monastère, Dagpo Datsang, en Inde.

Voici quelques exemples, non limitatifs. 

Biographies des Maîtres du Lamrim en trois tomes :
    Le premier tome reprend le célèbre ouvrage de Yongzin Yeshe Gyaltsen (1713-1793 ; Tuteur du 8e Dalaï Lama Jampel Gyatso), avec ajout de renseignements complémentaires.
    Les deux tomes suivants, rédigés par Rinpoche, comportent des biographies de Maîtres qui ont succédé ainsi que de précieuses indications sur les différentes lignées de transmission des divers Lamrim de Jé Tsongkhapa.
 


བྱམས་མགོན་ཞལ་བཟང་མཇལ་བའི་དྭངས་གསལ་གསེར་གྱི་མེ་ལོང་ (Byams mgon zhal bzang mjal ba'i dvangs gsal gser gyi me long)
 Sub-commentaire d'un commentaire de Gyeltsab Dharma Rinchen (1364-1432) de l'Uttaratantra (l'un des cinq Traités de Maitreya) 
 

 

Enseignements de Dagpo Rinpoche en français

 Les plus récents parus aux Éditions Guépèle, en langue française 

(Traductions orales de Marie-Stella Boussemart, 
mises en forme par une équipe d'élèves de Rinpoche)




samedi 16 novembre 2024

Mandala

Un téléfilm policier tourné à la Grande Pagode (siège de l'UBF) et au centre Kagyu Dzong, dans le bois de Vincennes, cela sort de l'ordinaire. :-)

L'intrigue concerne le meurtre d'un moine, en lien avec la recherche de la réincarnation d'un lama tibétain.

 Replay ICI (disponible jusqu'au 06/05/2025).


La causalité

Dans Le Sūtra de la Pousse de riz, le Bouddha énonce :
Cela existant, ceci survient.
Cela étant né, ceci apparaît. 
Ainsi, l'ignorance conditionne les karma inducteurs. 
 
Cela cessant, ceci cesse (de naître). 

 

En résumé, rien (aucun phénomène composé) n'est sans cause et rien n'est sa propre cause.

*   Tout phénomène composé naît de causes et de conditions, qui lui sont antérieures.

*   Une cause unique ne produit pas de fruit.

*   Quand les causes et conditions sont réunies, le fruit apparaît nécessairement.

*   Quand les causes et conditions ne sont pas réunies, le fruit n'apparaît pas.

 

La pratique du Dharma concourt donc notamment à s'entraîner à éviter la réunion des causes et conditions de souffrance (principalement les facteurs mentaux perturbateurs) et à favoriser la réunion des causes et conditions de bonheur (principalement les facteurs mentaux vertueux, associés aux facteurs mentaux à objets déterminés).


La vérité de la souffrance sous différents angles

 Les six portes de souillures, et donc de souffrances

1 Zag pa'i bdag nyi                             ཟག་པའི་བདག་ཉིད་

Ce qui est de la nature même des souillures : klesha (facteurs perturbateurs, à commencer par l'ignorance, l'attachement et l'irritation)

 

2 Zag pa dang 'brel ba                   ཟག་པ་དང་འབྲེལ་བ་     

Ce qui est corrélé aux souillures : les autres facteurs mentaux et les 5 sens de tout être du samsara

 

3 Zag pas bcings pa                        ཟག་པས་བཅིངས་པ་

Ce qui est liés par les souillures : karma introducteurs au samsara

 

4 Zag pa dang rjes su 'brel ba         ཟག་པ་དང་རྗེས་སུ་འབྲེལ་བ་

Ce qui est affecté par les souillures : être du samsara

 

5 Zag pa dang rjes su mthun pa       ཟག་པ་དང་རྗེས་སུ་མཐུན་པ་

Ce qui est en adéquation avec les souillures : les objets des klesha

 

6 Zag pa las 'byung ba                  ཟག་པ་ལས་འབྱུང་བ་     

Ce qui est issu des souillures : les agrégats souillés d'un être encore prisonnier du samsara

Les quatre vérités vues par les arya

Sources :
Sutra des quatre vérités des arya
Enseignements du Vénérable Dagpo Rinpoche sur la base d’un traité de Gunthang Könchok Tenpai Drönmé.

 

Vérité de la souffrance : les phénomènes souillés qui naissent à partir de leurs causes, lesquelles causes étant les karma et les facteurs perturbateurs.

 

Vérité de l’origine : les karma et les facteurs perturbateurs qui génèrent la vérité de la souffrance, qui constitue leurs résultats

 

Vérité de la cessation : cessation issue de l’analyse qui élimine les voiles qui constituant les les objets d’abandon - le chemin ininterrompu que cela permet d’obtenir.

Cessation issue de l’analyse qui est susceptible de rejeter les voiles lui correspondant à ce stade du sentier ininterrompu[1] qu’il lui permet alors d’obtenir.

 

Vérité de la voie : la voie des arya qui inclut les moyens directs et indirects permettant d’obtenir ou encore d’actualiser la Vérité de la cessation. « Directe », cela désigne ce dont on vient de parler, c’est-à-dire le sentier sans obstacles qui stoppe le pan des voiles consistant en la saisie du soi acquise et manifeste. « Indirecte », c’est-à-dire tout ce qui n’étant pas forcément ce chemin sans obstacles va y contribuer d’une manière ou d’une autre. Donc, d’une manière plus générale, pour simplifier, on peut dire que ce que l’on entend par Vérité du chemin, ce sont toutes les connaissances et qualités du continuum mental des arya.

 

Première vérité, de la souffrance

  1. Impermanence
  2. Nature de souffrance
  3. Être vide

D’une part, vide d’un soi qui serait comme le créateur ou encore l’auteur du monde, etc.

D'autre part, vide d’une existence ne dépendant de rien, d’une existence en soi.

  1. Non-soi (anatta)

 

Deuxième vérité, de l'origine

  1. Cause
  2. Origine
  3. Source (production)
  4. Condition

 

Troisième vérité, de la cessation

  1. Cessation
  2. Apaisement (paix)
  3. Excellence
  4. (Libération/délivrance) irréversible (« renoncement » : se sortir à tout prix de…)

 

Quatrième vérité, du chemin

  1. Voie
  2. Connaissance
  3. Réalisation / accomplissement) ; « demeure » (sur l'objet : non-soi)
  4. Ce qui libère, ce qui délivre

Les 4 vues fausses ainsi contrées

 

Vérité de la souffrance

-       Voir comme propres des choses qui ne sont pas propres.

-       Voir comme étant bonheurs des choses qui ne sont pas bonheurs, qui sont souffrances.

-       Voir comme permanentes et éternelles des choses qui ne sont ni permanentes ni éternelles.

-       Saisie du soi.

 

Vérité de l’origine vues fausses[2]  :

- soit considérer qu’il n’y a pas du tout de causes,

- soit admettre des causes qui sont en fait insuffisantes ou incompatibles (pas valides).

  1. Estimer qu’il n’y a aucune cause à la souffrance.
  2. Estimer qu’il y aurait en tout et pour tout une seule cause, unique, permanente.
  3. Estimer que la cause serait fondamentalement permanente, mais que momentanément elle pourrait être changeante.
  4. Estimer que cela serait du ressort de la volonté, ou de la pensée, d’un dieu créateur tel qu’Ishvara.

 

Vérité de la cessation

1. Nier toute possibilité de libération.

2. Confondre la libération avec des phénomènes souillés, par ex imaginer la libération comme une sphère supérieure décrite comme un grand parasol blanc (un peu comme un paradis) (gSal byed pa).

3. Imaginer que la libération est atteinte une fois le soi (indépendant et permanent) isolé des reliquats de composantes grâce à la méditation (Samkhya).

4. Estimer qu'il est possible, grâce à la méditation, d'obtenir une libération momentanée (mais pas irréversible).

 

Vérité de la voie

1. Estimer qu’il n’existe pas de voie de libération ;

2. que la sagesse comprenant le non-soi, loin d’être une voie excellente, constitue une voie mauvaise ;

3. qu'il existe des voies de libérations supérieures à la sagesse comprenant directement le non-soi, comme par exemple entrer dans le mandala d'Ishvara et recevoir les instructions afférentes ; ou encore s’installer en méditation au milieu de cinq brasiers enflammés, etc. ;

4. que, même si l’on médite la sagesse comprenant le non-soi, en aucun cas cela ne pourrait permettre d’éliminer définitivement la souffrance.

 



[1] Cf. Chemins ininterrompus et de la délivrance qui se succèdent lors des chemins de la vision et de la méditation au fur et à mesure des éliminations des voiles à rejeter.

 

[2] gSal byed pa ; Rig pa can (Nayayika) ; rGyang 'phen pa (Carvaka) ; Grangs can pa (Samkhya)

dBang phyug (Ishvara)

La sœur de S.S. le Dalaï Lama

 Film intitulé Amala : The Life and Struggle of the Dalai Lama's Sister

diffusé gratuitement sur vimeo grâce aux Amis du Tibet Luxembourg du 15 au 17 novembre 2024.

https://vimeo.com/708301279  

  
Mot de passe : Festivalcut_Amala
 


Jinpa - conte tibétain

 Je n'ai pas eu le temps de visionner ce film tibétain, mais je vous le poste, car il est accessible sur youtube jusqu'au 5 janvier 2025. 

Vidéo en langue tibétaine, sous-titrée en français.

 

 

6 nov. 2024 #artecinema #filmcomplet #cinéma  

Film complet disponible jusqu'au 05/01/2025 

 

Dans un haut plateau tibétain désertique, une parabole sur la destinée et le double en forme de road movie drolatique, porté sur les larges épaules d'un irrésistible acteur nommé Jinpa, comme les deux personnages principaux.  

 Sur le haut plateau tibétain du Kekexili, vaste contrée désertique et glaciale à 5 000 mètres d'altitude, le routier Jinpa, distrait par le vol d'un vautour, percute un mouton et le tue sur le coup. Tourmenté d'avoir ôté, même par accident, la vie d'une créature appartenant comme lui au cercle des réincarnations, il charge le cadavre à bord de son camion dans le but de faire dire une prière pour la paix de leurs âmes respectives. Un peu plus tard, il embarque un marcheur déguenillé, qui dit s'appeler également Jinpa. Celui-ci révèle qu'il se rend dans un village précis pour y tuer le meurtrier de son père, qu'il poursuit depuis dix ans. Sans faire de commentaires, Jinpa 1 n'en dépose pas moins Jinpa 2 à l'embranchement voulu, alors que la nuit tombe dans des tourbillons de neige. 

 Largement reconnues au-delà des frontières, les histoires de l'écrivain et cinéaste tibétain Pema Tseden (dont Le léopard des neiges est sorti en salle en septembre) s'ancrent dans la réalité méconnue de son pays sous tutelle. Road movie infusé d'humour à froid et de suspense minimaliste, cette fable aux faux airs de parabole sur le double et la destinée joue doublement sur le velours : un exotisme radical, entre paysages grandioses et instantanés de vie villageoise, et l'extraordinaire présence de l'acteur principal, lui aussi nommé Jinpa. Grâce à son art consommé d'exprimer beaucoup en peu de mots, en osmose avec le rythme méditatif du récit, le cinéaste s'amuse à brouiller les pistes dans le blizzard tibétain, pour notre plus grand plaisir. 

Film de Pema Tseden (Chine, 2018, 1h24mn)



Les étapes de la voie - lamrim


 

vendredi 15 novembre 2024

Lha babs dus chen 2024

  La fête de Lha bab dus chen  ལྷ་བབ་དུས་ཆེན་  tombe cette année le vendredi 22 novembre. 

Selon la tradition, ce jour là, toutes les vertus effectuées sont multipliées par 10 millions. 

Après avoir obtenu l'Éveil suprême à Bodhgaya, le Bouddha se rendit dans un monde de
deva connu sous le nom de Trente-Trois, pour y dispenser des Enseignements à sa mère qui avait repris naissance là.

La fête Lha bab dus chen, le 22ème jour du 9ème mois lunaire, commémore son retour dans notre monde.

mercredi 30 octobre 2024

Vive l'altruisme

Une jolie citation attribuée à Madame Simone de Beauvoir, d'où l'envie de partager avec vous :

« Grandir, mûrir, vieillir, mourir, le temps passe, c’est prédestiné, inévitable.
Il n’y a qu’une solution pour que la vieillesse ne soit pas une parodie absurde de notre vie antérieure, c’est de continuer à poursuivre des fins qui donnent un sens à notre existence : le dévouement à des individus, à des groupes ou à des causes, le travail social, politique, intellectuel ou créatif. Dans la vieillesse, nous devons souhaiter avoir encore des passions assez fortes pour nous empêcher de nous replier sur nous-mêmes.
La vie a de la valeur tant que nous en attribuons à la vie des autres, par l’amour, l’amitié, l’indignation, la compassion. »

mardi 22 octobre 2024

Les devoirs des gouvernants

Le Bouddha avait des disciples dans toutes les couches de la société, y compris parmi les rois et ministres. 
Il leur dispensait donc des conseils adaptés.

À titre d'exemple, voici les dix devoirs d'un roi ou plus généralement d'un gouvernant, selon le Dasarajadhamma, texte des Jataka ( récits des vies antérieures du Bouddha Shakyamouni ) :

1. La générosité, qui suppose d’utiliser les biens et richesses au profit de la population, et non pour lui-même.

2. Une éthique élevée 

3. L’abnégation, qui consiste à accorder la priorité à l’intérêt de la population, 

4. L'honnêteté et l'intégrité

5. L’amabilité et la douceur

6. Un train de vie simple, sans luxe ni ostentation

7. L'absence de haine et de rancune

8. La non-violence

9. La patience, dont la capacité à supporter les critiques et insultes

10. Le souci de l’harmonie, en respectant la volonté populaire.

 

Insistant sur l'importance de la stabilité économique, le Bouddha estime que la politique d'un État doit concourir à quatre objectifs :

1. La sécurité économique
2. La prospérité économique
3. L’absence de dettes
 
4. La moralité des mœurs et coutumes

samedi 19 octobre 2024

Les terres et les chemins

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 6
 

 

La prise de refuge

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 5




Karmas et loi de causalité

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 4
 

 

Concentration et calme mental

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 3
 


 
 
 

L'esprit et les perceptions

  Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 2
 


 

Les quatre vérités des arya

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 1


 


Tibétain au bac

 Pétition « Tibétain au bac / བོད་ཡིག་ཧྥ་རན་སིའི་འཛིན་རིམ་༡༢པའི་ཡིག་རྒྱུགས་གྲས་སུ་ཚུད་ཐབས་ཀྱི་ཞུ་ཡིག ». 

 

PARIS / INALCO : Tibétain au Bac / བོད་ཡིག་ཧྥ་རན་སིའི ...

Nous demandons au gouvernement français que le tibétain figure parmi les langues optionnelles au bac, afin de soutenir en France la transmission ...

 

Le Lamrim de la lignée du Sud

 Une nouvelle édition papier, revue et corrigée, vient de paraître aux Éditions Guépèle.

Contact : guepele.projets@gandenling.org

Nouveau 

Une version numérique est également disponible sur Amazon (kindle) et sur Publishdrive (epub).

 


 

jeudi 10 octobre 2024

lundi 7 octobre 2024

Communiqué de la CRCF

 Appel international à la paix et à la fraternité des responsables de culte en France

 7 octobre 2024

 

Appel international à la paix et à la fraternité, des responsables de culte en France (CRCF) pour les commémorations des attentats du 7 octobre :

 

Le 9 octobre 2023, responsables religieux catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes, nous exprimions ensemble notre effroi et notre profonde tristesse face à la barbarie du Hamas.

En ce 7 octobre 2024, nous peinons à prendre la mesure des traumatismes, sans précédent pour notre génération, engendrés par ces actes terroristes mais aussi par les opérations militaires de grande ampleur qui les ont suivis, à Gaza, et désormais, au Liban. Elles emportent tragiquement plusieurs milliers de victimes. Nous nous inclinons devant l’immense souffrance de celles et de ceux qui ont perdu un être cher dans des conditions atroces, celle des otages et de ceux qui, parents d’otages, ont traversé tant de mois dans l’incertitude et l’angoisse. Nous portons aussi dans notre cœur et notre chair l’immense souffrance des civils de la bande de Gaza, des familles meurtries, des existences anéanties, livrées à la terreur et aux ravages que produit la guerre. Nous réprouvons les exactions commises en Cisjordanie. Nous nous inquiétons vivement des conséquences durables de tant de violences, terroristes ou militaires, chez ceux et celles qui les subissent et ceux et celles qui les exécutent.

 

Nous mesurons combien les événements au Proche-Orient pèsent sur la société française. Pour les juifs et pour les musulmans, les blessures sont vives et douloureuses. Les actes antisémites se multiplient de manière inquiétante, et la haine et les discriminations antimusulmanes croissent comme jamais. Alors que, dans notre société profondément polarisée, le dialogue est plus important que jamais, même les relations interreligieuses sont mises à l’épreuve, voire gelées. L’expérience heureuse de l’aumônerie au centre multiconfessionnel du village olympique et la fraternité vécue dans le cadre du programme de formation EMOUNA (formation interreligieuse portée par Sciences Po) montrent pourtant que la fraternité demeure possible. La solidarité interreligieuse vécue après l’attaque de la synagogue au Grau du Roi en a fourni une nouvelle preuve. Il tient à nous de ne pas importer en France ce conflit.

 

Aussi nous, responsables religieux catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes, appelons à un cessez le feu et réaffirmons ensemble nos valeurs communes.

 

  • Nous réprouvons la violence sous toutes ses formes, et déplorons le nombre insupportable de victimes civiles. Nous condamnons la prise d’otages civils ou militaires et appelons à leur libération immédiate. Nous condamnons tout discours appelant à la haine et à la destruction.

 

·       Nous appelons à la prière pour le peuple israélien, pour le peuple palestinien, pour le peuple libanais et pour le peuple iranien qui se trouvent aujourd’hui pris dans une logique de guerre, pour ceux et celles qui sont endeuillés, pour ceux et celles qui ont été pris comme otages ou vivent l’angoisse d’un proche kidnappé, pour tous ceux qui sont déplacés, et dont les moyens de subsistance sont précaires. Nous exprimons notre gratitude pour les organisations qui travaillent à maintenir soins médicaux et approvisionnement.

 

·       Nous invitons les forces politiques, religieuses, culturelles, du monde entier à agir pour qu’une paix juste et durable puisse se construire en Israël, en Palestine, au Liban et dans toute la région. Nous demandons aux responsables politiques de notre pays à travailler pour une action concertée de la communauté internationale et à rappeler aux belligérants la nécessité du respect du droit international humanitaire.

 

·       Nous appelons nos concitoyens, croyants ou non, à préserver et cultiver les relations fraternelles qui lient les uns aux autres dans le respect et l’attention mutuelle ; à rejeter fermement tout antisémitisme, toute haine antimusulmane, tout racisme, tout mépris ou discours de haine et de mort, toute stigmatisation de tout ordre ; à rechercher inlassablement la vérité et la justice en vue de la paix. Nous nous engageons à agir toujours en ce sens.

 

Plus de 30 ans après la dernière initiative de paix qui avait été portée par les accords d’Oslo, il est grand temps de comprendre qu’une politique prétendant utiliser la violence à son profit ne peut aboutir et que la recherche de la paix est nécessaire. Les responsables politiques en ont le grave devoir. Les armes doivent se taire et la fraternité revenir. Le droit international, si imparfait soit-il, doit redevenir le socle du processus à ouvrir.

 

La CRCF (Conférence des responsables des cultes de France) regroupe des responsables représentant les instances du bouddhisme, des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), de l’islam et du judaïsme

Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France

Pasteur Christian Krieger, Président de la Fédération protestante de France

Monseigneur Dimitrios, Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France

M. Haïm Korsia, Grand Rabbin de France

M. Antony Boussemart, Co-président de l’Union bouddhiste de France

Maître Chems-Eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris