Jé Nawang Légdèn, l’un des maîtres de Dagpo Rinpoche, est né
à Shangpa dans le Tsang. A Gomang, ses deux professeurs principaux sont Mongols
: Özér Dorjé et Jamyang Chöpél, ancien maître de discipline du collège
tantrique de Gyüdmed qui est plus tard retourné en Mongolie où il a dirigé
Pèkar Chöling.
Jé Nawang Légdèn se
distingue rapidement par sa brillante intelligence et son éloquence
intarissable ; il est particulièrement bon en pramana et forme beaucoup de disciples. Après avoir brillamment
réussi les examens de géshé lharampa, il entre à Gyüdmed dont plus tard il
devient le 78e abbé. D’esprit très moderne, il organise une
bibliothèque de prêt à Gomang, exemple bientôt imité par les autres collèges
monastique.
En 1959, Gyüdmed
Khènsur Nawang Légdèn prend une part active au départ du Dalaï-Lama en
collaboration avec le grand chambellan Kugno Phala, le ministre Zurkhang-pa et
l’abbé de Séra Mey, Khen Rinpoche Ngawang Dragpa avec lequel il part en
avant-garde en Inde pour effectuer les préparatifs nécessaires.
En Inde, après avoir
été abbé remplaçant (mkhan tshab) à Gomang,
il assure cette même fonction un an durant à Gyüdmed, à Dalhaousie, puis
regagne au camp Buxa où il dispense à nouveau de nombreux enseignements aux
cinquante moines rescapés de Gomang. A la demande du gouvernement en exil, il
parcourt ensuite les camps de réfugiés tibétains pour y prodiguer
encouragements et conseils, y compris à la troupe de théâtre constituée à
Dharamsala.
Jé Nawang Légdèn accepte
ensuite l’invitation de son disciple Dagpo Rinpoche, et arrive en France en
novembre 1964. Il donne des enseignements à ses élèves tibétains installés dans
l’Yonne, ainsi qu’aux jeunes étudiant à Lyon, et aux réfugiés acceptés par la
Suisse. Bien que déjà relativement âgé, il conserve son dynamisme et se met à
étudier le français, témoignant la plus grande déférence à la dame qui vient le
lui enseigner : il se porte dehors à sa rencontre, lui sert le thé avec les
gestes les plus respectueux, autrement dit se comporte en disciple empressé.
Elève studieux, il retient aisément les règles de grammaire française, mais a
bien du mal avec la prononciation. Il faut dire qu’il n’a plus guère de dents
...
En août 1968, Jé Nawang
Légdèn accède à la requête d’un autre de ses disciples, mongol, Sogpo Wangyäl,
et s’installe à New-York, où il finit ses jours en formant de nouveaux élèves,
cette fois américains, dont
Jeffrey Hopkins.
Ses maîtres principaux étaient
Khansar Dorjéchang, Kyabjé Ling Dorjéchang, Kyabjé Trijang Dorjéchang et Mochog
Rinpoché Jampa Yéshé.
Un ouvrage composé par lui, sous
le nom de Khensur Lekden, est disponible en français :
Compassion et
vacuité : Méditations d'un supérieur de collège tantrique - Pratique de la
vacuité
(réédition en 1999)
Sources :
·
Blo bzang nyi-ma, dPal ldan sMad rgyud-pa'i chos 'byung, M.C., Delhi, Jayyed Press,
1989
·
Témoignages oraux de Dagpo Rimpoche et de Gyudmed
Khensur Rinpoche Sonam Gyaltsen
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