Traduction de Marie-Stella Boussemart - août 2018
Namo Lokeshvara
Tout en voyant que les existants sont tous dénués d'apparition et disparition,
Avec ardeur, vous vous consacrez au bien des êtres ;
Maîtres suprêmes et Protecteur Avalokiteshvara,
Avec respect je vous rends continument hommage par les trois portes.
Les parfaits Bouddhas, sources de bienfait et bonheur,
Naissent de l'accomplissement du sublime Dharma.
Comme cela suppose de savoir le mettre en pratique,
J'exposerai ici les pratiques des bodhisattvas.
1. En cette occasion où tu as un précieux corps humain, vaisseau si difficile à obtenir, écouter, réfléchir et méditer jour et nuit sans distraction en vue de libérer toi-même et autrui de l’océan du samsara, est agir en bodhisattva.
2. Quand envers les proches, les flots d'attachement t'emportent, qu'envers les ennemis, le feu de l'aversion t'embrase, que les ténèbres de l'ignorance font sombrer dans l'oubli ce qui est à rejeter et à effectuer, quitter la patrie est agir en bodhisattva.
3. Tout objet délétère mis au ban, les facteurs perturbateurs s'étiolent peu à peu. Hors distraction, la pratique vertueuse s'épanouit naturellement. D'un esprit limpide naît la certitude en le Dharma. Cultiver la solitude est agir en bodhisattva.
4. Les amis de longue date sont séparés. Les biens acquis avec acharnement sont laissés derrière soi. L’auberge du corps est abandonnée par la conscience, son hôte. Bannir tout souci envers cette vie est agir en bodhisattva.
5. Quiconque au contact de qui les trois poisons s'amplifient, l’écoute, la réflexion et la méditation s'altèrent et l'amour et la compassion s'évaporent, est un mauvais ami et le rejeter est agir en bodhisattva.
Merci pour ces articles qui stimulent la réflexion.
RépondreSupprimerPour résumer plusieurs articles du blog, on pourrait dire.
1) Pour avancer dans la pratique du dharma, il faut avoir des amis du dharma.
2) Mais il faut éviter les amis qui renforcent en nous les trois poisons.
J'ai tout de même un problème avec la cinquième pratique:
En effet Bouddha nous conseille de pratiquer l'équanimité, c'est-à-dire d'aider les êtres sans faire de favoritisme, ce qui ne semble guère compatible avec le fait de rejeter ceux qui sont trop abîmés.
D'un côté il vaut mieux ne pas fréquenter des êtres qui nous empêchent de progresser et qui exacerbent en nous les trois poisons.
Mais d'un autre côté, un bodhisattva a fait vœu d'aider tous les êtres sans exception; il faut bien qu'il mette les mains dans le cambouis pour aider ceux qui sont très abîmés, un peu comme Sœur Emmanuelle, qui n'a pas hésité à se faire chiffonnière pour aider les chiffonniers du Caire.
Pourrait-on considérer que la pratique numéro 5 concerne les apprentis bodhisattvas, mais qu'un bodhisattva accompli n'aurait pas besoin de rejeter qui que ce soit?
Exact, cela concerne les bodhisattvas débutants, en notant que même eux ne doivent en aucun cas rejeter qui que ce soit sur le plan mental. Par définition, la compassion d'un bodhisattva inclut tous les êtres, y compris et surtout les pires des êtres.
RépondreSupprimerMais tant qu'à titre personnel, le pratiquant demeure influençable, il doit éviter les mauvaises fréquentations, qui le feraient régresser. Ce qui ne serait utile pour aucun des deux partis.
Sous prétexte qu'on a envie d'aider autrui, on ne doit cependant pas faire tout et n'importe quoi.
Par exemple, pour aider une personne malade, on doit avoir des compétences sur le plan médical. Si on n'en a pas, ou pas assez, mieux vaut s'abstenir et adresser le patient à quelqu'un de pleinement qualifié.
Parce que les bodhisattvas ont fait vœux d'aider tous les êtres, ils font le nécessaire pour devenir au plus vite Bouddhas. Mais tant qu'ils n'ont pas réalisé l'Eveil suprême, ils n'ont pas encore toutes les qualités d'un Bouddha, et ils se doivent donc d'évaluer au fur et à mesure ce qu'ils peuvent désormais faire ou pas encore.
Comme n'importe quel étudiant en cours de formation...