Tout le long du 4ème mois lunaire dénommé Vesak (Sa ga zla wa en tibétain), les bouddhistes de nombreux pays célèbrent la naissance du Bouddha Shakyamouni, son obtention de l'Eveil et son passage en nirvana.
La première moitié du mois de Vesak est considéré comme
particulièrement bénéfique. Comme il est notoire que toutes les actions
alors accomplies sont d'une extrême puissance, nombreuses sont les
personnes qui multiplient les pratiques verteuses, comme de racheter et
libérer des animaux sinon voués à une mort imminente (tshe thar), s'abstenir de viande, etc.
En 2016, la pleine lune du 4ème mois (selon le calendrier tibétain) tombe le 21 mai.
C'est le moment de faire le plein de karma positifs.
"C'est le moment de faire le plein de karma positifs"
RépondreSupprimerVoilà une phrase qui me fait réagir....
Suis-je le seul pour qui c’est difficile à entendre ?
Cela va me permettre peut-être d’avoir des explications...
De tradition chrétienne, je fais du bien quand je le peux mais m’interdis de penser à une récompense quelconque...
Et plus encore, si j’estime faire du bien et le faire dans ce but (avec une idée derrière la tête), je pense que cela annule mon action.
Devenu bouddhiste, il est vrai que c’est quelque chose qui me bloque encore.
Pourriez-vous nous éclairer sur cet aspect important du bouddhisme, sur ces "mérites" que l’on peut accumuler ?
Merci.
Olivier FOUCAULT
Excellente question ... que je me suis posée longtemps aussi, avec un certain agacement ou une pointe d'indignation selon les jours.
RépondreSupprimerJ'aspirais à la beauté du geste, en toute gratuité.
En deux mots (avant une réponse plus circonstanciée un de ces jours), j'ai cru comprendre au fil des années que l'idéal est effectivement d'agir avec un complet désintéressement et que l'attente d'un retour amoindrit "la bonne action" - sans pour l'annuler à tous points de vue : l'acte bon est bon ; c'est la motivation qui cloche.
Nous sommes donc d'accord sur le fait qu'il est préférable d'agir par pur altruisme (voie des bodhisattvas) que pour son propre intérêt.
Néanmoins, tant que l'on n'a pas encore développé un puissant altruisme, la perspective d'une "récompense" est stimulante. C'est d'ailleurs là-dessus que se fondent la plupart des relations sociales, à l'école, au travail, en famille, etc.
Le Bouddha a décrit les mécanismes entre les karmas et leurs résultats, et il a proposé diverses méthodes pour amplifier les karmas bénéfiques, ce qui permet de cheminer plus vite sur la voie, et de devenir plus vite capable de correctement aider autrui.
Le Bouddha a beaucoup insisté sur l'aspect motivation. C'est elle qui fait toute la différence.
Admettons qu'en tant que bouddhiste, on veuille devenir Bouddha pour accomplir le bien d'autrui.
Il est évident que les êtres du samsara souffrent. Il y a donc urgence à les aider. Mais il faut en devenir capable.
Or, selon la voie progressive, devenir Bouddha découle de la réunion de deux "accumulations" : mérites (voie étendue) et sagesse (voie profonde).
Pour préciser le vocabulaire, "mérite" signifie ici "bon karma", ou encore "karma bénéfique", cad cause susceptible d'entraîner de bons résultats.
RépondreSupprimerIl ne faut pas perdre de vue que notre vocabulaire de traduction rend souvent mal les termes bouddhiques.
Merci beaucoup pour ces précisions importantes
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