lundi 12 mai 2025

Fête religieuse chômée ?

 Le code du travail ne prévoit pas de congé pour une fête religieuse, mais le salarié peut s'absenter si l'employeur lui donne son autorisation. L'employeur est en droit de refuser. Le salarié n'est pas obligé de faire connaître le motif religieux de sa demande de congé.

 


Vesak Message du Secrétaire Général de l'ONU

 Message du Secrétaire Général des Nations Unies

En ce jour du Vesak, je présente mes meilleurs vœux aux bouddhistes du monde entier qui commémorent la naissance, l’éveil et la disparition du Bouddha.

Les enseignements du Bouddha sur la compassion, la tolérance et l’altruisme font parfaitement écho aux valeurs de l’Organisation des Nations Unies.

À une époque marquée par de graves problèmes mondiaux, ces principes intemporels nous montrent la voie que nous devons suivre ensemble.

Que ce jour sacré nous incite à jeter des ponts, à favoriser la solidarité et à œuvrer de concert à la création d’un monde plus pacifique, plus durable et plus harmonieux.

Bonne Journée du Vesak à toutes et tous.

 

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=-khSrEw0-1A

 

 

 

Vesak "jour férié"

 Vesak "ONU"

Quand l'ONU a décidé d'ajouter le Vesak au calendrier international des fêtes religieuses, une question épineuse s'est présentée, car chaque pays d'Asie établit son propre calendrier lunaire (parfois plusieurs) chaque année.

Pour simplifier, il a été décidé que le jour "officiel" du Vesak serait chaque annnée la pleine lune du mois de mai, c'est-à-dire ce lundi 12 mai en 2025.


RÉSOLUTION ADOPTÉE PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES
Célébration internationale de la Journée du Vesak au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies

L’Assemblée générale,

Considérant que la Conférence bouddhiste internationale tenue à Sri Lanka en novembre 1998 a exprimé l’espoir que la Journée du Vesak, jour de la pleine lune du mois de mai chaque année, serait célébrée sur le plan international, en particulier au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies,
Sachant que le jour de la pleine lune du mois de mai chaque année est le jour sacré le plus important pour les bouddhistes, qui marquent ce jour-là la naissance du Bouddha, son illumination et son décès,

Considérant que, en célébrant cette journée sur le plan international au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies, l’Organisation saluerait la contribution que le
bouddhisme, l’une des plus vieilles religions du monde, apporte depuis plus de 2 500 ans et continue d’apporter à la spiritualité de l’humanité,

Décide que, sans qu’il en coûte quoi que ce soit à l’Organisation des Nations Unies, des dispositions appropriées seront prises pour que la Journée du Vesak soit célébrée sur le plan international au Siège de l’Organisation des Nations Unies et dans d’autres bureaux des Nations Unies, en consultation avec les bureaux pertinents des Nations Unies et avec les missions permanentes qui souhaiteraient également être consultées.

79e séance plénière
15 décembre 1999

Vesak 2025 selon le calendrier lunaire tibétain

 

Selon le calendrier lunaire tibétain 

(N.B. dans d'autres pays d'Asie, les calculs sont différents) 

 

 En 2025, la 4ème lunaison, dénommée "Sagadawa" en tibétain, et Vesak en sanskrit et en pali, 

coïncide à la période qui va    

 

du 28 mai au 25 juin

 
avec pour point culminant

 

le 15ème jour de la 4ème lunaison,

soit le 11juin 2025.


Le mois de Vesak est le mois le plus important du calendrier bouddhiste, car Vesak est le temps où la plupart des bouddhistes commémorent à la fois la naissance,  l'Éveil et le parinirvana du Bouddha Shakyamouni.


La première moitié du mois de Vesak est considéré comme particulièrement bénéfique. Comme il est notoire que toutes les actions alors accomplies sont d'une extrême puissance, nombreuses sont les personnes qui multiplient les pratiques verteuses, comme de racheter et libérer des animaux sinon voués à une mort imminente (tshe thar), s'abstenir de viande, font des retraites, etc., etc.  

 

En société tibétaine, pendant cette période, les bouddhistes organisent des processions de prières, des cérémonies de chant, de danse, de méditation et de dons. Les fidèles se rassemblent dans les temples et les sanctuaires pour prier et allumer des lampes à beurre. Des drapeaux de prière colorés sont suspendus dans les temples, les villages et les collines, symbolisant les prières pour la paix et le bien-être.

mercredi 7 mai 2025

Vesak 2025 - UBF


 

Khen-Rinpoche Jigmey Gyatso Paris 31 mai


 

Communiqué 

Kyabje Khen-Rinpoche, Son Éminence Jigmey Gyatso, abbé du monastère de Drepung Gomang en Inde du sud, a accepté de prodiguer un enseignement sur les trois principes du chemin vers l’Éveil complet.
 
Samedi 31 mai à la Grande Pagode du bois de Vincennes. 
 
Horaires : 10h30 à 12h30 - 14h30 à 16h30 
 
Entrée libre sans inscription 

Accès en métro : ligne 8
Station: Porte Dorée


lundi 5 mai 2025

Lorepa (1187-1250) et la lignée des Lochen Rinpoche


La lignée de Lamas dont Lochen Rinpoche est l'actuel représentant remonte au célèbre Gyälwa Lorepa (rGyal ba lo ras pa) Wangchuk Tsöndrü qui a vécu de 1187-1250.

Parmi les principaux disciples de Tsangpa Gyare Yeshe Dorje, il est considéré comme le fondateur d'une branche de l'école Drukpa Kagyu : Meddruk (sMad 'brug).

Ses œuvres complètes représentent cinq volumes, malheureusement difficiles à se procurer :
 Smad 'brug bstan pa'i mnga' bdag rgyal ba Lo ras pa Grags pa dbang phyug mchog gi gsung 'bum rin po che (Khenpo Shedup Tenzin & Lama Thinley Namgyal, Shri Gautam Buddha Vihar, Manjushri Bazar, Kathmandu, Nepal, 2002).

Selon l'encyclopédie de Dungkar Rinpoche, Lo ras pa dBang phyug bTson 'grus (prononcez : Lorèpa Wangtchouk Tsöndru) naît en 1189, l'année de mouton de feu du 3ème cycle. Son père s'appelle rNal 'byor (Nèltchor), sa mère Me bza sKyid (Messa Kyi).

Dès l'âge de 5 ans, il maîtrise la lecture et l'écriture (pas si fréquent à l'époque, et d'ailleurs même de nos jours).
A 15 ans, il rencontre le Maître Chos rje gTsang pa et se met à son service, mais à 17 ans, c'est par le Maître sBal ti (Bèlti) qu'il est ordonné moine au monastère de sKyor mo lung. Il reçoit de lui son nom religieux - Wangchuk Tsöndru.

Bientôt il doit s'en retourner chez lui à la pressante demande paternelle. Arrivé à la maison, il découvre que son père a arrangé pour lui un mariage... Il refuse net et s'enfuit. Il se réfugie auprès de son Maître Chos rje gTsang pa , qu'il accompagne au Bhoutan.

Commence pour lui une période d'étude intense, tant sur le Vinaya que sur les tantra.

Quand il apprend le décès de son père, il vient effectuer à son intention prières et rituels de la manière la plus développée qui soit. Dédiant tout le patrimoine familial au Dharma, il ne conserve strictement rien pour lui.

De retour au Bhoutan, déterminé à se consacrer pleinement à la pratique, il prononce sept serments : - ne pas retourner au pays ; - ne pas quitter les montagnes ; - demeurer continûment assis en méditation ; - se garder de tout contact social ; - se contenter d'un habit de coton; - conserver le silence ; offrir chaque jour les cent torma.

Son Maître, Chos rje gTsang pa, lui dit qu'il ne devra pas à respecter de tels engagements à jamais : à l'image du Bouddha qui s'adonna aux ascèses six années durant, il suffira qu'il observe ses promesses pendant six ans.

Les six années écoulées, Lorepa revient dans le centre du Tibet avec son Maître, et reçoit à nouveau de nombreux Enseignements de lui.
Las ! Il n'a que 24 ans quand Chos rje gTsang pa quitte ce corps.

Des années durant, Lorepa se livre avec ardeur la méditation dans les montagnes, faisant fi du froid et de la faim – car il ne possède rien, et ne veut d'ailleurs rien posséder. Tout obstacle qu'il rencontre, il le transforme en condition favorable qui intensifie encore sa pratique.

Ainsi obtient-il une sagesse d'une grande puissance, alliée aux pouvoirs supranormaux (clairvoyances, etc.), effets secondaire de sa réalisation du calme mental.

Ayant atteint les qualités nécessaires, Lorepa peut désormais se consacrer à accomplir le bien d'autrui. Sans ménager sa peine , il dispense enseignements et initiations - notamment de Samvara.

Au fil des années, il va établir dans différentes régions du Tibet de très nombreux monastères, dont certains vont beaucoup se développer.
Ainsi, la communauté de dBu ri (proncez Ouri), où il demeure sept ans, compte bientôt plus de mille membres.
On raconte que le monastère dKar po chos lung (Karpo Chöloung, fondé l'année du buffle) accueille plusieurs dizaines de milliers de religieux lors des grands événements. Lorepa y installe comme support de foi de nombreux livres écrits en lettres d'or.

Toute sa vie durant, Lorepa présente une générosité portée au plus au point ; une absence totale d'attachement ; un courage et une persévérance sans faille ; une vaste érudition ; une vive compassion qui le pousse à accomplir le bien d'autrui.
En résumé, il témoigne de toutes les qualités d'un bodhisattva, jusqu'à sa mort en 1250, le 21ème jour du 9ème mois de l'année du chien de fer.

dimanche 4 mai 2025

Courte biographie de Lochen Rinpoche

 


Lochen Rinpoche Jangchub Gyaltsen est né dans la région du Dagpo officiellement en 1943, en fait en 1944. Il est le cinquième d'une famille de douze enfants - sept garçons et cinq filles.

Très jeune, il a été reconnu comme la réincarnation du grand Lorepa, anachorète du XIIème siècle détaché des vanités mondaines et qui était le digne disciple d'un disciple de Jetsun Milarepa.

De fait, il montre encore cette fois les qualités d'un ermite aguerri. L'humilité est son blason.
Comment décrire Rinpoche ? Une persévérance et une résistance hors du commun, alliées à une vive intelligence, le tout agrémenté d'une rayonnante bienveillance envers tous, animaux comme humains. Et surtout, surtout, une foi et une vénération totales envers ses Maîtres, tels Dagpo Rinpoche.

Après sept années passées dans son propre monastère – Jara Gartog -, vers 12 ans, Rinpoche entre en effet à Dagpo Datsang pour étudier la philosophie, et il prend immédiatement la tête de la classe. Pas pour longtemps : les tragiques événements de 1959 interrompent brutalement ses études.
Son statut de Lama lui vaut aussitôt d'être assigné aux travaux obligatoires.

Il n'a que 15, 16 ans et le voilà en train de construire des routes en altitude. Alors que tant de ses compagnons meurent suite à des accidents et aux mauvais traitements, sa robuste constitution (et son moral d'acier) lui permet de survivre. Quelques années plus tard, sa situation s'améliore notablement quand il est affecté à une équipe de menuisiers. Sa dextérité manuelle le fait très vite apprécier par les militaires chinois pour qui il doit fabriquer tables et armoires. Ce qui lui permet d'obtenir à l'occasion quelques permissions.

C'est ainsi que, quand Dagpo Rinpoche se rend au Tibet en 1987, ils ont l'immense joie de se revoir. Lochen Rinpoche se met au service de son Maître pendant tout son séjour dans leur commune région d'origine.

Puis le travail du bois reprend jusqu'en 1989, année où il est enfin remis en "liberté" - surveillée, bien sûr. Il parvient bientôt à gagner l'Inde.

Il s'installe dans un ermitage non loin de Dharmsala et, durant cinq ans, se consacre à la méditation du Lamrim assidûment.
Dagpo Rinpoche le sort de son ermitage en lui demandant d'aller à Mundgod pour prendre soin des jeunes moines de Dagpo Datsang qui étudient la philosophie au monastère de Drepung Gomang. Lochen Rinpoche décide alors de reprendre ses études, mais … Bientôt, il lui faut aller à Kais pour concevoir et superviser la construction du nouveau complexe monastique.
Mission accomplie avec succès, avec le couronnement de l'inauguration présidée par Sa Sainteté le Dalaï Lama en personne.

Depuis, Rinpoche vit à Kais au sein de la communauté et y assume les fonctions d'abbé, car l'officiel détenteur du titre -
Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama - est rarement sur place. :-)

mardi 22 avril 2025

RIP Pape François


 Sincères condoléances à toute la communauté catholique en deuil.

Gratitude et respect envers le Pape François qui a tant œuvré pour la paix et les êtres vulnérables, et qui a admirablement assumé ses fonctions avec courage et bienveillance jusqu'au bout. Partir un lendemain de Pâques est un ultime exemple symbolique ô combien inspirant.

Je formule des vœux pour le plein accomplissement des souhaits du Pape François et la réussite de ses activités, pour le bien des êtres.

lundi 3 mars 2025

La notion de temps

 Émission Sagesses bouddhistes du 2 mars 2025 

Passé, présent, futur, comment le bouddhisme conçoit-il le temps ?

Si la notion de temps fait réfléchir les philosophes et les scientifiques depuis des siècles, le bouddhisme apporte un regard qui peut nous aider à mieux le comprendre. Comment le définir ? Comment méditer sur le temps peut aider à percevoir la sagesse ? Au fil des nombreuses réflexions sur le temps, le bouddhisme offre une approche intéressante pour comprendre la vacuité et l’interdépendance et mieux en approfondir toutes les subtilités et compréhensions. 

Réalisation : Christophe Coutens 

Présentation : Sandrine Colombo

vendredi 28 février 2025

Bonté n'est pas faiblesse

 Émission Sagesses bouddhistes du 29 décembre 2024


La bonté n’est pas faiblesse 

Toute l’équipe de Sagesses Bouddhistes vous souhaite de belles fêtes de fin d’année dans la joie et la sérénité, et consacre sa dernière émission 2024 à la bonté. En effet, en cette fin d’année marquée d’évènements douloureux, Sagesses Bouddhistes parlera de bonté, ce bien commun à l’humanité qui fait bien souvent cruellement défaut et qui pourtant devrait être un lien puissant entre tous les êtres. Aussi quel est le sens de la bonté ? Quelle est sa portée lorsqu’elle est incarnée pour les bouddhistes par la pratique des bodhisattvas ?, ces êtres qui œuvrent pour le bien des autres. Réponses avec Marie Stella Boussemart, invitée en ce matin du 29 décembre. 

Réalisation : Christophe Coutens /

 Présentation : Sandrine Colombo

 

dimanche 23 février 2025

Mönlam 2025 - "Grande Prière"

 À partir du 3ème jour du 1er mois lunaire (2 mars), les bouddhistes tibétains et apparentés célèbrent le Mönlam སྨོན་ལམ་ཆེན་མོ་, littéralement "la Grande Prière", qui va se terminer en apothéose le 15ème jour avec la "grande fête des miracles" ཆོ་འཕྲུལ་དུས་ཆེན, le 14 mars.

Cette période commémore les joutes en pouvoirs supranormaux, qui opposèrent autrefois à Shravasti le Bouddha Shakyamouni et six grands Maîtres hindouistes, et dont le Bouddha sortit vainqueur. 

Depuis son instauration à Lhasa par Jé Tsongkhapa en 1409, le Mönlam est l'une des plus grandes fêtes tibétaines.


Traditionnellement, c'était durant le Mönlam placé sous la présidence du Ganden Tripa (le chef suprême de l'école gelugpa) que se déroulaient les examens finaux des geshe lharampa, le titre le plus prestigieux chez les érudits gelugpa. 


Par ailleurs, le Ganden Tripa exposait chaque jour des Jataka : épisodes des vies antérieures du Bouddha Shakyamouni, alors qu'il était encore bodhisattva et s'entraînait aux six paramitas, la générosité, l'éthique, la patience, l'enthousiasme, la concentration et la sagesse.

 

 
 

Losar

 Le Nouvel An tibétain coïncide cette année avec le 28 février. 

Bonne fin d'année du dragon !

vendredi 14 février 2025

Départ du 101e Ganden Tripa

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel, disciple proche de Kyabjé Trijang Dorjéchang, est décédé en France le 14 février 2025. Il était dans sa 99e année.

Originaire du Kham, il a d'abord étudié dans sa région. À son arrivée dans le Centre du Tibet, il est entré au monastère philosophique de Ganden, fondé par Je Tsongkhapa en 1409, et s'y est affilié au collège de Shartsé. 

Après l'exil en Inde en 1959, il est devenu geshe lharampa en 1971, puis a joint le collège tantrique de Gyutö dont il est devenu abbé en 1983. C'est en 2003 qu'il est devenu le 101e Ganden Tripa, chef de l'école gelugpa.

 S.S. Trizur Rinpoché Lungri Namgyel parlait très bien français, ce qui lui avait permis d'acquérir la nationalité française. Invité en France en 1978, il a fondé l’association bouddhiste Thar Deu Ling dès 1979. Après l'avoir dirigé plusieurs années, en 2002, il l'a confié à son disciple Geshe Losang Yeshe pour assumer les hautes fonctions auxquelles il était appelé en Inde, puis pour enseigner dans de nombreux pays d'Asie, mais il revenait régulièrement, puis définitivement dans son pays d'adoption, où il a rendu son dernier souffle au terme d'une longue vie consacrée à l'étude, la pratique et l'enseignement.



 

 

samedi 18 janvier 2025

Cours de tibétain à distance

Dans le cadre de son engagement pour la promotion des langues et cultures d'Asie et plus largement du monde, l'Inalco lance à la rentrée 2025 un programme de cours à distance de tibétain dit "commun" ou "standard", destiné à tous ceux qui souhaitent débuter l'apprentissage de cette langue. 

Cette formation d’une durée d’un an, entièrement en ligne, est conçue pour les personnes sans connaissances préalables de la langue. Elle permet d’acquérir les bases  écrites et parlées du tibétain commun. Les cours sont dispensés par des enseignants qualifiés et expérimentés, diplômés en langue et civilisation tibétaines.
 

Un programme détaillé ainsi que les modalités d’inscription sont disponibles sur le site de l'Inalco : https://www.inalco.fr/diplome-distance-en-tibetain

 Brochure en téléchargement 

jeudi 16 janvier 2025

Samsara, c'est quoi ?

"Samsara" འཁོར་བ་ est un terme récurrent dans le vocabulaire bouddhiste, mais il est souvent mal, ou pas, compris.

 Selon les grands traités, le bouddhisme admet deux définitions, qui sont équivalentes en dépit des formulations respectives sensiblement différentes  :

1) Les 5 (ou 4) agrégats souillés de la personne prise en compte. ཟག་བཅས་ཉེར་ལེན་གྱི་ཕུང་པོ་

2) Naissance prise par la personne concernée sous l'effet de ses karma et klesha, sans la moindre liberté. རང་དབང་མེད་པར་ལས་ཉིན་གྱི་དབང་གིས་སྐྱེ་བ་ལེན་པ་

Une autre expression pour désigner le samsara est "vérité de la souffrance interne".
C'est à dire que ce qu'on appelle samsara n'est pas un lieu extérieur à nous-mêmes, ni un mode d'existence au sens abstrait.
Le samsara est très concrètement le corps et l'esprit qui nous constituent, nous les êtres "ordinaires" encore affligés de facteurs perturbateurs de l'esprit, à commencer par l'ignorance.

20 vues fausses འཇིག་ལྟ་

 De manière générale, l'ignorance en tant que saisie du soi བདག་འཛིན་ constitue la racine du samsara.

Plus précisément, la source de nos misères réside en la saisie du soi qui porte sur nous-mêmes, et qui est dénommée "vue de la collection transitoire"    འཇིག་ཚོགས་ལ་ལྟ་བ་ (satkāya-dṛṣṭi), car elle porte sur les 5 (ou 4) agrégats qui constituent notre base de dénomination. 

La
vue de la collection transitoire comporte 20 aspects, à raison de 4 vues fausses par agrégat.

Par rapport à la forme, les quatre vues fausses consistent à la considérer
* comme étant le soi                    གཟུགས་བདག་ཡིན་པར་ལྟ་བ་
* comme possédant le soi           གཟུགས་བདག་དང་ལྡན་པར་ལྟ་བ་
* comme appartenant au soi      གཟུགས་བདག་གི་ཡིན་པར་ལྟ་བ་
* comme la résidence du soi      གཟུགས་ལ་བདག་གནས་པར་ལྟ་བ་

Il en va de même à propos des 4 autres agrégats, de la sensation, de l'identification, des formations et de la conscience.

mardi 24 décembre 2024

Meilleurs vœux

 Curieuse année 2024, marquée de nombreux bouleversements,

et bienheureusement riche aussi de quelques grands événements heureux.


Ce 25 décembre 2024 célèbre Noël, bien sûr, et aussi le Ganden Namchoe. 

C'est aussi le premier jour de Hanouka , fête juive des lumières.

Je me plais à y voir un présage d'harmonie.

Puissent les lumières de la sagesse partout vaincre les ténèbres de l'ignorance !



lundi 23 décembre 2024

Les écoles philosophiques du bouddhisme

 Enseignement du Vénérable Dagpo Rinpoche paru aux Éditions Guépèle 

Collection des instructions orales Volume 7
 



jeudi 19 décembre 2024

Ganden Ngamchö 2024 : le 25 décembre

 

Le 25 décembre 2024 coïncidera avec le 25ème jour du 10ème mois lunaire. 

Ce jour-là sera célébré le  Ganden Namchö དགའ་ལྡན་ལྔ་མཆོད་, la commémoration du paranirvana de Je Rinpoche, fondateur du monastère Ganden et de l'école gelugpa.

Que ce soit au Tibet ou en Mongolie, autrefois, tout le monde faisait force offrandes ce jour là, avec des lumières allumées partout. Pas seulement les gelugpa. Les autres bouddhistes, et même les non-bouddhistes. C'est au point que les Mongols avaient retenu cette date comme Jour de l'An ! Et tous de se congratuler, et de se souhaiter "Joyeux Anniversaire", car il n'était pas coutume de noter les jours de naissance des uns et des autres : tout le monde prenait une année de plus en même temps.


Que peut-on faire ? Par exemple :
- allumer des lumières (sous n'importe quelle forme) ;
- réciter le "miktséma" - dmigs brtse ma -, en hommage à Jé Rinpoche ;
- réciter le Ganden lhagyama (dGa' ldan lha brgya ma), guruyoga invoquant Jé Rinpoche ;
- lire une biographie de Jé Rinpoche et formuler des voeux pour suivre ses traces ;
- accomplir toute action bénéfique qu'il serait possible de faire.

mardi 17 décembre 2024

Miktséma en 9 vers

 

Le "miktséma" དམིགས་བརྩེ་མ་ est une invocation et une louage adressée à Jé Tsongkhapa (1357-1419), fondateur de l'école des gelugpa et du monastère de Ganden (en 1409) près de Lhasa.

Sous différentes formes (4 vers, 5 vers, 6 vers, 9 vers), le miktséma est couramment récité par les pratiquants gelugpa et tout particulièrement le jour du Ganden Namchö.

དངོས་གྲུབ་ཀུན་འབྱུང་ཐུབ་དབང་རྡོ་རྗེ་འཆང་།།
དམིགས་མེད་བརྩེ་བའི་གཏེར་ཆེན་སྤྱན་རས་གཟིགས།།
དྲི་མེད་མཁྱེན་པའི་དབང་པོ་འཇམ་དཔལ་དབྱངས།།
བདུད་དཔུང་མ་ལུས་འཇོམས་མཛད་གསང་བའི་བདག།
གངས་ཅན་མཁས་པའི་གཙུག་རྒྱན་བློ་བཟང་གྲགས་།།
 སྐྱབས་གསུམ་ཀུན་འདུས་བླ་མ་སངས་རྒྱས་ལ།།
སྒོ་གསུམ་གུས་པའི་སྒོ་ནས་གསོལ་བ་འདེབས།།
 རང་གཞན་སྨིན་ཅིང་གྲོལ་བར་བྱིན་གྱིས་རློབས།།
མཆོག་དང་མཐུན་མོང་དངོས་གྲུབ་སྩལ་དུ་གསོལ།།


Traduction
Muni Vajradhara, source de toutes les réalisations, 
Avalokiteshvara, grand trésor de la compassion sans objet,
Manjushri, seigneur de la sagesse sans tache,
Vajrapani, vainqueur de toutes les armées de Mara,
Losang Trak (Tsongkhapa), fleuron des sages du Pays des neiges,
Guru Bouddha, somme des trois objets de refuge.
Par les trois portes, avec respect, je vous invoque.
Afin de porter à maturité autrui et moi-même et de nous délivrer, veuillez nous bénir.
Les réalisations communes et suprêmes, veuillez nous les conférer.

 
Phonétique
Ngueu troup kun djoung thoup wang dordjé tchang
Mik mé tsé wé tér tchén tchèn rè sik
Tri mé khyén pè wang po djam pèl yang
Du poung ma lu djom dzè sang wè dak
Kang tchèn khè pè tsouk gyèn Losang Trak
Kyap soum kun du lama sang gyè la
Go soum ku pè go nè seul wa dép
Rang zhèn min tching treul war djin kyi lop
Tchok tang thun mong ngueu troup tsèl tou seul

Atisha (982-1054)

 Le Pandit Atisha est pour nous une référence constante ; c'est pourquoi je vais condenser quelques points essentiels de sa vie. Pas relater sa vie entière : d'une part, ce serait trop long ici ; d'autre part, d'excellentes biographies de lui sont disponibles en beaucoup de langues, y compris le français.

Son nom est Dipamkara Shrijnana, "Celui qui fait la lumière grâce à sa glorieuse sagesse suprême". Atisha est en fait un titre, extrêmement honorifique, que faute de mieux l'on rend en français par "seigneur". L'équivalent tibétain est "jowo" (ཇོ་བོ་), de sorte que les nombreux Tibétains qui, soucieux de marquer leur vénération vis-à-vis du Maître, l'appellent Jowo Atisha, disent - j'imagine sans trop s'en rendre compte - : "Seigneur Seigneur" .

Après tout, pourquoi pas ? Mais cela démontre ô combien le roi du Tibet Rälpacän (629–877) avait raison quand il interdisait de traduire les noms propres (cf. article Les Lotsawa de jadis n° 2) : non seulement on ne sait plus de qui on parle, mais tel nom magnifique dans une langue frise le ridicule dans une autre. Ainsi, moi qui savoure les consonances du nom "Ganden" n'apprécierait guère qu'on me parle du "Monastère Joyeux", ou "Monastères des Joyeux", voire "Joyeux Monastère", ou encore "Monastère des Ravis", tant qu'on y est. Vous admettrez que cela n'a pas le même écho !

Le lien avec Atisha ? C'est que la Terre pure de Ganden (en sanskrit Tushita) est, dit-on, sa résidence actuelle, en présence du Bouddha Maitreya et en compagnie de tant d'autres personnages prestigieux.

Lors de l'existence humaine qui nous intéresse, Atisha est un Bengali de souche royale qui, très jeune, renonce aux apanages de son rang pour s'adonner à la pratique spirituelle. Après avoir pratiqué les tantras en tant que yogi dans des lieux écartés et sauvages, il devient moine relativement tard, vers la trentaine. N'oublions pas que nous sommes au XIe siècle ; à l'aune de l'espérance de vie européenne de l'époque, c'aurait déjà été un vieillard. Apparemment pas en Inde, car il entame à peine une longue carrière bien remplie.

Ce grand penseur n'a rien d'un sédentaire. Lors de la périlleuse traversée de 12 mois qui le mène vers son Maître principal Serlingpa, il fait escale dans de nombreuses îles avant d'atteindre sa destination, soit Java soit Sumatra – la question reste à trancher. Ce n'était pas tout d'y aller ; encore faut-il revenir. Il y réussit. Il est désormais le dépositaire des précieuses instructions relatives à l'esprit d'Éveil, et sa réputation s'amplifie au Pays des Aryas. Il a dû retraverser toute la péninsule avec le confort que vous imaginez (encore aujourd'hui c'est long et fatigant) pour regagner les grandes universités monastiques du nord et se voit confier des fonctions élevées à Nalanda, Odantapuri et surtout Vikramashila. C'est là qu'il reçoit des visiteurs qui ont franchi l'Himalaya pour le prier de bien vouloir venir dans leur Tibet natal, afin d'y restaurer l'Enseignement du Bouddha quelque peu malmené depuis un bon demi-siècle.

Je passerai sur les péripéties et autres rebondissements qui aboutissent en 1042 à l'arrivée d'Atisha dans le Ngari. Si je calcule bien, le Pandit a donc 60 ans révolus ! Il sait que l'expédition tibétaine va écourter sa vie – Tara l'en a prévenu, et c'est de toute façon prévisible. Voyages éreintants. Chocs climatiques. Changement radical d'altitude, en passant de la plaine aux montagnes les plus hautes. Régimes alimentaires totalement différents. Quant aux mœurs et coutumes…

Pour accomplir le bien des être, Atisha accepte tout. Il supporte tout. Le prince raffiné cohabite de bonne grâce avec les rudes (rustres ?) montagnards. Il va jusqu'à apprendre leur langue. Mais il n'adopte pas toutes leurs habitudes. Il demeure doux et conciliant, toujours disponible pour tous, animaux y compris. Cela surprend. Cela choque même certains. Le fier Seigneur Kutön lui remontre que, si en Inde on condescend à parler à tout le monde avec aménité, ici ce n'est pas l'usage. Il faudrait quand même que le Maître tienne son rang. Le Maître écoute, sourit et … persiste. Il va jusqu'à caresser avec tendresse les bêtes qu'il a récupérées pour les sauver du couteau. Pire, il leur parle ! Et il s'adresse à elles en les appelant "mes vieilles mères".

C'est qu'Atisha a les plus hautes réalisations. Il sait que chaque être lui a servi de mères un nombre incalculable de fois dans le passé, sous toutes les formes, dans toutes les sphères. Il sait qu'alors et en bien d'autres circonstances chaque être a été pour lui d'une infinie bienveillance. Éperdu de gratitude, il mesure la souffrance de ses proches enlisés dans leurs passions et leurs certitudes fallacieuses. Il sait aussi qu'heureusement tous ont potentiellement la faculté d'évoluer jusqu'à obtenir la libération du samsara et même l'omniscience de Bouddha. Comment n'éprouverait-il pas le plus grand respect pour toutes les créatures ? Pourquoi ferait-il une différence entre elles, qui montrent sans doute ponctuellement des aspects divers, mais sont au fond soumises aux mêmes obstacles et porteuses des mêmes espérances ? Aujourd'hui l'un est roi, l'autre esclave ; demain ce sera le contraire. Mais un jour les deux seront enfin boudddhas.

Le sage versé tant en philosophie qu'en tantra ne cesse, au Tibet, d'enseigner … la prise de refuge et la loi de causalité, ce qui lui vaudra deux surnoms. D'être ainsi appelé (avec un certain dépit de la part de certains qui réclament des instructions "profondes") ravit Atisha : comme cela, dit-il, rien qu'en entendant parler de moi, "le lama de la prise de refuge" ou "le lama de la causalité", les gens acquerront de bonnes empreintes. Et cela leur indiquera l'essentiel." En réalité, bien comprise, toute facette de la voie inclut la totalité. Ce n'est pas une excuse pour vouloir dès le début viser les pratiques les plus élevées : elles sont alors inaccessibles et donc infructueuses, tandis que si, avec humilité, on commence par la base, on peut ensuite l'élargir jusqu'à y intégrer l'ensemble.

Voilà qui était Atisha : un authentique Seigneur, aimable et courageux ; doux et endurant ; modeste et sûr de lui ; érudit et simple, la liste de ses qualités se déroulant à l'infini : logique, quand on sait qu'il est aussi considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha.

dimanche 1 décembre 2024

Alexandra David-Néel

Pour information (je n'ai pas vu le spectacle)


 

samedi 23 novembre 2024

Ouvrages de Dagpo Rinpoche en tibétain

En plus de dispenser de nombreux Enseignements oraux dans divers pays, le Vénérable Dagpo Rinpoche, qui a maintenant 92 ans, a également composé en langue tibétaine de nombreux commentaires et autres ouvrages.

Certains ont été édités dans son monastère, Dagpo Datsang, en Inde.

Voici quelques exemples, non limitatifs. 

Biographies des Maîtres du Lamrim en trois tomes :
    Le premier tome reprend le célèbre ouvrage de Yongzin Yeshe Gyaltsen (1713-1793 ; Tuteur du 8e Dalaï Lama Jampel Gyatso), avec ajout de renseignements complémentaires.
    Les deux tomes suivants, rédigés par Rinpoche, comportent des biographies de Maîtres qui ont succédé ainsi que de précieuses indications sur les différentes lignées de transmission des divers Lamrim de Jé Tsongkhapa.
 


བྱམས་མགོན་ཞལ་བཟང་མཇལ་བའི་དྭངས་གསལ་གསེར་གྱི་མེ་ལོང་ (Byams mgon zhal bzang mjal ba'i dvangs gsal gser gyi me long)
 Sub-commentaire d'un commentaire de Gyeltsab Dharma Rinchen (1364-1432) de l'Uttaratantra (l'un des cinq Traités de Maitreya) 
 

 

Enseignements de Dagpo Rinpoche en français

 Les plus récents parus aux Éditions Guépèle, en langue française 

(Traductions orales de Marie-Stella Boussemart, 
mises en forme par une équipe d'élèves de Rinpoche)




samedi 16 novembre 2024

Mandala

Un téléfilm policier tourné à la Grande Pagode (siège de l'UBF) et au centre Kagyu Dzong, dans le bois de Vincennes, cela sort de l'ordinaire. :-)

L'intrigue concerne le meurtre d'un moine, en lien avec la recherche de la réincarnation d'un lama tibétain.

 Replay ICI (disponible jusqu'au 06/05/2025).


La causalité

Dans Le Sūtra de la Pousse de riz, le Bouddha énonce :
Cela existant, ceci survient.
Cela étant né, ceci apparaît. 
Ainsi, l'ignorance conditionne les karma inducteurs. 
 
Cela cessant, ceci cesse (de naître). 

 

En résumé, rien (aucun phénomène composé) n'est sans cause et rien n'est sa propre cause.

*   Tout phénomène composé naît de causes et de conditions, qui lui sont antérieures.

*   Une cause unique ne produit pas de fruit.

*   Quand les causes et conditions sont réunies, le fruit apparaît nécessairement.

*   Quand les causes et conditions ne sont pas réunies, le fruit n'apparaît pas.

 

La pratique du Dharma concourt donc notamment à s'entraîner à éviter la réunion des causes et conditions de souffrance (principalement les facteurs mentaux perturbateurs) et à favoriser la réunion des causes et conditions de bonheur (principalement les facteurs mentaux vertueux, associés aux facteurs mentaux à objets déterminés).


La vérité de la souffrance sous différents angles

 Les six portes de souillures, et donc de souffrances

1 Zag pa'i bdag nyi                             ཟག་པའི་བདག་ཉིད་

Ce qui est de la nature même des souillures : klesha (facteurs perturbateurs, à commencer par l'ignorance, l'attachement et l'irritation)

 

2 Zag pa dang 'brel ba                   ཟག་པ་དང་འབྲེལ་བ་     

Ce qui est corrélé aux souillures : les autres facteurs mentaux et les 5 sens de tout être du samsara

 

3 Zag pas bcings pa                        ཟག་པས་བཅིངས་པ་

Ce qui est liés par les souillures : karma introducteurs au samsara

 

4 Zag pa dang rjes su 'brel ba         ཟག་པ་དང་རྗེས་སུ་འབྲེལ་བ་

Ce qui est affecté par les souillures : être du samsara

 

5 Zag pa dang rjes su mthun pa       ཟག་པ་དང་རྗེས་སུ་མཐུན་པ་

Ce qui est en adéquation avec les souillures : les objets des klesha

 

6 Zag pa las 'byung ba                  ཟག་པ་ལས་འབྱུང་བ་     

Ce qui est issu des souillures : les agrégats souillés d'un être encore prisonnier du samsara

Les quatre vérités vues par les arya

Sources :
Sutra des quatre vérités des arya
Enseignements du Vénérable Dagpo Rinpoche sur la base d’un traité de Gunthang Könchok Tenpai Drönmé.

 

Vérité de la souffrance : les phénomènes souillés qui naissent à partir de leurs causes, lesquelles causes étant les karma et les facteurs perturbateurs.

 

Vérité de l’origine : les karma et les facteurs perturbateurs qui génèrent la vérité de la souffrance, qui constitue leurs résultats

 

Vérité de la cessation : cessation issue de l’analyse qui élimine les voiles qui constituant les les objets d’abandon - le chemin ininterrompu que cela permet d’obtenir.

Cessation issue de l’analyse qui est susceptible de rejeter les voiles lui correspondant à ce stade du sentier ininterrompu[1] qu’il lui permet alors d’obtenir.

 

Vérité de la voie : la voie des arya qui inclut les moyens directs et indirects permettant d’obtenir ou encore d’actualiser la Vérité de la cessation. « Directe », cela désigne ce dont on vient de parler, c’est-à-dire le sentier sans obstacles qui stoppe le pan des voiles consistant en la saisie du soi acquise et manifeste. « Indirecte », c’est-à-dire tout ce qui n’étant pas forcément ce chemin sans obstacles va y contribuer d’une manière ou d’une autre. Donc, d’une manière plus générale, pour simplifier, on peut dire que ce que l’on entend par Vérité du chemin, ce sont toutes les connaissances et qualités du continuum mental des arya.

 

Première vérité, de la souffrance

  1. Impermanence
  2. Nature de souffrance
  3. Être vide

D’une part, vide d’un soi qui serait comme le créateur ou encore l’auteur du monde, etc.

D'autre part, vide d’une existence ne dépendant de rien, d’une existence en soi.

  1. Non-soi (anatta)

 

Deuxième vérité, de l'origine

  1. Cause
  2. Origine
  3. Source (production)
  4. Condition

 

Troisième vérité, de la cessation

  1. Cessation
  2. Apaisement (paix)
  3. Excellence
  4. (Libération/délivrance) irréversible (« renoncement » : se sortir à tout prix de…)

 

Quatrième vérité, du chemin

  1. Voie
  2. Connaissance
  3. Réalisation / accomplissement) ; « demeure » (sur l'objet : non-soi)
  4. Ce qui libère, ce qui délivre

Les 4 vues fausses ainsi contrées

 

Vérité de la souffrance

-       Voir comme propres des choses qui ne sont pas propres.

-       Voir comme étant bonheurs des choses qui ne sont pas bonheurs, qui sont souffrances.

-       Voir comme permanentes et éternelles des choses qui ne sont ni permanentes ni éternelles.

-       Saisie du soi.

 

Vérité de l’origine vues fausses[2]  :

- soit considérer qu’il n’y a pas du tout de causes,

- soit admettre des causes qui sont en fait insuffisantes ou incompatibles (pas valides).

  1. Estimer qu’il n’y a aucune cause à la souffrance.
  2. Estimer qu’il y aurait en tout et pour tout une seule cause, unique, permanente.
  3. Estimer que la cause serait fondamentalement permanente, mais que momentanément elle pourrait être changeante.
  4. Estimer que cela serait du ressort de la volonté, ou de la pensée, d’un dieu créateur tel qu’Ishvara.

 

Vérité de la cessation

1. Nier toute possibilité de libération.

2. Confondre la libération avec des phénomènes souillés, par ex imaginer la libération comme une sphère supérieure décrite comme un grand parasol blanc (un peu comme un paradis) (gSal byed pa).

3. Imaginer que la libération est atteinte une fois le soi (indépendant et permanent) isolé des reliquats de composantes grâce à la méditation (Samkhya).

4. Estimer qu'il est possible, grâce à la méditation, d'obtenir une libération momentanée (mais pas irréversible).

 

Vérité de la voie

1. Estimer qu’il n’existe pas de voie de libération ;

2. que la sagesse comprenant le non-soi, loin d’être une voie excellente, constitue une voie mauvaise ;

3. qu'il existe des voies de libérations supérieures à la sagesse comprenant directement le non-soi, comme par exemple entrer dans le mandala d'Ishvara et recevoir les instructions afférentes ; ou encore s’installer en méditation au milieu de cinq brasiers enflammés, etc. ;

4. que, même si l’on médite la sagesse comprenant le non-soi, en aucun cas cela ne pourrait permettre d’éliminer définitivement la souffrance.

 



[1] Cf. Chemins ininterrompus et de la délivrance qui se succèdent lors des chemins de la vision et de la méditation au fur et à mesure des éliminations des voiles à rejeter.

 

[2] gSal byed pa ; Rig pa can (Nayayika) ; rGyang 'phen pa (Carvaka) ; Grangs can pa (Samkhya)

dBang phyug (Ishvara)