jeudi 15 juillet 2021

Et si on revenait au simple bon sens ?

Dans le système philosophique madhyamika prasangika, pour établir ce qui est et ce qui n'est pas, on recourt notamment au ... bon sens.
  

Descartes aussi disait dans le Discours de la méthode (publié en 1637) :
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. 



6 commentaires:

  1. Si l’on s’en tient à la définition de Descartes, « la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux », il est effectivement souhaitable de disposer de cette faculté et de l’appliquer.

    Mais d’autres définitions prévalent actuellement, par exemple « Capacité de discerner clairement ce qui est évident, sans en être distrait par d’autres considérations » ou « attitude de qui privilégie le réel, agit selon son appréciation de la réalité. »

    Autrement dit on est passé du concept de raison à la notion de ce qui est raisonnable.

    Or, dans le domaine des sciences et de la spiritualité, il faut se colleter avec des concepts qui n’ont rien d’évident ni de raisonnable.

    Par exemple la réincarnation n’a rien d’évident. Si l’on ne se rappelle pas de vies passées, il faut examiner des témoignages, on peut alors commencer à y croire mais il n’en existe pas de preuve parfaite.

    De même la science nous dit que le temps est relatif, alors que pour le bon sens il semble être plutôt un absolu. Mais l’expérience démontre le contraire : lorsqu’on met une horloge atomique dans un avion qui fait le tour de la terre, à l’arrivée l’horloge voyageuse aura battu moins souvent que sa sœur restée à terre.

    Si on va encore plus vite, pour le photon, particule de lumière, le temps n’existe pas. Même si un photon traverse l’univers, de son début à sa fin, pour le photon il se sera écoulé un temps nul. Autrement dit il existe un domaine, celui des particules porteuses de lumière, pour laquelle le temps n’existe pas. Notre bon sens est maintenant pulvérisé !

    Ce qui au passage remet en cause la notion de causalité. La causalité s’applique dans notre espace-temps, mais il existe probablement des zones sans temps ou avec un temps différent, ce qui risque de compromettre le raisonnement démontrant que notre esprit n’a pas de commencement, puisqu’il est possible qu’il y ait un « avant » dans lequel le temps n’existe pas.

    Tout ce que dis là est conforme à la raison et aux connaissances scientifiques actuelles. Mais le bon sens du lecteur va probablement lui suggérer que j’ai des neurones mal câblés.

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  2. Je n'ai pas écrit que le système prasangika utilisait "exclusivement" le bon sens. :-)
    Mais il y recourt quand c'est possible. Cad pour pas mal de points relativement simples.

    Pas pour les notions de temps et encore plus de causalité, qui sont très complexes.

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    1. ici une partie de l'interview entre Le D.L et M.D concernant les renaissances...
      c'est court mais ça pose les premiers jalons pour réfléchir à la suite...

      https://www.youtube.com/watch?v=LVbqnYlQ2_E

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    2. De rien.
      comme IL dirait :" il ne saurait être plus grande ignorance de ne pas pratiquer la vertu , une fois trouvé plus grande liberté qu'est celle-ci "

      ;o)
      Ze BLBFSKI

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  3. Bonsoir,

    "Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. "

    C'est toujours le problème de la théorie à la mise en pratique, non ?

    C'est marrant (ou volontaire ?), ça fait écho/coïncide au débat que je viens de voir ce soir à "ce soir ou jamais" où le thème était sur la mesure sociale " l'image du bon exemple"...


    2 conclusion que j'ai retenu de la part des intervenants :

    1/ : grosso modo "....étonnamment, nous revenons car nous tenons beaucoup à une Éthique, mais nous sommes attirés à pratiquer son contraire."
    2/ : suite à l'argumentaire (en très condensé ce qui suit : ) sur l'évolution du héro depuis la tragédie grecque jusqu'aux années 90', le héro était parfait jusqu'à ce qu'il soit confronté à sa faiblesse, et par la suite le héro affiche dés le départ sa faiblesse parce que + humain pour l'audimat....
    "Le bon exemple est + dangereux que le mauvais exemple, car il est mensonger ."

    ce qui me ramène donc à mon mouton (j'avais lu le post + tôt mais pas eu le temps de commenter , et ça confirme ma question ) :

    L'esprit bien attentionné ,en théorie, mais trop embué, embrumé, paralysé ...pour passer à la pratique correctement à cause de "la joyeuse tournées des facteurs " (paresse, orgueil, distraction, indolence...) est-il toujours qualifié de "bon" ?
    ou bien , comme on dit "un esprit saint dans un cornichon ? " ÕÕ

    Ze Big Le Beauf'ski

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