mercredi 1 juin 2022

Respect envers les "supports de foi"

Pour qui a décidé de prendre refuge en les Trois Joyaux, c'est-à-dire d'accorder sa pleine confiance en le Bouddha - le Guide -, le Dharma - le refuge véritable - et les Sangha - les modèles et compagnons sur la voie spirituelle -, bref d'être bouddhiste, tous les objets ou symboles qui représentent, ou plutôt matérialisent les Trois Joyaux, constituent des "supports de foi", comme on dit en tibétain དད་པའི་རྟེན་. 
Ils sont des objets précieux, dignes du plus grand respect.

Les préceptes consécutifs à la prise de refuge recommandent de les traiter avec soin, et de les placer en hauteur et dans des endroits propres. 
Cela devrait aller de soi, sans qu'il soit nécessaire d'en faire en règle imposée de l'extérieur, mais si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant...

En fait, en toute représentation d'un Bouddha, un bouddhiste devrait voir le Bouddha lui-même, et non un objet inanimé et inerte. Et se comporter vis-à-vis d'elle comme il le ferait en présence du Bouddha "en chair et en os". Au fil des siècles, des pratiquants sincères ont ainsi pu répéter des expériences qui ne semblent "miraculeuses" qu'aux yeux des incroyants, depuis des suintements de nectar à de véritables conversations !

En or ou en argile, une statue de Bouddha mérite donc une égale déférence, et peut véhiculer une égale bénédiction. Comme le soulignait Geshe Potowa, l'ampleur et la puissance de la bénédiction reçue dépendent de celui qui la reçoit, et non de celui qui l'octroie : par définition, un Bouddha est impartial.

Les écrits - qui représentent le refuge véritable, à savoir le Dharma - sont encore plus respectables que les statues. Ainsi faudrait-il ne rien poser sur un texte, pas même une statue du Bouddha. Bien évidemment, il est formellement déconseillé de les poser par terre, ou de s'asseoir dessus...

Il est à noter que cela concerne tous les écrits, y compris les journaux, et pas seulement les "textes sacrés" !

Pourquoi ?
Parce que la Parole du Bouddha (comme celle des autres Maîtres religieux et spirituels, toutes religions confondues) est son, que le son est transcrit par les lettres, et que tout texte est composé de lettres.

Cela peut paraître désuet à un Occidental laïc du XXIème siècle, mais il y a peu, en Europe aussi, les livres étaient rares. Ils étaient tantôt respectés, tantôt victimes d'autodafés, en fait pour les mêmes raisons : le livre est vecteur de connaissance et de sagesse.

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