Journées Portes Ouvertes Instituts Guépèle & Ganden Ling 12 Juin 2022
Conférence du Vénérable Dagpo Rimpotché : Comment faire face aux situations difficiles ?
Conférence de Marie-Stella Boussemart : En quoi l’expérience d’autrui nous est utile ?
Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
Journées Portes Ouvertes Instituts Guépèle & Ganden Ling 12 Juin 2022
Conférence du Vénérable Dagpo Rimpotché : Comment faire face aux situations difficiles ?
Enseignements au monastère de Shedrub Choekhor Ling (Mont Salève) les 4 et 5 juin 2022
Par Geshe Losang Tenzin, moine de Dagpo Datsang
En philosophie bouddhique, il est communément admis que tous les phénomènes composés sont interdépendants, et le système madhyamika prasangika, auquel je me réfère ici[1], va jusqu’à poser que tous les existants, incomposés comme composés, sont interdépendants.
Oui, mais quel sens accorder au terme « interdépendance » ? C’est un sujet passionnant, et qui peut permettre d’approcher les notions centrales de « non soi » et de « vacuité », mais c’est aussi un sujet vaste et complexe qu’il serait impossible d’approfondir ici.
En très résumé, les phénomènes composés, ou encore impermanents, sont interdépendants, en ce sens qu’ils sont à la fois résultats qui procèdent de leurs causes, et causes générant des résultats.
Tous les existants, toutes catégories confondues, sont interdépendants, car ils dépendent au minimum du sujet qui les perçoit et de la dénomination qui les désigne.
En revanche, tout ne dépend pas de tout et n’importe quoi !
[1] La tradition philosophique bouddhiste recommande de préciser le système sur lequel on se base, par souci de clarté et d’honnêteté.
L'art de dire leurs quatre vérités aux interlocuteurs, sans en avoir
l'air : Kyabjé Rato Khyongla Rinpoche était, je crois, un expert en la matière.
Il parlait très souvent de sa chatte, qu'il adorait visiblement (elle est morte très vieille en 2006 ou 2007).
Nous
avons tous ri le jour où il nous a raconté qu'il lui faisait
continuellement écouter les cassettes des Enseignements de Sa Sainteté.
En effet, a-t-il précisé, il n'avait vraiment trouvé qu'elle qui
acceptât d'écouter le Dharma...
Et vlan ! Comprendra qui pourra.
Pourquoi se compliquer la vie, et la pratique ?
Dès lors que l'on a pris refuge en les Trois Joyaux qui sont le Bouddha (le Guide), le Dharma (le refuge véritable, à réaliser) et les Sangha (les Arya : ceux qui ont compris directement l'absence de soi inhérent et servent de
modèles), l'on est censé observer un certain nombre de préceptes.
En particulier, on s'est engagé à réitérer la prise de refuge "trois fois le jour, trois fois la nuit".
Pas de panique. Cela n'implique aucunement de s'astreindre à des rituels longs et complexes.
Certes, il est des formules consacrées, faciles à répéter - et dont certaines sont ultra-courtes.
Cependant, la prise de refuge est avant tout un état d'esprit.
Elle consiste à s'en remettre en toute confiance aux Trois Joyaux, parce qu'on a la ferme conviction qu'ils ont toutes les qualités voulues pour protéger des craintes qui nous ont poussé à chercher aide et protection. Et aussi par compassion pour tous les êtres souffrants, si on est affilié au grand véhicule.
Tout
cela pour dire que "prendre refuge" suppose tout simplement d'avoir foi
en les Trois Joyaux et de s'en remettre à eux quoi que l'on fasse et quoi qu'il arrive.
Avantages :
- Cela ne prend guère de temps. Cela peut même devenir spontané.
- La prise de refuge inclut en fait TOUTE la voie spirituelle, de A à Z (état de Bouddha y compris).
En fait, en toute représentation d'un Bouddha, un bouddhiste devrait voir le Bouddha lui-même,
et non un objet inanimé et inerte. Et se comporter vis-à-vis d'elle
comme il le ferait en présence du Bouddha "en chair et en os". Au fil
des siècles, des pratiquants sincères ont ainsi pu répéter des
expériences qui ne semblent "miraculeuses" qu'aux yeux des incroyants,
depuis des suintements de nectar à de véritables conversations !
En or ou en argile, une statue de Bouddha mérite donc une égale
déférence, et peut véhiculer une égale bénédiction. Comme le soulignait
Geshe Potowa, l'ampleur et la puissance de la bénédiction reçue
dépendent de celui qui la reçoit, et non de celui qui l'octroie : par
définition, un Bouddha est impartial.
Les écrits - qui représentent le refuge véritable, à savoir le Dharma - sont encore plus respectables que les statues.
Ainsi faudrait-il ne rien poser sur un texte, pas même une statue du
Bouddha. Bien évidemment, il est formellement déconseillé de les poser
par terre, ou de s'asseoir dessus...
Il est à noter que cela concerne tous les écrits, y compris les journaux, et pas seulement les "textes sacrés" !
Pourquoi ?
Parce que la Parole du Bouddha (comme celle des autres Maîtres religieux
et spirituels, toutes religions confondues) est son, que le son est
transcrit par les lettres, et que tout texte est composé de lettres.
Cela peut paraître désuet à un Occidental laïc du XXIème siècle, mais il y
a peu, en Europe aussi, les livres étaient rares. Ils étaient tantôt
respectés, tantôt victimes d'autodafés, en fait pour les mêmes raisons :
le livre est vecteur de connaissance et de sagesse.
(N.B. dans d'autres pays d'Asie, les calculs sont différents)
En 2022, la 4ème lunaison,
dénommée "Sagadawa" en tibétain,
Vesak en sanskrit et en pali,
coïncide à la période qui va
du 31 mai au 29 juin,
avec pour point culminant
le 15ème jour de la 4ème lunaison,
soit le 14 juin 2022.
Les obsèques de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché Ngawang Losang Shedrup Tenpai Dronme (1923-24 mai 2022) ont eu lieu le 30 mai 2022 à 7 heures du matin, à Dharamasala, dans l’enceinte du monastère tantrique de Gyuto où Kyabje Rato Kyongla Rinpoché étudia les tantras dans les années 40 et dont il assuma la fonction de maître de discipline.
La cérémonie était présidée par l’abbé et le vice-abbé (bla ma dbu mzad) du monastère de Gyuto qui ont effectué le rituel des treize divinités Vajrabhairava. Les moines ont également récité le Tantra racine de Guhyasamaja et d’autres prières.
De nombreux hauts Lamas, certains disciples de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché, ont participé à la cérémonie, notamment Ling Chogtrul Rinpoché, Zong Chogtrul Rinpoché, Serkong Tsenzhab Chogtrul Rinpoché, Tromthok Rinpoché (abbé du monastère de Namgyal), et bien sûr l'abbé du monastère Taktsang Rawa Tod-pa, Khen Thupten Lhundup (plus connu sous le nom de Nicholas Vreeland), proche disciple de Kyabje Rato Kyongla Rinpoché.
Vidéo éditée par Tenzin Gyamtso
Monastère tantrique de Gyuto
Sidhbari, Dharamsala
Distt Kangra
Himachal Pradesh
30-5-2022