Un jour que je m'acheminais à Paris d'un pas plus ou moins énergique vers le Ministère de l'Intérieur, fonctions associatives obligent, j'empruntais une petite rue peu passante, apparemment déserte, du moins les premiers instants.
Car bientôt je vis surgir à l'autre bout deux Messieurs qui se rapprochaient inexorablement. Nous allions avoir à nous croiser.
Pas de quoi en faire un plat, me direz-vous ?
Certes, mais voilà. C'étaient deux Maghrébins, d'un certain âge, pas trop bien habillés et qui avaient l'air un peu éméchés
D'où comme qui dirait une vague appréhension de mon côté.
Qui semble se vérifier car en arrivant à mon niveau, l'un des deux m'apastrophe :
"Vous seriez pas bouddhiste ?"
Inutile de nier avec le vêtement que je porte, d'autant qu'une dénégation de ce genre est totalement contraire avec la prise de refuge en les Trois Joyaux.
Je hochais donc la tête en pressant le pas.
Mais voilà qu'ils se mettent juste devant moi, me barrant le passage.
La peur grandit... Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche.
Bien la peine d'être à deux pas du Ministère - pas un policier en vue !
Et mon interlocuteur de ... me tendre la main pour me la serrer chaleureusement, en me disant :
"Musulmans, bouddhistes, nous sommes tous des croyants, même si nous n'utilisons pas les mêmes mots. Ravi de vous avoir rencontrée. Que Dieu vous bénisse."
Après avoir serré la main de son compère tout aussi souriant, je poursuivis ma route, quelque peu honteuse de mes craintes.
belle anecdote dominicale
RépondreSupprimercher monsieur
Excellente, cette anecdote !
RépondreSupprimerAh ! L'esprit de saisie, quand tu nous tiens ....
Une autre anecdote des autres anecdotes, c'est quelle est l'anecdote des vrais anecdotes? Une vraie ou une fausse ?
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