samedi 27 août 2016

De l'aliénation et des modes

Il est des modes linguistiques comme il est des modes vestimentaires.

Ces derniers mois, moult articles exhibaient dans leur titre l'adjectif "glaçant", mais la canicule semble avoir fait fondre son usage. Tant mieux, car c'était assez agaçant.

Dans mon jeune temps, un mot fort était aliénation
Il m'est revenu en mémoire depuis qu'on ne cesse de parler de burkini.

Dans les belles années 60/70, période bénie de contestation tous azimuts, tout ou presque était allégrement qualifié d'aliénation. A juste titre, tout bien réfléchi.

Eh bien oui, sans doute, le burkini est une aliénation. 
Le bikini aussi, sans oublier le maillot une pièce.
J'ai découvert avec surprise que l'opprobre est apparemment encore jetée de nos jours sur les femmes qui osent se faire dorer sur la plage seins nus. 
Si la désapprobation vient d'un dermatologue, je peux l'entendre.
 Sinon, ... je n'ai jamais compris pourquoi la poitrine d'une femme serait plus indécente que celle d'un homme. Je croyais que la mode de l'allaitement avait réglé le problème, mais non.

* Aliénation aussi le maquillage  et/ou les chaussures à hauts talons imposés aux femmes dans l'entreprise et la "bonne société" - ça coûte cher, c'est inconfortable et ce n'est "beau" qu'aux yeux de ceux qui partagent les mêmes critères esthétiques.

* Aliénation de même le costume cravate imposé aux hommes dans ces mêmes cadres - cela coûte également cher (moins depuis l'abandon du gilet) et cela n'est guère non plus confortable, mais c'est quand même moins nocif pour la peau et les chevilles que les instruments de torture de nos jours réservés aux femmes (la cour royale était plus égalitaire, en les infligeant aussi à ces Messieurs dûment perruqués et poudrés).

Avec le recul, le mot aliénation se semble ô combien pertinent pour qualifier le samsara et l'environnement qu'il induit.
Nous sommes aliénés par notre corps qui nous asservit tout au long de notre vie en nous contraignant à lui accorder des soins vigilants jour et nuit.
Nous sommes aliénés par notre esprit et plus précisément nos facteurs perturbateurs qui
nous asservissent tout au long de nos vies samsariques en nous poussant à d'incessantes activités physiques, orales et mentales, qui à leur tour participent à notre conditionnement.

Une seule solution, la révolution !
La révolution intérieure bien sûr : la révolution extérieure est souvent tentante, parfois nécessaire, mais hélas pas suffisante, comme le prouve notre histoire  passée et présente.

1 commentaire:

  1. En attendant La révolution intérieur, une petite révolution extérieur est sur le point d'arriver qui renouvellera le débat... ^^

    http://www.liberation.fr/france/2016/09/27/espace-naturiste-a-paris-est-ce-une-bonne-idee_1512055

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