lundi 13 juin 2022

JPO Conférence du Vén. Dagpo Rinpoche

Journées Portes Ouvertes Instituts Guépèle & Ganden Ling 12 Juin 2022

   Conférence du Vénérable Dagpo Rimpotché : Comment faire face aux situations difficiles ?

 



Conférence de Marie-Stella Boussemart : En quoi l’expérience d’autrui nous est utile ?

 

 

 



vendredi 10 juin 2022

L'entraînement de l'esprit en 8 stances

L'Entraînement de l'esprit en huit stances
de Géshé Langri Thangpa Dorjé Séng-gé (1054–1123)

(Traduction de Marie-Stella Boussemart)

1 - Songeant que pour moi, tous les êtres
Surpassent les joyaux exauceurs de désirs
Pour que j'accomplisse le but ultime,
Puissé-je les chérir continûment !

2 - Avec qui que je sois où que ce soit,
Puissé-je me voir comme inférieur à tous,
Et aux tréfonds de mon cœur, les autres,
Puissé-je les chérir suprêmement !

3 - Quoi que je fasse, observant
Mon esprit, sitôt que poindraient des kleshas,
Vu leurs effets néfastes pour autrui et moi-même,
Puissé-je les juguler implacablement !

4 - A la vue d'êtres de nature mauvaise,
Ecrasés par de graves fautes et maux,
Comme si j'avais découvert un précieux trésor,
Difficile à trouver, puissé-je les chérir !

5 - Quand par jalousie envers moi, autrui
Me critique, me dénigre ou me maltraite,
Puissé-je endosser la défaite
Et offrir la victoire à autrui.

6 - Si tel que j'avais fort aidé
Ou en qui je fondais de grands espoirs
M'inflige les pires préjudices,
Puissé-je le regarder comme un parfait maître !

7- En bref, puissé-je offrir à toutes mes mères
Tout bien et bonheur, direct ou indirect !
Quant aux maux et souffrances de mes mères,
Puissé-je tous les endosser, secrètement !

8 - Sans que tout ceci ne soit affecté
Par les souillures des huit conceptions,
Et sachant que les phénomènes sont tels des illusions,
Sans plus de saisie, puissé-je être délivré des liens [du samsara] !

Geshe Losang Tenzin

 Enseignements au monastère de Shedrub Choekhor Ling (Mont Salève) les 4 et 5 juin 2022

Par Geshe Losang Tenzin, moine de Dagpo Datsang






mardi 7 juin 2022

De l'interdépendance

 En philosophie bouddhique, il est communément admis que tous les phénomènes composés sont interdépendants, et le système madhyamika prasangika, auquel je me réfère ici[1], va jusqu’à poser que tous les existants, incomposés comme composés, sont interdépendants.

 

Oui, mais  quel sens accorder au terme « interdépendance » ? C’est un sujet passionnant, et qui peut permettre d’approcher les notions centrales de « non soi » et de « vacuité », mais c’est aussi un sujet vaste et complexe qu’il serait impossible d’approfondir ici.

 

En très résumé, les phénomènes composés, ou encore impermanents, sont interdépendants, en ce sens qu’ils sont à la fois résultats qui procèdent de leurs causes, et causes générant des résultats. 

 

Tous les existants, toutes catégories confondues, sont interdépendants, car ils dépendent au minimum du sujet qui les perçoit et de la dénomination qui les désigne. 

 

En revanche, tout ne dépend pas de tout et n’importe quoi !



[1] La tradition philosophique bouddhiste recommande de préciser le système sur lequel on se base, par souci de clarté et d’honnêteté.

Tibet, le chemin des vents


Au pays des nuages blancs, Ani Rigsang a choisi une vie nomade. Se sentant prisonnière à Lhassa, la nonne bouddhiste prend la route pour renouer avec les traditions spirituelles de son pays, aujourd’hui menacées par la rapide modernisation et le durcissement du contrôle des autorités chinoises sur la région. 
 
Des montagnes enneigées aux vallées verdoyantes, de monastère en monastère, ce documentaire accompagne la marche d’Ani sur le sol tibétain. Témoignage émouvant mêlant traditions et légendes millénaires, ce film nous plonge dans des paysages époustouflants et nous dévoile un Tibet contrasté, chahuté par la modernité et les soubresauts de sa géographie sacrée. 
 
Documentaire : “Tibet, le chemin des vents” 
Réalisation : Hamid Sardar 
Production : DreamCatcherMotionProductions, les gens bien productions pour France Télévisions & Ushuaïa TV
 

 

 

lundi 6 juin 2022

dimanche 5 juin 2022

L'art de l'enseignement

L'art de dire leurs quatre vérités aux interlocuteurs, sans en avoir l'air : Kyabjé Rato Khyongla Rinpoche était, je crois, un expert en la matière.

Il parlait très souvent de sa chatte, qu'il adorait visiblement (elle est morte très vieille en 2006 ou 2007).
Nous avons tous ri le jour où il nous a raconté qu'il lui faisait continuellement écouter les cassettes des Enseignements de Sa Sainteté. En effet, a-t-il précisé, il n'avait vraiment trouvé qu'elle qui acceptât d'écouter le Dharma... 

Et vlan ! Comprendra qui pourra.


mercredi 1 juin 2022

La prise de refuge, un état d'esprit

 Pourquoi se compliquer la vie, et la pratique ?

Dès lors que l'on a pris refuge en les Trois Joyaux qui sont le Bouddha (le Guide), le Dharma (le refuge véritable, à réaliser) et les Sangha (les Arya : ceux qui ont compris directement l'absence de soi inhérent et servent de modèles), l'on est censé observer un certain nombre de préceptes.

En particulier, on s'est engagé à réitérer la prise de refuge "trois fois le jour, trois fois la nuit".

Pas de panique. Cela n'implique aucunement de s'astreindre à des rituels longs et complexes.

Certes, il est des formules consacrées, faciles à répéter - et dont certaines sont ultra-courtes.
Cependant, la prise de refuge est avant tout un état d'esprit.

Elle consiste à s'en remettre en toute confiance aux Trois Joyaux, parce qu'on a la ferme conviction qu'ils ont toutes les qualités voulues pour protéger des craintes qui nous ont poussé à chercher aide et protection. Et aussi par compassion pour tous les êtres souffrants, si on est affilié au grand véhicule.

Tout cela pour dire que "prendre refuge" suppose tout simplement d'avoir foi en les Trois Joyaux et de s'en remettre à eux quoi que l'on fasse et quoi qu'il arrive.

Avantages :
- Cela ne prend guère de temps. Cela peut même devenir spontané.
- La prise de refuge inclut en fait TOUTE la voie spirituelle, de A à Z (état de Bouddha y compris).

Respect envers les "supports de foi"

Pour qui a décidé de prendre refuge en les Trois Joyaux, c'est-à-dire d'accorder sa pleine confiance en le Bouddha - le Guide -, le Dharma - le refuge véritable - et les Sangha - les modèles et compagnons sur la voie spirituelle -, bref d'être bouddhiste, tous les objets ou symboles qui représentent, ou plutôt matérialisent les Trois Joyaux, constituent des "supports de foi", comme on dit en tibétain དད་པའི་རྟེན་. 
Ils sont des objets précieux, dignes du plus grand respect.

Les préceptes consécutifs à la prise de refuge recommandent de les traiter avec soin, et de les placer en hauteur et dans des endroits propres. 
Cela devrait aller de soi, sans qu'il soit nécessaire d'en faire en règle imposée de l'extérieur, mais si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant...

En fait, en toute représentation d'un Bouddha, un bouddhiste devrait voir le Bouddha lui-même, et non un objet inanimé et inerte. Et se comporter vis-à-vis d'elle comme il le ferait en présence du Bouddha "en chair et en os". Au fil des siècles, des pratiquants sincères ont ainsi pu répéter des expériences qui ne semblent "miraculeuses" qu'aux yeux des incroyants, depuis des suintements de nectar à de véritables conversations !

En or ou en argile, une statue de Bouddha mérite donc une égale déférence, et peut véhiculer une égale bénédiction. Comme le soulignait Geshe Potowa, l'ampleur et la puissance de la bénédiction reçue dépendent de celui qui la reçoit, et non de celui qui l'octroie : par définition, un Bouddha est impartial.

Les écrits - qui représentent le refuge véritable, à savoir le Dharma - sont encore plus respectables que les statues. Ainsi faudrait-il ne rien poser sur un texte, pas même une statue du Bouddha. Bien évidemment, il est formellement déconseillé de les poser par terre, ou de s'asseoir dessus...

Il est à noter que cela concerne tous les écrits, y compris les journaux, et pas seulement les "textes sacrés" !

Pourquoi ?
Parce que la Parole du Bouddha (comme celle des autres Maîtres religieux et spirituels, toutes religions confondues) est son, que le son est transcrit par les lettres, et que tout texte est composé de lettres.

Cela peut paraître désuet à un Occidental laïc du XXIème siècle, mais il y a peu, en Europe aussi, les livres étaient rares. Ils étaient tantôt respectés, tantôt victimes d'autodafés, en fait pour les mêmes raisons : le livre est vecteur de connaissance et de sagesse.

Vesak selon le calendrier lunaire tibétain

Selon le calendrier lunaire tibétain 

(N.B. dans d'autres pays d'Asie, les calculs sont différents) 

 

 En 2022, la 4ème lunaison, 

dénommée "Sagadawa" en tibétain, 

Vesak en sanskrit et en pali, 

coïncide à la période qui va   

 

du 31 mai au 29 juin

 
avec pour point culminant

 

le 15ème jour de la 4ème lunaison,

soit le 14 juin 2022.

 

 

Le mois de Vesak est le mois le plus important du calendrier bouddhiste, car Vesak est le temps où la plupart des bouddhistes commémorent à la fois la naissance,  l'Éveil et le parinirvana du Bouddha Shakyamouni.
 
La première moitié du mois de Vesak est considéré comme particulièrement bénéfique. Comme il est notoire que toutes les actions alors accomplies sont d'une extrême puissance, nombreuses sont les personnes qui multiplient les pratiques verteuses, comme de racheter et libérer des animaux sinon voués à une mort imminente (tshe thar), s'abstenir de viande, font des retraites, etc., etc.  

 

Crémation de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché

Les obsèques de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché Ngawang Losang Shedrup Tenpai Dronme (1923-24 mai 2022) ont eu lieu le 30 mai 2022 à 7 heures du matin, à Dharamasala, dans l’enceinte du monastère tantrique de Gyuto où Kyabje Rato Kyongla Rinpoché étudia  les tantras dans les années 40 et dont il assuma la fonction de maître de discipline.

La cérémonie était présidée par l’abbé et le vice-abbé (bla ma dbu mzad) du monastère de Gyuto qui ont effectué le rituel des treize divinités Vajrabhairava. Les moines ont également récité le Tantra racine de Guhyasamaja et d’autres prières.

De nombreux hauts Lamas, certains disciples de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché, ont participé à la cérémonie, notamment Ling Chogtrul Rinpoché, Zong Chogtrul Rinpoché, Serkong Tsenzhab Chogtrul Rinpoché, Tromthok Rinpoché (abbé du monastère de Namgyal), et bien sûr l'abbé du monastère Taktsang Rawa Tod-pa, Khen Thupten Lhundup (plus connu sous le nom de Nicholas Vreeland), proche disciple de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché.

 


 

 

Vidéo éditée par Tenzin Gyamtso

Monastère tantrique de Gyuto

Sidhbari, Dharamsala

Distt Kangra

Himachal Pradesh

  30-5-2022