Pardon de revenir pour la xème fois sur un de mes thèmes de prédilection : la difficulté de traduire en général, qui plus est de langues non européennes,
qui plus est dans un cadre de pensée complètement différent de ce dont nous avons l'habitude en Europe, tel que le bouddhisme.
Oui, je ressasse. Mais c'est un point important.
Comme tout le monde ne peut pas prendre le temps d'étudier une ou deux langues d'Asie, et que de toute façon, ce ne serait pas non plus une solution à long terme, il faut bien passer par des traductions.
En tâtonnant.
En rappelant que les mots n'ont pas toujours le même sens, selon les contextes - c'est d'ailleurs net en philosophie occidentale.
En soulignant que, même si c'est pénible, le seul moyen d'arriver à à peu près se comprendre, c'est de partir des définitions internes, en l'occurrence bouddhistes, et de réfléchir à partir de là, et non des définitions habituelles du Larousse ou du Robert.
Prenons l'exemple d'un mot tout simple :
naissance.
Dans le contexte bouddhiste (des traités), "naissance" désigne certes aussi la venue au monde au sortir de l'utérus maternel, mais pas que.
"Naissance" inclut toute la durée de vie, depuis l'instant de la conception jusqu'à l'instant (inclus) de la mort, et englobe le type de naissance prise (humaine, animale, etc.).
Autre exemple :
compassion
Pour comprendre l'état d'esprit évoqué dans le bouddhisme, il ne faut surtout pas se fonder sur l'étymologie latine.
Ici, il ne s'agit pas de "souffrir avec".
Il s'agit de prendre conscience de la souffrance d'autrui, et de la juger inacceptable.
D'où ensuite l'aspiration à agir pour protéger autrui de la souffrance. La meilleure aide étant de lui expliquer comment faire pour se tirer de là.