Les querelles ne dureraient pas longtemps si le tort n’était que d’un côté.
(François de La Rochefoucauld ; 1613-1680)
Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
Les querelles ne dureraient pas longtemps si le tort n’était que d’un côté.
(François de La Rochefoucauld ; 1613-1680)
La pratique bouddhiste se décline en : étude, réflexion, méditation ཐོས་བསམ་སྒོམ་གསུམ་.
Comme l'énumération l'indique, la première étape est "l'étude" ཐོས་པ་, plus littéralement "l'écoute", car la transmission orale est essentielle, et historiquement, l'écriture n'a été inventée que bien après l'apparition du langage articulé. D'ailleurs, encore aujourd'hui, des langues ne sont pas écrites, ou ne l'ont été que récemment, ce qui n'a nullement empêché les populations concernées d'avoir des civilisations riches et de se transmettre leurs valeurs de génération en génération.
Bref, qui souhaite s'engager dans une pratique du bouddhisme se doit de commencer par une étude - pas forcément très détaillée, mais juste et complète.
Encore faut-il s'entendre sur le sens accordé aux mots "étude" ou "écoute".
Il semble que l'histoire/le samsara se répète ! Même Socrate s'y serait laissé prendre. :-)
À causes similaires, effets similaires.
C'est la décadence, les enfants n'obéissent plus, le langage s'abîme, les mœurs s'avachissent. Puisse venir le jour où l'humanité coupable finira, où les enfants ne naîtront plus, où tout bruit cessera sur la terre, où il n'y aura plus à lutter contre toutes les nuisances.
Ipuwer de Gizeh, sage de l'Égypte pharaonique, 3000 ans avant l'ère chrétienne.
Cité par Polybe, historien grec vivant vers 200-120 ans avant Jésus.-Christ.
La jeunesse d'aujourd'hui est pourrie jusqu'aux tréfonds, mauvaise, irréligieuse et paresseuse. Elle ne sera jamais comme la jeunesse du passé et sera incapable de préserver notre civilisation.
Tablette d’argile babylonienne qui daterait de plus de 3000 ans
Ils manqueront d'égards et de respect pour leurs parents, sitôt qu'ils vieilliront et durement, sans redouter la justice divine, ils les accableront des plus cruels reproches au lieu de prendre soin de leur vieillesse. Je n'ai plus aucun espoir en l'avenir de notre pays si les jeunes d'aujourd'hui doivent être les dirigeants de demain, car ils sont insupportables, inconscients voire effrayants. Si l'avenir de notre peuple est entre les mains de la jeunesse frivole d'aujourd'hui, il y a de quoi désespérer. Cette jeunesse se conduit avec une suffisance vraiment intolérable. Elle croit avoir la science infuse. Quand moi j'étais jeune, on nous apprenait les bonnes manières et le respect que l'on doit à ses parents. Mais la nouvelle génération n'a de cesse de contester et elle veut avoir raison. Il est un fait certain que les jeunes sont d'une extrême insouciance.
Les travaux et les jours d’Hésiode de Thèbes, poète grec du milieu du Vllle siècle av. J.C.
Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe, méprisent l'autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.
Socrate, 470-399 av. J.C.
Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, alors, c'est là, en toute beauté et toute jeunesse, le début de la tyrannie.
Platon, vers 427 - 348/347 av. J.C.
Les jeunes d'aujourd'hui aiment le confort, l'argent et la paresse par-dessus le marché. Ils ne veulent plus se marier ou, s'ils sont mariés, élever une famille. C'est tout au plus s'ils consentent à avoir un ou deux enfants, afin de mieux savourer le moment présent.
Polybe, vers 200-120 av. J.C.
Ne désire pas de résultat dans cette vie !
Ce qui est fait par intérêt pour cette vie
N’est pas bénéfique pour les vies suivantes.
Intéresse-toi aux vies suivantes !
Cela suscitera des résultats dans cette vie.
(Extrait du Tantra de Guyhasamaja)
Au fond, qu'est-ce que l'éthique, sinon le respect, de soi et d'autrui ainsi que de l'environnement ?
Le Bouddha prône ainsi avec insistance le respect envers les êtres animés et ce dont ils ont besoin pour vivre, à commencer par le monde qui leur sert d'habitat. Il déconseille toute exploitation excessive tant des êtres que des ressources naturelles.
Pour prendre un exemple, dans un discours adressé aux moines, le Bouddha recommande de ne pas couper exagérément de bois, d'une part parce que les arbres abritent des myriades d'insectes, d'autre part pour éviter une déforestation susceptible d'avoir des effets pervers sur le climat. Souvent aussi il met en garde contre la pollution du sol, de l'air ou de l'eau, dont la pureté est vitale pour tous.
Selon le bouddhisme, l'état dans lequel se trouve un environnement résulte des karmas, disons en simplifiant des actes, des êtres qui vivent dans cet environnement. Il est donc essentiel que chacun ait à cœur d'en prendre soin et de le préserver.
La logique impose de remonter à la source, c’est à dire à l’exemple fondateur donné par le Bouddha Shakyamouni il y a environ 2600 ans. L’histoire – d’aucuns diraient la légende, mais peu importe, car cela n’altère pas le sens, au contraire – rapporte qu’à la naissance du jeune prince Siddharta, les astrologues prédisent à l’enfant une carrière exceptionnelle, soit en tant qu’empereur universel (cakravartin), soit en tant qu’Eveillé, cad bouddha. Le roi Suddhodana qui tient à assurer sa succession s’ingénie à faire de son fils un souverain éclairé, mais à 29 ans, juste après la naissance de son fils Rahula, Siddharta ayant prouvé sa virilité et rempli son devoir en assurant la descendance, quitte nuitamment le palais. Pour marquer symboliquement son départ du monde profane et de ses objets de jouissance, dont le pouvoir et ses attributs, il coupe sa longue chevelure. Après six années de recherche spirituelle et de rudes ascèses, il acquiert la conviction qu’il faut suivre la voie du milieu, en rejetant les vues et les conduites extrêmes, et il obtient l’Eveil.
Gautama Bouddha, également connu sous le nom de Shakyamouni, consacre désormais sa vie, qui durera encore 45 ans, à dispenser son Enseignement, qui n’est pas une religion révélée, mais une voie spirituelle fondée sur l’éthique (y compris le respect de soi, d’autrui, de l’environnement) et la notion de karma[1]. C’est une méthode qui vise à se délivrer de la souffrance en en éliminant les causes, à commencer par l’ignorance flanquée de l’attachement et de l’aversion, et à atteindre le bonheur en en établissant les causes, telles que l’éthique, la sagesse, l’amour et la compassion.
Le Bouddha invite ses disciples à suivre son exemple et à se défaire de toute forme d’attachement et d’avidité pour les objets de jouissance de cette vie, en vue d’atteindre l’Eveil. Il prône l’esprit critique et exhorte ses disciples à ne pas le croire pour la seule raison qu’il serait le Bouddha, mais à réfléchir, vérifier et comprendre par eux-mêmes :
Ô moines, n'acceptez pas ma parole
Par simple respect, mais après l'avoir examinée
Comme on éprouve l'or
En le chauffant, le coupant et le frottant.
N’accordez pas votre confiance à l’individu mais à son enseignement.
N’accordez pas votre confiance aux mots mais à leur signification.
N’accordez pas votre confiance au sens provisoire (qui doit être interprété) mais au sens certain.
N’accordez pas votre confiance à la conscience ordinaire mais à la sagesse.
(Catuh-pratisarana énoncés dans le Sutra du Mahaparanirvana.)
Le Bouddha organise la communauté religieuse selon le critère d’ancienneté, sans tenir compte de l’origine sociale ni de la caste. Les décisions sont prises de préférence à l’unanimité, sinon à la majorité. A peine six ans après sa fondation, le Bouddha y admet des femmes, à peu près en même temps que le jaïnisme. Outre les moines et nonnes, il a également de nombreux disciples laïques, dont des rois et des ministres.
[1] Le terme karma a plusieurs acceptions. En très résumé, selon le bouddhisme, tout ce que l’on fait, par le corps, la parole et l’esprit, comporte des karma de nature mentale qui au fur et à mesure imprègnent l’esprit de karma en tant que potentialités, susceptibles d’entraîner divers résultats dont les sensations, les renaissances, etc.
Version la plus courante, mais pas unique
Blanc : purification, pureté, activités d'apaisement
Remède à l'ignorance
Jaune : accroissement, épanouissement, activités de développement
Remède à l'orgueil et l'avarice
Bleu : maîtrise de soi et d'autrui, activités de domination
Remède à l'aversion (irritation, colère)
Rouge : activités de domination
Remède à l'attachement
Vert : toutes les activités
Remède à la jalousie
Une khata est une écharpe traditionnelle de cérémonie utilisée au Tibet et dans la sphère d'influence tibétaine : Mongolie, Bhoutan, Népal, diaspora.
L'usage d'offrir des khata a été institué au
Tibet lors de l'introduction du bouddhisme depuis l'Inde, en lieu et place des
guirlandes de fleurs.
Les Tibétains ont observé les Indiens faire de nombreuses offrandes de fleurs dans
les temples et en toutes occasions
festives ou solennelles.
Mais voilà, le climat tibétain est rude et les fleurs sont rares. D'où
l'invention de ces écharpes de cérémonie, en soie ou en coton.
Les khatas sont majoritairement en fils de soie très fins ou en fils de coton naturel. Elles comportent souvent les huit symboles de bon augure tissés dans sa trame.
La tradition consiste à offrir une khata à un hôte lors d’occasions diverses, publiques ou privées, comme un mariage, une fête, une naissance, des funérailles ou encore une remise de diplôme.
Recevoir une khata est une marque de bon présage, de pureté et de compassion. C’est un acte de courtoisie et/ou de bénédiction.
Les khatas se déclinent en diverses couleurs, avec une prédominance du blanc au Tibet, et du bleu en Mongolie
Emission Voix Bouddhistes du 3 Juin 2007, France 2.
Invité : Vénérable Dagpo Rimpoche
Journaliste : Catherine Barry
Le terme "nirvana" signifie littéralement "être passé au-delà de la souffrance" (du samsara).
"Nirvana" désigne donc une libération, issue de l'élimination de la souffrance, au travers de l'élimination des causes de la souffrance, dont principalement l'ignorance en tant que saisie d'un soi inhérent.
Pour simplifier, disons qu’on admet principalement trois types de nirvana :
- Le nirvana « avec reste » et et le nirvana « sans reste » sont atteints par tous les arhats, qui se sont libérés du samsara en éliminant l'attachement, l'aversion et l'ignorance.
Le « reste » désigne soit la persistance du corps impur jusqu'à la mort de l'arhat, soit la dualité entre sujet percevant et objet perçu qui persiste hors concentration sur le non-soi.
- Le nirvana « sans demeure » est atteint par les Bouddhas qui, bien que libérés du samsara, y reprennent forme pour venir en aide à autrui - c'est le cas, par exemple, des Dalaï-lama, émanations d’Avalokiteshvara, Bouddha de compassion.
Le « nirvana sans demeure » (ou non fixé) qualifie un nirvana qui ne demeure ni dans le samsara, ni dans le nirvana personnel.
N.B. Nirvana et samsara sont de la même nature de vacuité sur le plan ultime.
S'il y a une solution,
Pourquoi s'inquiéter ?
S'il n'y a pas de solution,
Pourquoi s'inquiéter ?
=> En cas de difficulté, plutôt que ruminer et se désespérer, mieux vaut regarder s'il y a une solution pour s'en sortir, et si oui, l'appliquer.
Par exemple, si on est malade, ne pas tarder à consulter puis suivre le traitement.
Si on perd son travail, faire un bilan des compétences, et éventuellement faire une reconversion.
Une difficulté apparente peut être une opportunité pour aller vers de nouvelles activités.
De manière générale, le bouddhisme offre un large éventail de réflexions et méditations
- sur la précieuse existence humaine disponible et qualifiée : prendre conscience de la chance qu'on a et des atouts dont on dispose
- sur l'impermanence (grossière et subtile) : il est normal, et inévitable, que les choses changent.
- sur la loi de causalité, c.a.d. les karmas et leurs résultats (maturité, concordance avec la cause, environnement)
=> Prise de responsabilité personnelle, mais aussi grande liberté : on est le principal artisan de sa (ses) vie(s)
Outil principal : éthique, qui suppose de recourir à la sagesse/discernement
* Quand ça va bien : méditer l'amour : "Puissent tous les êtres accéder au bonheur et aux causes du bonheur ! Puissé-je faire le nécessaire !".
* Quand ça ne va pas bien : méditer la compassion : 'Puissent tous les êtres échapper à la souffrance et aux causes de la souffrance ! Puissé-je faire le nécessaire !".
=> En adoptant une telle vision des choses, on n'est plus victime
(passif), mais acteur (actif).
Cela permet de tirer parti de toutes circonstances, et d'éviter de sombrer dans
la paresse (qui peut revêtir trois aspects : fainéantise, démoralisation, mais aussi ... énergie mal employée).
Bouddhisme = science de l'esprit
Finalité : sortir de la souffrance et accéder au bonheur
Méthode = la pratique du bouddhisme : travail sur soi, sur son esprit, de manière à l'améliorer : bénéfique pour soi et pour les autres.
3 motivations envisageables :
- bonheur temporaire du samsara
- bonheur stable de la libération
- bonheur suprême de l'Éveil de Bouddha
Cheminement
Trouver un maître, un guide, un instructeur
Réfléchir à la chance et aux atouts que l'on a (précieuse vie humaine disponible et qualifiée)
Réfléchir au fait qu'elle n'est pas éternelle mais impermanente
Réfléchir aux moyens de se préparer un avenir correct
- éthique => bonnes renaissances
- éthique + concentration + sagesse => libération
- méthode (amour, compassion, esprit d'éveil) + sagesse => Éveil de Bouddha
Les 12 liens interdépendants (nidhana)
1- L'ignorance [ou non-connaissance]
Aux antipodes de la sagesse, l'ignorance constitue la cause première de l'errance dans le saṃsāra.
L'ignorance est une obscurité comparable à un aveuglement. Elle présente deux aspects : l'obscurité à propos des karma et de leurs effets, et l'obscurité à propos de l'absence de soi inhérent.
2 - Les karma inducteurs
Sous l'influence de l'ignorance relative aux karma et à leurs effets, sont accumulés des karma inducteurs défavorables - des démérites.
Sous l'influence de l'ignorance concernant le mode d'être, sont accumulés des karma soit favorables - des mérites -, soit "immuables".
3 - La conscience
NB On distingue la conscience du moment de la cause et la conscience du moment du résultat.
La première est la conscience à l'instant même où est déposée l'empreinte du karma inducteur concerné. La seconde est la conscience à l'instant de la conception en tant que phase de naissance.
4 - "Le nom et (éventuellement) la forme", cad les cinq agrégats (skandha)
"Le nom" consiste en la sensation, l'identification, les formations volitionnelles et la conscience dans le cas d'une renaissance vivipare
La forme désigne l'ovule fécondé dans lequel pénètre la conscience puis tout son développement.
5 - Les sphères (ou bases) de connaissance [“ qui génèrent et développent ”]
Il s'agit des six sens, visuel, auditif, etc., en notant que le sens physique et le sens mental existent dès le premier stade embryonnaire.
En cas de naissance spontanée dans les deux mondes inférieurs, le lien du nom et de la forme et le lien des sphères de connaissance se produisent simultanément.
Dans le monde du sans forme (arūpaloka), ne se produisent que le lien du nom et le lien de la faculté mentale (cad que le lien de la forme et le lien des cinq bases relevant de la forme n'y existent pas).
6 - Le contact
Le rôle du lien du contact est d'enregistrer que l'objet est agréable, désagréable ou neutre.
7 - La sensation
Un contact suscite une sensation, agréable, désagréable ou neutre.
8 - La "soif" (attachement portant uniquement sur une sensation)
À l'égard d'une sensation de bonheur surgit la soif sous la forme du désir de ne pas en être séparé.
À l'égard d'une souffrance, la soif se traduit par le désir d'en être séparé ; elle est attachement envers cette séparation.
À l'égard d'une sensation neutre se produit la soif qu'elle ne décline pas.
9 - L'avidité [ou la saisie] (appétence et attachement pour l'objet nés de l'intensification de la soif)
On distingue quatre sortes d'avidité :
-
l'avidité pour les objets des sens :
attachement aux objets des sens)
- l'avidité pour les vues : attachement pour les vues mauvaises à l'exception de la vue portant sur "la collection transitoire" des agrégats ;
- l'avidité pour les fausses éthiques et observances, qui est un attachement à des éthiques et pratiques de bas étage, en relation avec les vues mauvaises ;
- l'avidité pour l'assertion du moi, qui n'est autre que la saisie conceptuelle d'absolu et qui porte principalement sur la collection transitoire des agrégats.
10 - Le devenir
Une fois qu'une empreinte karmique déposée précédemment sur la conscience par un karma inducteur a été mûrie par la soif et l'avidité, l'empreinte devenue capable de provoquer le corps de la vie suivante est appelée “devenir”.
11 - La naissance
La naissance se produit à l'instant précis de la conception, quand la conscience pénètre dans l'un ou l'autre des quatre lieux de naissance, et ce sous l'impulsion du karma qui a développé le pouvoir de produire une renaissance après avoir été activé par la soif et l'avidité.
12 - La vieillesse et la mort
Consécutivement à la naissance, les liens du vieillissement et de la mort se produisent de manière graduelle.
Par vieillissement, on désigne le processus de transformation progressive et de maturation des agrégats.
Par mort, on entend le rejet, ou encore la destruction d'une certaine chaîne d'agrégats.
Résumé
L'ignorance amène à créer les karma qui doivent s'imprimer sur une conscience produisant les agrégats et les six sens, permettant au contact d'entraîner la sensation qui produira la soif puis la saisie, ce qui créera le devenir, engendrant la naissance à partir de laquelle la vieillesse et la mort seront expérimentées.
Du point de vue de leur nature, les 12 liens se répartissent en trois groupes :
les karma, les kleśa (en pāli, kilesa) et les souffrances.
Nāgārjuna décrit le processus en ces termes :
À partir des trois, deux surviennent,
Desquels deux, sept naissent. Et des sept
Derechef les trois : c'est la roue de la vie,
Et elle tourne ainsi, encore et encore.
Les premier, huitième et neuvième sont des kleśa ;
Le deuxième et le dixième sont des karma ;
Quant aux sept autres, ils sont souffrances.
L'ignorance, la soif et l'avidité sont tous trois des kleśa (facteurs perturbateurs) et constituent les motivations.
Le karma inducteur et le devenir sont tous deux des karma (physiques et oraux).
Les sept autres liens relèvent de la souffrance, cad ce qui est expérimenté.
Les trois kleśa occasionnent les deux liens des karma à partir desquels se produisent les sept souffrances. Les sept souffrances attisent les trois facteurs perturbateurs, et ainsi de suite, en une ronde continuelle. Voilà pourquoi et comment la roue de la vie ne cesse de tourner, mue par la souffrance.
==> Il est nécessaire de pratiquer une voie capable de juguler ces liens par un processus inverse : en donnant un coup d'arrêt à l'ignorance, mettre un terme aux karma inducteurs, ainsi de suite jusqu'au vieillissement et la mort, de sorte que toutes les souffrances prennent fin.
L'octuple sentier Voie menant à la libération du samsara
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Compréhension de ce qui est tel que c'est, c'est-à-dire des quatre nobles vérités.
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Sagesse |
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Pensées de renoncement, d'amour et de bienveillance, exemptes des trois poisons de l'esprit (attachement, aversion, ignorance).
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Paroles véridiques et bienveillantes, exemptes de propos mensongers, de discorde, blessants ou encore futiles.
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Éthique |
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Conduite éthique, exempte d'actes nuisibles tels que tuer, voler ou avoir des activités sexuelles incorrectes (viol, etc.).
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5 - Les moyens d’existence justes
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Moyens d’existence honnêtes sans effets nuisibles pour d'autres êtres. |
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Efforts pour favoriser et épanouir les perceptions et pensées utiles et bénéfiques, et contrecarrer celles qui seraient néfastes.
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Concentration |
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Attention au corps, aux sensations, à l’esprit, aux phénomènes.
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Concentration focalisée en un point, par exemple sur la respiration.
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Je ne peux pas résister à la tentation de poster cette vidéo, parce que j'ai eu la chance de participer plusieurs fois à des rencontres à l'abbaye Notre Dame de Jouarre, le cadre du dialogue inter-monastique. Ce, grâce à l'abbesse, Sœur Christophe, que l'on voit sur la vidéo (à notre droite), que j'ai eu la chance de côtoyer plusieurs années durant lors de réunions du ... conseil d'administration de la Cavimac (caisse d'assurance vieillesse, invalidité et maladie des cultes), jusqu'à ce que ses sœurs l'élisent à la tête de de la communauté.
En dépit des apparences, cette vidéo a un rapport avec mes sujets plus habituels : générosité, respect de l'autre, ouverture à l'autre, humour, et bien d'autres vertus.
Manifestement, la pandémie n'a pas altéré la bonne humeur de mes Sœurs bénédictines. :-)